Archives de 2007

Sans imagination supplémentaire, les cérémonies du souvenir ne remplissent pas leur fonction symbolique et mobilisatrice.

1 septembre 2007

Conversation émouvante à la cérémonie de la libération de Tours avec une dame dont le père est mort en déportation.

Nous convenons que la réussite principale du projet politique européen est la paix. Cette évidence n’est plus clairement ressentie, en raison de l’amnésie ambiante…

Mais nous ressentons amèrement que de telles cérémonies se passent à « huis clos », entre soi, alors qu’il faudrait mobiliser les jeunes générations, les rendre conscientes de l’histoire de leur ville et de leur pays. Celle des héros comme celle des salauds.

Le maire devrait avoir à cur de rompre avec les habitudes et d’organiser le moment du souvenir à l’extérieur, avec le souci d’interpeller chacun. D’aller à la rencontre des esprits et des curs. A l’air libre !

Pour que la mémoire soit active, vivante, pourquoi ne pas imaginer que chaque témoin survivant d’une période majeure de la vie de notre pays ou de notre ville soit interviewé et accompagné par une ou un élève de nos collèges. Des « filleuls » ayant à cur de transmettre concrètement l’histoire. Les nouvelles technologies de l’information devraient d’ailleurs faciliter cette captation de témoignages.

Lorsque la mort survient, il est toujours trop tard pour recueillir les souvenirs et en faire une détermination pour affronter l’avenir. Mais n’attendons pas !

PS : au fait, pourquoi personne de la majorité municipale à la cérémonie d’adieu aux armes jeudi à la base aérienne du général commandant les écoles de l’armée de l’air ?

Indifférence ? Désinvolture ? Oubli ? Peut-être est-ce pour nous laisser la place par anticipation !

Pour les dossiers internationaux sensibles, inventons un contrôle d’un nouveau type !

27 août 2007

Il y va de l’intérêt supérieur de notre pays, tant sur le plan politique qu’économique, d’agir sur la scène internationale et de traiter des dossiers sensibles et complexes.

Qu’il s’agisse des grands contrats internationaux ou des libérations d’otages, voire de délicates négociations diplomatiques, la confidentialité et même parfois le secret s’imposent.

Pourtant un contrôle politique doit exister. Qui ne voit qu’une excessive publicité donnée à des sujets internationaux peut faire le jeu de nos concurrents économiques ou politiques… « La France n’est pas un pays sûr »… Ce genre de remarque formulée à l’étranger peut coûter des contrats ou faire reculer des décisions de libération par exemple.

Il faut inventer une procédure appropriée. Ce sera une nécessaire rupture entre le secret sans contrôle et la divulgation sans précaution qui sont aujourd’hui nos fâcheuses méthodes et nos mauvaises habitudes.

Ne peut-on imaginer autour du Président de la Commission des Affaires Etrangères, 2 ou 4 parlementaires (l’opposition étant naturellement représentée), tous tenus au secret et compétents pour recevoir toutes les informations de l’exécutif en temps réel et disposant de vrais pouvoirs d’investigation ?

Ce serait un dispositif permanent auquel le gouvernement devrait obligatoirement rendre compte pour les dossiers relevant du secret défense. Pas après coup mais en permanence. Ce système n’interdirait ni les auditions classiques, ni les commissions d’enquête, mais serait approprié pour rendre compatible le contrôle de l’exécutif et l’intérêt supérieur de la Nation.

Ce « jury d’honneur » que l’on pourrait baptiser « Comité parlementaire du contrôle stratégique de l’Etat » délivrerait après examen et contrôle une sorte de « quitus » qui de surcroît éviterait rumeurs, calomnies et malveillances.

La Commission d’enquête constituée sur la libération des infirmières bulgares – pour légitime qu’elle soit – s’apparente plus à un règlement de comptes politique qu’à une procédure digne d’une grande puissance comme la France qui a de nombreux intérêts à défendre et de vastes contrats à négocier.

