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Remise des insignes de Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres à Edouardo Levante

Cher Edouardo Levante,

Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui rue de Valois pour
honorer en vous un collectionneur passionné, un érudit soucieux de
partager ses savoirs, un généreux mécène et un grand ami de la
France.

Véritable citoyen du monde, de nationalité italienne, vous êtes né a
Iskenderun en Turquie, et vous avez étudié à Beyrouth au couvent
Antoura tenu par les frères lazaristes.

Vous avez longtemps été vice-consul d’Italie dans votre ville natale,
en exerçant la profession d’agent maritime.

Mais votre véritable passion est la numismatique, et plus
particulièrement les monnaies romaines du Moyen Orient. Passion qui
date des années cinquante, et de votre rencontre avec Henri Seyrig,
directeur de l’institut d’archéologie de Beyrouth, et du grand
numismate Hans Von Aulock.

Ces rencontres vous ont ouvert les yeux sur l’univers fascinant de la
monnaie, dont vous êtes devenu, non seulement un fervent
collectionneur, mais surtout un spécialiste reconnu et demandé à
travers le monde.

Et si ce sont les monnaies de Cilicie qui occupent le premier rang de
votre collection privée, vous avez réalisé, pour la Bibliothèque
Nationale, d’importants catalogues sur les monnaies de cette province
romaine, mais aussi de Pamphylie, Pisidie, Lycaonie, et Galatie. Vous
y distillez un savant mélange d’exigence, d’érudition, de précision et
de clarté, propre aux plus grands experts.

Vous êtes en effet de ces collectionneurs généreux de leur temps et
de leur science, avides de découvertes, de collaborations, et toujours
prêts à partager leurs savoirs avec le plus grand nombre.

Et quelle plus belle preuve de cette générosité, que les dons
inestimables que vous avez faits à la Bibliothèque nationale de France
? Vous avez en effet offert à nos collections publiques un superbe
médaillon de Tarse, un unicum, de l’époque de Septime Sévère, ainsi
que plus de soixante monnaies grecques.

Je salue aujourd’hui cette passion admirable qui vous anime, et qui donne
tort à notre grand écrivain, Honoré de Balzac, lequel a écrit que « rien ne
rend l’esprit étroit et jaloux comme l’habitude de faire une collection. »

Bien loin de vous enfermer, votre passion est de celles qui tissent des
liens entre les pays, entre les hommes, des liens solides et profonds,
parce que fondés sur une même curiosité, sur une même ouverture.

Edouardo Levante, au nom de la République, nous vous remettons les
insignes de Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres.

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