Imprimer cet article - Envoyer à un ami

Concert d’anniversaire des cent ans de l’Orchestre national de Lyon

Monsieur le Ministre, Cher Dominique Perben,

Monsieur le Président du Conseil régional,

Monsieur le Sénateur-Maire,

Cher Jun Märkl,

Chère Anne Poursin,

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Après ce magnifique concert anniversaire et après la visite de cette exposition
inédite, je suis très heureux de célébrer avec vous le dynamisme et la vitalité
de l’orchestre national de Lyon. Un centenaire, fidèle à sa tradition, qui ne
cesse d’innover et qui a su créer une véritable osmose avec son public.

J’en veux pour preuve – et quelle plus belle preuve de réussite ? – que nous
venons d’acclamer le choix du public lyonnais.

Transmettre le plus grand répertoire, mais aussi mettre en lumière la création
la plus contemporaine, pour faire vivre la musique d’hier et d’aujourd’hui, telles
sont, tout au long de ce siècle, pour le présent et pour l’avenir, l’audace et
l’excellence de votre phalange, devenue une institution majeure de notre vie
musicale, aux côtés de l’Opéra national et du Conservatoire national supérieur
de musique et de danse de Lyon, et un atout maître du rayonnement culturel
de votre métropole européenne, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité.

Je veux à mon tour rendre hommage à la mémoire de votre père fondateur,
Georges-Martin Witkowski, fils de l’émigration polonaise de 1831, lieutenant de
lanciers et pianiste, qui crée en 1905 la Société des Grands Concerts, devenue
ensuite l’Association Philharmonique.

La passion et l’engagement de cette communauté de 80 musiciens, pour la
plupart amateurs au sens le plus fort de ce terme, inspirent encore aujourd’hui,
j’en suis sûr, les 102 solistes et instrumentistes qui ont brillamment repris le
flambeau et perpétué la flamme.

Après le premier concert donné il y a cent ans, presque jour pour jour, avec,
déjà, une ouverture de Wagner, l’orchestre affirme déjà sa vocation de
défendre les compositeurs français vivants, avec César Franck et Vincent
d’Indy, puis avec Florent Schmitt, Arthur Honegger, Albert Roussel, Paul
Dukas, Francis Poulenc, Darius Milhaud, André Jolivet.

Cette tradition d’ouverture à la création et aux compositeurs n’a cessé de se
développer jusqu’à nos jours, empruntant de nouvelles formes. C’est ainsi que,
dès 1991, l’Orchestre National de Lyon a été le premier à accueillir des
résidences de compositeurs, parmi lesquels Michaël Jarrell, Pascal Dusapin,
Jean-Louis Florentz et Philippe Hersant. Vous savez combien je suis attaché
au principe de résidence et à son développement. L’Orchestre National de
Lyon a su ouvrir la voie.

Il y a quarante ans, Lyon fut la première ville française où Marcel Landowski
installa un orchestre permanent.

Il y a trente ans, il devient le premier orchestre symphonique français doté
d’une salle, cet Auditorium Maurice Ravel et ses 2000 places, première salle
construite en France pour le seul usage musical. En ce domaine comme dans
d’autres, Lyon montre l’exemple. Et je me garderai ici de toute allusion à
Paris…

En 1979, il est la première formation symphonique européenne à se rendre
en Chine.

Votre orchestre est aussi pionnier pour sa conquête des jeunes publics et son
ouverture au futurs musiciens.

Je pense non seulement aux concerts scolaires qui, depuis 1983, font partie
intégrante de vos activités, mais aussi au travail exceptionnel de l’Orchestre
des Juniors et de l’Orchestre des Jeunes – issus des conservatoires de la
région et animés par le jeune chef associé Yannis Pouspourikas.

A vous tous, aux anciens et aux nouveaux venus, j’exprime, au nom de l’Etat
et de la France toute entière, ma reconnaissance pour l’oeuvre accomplie et à
poursuivre. Et je tiens à adresser ce soir un salut tout particulier à votre
doyenne, Madame Jeanne Severinoff, violoniste.

Je veux aussi rendre un hommage particulier aux maestros qui, dès lors que
l’orchestre est devenu permanent, en ont fait la phalange ambitieuse et
moderne que nous connaissons aujourd’hui. Louis Frémaux, bien sûr.

Et vous, cher Serge Baudo, cher Maître, qui êtes parmi nous aujourd’hui.
Votre direction musicale, de 1971 à 1987, a été décisive pour l’orchestre.

Vous avez assuré à votre formation un ancrage sans précédent dans la vie
régionale, en multipliant par dix le nombre des abonnés. Vous lui avez donné
sa pleine dimension internationale, avec des tournées de prestige, en Grèce,
à Prague ou en Chine, ainsi qu’au Japon et en Corée, sans oublier les
invitations aux festivals de Besançon et d’Aix-en-Provence. Sous votre
direction, cher Serge Baudo, l’orchestre forge son identité artistique, sa
« couleur » et explore un vaste répertoire de musique française. Je vous
exprime ici toutes mes félicitations.

Notre reconnaissance va aussi à Emmanuel Krivine qui, de 1987 à 2000,
offre à son tour à l’orchestre son exigence d’excellence, sa revendication
d’éclectisme, comme en témoigne le premier concert qu’il dirige, réunissant
les noms de Dvorak, de John McLaughlin et de Gershwin. Sous sa direction,
l’orchestre conforte son rayonnement national et international et ouvre son
répertoire à des intégrales : Varèse, Mahler, Webern.

Puis à David Robertson, de 2000 à 2004, joue avec inventivité et audace la
carte d’une relation renouvelée au public, innove dans la forme du concert et
dans l’ouverture de la programmation avec des moments forts tels « la
semaine Reich » ou « la semaine Boulez ».

Tous mes voeux s’adressent maintenant à vous, cher Jun Märkl, qui êtes en
fonction depuis septembre et désormais en charge de cet enfant d’un siècle,
de cette formation exceptionnelle, riche de son histoire et de ses projets.

Vos ambitions sont à la mesure de nos attentes. Vous savez que vous
pouvez compter sur notre soutien et sur celui de toute l’équipe de l’Orchestre
et de l’Auditorium, sous la direction générale d’Anne Poursin.

Je salue tout particulièrement l’initiative que vous avez lancée, conforme à
votre vocation européenne, avec les orchestres de Birmingham, de Francfort,
de Katovice et d’Helsinki, pour renforcer vos échanges. C’est ainsi que se
construit l’Europe de la culture, l’Europe concrète des oeuvres, des artistes et
des publics.

Je tiens à remercier particulièrement les représentants de l’Orchestre
symphonique de Birmingham et de l’Orchestre de la Radio de Francfort, ici
présents, dont les concerts ont marqué la célébration de ce centenaire.

Je remercie enfin l’ensemble des partenaires publics et privés qui, auprès de
l’Etat, de la région et de la ville, apportent leur soutien à l’Orchestre National
de Lyon.

Et je vous souhaite à tous un très heureux anniversaire et surtout, comme le
disait Verlaine :
De la musique avant toute chose,
De la musique encore et toujours !

Laisser une réponse