Alors innovons sans attendre. Cela renforcera le Parlement, le Gouvernement et la démocratie, en faisant de la France une république moderne, exemplaire mais non naïve…Nul doute que certains pays amis regretteront de ne plus pouvoir nous déstabiliser de l’extérieur en utilisant les armes du combat médiatique sans d’ailleurs que les intéressés n’en soient toujours conscients ….

Raymond Barre avait une intelligence de visionnaire et l’art politique de la provocation

25 août 2007

Raymond Barre avait avant tout le goût de la liberté. Elle était l’armature même de sa vie : exigence économique, remède contre l’idéologie, viatique pour défendre son indépendance, arme tactique lui permettant de dénoncer les systèmes, les « puissants », les petits arrangements du « microcosme » politique, éthique personnelle d’un grand Homme d’Etat passionné par son pays, par le projet européen, par la mondialisation anticipée comme une réalité incontournable et redoutable.

Ses dons étaient multiples, sa curiosité intellectuelle insatiable, son appétit de vie légendaire.

Pour tout homme politique, Raymond Barre est un modèle dans l’art de défendre passionnément ses convictions, avec un sens de la formule qu’il portait comme un plaisir, même au risque de choquer.

Il restera dans nos curs et nos mémoires comme un grand témoin de l’histoire du XXe siècle, éclaireur, humaniste et réformateur.

Puisse-t-il sourire des hommages qui lui seront rendus venant de ceux qui l’ont parfois insuffisamment reconnu et apparemment combattu.

J’ai été fier de « cohabiter » avec lui dans le même groupe de l’Assemblée Nationale, car c’était un grand privilège que de bénéficier de sa lumière, de son ironie et de sa libre pensée.

Le respecter à l’heure de sa mort, c’est surtout ne pas l’enfermer au sein d’une famille politique, d’un système de pensée.

C’est cultiver comme un exemple sa capacité personnelle à aimer son pays, quitte à sacrifier sa popularité conjoncturelle. L’intérêt général, la vérité économique, la fierté nationale ont primé dans sa vie sur toutes les médiocrités de la « classe politique » qu’il aimait stigmatiser.

Le vrai tombeau des morts, c’est le cur des vivants…

La question de la rentrée : le pouvoir d’achat

22 août 2007

L’actualité médiatique est « rythmée » par les performances boursières, les chiffres des stock-options distribués ou symétriquement par les images de l’exclusion, de la pauvreté et de la misère sociale.

95% des Français ne se reconnaissent dans aucun de ces écarts. Ils attendent d’être reconnus, soutenus, défendus. Avec impatience, comme s’il s’agissait de la réparation d’une longue série d’injustices. La question de leur rémunération, du pouvoir d’achat, de l’évolution des retraites, du montant des prélèvements directs ou indirects est pour eux centrale. C’est une exigence politique absolue, qui a d’ailleurs été la clé de la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy.

De ce point de vue, le non coup de pouce significatif au SMIC comme l’annonce virtuelle – non confirmée – d’une augmentation de 5% de la TVA sans certitude de baisse équivalente des prix a fait l’effet d’une petite bombe politique. La sensibilité de l’opinion est extrême sur ces sujets, d’où la nervosité annoncée sur les franchises médicales alors que cette mesure est impérative pour continuer de financer notre assurance maladie et garantir à chacun la pérennité du meilleur système de santé au monde.

Ceux qui ont cotisé toute leur vie n’acceptent pas d’être une fois de plus « taxés », même si les chiffres ne sont pas en eux-mêmes des spoliations de pouvoir d’achat.

Mais cela s’inscrit dans un processus d’augmentation continue des prélèvements, sans oublier l’effet de l’entrée en vigueur de l’euro, où chacun a le sentiment soit d’avoir perdu du pouvoir d’achat, soit de ne plus savoir précisément ce qu’il gagne, ce qu’il possède.

