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Inauguration de l’exposition « Christian Dior et l’Allemagne » Kunstbibliothek des Staatuche Museem zu Berlin

Monsieur l’Ambassadeur de France en Allemagne, cher Claude Martin,

Monsieur le Président de la Fondation pour la Culture de Prusse,
cher Klaus Dieter Lehmann,

Monsieur le Directeur de la Kunstbibliothek, cher Moritz Wullen,

Monsieur le Directeur Général de Christian Dior Couture,
cher Claus-Dietrich Lahrs,

Madame le Commissaire de l’exposition, chère Adelheid Rasche,

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Je suis très heureux, et très fier, d’inaugurer aujourd’hui à vos côtés, à
Berlin, cette exposition consacrée aux relations de Christian Dior avec
l’Allemagne, en cette journée placée sous le signe de l’Europe, de l’Europe
de la culture, des industries culturelles et de la diversité culturelle. Vous le
savez, 27 Ministres de la culture sont rassemblés en ce moment même à
Berlin, dans le cadre de la Présidence allemande de l’Union européenne.

L’Europe a été culturelle bien avant d’être économique ou politique.

L’Europe a d’abord été celle des écrivains, des philosophes, des auteurs,
des penseurs, des acteurs, des artistes, des créateurs, bien avant d’être
celle du charbon et de l’acier, du marché commun, de la monnaie unique.

Oui, l’Europe est le continent par excellence du patrimoine et de la
création, et cette exposition en est une magnifique illustration.

L’Allemagne fut en effet, après la seconde guerre mondiale, le terreau
fécond du développement et de la renommée de l’immense couturier que
fut Christian Dior, « ce génie léger propre à notre temps, dont le nom
magique comporte celui de Dieu et Or », disait joliment Cocteau. C’est ici,
en Allemagne, qu’il délégua une partie de ses collections, et développa un
réseau de diffusion ambitieux. Il fit en 1955 un voyage triomphal dans les
villes de Pforzheim, Stuttgart, Lippstadt, Hambourg et Berlin, à la fois lieux
de confection de ses modèles et vitrines de sa création.

Vous restituez magnifiquement ces dix années de créations éblouissantes,
de 1947 à la disparition de Christian Dior en 1957, qui marquent une
époque bouillonnante d’innovation dans la mode française. Le coeur de
cette magnifique exposition qui présente notamment 20 modèles originaux
d’après les dessins de Christian Dior, tous issus de collections allemandes.

Je tiens à saluer le travail remarquable de mise en valeur, de recherche et
de découverte mené par le Dr Adelheid Rasche, en partenariat avec la
Maison Dior et de nombreuses institutions allemandes, que je tiens à
féliciter et à remercier.

A l’heure de commémorer le cinquantième anniversaire de sa disparition,
mais aussi les 60 ans de la première collection Dior, présentée à Paris le
12 février 1947, qui marqua un tournant essentiel dans la haute couture.

Je suis très heureux que cette exposition rappelle que le destin mondial
de ce créateur visionnaire est passé par l’Allemagne, où son énergie
visionnaire, que vous faites revivre aujourd’hui, a rencontré un écho
particulier.

Et les liens nombreux, étroits et féconds, entre ce fleuron de la mode et du
luxe français et votre grand pays s’incarnent brillamment aujourd’hui en M.
Claus-Dietrich Lahrs, Directeur Général de Christian Dior Couture, dont je
tiens à saluer le dynamisme et l’ambition qu’il a su porter pour cette si
belle maison.

L’oeuvre, les créations de Christian Dior, incarnent l’élégance française et
son rayonnement à travers le monde, dans toutes ses dimensions,
culturelles, symboliques, économiques, industrielles.

Christian Dior était un pionnier. Homme de culture, homme de
communication, homme d’affaires aussi, il a montré avec éclat combien la
création, au sens artistique du terme, était aussi création de valeur,
création de richesses, création d’emplois. Son univers, que vous avez su
recréer ici, incarne cette part lumineuse et conquérante de l’Europe, où
l’audace créatrice s’appuie sur une aptitude à voir grand, à voir plus tôt et
plus loin, avec l’énergie des fondateurs, et cela dans tous les domaines.

Si, disait-il, « les robes doivent avoir une âme », si sa vie et son oeuvre
demeurent un hymne à la création, qui se perpétue aujourd’hui, c’est –
pour lui laisser le dernier mot – que « la couture est, au temps des
machines, un dernier refuge de l’humain, du personnel, de l’inimitable ».

Je vous remercie.

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