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Inauguration du cycle cinématographique Martin Scorsese au Centre Georges Pompidou à Paris

Monsieur le Président du Centre Pompidou, Cher Bruno Racine,

Cher Martin Scorsese,

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Je suis très heureux de vous retrouver ce soir. Après avoir eu la
chance d’inaugurer à vos côtés la nouvelle Cinémathèque
française, au 51 rue de Bercy, et découvert, grâce à vous et
grâce à l’action de la Film Foundation que vous avez créée, le
premier film en technicolor de Jean Renoir, Le Fleuve,
magnifiquement restauré.

Ce soir-là, vous aviez évoqué ces films qui vous ont
profondément marqués. « En regardant ces films » – avez-vous
dit – « j’ai réalisé que le cinéma était un langage international et
un art international pour tous ». Depuis, la communauté
internationale a adopté, le 20 octobre dernier, sous les auspices
de l’Unesco, à la quasi-unanimité, la convention qui inscrit pour la
première fois la diversité culturelle dans le droit international.
Depuis aussi, je me suis rendu aux Etats-Unis, pour la première
fois en tant que ministre de la culture, où je vous ai d’ailleurs
retrouvé à New York, cher Bruno Racine.

Et je tiens à vous dire combien le combat pour le respect des
droits des créateurs, pour la diversité culturelle, unit tous ceux
qui, de part et d’autre de l’Atlantique et sur tous les continents,
ont à coeur à défendre l’expression des identités et de la créativité
dans l’égale dignité de toutes les cultures. Ce combat qui est le
nôtre est aussi le vôtre, cher Martin Scorsese.

Je suis d’autant plus heureux de le souligner que c’est à
nouveau la passion du cinéma, votre passion, et la nôtre aussi,
la passion Scorsese, qui nous réunit ce soir, et jusqu’au mois de
mars prochain, ici, au Centre Pompidou, pour un moment
exceptionnel, une rétrospective intégrale, doublée d’une « carte
blanche », que vous a donnée le Centre Pompidou pour choisir,
parmi ceux que vous voulez nous faire partager, les films que
vous aimez.

Comme l’écrit Michael Henry Wilson, dans le livre d’entretiens
qui sort à l’occasion de cet événement, vous avez su canaliser
votre passion « dans une oeuvre qui continue de s’élargir,
jusqu’à embrasser toute la mémoire du monde ». Il est
particulièrement significatif de commencer cet hommage qui
vous est dédié et que vous dédiez à votre passion du cinéma par
Mean Streets, qui n’est bien évidemment pas votre premier film,
mais que l’on a pu décrire comme tel, parce que l’on peut y voir,
sans doute, la matrice, la trame de vos obsessions, de votre
regard sur « Little Italy », sur New York, sur l’Amérique, et sur la
confrontation entre :

– le rêve, par exemple celui de Charlie, joué par Harvey
Keitel, qui se voudrait le Saint-François d’Assise de son
quartier ;

– la violence et l’énergie de Johnny Boy, incarné par Robert
de Niro, qui commence ici son compagnonnage avec vous ;

– et l’aspiration à la rédemption qui gît au coeur de chacun de
vos personnages.

Cher Martin Scorsese, au nom de vos amis du cinéma français
et européens ici réunis, et au nom de tous les amoureux du
cinéma et de tous les Français qui vous aiment, vous le savez, je
vous remercie de nous donner l’occasion de voir et de revoir ce
film.

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