Le ralentissement de la croissance risque d’obérer les perspectives de relance et donc de possibilité d’augmentation de salaires et des retraites.

L’automne est donc un rendez-vous crucial pour que l’économie ne sonne pas le glas d’un espoir légitime des Français à retrouver une juste rémunération de leurs efforts.

Dans ce contexte, l’optimisme est un devoir civique, pour se donner toutes les chances d’enrayer les spirales négatives. En économie, c’est par ailleurs essentiel pour stimuler les anticipations positives.

Alors, parions sur l’avenir et agissons ! Chacun a sa part de responsabilité. N’attendons pas tout du gouvernement, même si un message clair et fort sur la politique des rémunérations est nécessaire. Et attendu !

France-Etats-Unis : chacun sa fierté !

11 août 2007

L’amitié, la reconnaissance, la proximité et même parfois la complicité et la solidarité n’excluent pas entre nos pays et nos deux peuples la question de la fierté. Et celle non moins complexe de l’identité, que chacun entend promouvoir et protéger.

Depuis ses déclarations sur l’Irak, en marge d’une interview lors de la campagne présidentielle, l’analyse faite du positionnement de Nicolas Sarkozy a toujours donné lieu à de nombreuses polémiques, qui traduisent en fait la difficulté que nous avons à nous situer face à cette grande puissance mondiale, qui reste la première, malgré l’émergence de l’Inde et de la Chine.

Le Président Chirac a été le premier chef d’Etat à manifester sa compassion lors des attentats du 11 septembre en allant à New York. On ne retient que le droit de veto brandi lors du débat à l’ONU sur la question de l’Irak et de Saddam Hussein. C’est dire l’importance de la méprise, ou de la lecture idéologique de nos relations.

Le Président Sarkozy décide de passer des vacances aux Etats-Unis et de rencontrer le Président Bush en « voisin et ami ». On oublie que le premier geste diplomatique le jour de sa prise officielle de fonction a été d’aller saluer la Chancelière allemande à Berlin, ce qui est naturellement une grande première, manifestant ostensiblement aux yeux des Français et des Allemands la priorité stratégique de notre « axe ».

Pourquoi ? Tout simplement parce que nous voulons exister à côté du géant américain et promouvoir nos propres valeurs.

Il y a une fascination populaire pour l’Amérique. Il y a symétriquement une critique idéologique du capitalisme ultra-libéral, parfois d’ailleurs, caricaturé tant il est vrai que les Etats-Unis savent se protéger, intervenir via l’Etat pour défendre leurs intérêts, renoncer à leurs dogmes de liberté quand ils menacent leur hégémonie.

Il est temps d’avoir une analyse décomplexée de notre relation. La démocratie américaine mérite mieux que l’anathème primaire, surtout quand nous avons légitimement des visions opposées.

Qu’il faille que l’Europe soit plus puissante est une évidence pour que s’instaure un dialogue équilibré, une dialectique à armes égales. Mais ne soyons pas frileux.

Les Américains sont de vrais amis.

La communauté de nos réflexes est plus vitale que nos affrontements politiques face à la fureur du monde.

Il y a peu de démocraties dans le monde. Et les menaces terroristes qui pèsent sur nous sont les mêmes.

Ce constat ne doit pas empêcher la liberté de ton, l’autonomie de l’analyse, la prise de conscience de conflits d’intérêts.

Nous avons été de vrais amis en annonçant l’impasse de l’intervention militaire américaine en Irak.

Nous avons été de vrais concurrents en soutenant l’aventure européenne d’Airbus.

Nous avons été de vrais partenaires en cherchant à donner à la culture une place éminente dans notre relation : ouverture du Louvre et de Versailles aux tournages de films américains, présence du Louvre à Atlanta, soutien par une grande exposition à la réouverture du musée de la Nouvelle Orléans.

Nous avons été de vrais lâches en n’agissant pas suffisamment fortement pour mieux régler le processus de paix entre les Israéliens et Palestiniens, qui est un dossier méditerranéen et donc européen….

