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Cycle cinématographique Martin Scorsese

Je suis d’autant plus heureux de le souligner que c’est à nouveau la passion du cinéma, votre passion, et la nôtre aussi, la passion Scorsese, qui nous réunit ce soir, et jusqu’au mois de mars prochain, ici, au Centre Pompidou…

Monsieur le Président du Centre Pompidou, Cher Bruno Racine,
Cher Martin Scorsese,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Je suis très heureux de vous retrouver ce soir. Après avoir eu la chance d’inaugurer à vos côtés la nouvelle Cinémathèque française, au 51 rue de Bercy, et découvert, grâce à vous et grâce à l’action de la Film Foundation que vous avez créée, le premier film en technicolor de Jean Renoir, Le Fleuve, magnifiquement restauré.

Ce soir-là, vous aviez évoqué ces films qui vous ont profondément marqués. « En regardant ces films » – avez-vous dit – « j’ai réalisé que le cinéma était un langage international et un art international pour tous ». Depuis, la communauté internationale a adopté, le 20 octobre dernier, sous les auspices de l’Unesco, à la quasi-unanimité, la convention qui inscrit pour la première fois la diversité culturelle dans le droit international. Depuis aussi, je me suis rendu aux Etats-Unis, pour la première fois en tant que ministre de la culture, où je vous ai d’ailleurs retrouvé à New York, cher Bruno Racine.

Et je tiens à vous dire combien le combat pour le respect des droits des créateurs, pour la diversité culturelle, unit tous ceux qui, de part et d’autre de l’Atlantique et sur tous les continents, ont à cœur à défendre l’expression des identités et de la créativité dans l’égale dignité de toutes les cultures. Ce combat qui est le nôtre est aussi le vôtre, cher Martin Scorsese.

Je suis d’autant plus heureux de le souligner que c’est à nouveau la passion du cinéma, votre passion, et la nôtre aussi, la passion Scorsese, qui nous réunit ce soir, et jusqu’au mois de mars prochain, ici, au Centre Pompidou, pour un moment exceptionnel, une rétrospective intégrale, doublée d’une « carte blanche », que vous a donnée le Centre Pompidou pour choisir, parmi ceux que vous voulez nous faire partager, les films que vous aimez.

Comme l’écrit Michael Henry Wilson, dans le livre d’entretiens qui sort à l’occasion de cet événement, vous avez su canaliser votre passion « dans une œuvre qui continue de s’élargir, jusqu’à embrasser toute la mémoire du monde ». Il est particulièrement significatif de commencer cet hommage qui vous est dédié et que vous dédiez à votre passion du cinéma par Mean Streets, qui n’est bien évidemment pas votre premier film, mais que l’on a pu décrire comme tel, parce que l’on peut y voir, sans doute, la matrice, la trame de vos obsessions, de votre regard sur « Little Italy », sur New York, sur l’Amérique, et sur la confrontation entre :

– le rêve, par exemple celui de Charlie, joué par Harvey Keitel, qui se voudrait le Saint-François d’Assise de son quartier ;
– la violence et l’énergie de Johnny Boy, incarné par Robert de Niro, qui commence ici son compagnonnage avec vous ;
– et l’aspiration à la rédemption qui gît au cœur de chacun de vos personnages.

Cher Martin Scorsese, au nom de vos amis du cinéma français et européens ici réunis, et au nom de tous les amoureux du cinéma et de tous les Français qui vous aiment, vous le savez, je vous remercie de nous donner l’occasion de voir et de revoir ce film

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