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Signature de la convention de partenariat entre France Télévisions et la Comédie Française

Monsieur le Président de France Télévisions, cher Patrick de Carolis,

Madame l’Administrateur général de la Comédie-Française, chère Muriel
Mayette,

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Cette signature, qui poursuit la collaboration féconde entre la Comédie
Française et les chaînes du service public, entamée en 1997 avec la
réalisation de la collection « Molière Comédie-Française », puis en 2003
avec un partenariat entre le Français et France 3, marque selon moi un
double engagement.

Le vôtre, tout d’abord, cher Patrick de Carolis, en faveur de la qualité et de
la « valeur culturelle ajoutée » des programmes du service public. Depuis
votre arrivée à la présidence de France Télévisions, vous avez oeuvré
brillamment pour réaffirmer la place de la culture sur nos écrans, en
privilégiant des émissions à la fois d’une grande qualité, et susceptibles de
toucher un large public. Vous êtes en cela un passeur éminent d’art et de
culture.

Le second engagement est celui que vous n’avez jamais cessé de
poursuivre en faveur du théâtre, chère Muriel Mayette. Il est celui d’une
comédienne au talent immense, et aujourd’hui d’un administrateur général
soucieux de porter cet art devant le public le plus vaste possible, et de faire
rayonner la troupe des Comédiens français, qui nous fait montre ce soir,
une fois de plus, du savoir-faire exceptionnel que l’on cultive dans la
Maison de Molière.

Votre partenariat scelle cette double ambition, puisque France Télévisions
s’engage notamment à enregistrer et à diffuser, sur l’ensemble de ses
chaînes, au moins un spectacle de la Comédie Française par saison
théâtrale.

L’accord que vous signez ce soir est d’abord celui du décloisonnement
entre la télévision et le spectacle vivant.

Vous le savez, je crois profondément à la fécondité des liens entre culture
et communication et je milite pour le décloisonnement entre ces deux
univers. Ce décloisonnement est l’affaire de tous, et en particulier des
responsables des grandes institutions culturelles et des chaînes de service
public. La télévision est bien sûr un vecteur formidable de la diffusion de
l’offre culturelle vers de nouveaux spectateurs, vecteur démultiplié par le
succès de la TNT.

Le rôle du service public à mes yeux, c’est aussi de mener une politique
audacieuse qui ne suit pas le public mais qui le sollicite et lui donne à voir
et à entendre la différence. Je crois que c’est non seulement souhaitable
et indispensable, mais aussi et surtout possible, et vous nous en apportez
ce soir une nouvelle preuve. Vous avez fait, cher Patrick de Carolis, des
propositions très intéressantes sur la diffusion du spectacle vivant sur les
différentes antennes de France Télévisions.

Elles visent de manière
intelligente à le valoriser. Télévision et théâtre, télévision et spectacle
vivant ne sont pas antagonistes. Ils ont en commun le public. Nous
travaillons ensemble sur ces propositions, qui seront très prochainement
intégrées au contrat d’objectifs et de moyens que le groupe que vous
présidez doit signer avec l’Etat. Le spectacle vivant à la télévision, ce n’est
déjà plus, grâce à France 4, « la nuit et l’été ». Cela sera de plus en plus,
le jour, le soir et en toute saison !

La captation, c’est aussi une façon de préserver, et de faire vivre la
mémoire de notre patrimoine vivant, des plus grandes oeuvres de notre
répertoire, comme des créations les plus audacieuses. C’est une façon de
prolonger la magie irremplaçable du spectacle vivant. Je sais qu’il existe
des freins ou des réticences, parfois, concernant ces captations. À
condition de respecter les droits de chacun, le patrimoine théâtral peut
être aussi un patrimoine audiovisuel, la mémoire de chacun.

C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité, en liaison avec le Centre
national de la cinématographie, avec le monde du théâtre bien sûr, dans
toutes ses composantes, qu’une réflexion sur le théâtre à la télévision
puisse être menée par une personnalité éminente du secteur. Votre
exemple, votre témoignage et votre partenariat seront, j’en suis
convaincu, source d’inspiration pour cette nouvelle mission, dont le
titulaire sera annoncé très prochainement.

Je souhaite que votre nouveau partenariat permette à de très nombreux
téléspectateurs, et notamment aux réseaux de l’Éducation nationale,
d’entrer dans l’univers du théâtre. Le rôle de l’éducation artistique et
culturelle est fondamental dans la société : élargir la diffusion
audiovisuelle du théâtre, c’est amplifier le rôle qu’il joue en faveur du lien
entre les générations, entre le présent et le passé, celui de la cohésion de
la société.

Je ne doute pas que la première oeuvre qui leur est proposée, Cyrano de
Bergerac, avec Denis Podalydès, rencontrera un très grand succès, en
leur donnant envie de venir dans les salles du Français faire de nouvelles
découvertes, et de voir sur les petits écrans, sur les écrans plats, sur tous
les nouveaux supports de la télévision – l’Internet, la vidéo à la demande,
notamment – de plus en plus de culture. C’est tout l’enjeu de l’accès à la
culture, dans le monde d’aujourd’hui et de demain, à l’ère numérique.

Je vous remercie.

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