Dans ce dialogue éternellement conflictuel malgré sa spontanéité, l’essentiel est d’assumer sa propre fierté, en ayant l’intelligence tactique de ne pas l’assortir d’arrogance.

Le jour du vote à l’Unesco de la convention sur la diversité des expressions culturelles et sur leurs protections, j’avais, dans un même élan, « déclamé » : vive la culture américaine, vive la culture chinoise, vive la culture française, vive la culture espagnole…

Aujourd’hui en guise de toast pour le déjeuner du Kennebunkport, disons avec la même force : soyons fiers de la France quand elle voit juste, soyons amis des Américains quand ils sont visionnaires, soyons militants quand nos intérêts sont en jeux, soyons pacificateurs quand de mauvais procès font l’actualité !

Tours doit réagir….

10 août 2007

 Dans la compétition qui voit s’affronter les agglomérations de notre pays, force est de constater qu’aujourd’hui  notre ville, face à ses voisines, a pris un certain retard.

Dans tous les domaines (commerce, économie, équipements sportifs, vie culturelle et artistique …) nul ne peut ignorer que Tours est en train de se faire damer le pion par les autres communes de notre région.  

Qui aurait pu deviner il y a 20 ans ou 30 ans la supériorité sur Tours d’Angers ou du Mans ?
 
En 12 ans, ces communes se sont dotées des équipements modernes et adaptés indispensables à leur développement (stades, piscines, terrains de sport, zones d’activité économique et commerciale, construction de réseau de tramway…). Elles  ont su ainsi attirer des entreprises susceptibles de contribuer à leur dynamisme économique.

Elles n’ont pas attendu pour prendre les décisions qui s’imposaient et rénover leur politique culturelle et artistique (festivals, salle de concert, …).

Pendant ce temps, notre ville, quand elle ne recule pas, « avance » à petits pas

Alors qu’Angers a magnifiquement restauré et agrandi son Musée, pour y accueillir notamment des œuvres d’Olivier Debré, le Maire de Tours n’envisage  comme cadre à la future Fondation d’Art Contemporain – qui accueillera de nombreuses toiles du maître grâce à la générosité de sa famille – que l’école des Beaux- Arts, à laquelle d’ailleurs il  n’annonce rien pour sa réinstallation.

A chaque été, nos grands lieux culturels sont fermés. Comme la seule grande piscine publique.

Aucun festival local n’est plus susceptible de contribuer à la renommée nationale ou internationale de notre cité. Qui connaît « Rayon Frais » en dehors de notre département ?

Depuis plus de 12 ans, de grands projets de rénovation urbaine, de grands travaux nous sont régulièrement annoncés, mais toujours différés et sans cesse reportés. En panne de véritables  grands projets, le Maire et son équipe semblent refuser toute ambition forte pour le rayonnement et l’attractivité de notre ville !

Pourtant elle ne manque pas d’atouts. Les Tourangeaux, à la condition de les  informer  et de les consulter, sont prêts à accepter les transformations  et à consentir les efforts nécessaires afin que Tours redevienne un pôle attractif et dynamique.

Alors Monsieur le Maire qu’attendez-vous pour rendre publics vos projets, pour organiser un référendum, et y faire participer les habitants ?

Le visage du Cardinal Lustiger était la lumière même de la bonté

6 août 2007

Malgré son immense souffrance qu’il transcendait, le Cardinal Lustiger rayonnait d’une bonté magnifique. Ce symbole de la foi, du dialogue inter-religieux, et de l’humanisme donnait le sentiment de porter la douleur du monde vers le Christ.

Son humilité renforçait son autorité. Sa douceur la force de son engagement humain et Spirituel.

A New York, cet hiver, il avait tenu à honorer de sa présence la manifestation que j’avais organisée pour que la cérémonie des « Justes de France » créée à Paris au Panthéon avec le talent d’Agnès Varda, puisse se tenir à Washington et dans plusieurs villes américaines.

