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Remise des insignes de Chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur à Pierre Cornette de Saint-Cyr

Cher Pierre Cornette de Saint-Cyr,

Je suis très heureux de rendre hommage à un très grand ami des
musées, des arts plastiques et de l’art contemporain.

Je suis particulièrement fier de vous distinguer au lendemain des
« journées marteau », premières journées nationales des ventes
aux enchères organisées par le syndicat des ventes volontaires,
dont vous êtes l’une des grandes figures. Une vente, c’est
d’abord une ambiance, une rencontre, qui doit beaucoup à
l’alchimie entre la curiosité, les passions, le désir et les objets que
le commissaire-priseur orchestre avec talent. Et il règne dans les
ventes que vous animez, une atmosphère unique, lumineuse, qui
doit beaucoup à votre sens de l’humour, à votre sourire éclatant,
à votre goût du soleil et des couleurs, qui vous vient sans doute
de votre Maroc natal, dont vous savez si bien parler.

Très jeune, vous vous intéressez aux dessins anciens, puis vous
vous tournez très rapidement vers l’art contemporain, qu’il soit
photographique, pictural ou multimédia. Vous défendez la place
de l’art contemporain en France, à travers les ventes de votre
étude, mais aussi grâce à vos talents de connaisseur, qui vous
ont fait élire au Conseil d’Administration du Palais de Tokyo, dont
vous êtes le vice-président. Vous savez tout mon attachement à
l’art contemporain, voilà quelques semaines à l’occasion de
l’inauguration de la FIAC, j’ai invité la commission du Fonds
national d’art contemporain a profiter de cette exceptionnelle
concentration d’oeuvres pour procéder à une série d’acquisitions
à hauteur de 420.000 euros. C’est là je pense une illustration de
ma volonté de soutien au marché de l’art contemporain en
France, à travers l’une de ses manifestations majeures. Vous
savez aussi que mon soutien à la FIAC passe par son site
historique du Grand Palais, pour une manifestation exceptionnelle
et festive, rassemblant à la fois des installations d’oeuvres et une
programmation de performances et de films d’artistes.

Avant d’entrer de plain pied dans l’art contemporain, vous vous
consacrez à la photographie, avec la collection de Man Ray, de
Brassaï et vous lancez les ventes du mois de la photo. Le
succès de cette opération, lancée voilà vingt-cinq ans, ne se
dément pas d’année en année. C’est une heureuse rencontre
entre les collections publiques et privées, et le marché de l’art au
niveau français, mais aussi européen.

Créée en 1973, votre étude acquiert au fil des ans une place de
premier rang sur le marché des tableaux modernes et
contemporains. Aujourd’hui avec vos deux fils, Arnaud et
Bertrand, votre étude garde une part importante de son activité
dans le domaine du mobilier et des tableaux anciens. Dans le
milieu des ventes publiques, vous avez toujours fait figure de
pionnier, en organisant, par exemple, les premières ventes
spécialisées de photographies, mais aussi d'objets publicitaires.

Vous mettez également tout votre art et votre savoir-faire au
service de grandes causes humanitaires, en animant de
multiples ventes au bénéfice de ces actions caritatives. C’est là
une parfaite illustration de votre manière de penser, que vous
avez exprimé dans votre livre : L’art, c’est la vie.

Vous êtes animé d’une certaine idée de la France, intimement
liée au rayonnement international de l’art. C’est cette idée que
vous portez à travers le monde ; qui ne vous a pas entendu
proférer : « il faut aimer les artistes français » ? Je sais ainsi,
sans révéler un secret, que parmi vos nombreux projets, vous
travaillez à une exposition à New-York, pour le Palais de Tokyo.

La distinction que j’ai le plaisir de vous décerner vient
reconnaître vos talents et votre engagement au service de l’art,
de la création et de la culture. Vous savez qu’elle a également
de ma part, valeur de reconnaissance et d’encouragement à
l’égard de tous les acteurs du marché de l’art, dont vous êtes
une figure particulièrement emblématique.

Pierre Cornette de Saint-Cyr, au nom du Président de la
République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés,
nous vous faisons Chevalier de la Légion d’honneur.

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