Imprimer cet article - Envoyer à un ami

Muriel Mayette, Jacques Martial et Olivier Py sont une magnifique Troïka !

Dans un bref mais lumineux espace de 24 heures, Muriel Mayette, qui travaille activement à la première tournée de la Comédie Française dans les 10 pays de la nouvelle Europe, reçoit un « Molière » pour la pièce de Jean-Luc Lagarce, Olivier Py, en pleine répétition de « l’Orestie » d’Eschyle qu’il a lui-même traduite, mise en scène avant de l’interpréter accueil Jacques Martial « l’acteur-président » de la Villette pour dire à l’Odéon en hommage à Aimé Césaire ses « Cahiers de retour au pays natal » qu’il a écrit à l’âge de 25 ans.

Autant de moments de bonheur intense pour moi, d’autans plus forts qu’à l’heure de leurs nominations respectives, de très choquants et discriminatoires commentaires avaient tenté de semer un trouble odieux et injuste. Honte à leurs médiocres auteurs… aujourd’hui confondus par ces superbes consécrations qui font de ces trois personnalités emblématiques de « grands » responsables de nos prestigieuses et vivantes institutions culturelles.

Mardi prochain, au Grand Palais, « Monumenta » ouvrira ses portes à l’uvre magistrale de Richard Serra qui, après celle d’Anselm Kiefer et avant celle de Christian Boltanski, donne à notre pays sa vraie vocation culturelle mondiale.

Autant de confrontations électriques et fécondes, démontrant à chaque fois que l’intelligence de l’art et de la création permet de donner une nouvelle vie et un bel élan à la fierté patrimoniale de notre pays et de nos concitoyens.

J’aime cette France de l’audace, du panache, de la provocation, du talent, de la fougue, de la passion, de la diversité, de la fureur de la matière ou de la chair et de la magie de l’esprit.

Puisse-t-elle donner de l’âme et de la créativité clairvoyante aux chantres de la « R.G.P.P »…

Il n’y a, d’ailleurs en la matière, pas besoin de nouvelle politique publique. Mais tout juste, dirai-je très modestement, de s’inscrire dans la tradition bondissante et éternellement inachevée de l’imagination au pouvoir, dès lors qu’il s’agit de l’essentiel, c’est-à-dire de la culture !

6 Réponses à “Muriel Mayette, Jacques Martial et Olivier Py sont une magnifique Troïka !”

  1. Anne a écrit:

    Merci de nous transmettre ton enthousiasme intact ainsi que quelques beaux projets pour éclairer et dynamiser les jours à venir.
    Le mouvement amical et… un peu audacieux,que j’avais mis en branle,autour de Kiefer,au Grand Palais,l’année dernière,se transforme,à intervalle régulier,en énergies rebondissantes;cela fait du bien…Merci aux audaces créatrices et… organisatrices qui avaient,alors,permis que se donne à connaître un lieu de si forte intensité de vie.

  2. ola a écrit:

    Plus élitiste, tu meurs !! heureusement que Tours ne vous a pas fait maire, parce qu’à lire vos papiers, je ne sens pas la moindre volonté de proposer des solutions aux préoccupations quotidiennes des français…

  3. FANDERENAUDFANDDIX a écrit:

    OLA…là, belle leçon là ! Alors rien ne bouge et les français, voire les tourangeaux devraient se contenter de leur seule culture de terroir, pour nous locaux, rillettes, andouillettes et st Nicolas ou encore Chinon…Elitiste peut-être, bon vivant certainement… RDDV a quand même le droit de penser ce qu’il pense et nous sommes quelques uns à partager ses idées, merci Renaud, à très bientôt…

  4. demonfaucon chaffaud e a écrit:

    la culture pour tous commence par l’enseignement, dès le plus jeune age tous les enfants ne sont pas éduqués chez eux avec les mèmes moyens! alors pourquoi ne pas donner plus de chance de découverte des arts en général,comme on peut le faire avec le sport!!!!

  5. céline a écrit:

    En réponse à Ola, se cultiver ou tout simplement s’informer, si le mot culture vous fait peur, est le meilleur moyen de devenir claivoyant. Rester dans l’ignorance et la superficialité ne conduit qu’à se faire avoir et à écouter les mauvaises sources ou toujours les mêmes. Il existe assez d’exemples dans l’histoire d’homme politiques qui ont pris le pouvoir en plongeant des peuples dans l’impossibilité de s’informer.
    C’est vrai que quand un conseiller municipal de Tours actuel a dit quand il était surveillant que : « un lapsus, c’est quand je pense que je vais mettre une baffe à Machin et que je dis en fait que je vais mettre une baffe à Truc », on est bien content de savoir que certains hommes politiques aiment la culture, au rique de paraître élitiste.

  6. Florence a écrit:

    Je suis sculteur, je vous recommande pour éclairer le débat sur la politique de la culture Française le remarquable livre « L’art Caché » d’Aude de Kerros edition Eyroll, qui est passionnant et extrêmement bien documenté. Mon avis est le suivant :La politique publique de la culture est un vrai débat qui n’a pas eu lieu en France, contrairement au reste du monde et notamment aux Etats Unis . Il convient de veiller à ce que l’engagement de l’Etat ne soit pas réglé sur le terrain politique, les artistes sont de tous bords, les spectateurs aussi…Il faut donc envisager l’ action de l’Etat dans le cadre d’un débat serein et constructif, cela n’a pas toujours été le cas. Le Ministére de la Culture gére une administration trés importante ( FRAC DRAC …) qui dispose de fonds trés importants. Sa politique engage d’énormes pans de notre économie car l’ART est le principal moteur de la fabrication des tendances 🙁 architecture ,deco, mode, marketing des produits de consommation audiovisuel, médias ). L’engagement public concerne également la valorisation du patrimoine, il joue en outre un rôle sur les raisons de visiter la France et donc sur l’énorme industrie du tourisme.

    Ne pas avoir un art suffisamment libre et financé par le secteur privé est dangereux pour le rayonnement culturel de la France.

    Le livre d’Aude de Kerros nous rappelle que la France a perdu sa place de leader mondial de la culture au profit des anglo-saxons depuis 30 ans, elle explique pourquoi. Il reste à écrire le même livre pour la musique et l’audiovisuel….bonne lecture

Laisser une réponse