Jusqu’au bout, sa vie a été un don total de sa personne. Il était un messager de Dieu au cur de la cité des hommes.

Lui rendre hommage, c’est agir pour la paix, la diversité, la tolérance et la charité.

La proportionnelle à l’Assemblée rompt le lien direct avec le citoyen !

24 juillet 2007

Le quinquennat est une réforme institutionnelle beaucoup plus profonde et lourde qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas d’un simple rétrécissement de la durée du mandat présidentiel, d’une « oxygénation » plus fréquente par le suffrage du peuple, mais d’un changement radical du fonctionnement de l’exécutif.

Lors de la campagne présidentielle, un vrai programme est proposé, un plan d’actions concrètes soumis au vote.

L’esprit de la fonction, parfois baptisée « monarque républicain », change en profondeur. La cohabitation ne paraît plus envisageable, même si elle reste possible politiquement. Que se serait-il passé, par exemple, si une deuxième annonce style « TVA sociale » avait été faite et que l’élection était 1 ou 2 semaines après ? …

C’est dire que le Premier ministre devient quasiment vice-président. Faut-il dès lors qu’il soit désigné pour 5 ans par le peuple en même temps que le Président ? Séduisante et d’apparence logique, cette idée supprimerait dangereusement la possibilité d’ « ajustement » en cas de crise. Changer le titulaire de Matignon permet parfois de dénouer des tensions politiques majeures, sans mettre en péril la stabilité du chef de l’Etat pendant la durée de son mandat.

La volonté de Nicolas Sarkozy de pouvoir s’exprimer physiquement directement dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale pose la question de la séparation des pouvoirs, du droit de dissolution, des prérogatives du Parlement.

En cas de désaccord profond et de choc frontal entre l’exécutif et le législatif, dans la pratique politique qui s’annonce, comment ne pas penser que la démission du Président et sa candidature à la réélection sont désormais la seule voie pour que s’arbitre un conflit entre les pouvoirs ? La suppression du droit de dissolution pour le Président sonne la fin du régime parlementaire et crée alors l’obligation de se doter d’un vrai régime présidentiel, où paradoxalement les droits du Parlement sont largement renforcés.

« L’affaire » de la proportionnelle est un enjeu politique redoutable, car il y a conflit direct entre 2 valeurs politiques essentielles : la juste représentation de tous, la stabilité institutionnelle conférée par le fait majoritaire.

Mais le vrai sujet n’est pas là. L’important -et j’allais dire le vital même- est de ne pas rompre le lien direct entre l’électeur et l’élu.

C’est le peuple qui fait l’élection avec le scrutin majoritaire à 1 ou 2 tours.

C’est le parti avec la proportionnelle. Et la légitimité n’est pas de même nature. Le Député doit rester l’homme d’un territoire, d’une circonscription identifiée, délimitée, ayant un rapport personnel avec lui.

Une permanence de quartier est toujours préférable à un comité directeur du parti, pour être un bon « représentant » à l’Assemblée Nationale du peuple souverain.

C’est, d’ailleurs, le mode d’élection qui donne le sens précis du terrain, plus que le cumul avec un mandat local. Traiter d’un problème de logement, de tapage nocturne, de déambulation intempestive de punks et de pauvres chiens, de recherche parfois désespérée d’emploi, de demande de subvention pour un projet artistique, c’est le bilan des entretiens individuels que tout élu digne de ce nom doit avoir à cœur d’accorder librement et sans trop de délais ….

L’Assemblée Nationale devrait, à cet égard, aider financièrement davantage les Parlementaires qui n’ayant pas d’exécutif local ont tout le fonctionnement de leur permanence à leur charge. Cela inciterait à une future règle vertueuse : un homme, un mandat…

Pour faire vivre et s’incarner la diversité politique française, ce qui est un enjeu majeur pour la vitalité de la démocratie et son ouverture permanente aux nouveaux courants de pensée et d’idée, il faut introduire au Sénat une dose de proportionnelle.

L’arc-en-ciel des territoires et des citoyens y serait ainsi célébré. Cela renforcerait l’importance politique de la Haute Assemblée. Son expertise technique, déjà reconnue et saluée à juste titre, dans l’élaboration de la loi serait confortée par la présence de tous les représentants des forces politiques françaises républicaines, extrême gauche et extrême droite comprises.

Ce n’est pas une relégation, c’est le maintien pour l’élection législative du rapport direct entre le peuple et les élus.

Sinon, il y a un risque de mériter le terme abominable de « classe politique », qui stigmatise le monde clos, fermé sur lui-même, à l’écart des réalités, des craquements, des fureurs, voire des réussites…

Les délices des jeux de la proportionnelle masquent de façon éphémère son vrai poison : le changement de légitimité dans la désignation. Etre tête de liste est alors plus important pour être élu que le résultat du choix populaire….

Dernier risque à éviter pour ne pas sombrer dans les jeux politiciens décalés des aspirations populaires : le retour au Parlement pour un ministre sans élection. Il y va peut être de la beauté, de la dignité, de la difficulté de la fonction ministérielle que d’être contraint aux « retrouvailles » avec le peuple, même si, scrutin de liste aidant, certains « habiles » réussissent à déjouer cette règle en faisant démissionner quelqu’un et en s’étant soi-même positionné à un rang utile pour l’avenir au cas où…

Pour ne pas être aussi vitale que la question du mode de scrutin à l’Assemblée, cette faculté d’aller et retour ferait perdre aux fonctions gouvernementales une partie de leur autorité.

On ouvrirait – et alors pourquoi pas – la porte à un vrai régime présidentiel.

Monsieur le Premier Ministre, Cher Edouard Balladur, vous avez du travail !

Comme vous l’écrivez dans le Nouvel Observateur, « Machiavel, c’est son mérite, a mis fin à l’hypocrisie des bons sentiments »

Alors, pour nos institutions, des évolutions, pas de mode ou de fausses bonnes idées, mais des fondements qui donnent aux citoyens plus de pouvoir, avec le juste équilibre entre droits et devoirs.

Comme voter par exemple le jour d’une élection, même si c’est une quatrième fois, un quatrième dimanche, pour un deuxième tour des législatives !

Mais ça c’est un autre débat…

« Culture, danger ! » peut-on lire à l’entrée du Palais des Papes…

21 juillet 2007

Il y a un an, presque jour pour jour, la conclusion de la journée sur la décentralisation théâtrale était entachée d’une meute interruptrice du dialogue sous une banderole à l’injure provocatrice : « à la libération, RDDV, tu seras tondu »… Sans commentaire, car ce serait faire honneur aux bassesses. Et à l’injustice.

Seule effigie aujourd’hui, d’ailleurs nécessaire pour mobilier les consciences et forger les volontés qui peuvent chez certains toujours être défaillantes, à l’entrée de la cour d’honneur du Palais des Papes : « culture, danger ! »

Les menaces qui pèsent sur la culture ont comme origine davantage la fermeture des lieux de spectacle, ou plutôt leur insuffisante ouverture, le formatage des esprits, le nivellement consumériste et cathodique, le défaut de curiosité intellectuelle que les politiques publiques, qui, pour perfectibles qu’elles soient sont au rendez-vous. Même si les théâtres doivent davantage s’ouvrir et accueillir plus de spectacles.

Lorsque l’on voit des foules remplir l’été des lieux de patrimoine exceptionnels de notre pays comme les espaces un peu « improbables » mais accueillants, on se prend à l’optimisme.

Les nouveaux pèlerins en quête de sens, de repères, d’émotions, de prises de conscience, d’interpellation féconde et parfois violente, sont légion. Ils font honneur à notre pays.

A trois heures du matin, dans le froid de la cour du lycée Saint-Joseph en Avignon, la beauté universelle, atemporelle et magique d’ « Angels in America », magistralement mis en scène par Krzysztof Warlikowski, irradie chacun, qui aurait volontiers attendu l’aube… en compagnie d’un tel spectacle !

Plus tôt, mais définitivement captifs, englobés, accaparés, littéralement « embrigadés », les spectateurs de l’uvre de Janacek « de la forêt des morts » sont saisis par l’unité irréelle de beauté et de fécondité du travail mené par Chéreau, Boulez et Peduzzi.

France des festivals. France de l’attractivité culturelle et artistique. France de l’esprit, de la beauté et du cri d’artiste, d’un texte, d’une partition, d’une voix, d’un décor, d’une plastique ou d’une lumière.

A tous les acteurs du monde, pour nous rassemblés, stressés par la rencontre avec le public précédée par un immense travail, parfois meurtris par les critiques, souvent portés par les silences de l’admiration ou de l’extase, merci !

Sans vous, il n’y aurait pas de tempête dans les crânes. Pas de vagabondage de l’esprit. Des sensations humaines plus prosaïques.

Culture, bravo… Artistes et techniciens, vous méritez la reconnaissance concrète d’un système prompt à la désinvolture, par lâcheté ou cynisme.

Mais vos vrais soutiens sont ceux qui vous ouvrent les portes, relocalisent, créent l’appétit du jeune public, décloisonnent. Avec une détermination, une fougue et une fierté inversement proportionnelles aux étendards simplificateurs, et aux conformismes de la pensée unique stérile.

Vos vrais amis restent jusqu’à la fin d’un spectacle, par respect du travail artistique et de tous ceux qui, dans la diversité des fonctions, sont des créateurs !

Le palmarès des absents ou des fugitifs sera publié dans mes mémoires… le jour venu !

La proportionnelle à l’Assemblée rompt le lien direct avec le citoyen !

18 juillet 2007

Le quinquennat est une réforme institutionnelle beaucoup plus profonde et lourde qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas d’un simple rétrécissement de la durée du mandat présidentiel, d’une « oxygénation » plus fréquente par le suffrage du peuple, mais d’un changement radical du fonctionnement de l’exécutif.

Lors de la campagne présidentielle, un vrai programme est proposé, un plan d’actions concrètes soumis au vote.

L’esprit de la fonction, parfois baptisée « monarque républicain », change en profondeur. La cohabitation ne paraît plus envisageable, même si elle reste possible politiquement. Que se serait-il passé, par exemple, si une deuxième annonce style « TVA sociale » avait été faite et que l’élection était 1 ou 2 semaines après ? …

C’est dire que le Premier ministre devient quasiment vice-président. Faut-il dès lors qu’il soit désigné pour 5 ans par le peuple en même temps que le Président ? Séduisante et d’apparence logique, cette idée supprimerait dangereusement la possibilité d’ « ajustement » en cas de crise. Changer le titulaire de Matignon permet parfois de dénouer des tensions politiques majeures, sans mettre en péril la stabilité du chef de l’Etat pendant la durée de son mandat.

La volonté de Nicolas Sarkozy de pouvoir s’exprimer physiquement directement dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale pose la question de la séparation des pouvoirs, du droit de dissolution, des prérogatives du Parlement.

En cas de désaccord profond et de choc frontal entre l’exécutif et le législatif, dans la pratique politique qui s’annonce, comment ne pas penser que la démission du Président et sa candidature à la réélection sont désormais la seule voie pour que s’arbitre un conflit entre les pouvoirs ? La suppression du droit de dissolution pour le Président sonne la fin du régime parlementaire et crée alors l’obligation de se doter d’un vrai régime présidentiel, où paradoxalement les droits du Parlement sont largement renforcés.

« L’affaire » de la proportionnelle est un enjeu politique redoutable, car il y a conflit direct entre 2 valeurs politiques essentielles : la juste représentation de tous, la stabilité institutionnelle conférée par le fait majoritaire.

Mais le vrai sujet n’est pas là. L’important -et j’allais dire le vital même- est de ne pas rompre le lien direct entre l’électeur et l’élu.

C’est le peuple qui fait l’élection avec le scrutin majoritaire à 1 ou 2 tours.

C’est le parti avec la proportionnelle. Et la légitimité n’est pas de même nature. Le Député doit rester l’homme d’un territoire, d’une circonscription identifiée, délimitée, ayant un rapport personnel avec lui.

Une permanence de quartier est toujours préférable à un comité directeur du parti, pour être un bon « représentant » à l’Assemblée Nationale du peuple souverain.

C’est, d’ailleurs, le mode d’élection qui donne le sens précis du terrain, plus que le cumul avec un mandat local. Traiter d’un problème de logement, de tapage nocturne, de déambulation intempestive de punks et de pauvres chiens, de recherche parfois désespérée d’emploi, de demande de subvention pour un projet artistique, c’est le bilan des entretiens individuels que tout élu digne de ce nom doit avoir à cur d’accorder librement et sans trop de délais ….

L’Assemblée Nationale devrait, à cet égard, aider financièrement davantage les Parlementaires qui n’ayant pas d’exécutif local ont tout le fonctionnement de leur permanence à leur charge. Cela inciterait à une future règle vertueuse : un homme, un mandat…

Pour faire vivre et s’incarner la diversité politique française, ce qui est un enjeu majeur pour la vitalité de la démocratie et son ouverture permanente aux nouveaux courants de pensée et d’idée, il faut introduire au Sénat une dose de proportionnelle.

L’arc-en-ciel des territoires et des citoyens y serait ainsi célébré. Cela renforcerait l’importance politique de la Haute Assemblée. Son expertise technique, déjà reconnue et saluée à juste titre, dans l’élaboration de la loi serait confortée par la présence de tous les représentants des forces politiques françaises républicaines, extrême gauche et extrême droite comprises.

Ce n’est pas une relégation, c’est le maintien pour l’élection législative du rapport direct entre le peuple et les élus.

Sinon, il y a un risque de mériter le terme abominable de « classe politique », qui stigmatise le monde clos, fermé sur lui-même, à l’écart des réalités, des craquements, des fureurs, voire des réussites…

Les délices des jeux de la proportionnelle masquent de façon éphémère son vrai poison : le changement de légitimité dans la désignation. Etre tête de liste est alors plus important pour être élu que le résultat du choix populaire….

Dernier risque à éviter pour ne pas sombrer dans les jeux politiciens décalés des aspirations populaires : le retour au Parlement pour un ministre sans élection. Il y va peut être de la beauté, de la dignité, de la difficulté de la fonction ministérielle que d’être contraint aux « retrouvailles » avec le peuple, même si, scrutin de liste aidant, certains « habiles » réussissent à déjouer cette règle en faisant démissionner quelqu’un et en s’étant soi-même positionné à un rang utile pour l’avenir au cas où…

Pour ne pas être aussi vitale que la question du mode de scrutin à l’Assemblée, cette faculté d’aller et retour ferait perdre aux fonctions gouvernementales une partie de leur autorité.

On ouvrirait – et alors pourquoi pas – la porte à un vrai régime présidentiel.

Monsieur le Premier Ministre, Cher Edouard Balladur, vous avez du travail !

Comme vous l’écrivez dans le Nouvel Observateur, « Machiavel, c’est son mérite, a mis fin à l’hypocrisie des bons sentiments »

Alors, pour nos institutions, des évolutions, pas de mode ou de fausses bonnes idées, mais des fondements qui donnent aux citoyens plus de pouvoir, avec le juste équilibre entre droits et devoirs.

Comme voter par exemple le jour d’une élection, même si c’est une quatrième fois, un quatrième dimanche, pour un deuxième tour des législatives !

Mais ça c’est un autre débat…