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Inauguration du premier salon du cinéma au parc des Expositions

Monsieur le Ministre, Cher Mohammed Nabil Benabdallah,

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Je suis très heureux d’inaugurer aujourd’hui le premier Salon du cinéma en
France. Le premier salon du cinéma au monde, pour être plus précis,
puisque la France est le premier pays à dédier une telle manifestation au
septième art. Il est bien loin, le temps où Louis Lumière prophétisait : « Le
cinéma est une invention sans avenir » ! En un peu plus d’un siècle, le
cinéma est devenu un secteur dynamique de la création comme de
l’industrie culturelle, aux multiples ramifications, aux nombreux enjeux, qui
mobilise une pléiade de métiers, de talents et de savoir-faire. L’édition a
son Salon du Livre, la bande dessinée son Festival d’Angoulême, je suis
très heureux que ce Salon constitue une nouvelle vitrine pour notre cinéma,
à la hauteur de sa belle vitalité.

Cette vitalité s’exprime à travers les 400 courts métrages et les 200 longs
métrages produits annuellement dans notre pays. Tous ces films reflètent
la diversité de la création, diversité des genres, des formats, des thèmes,
des écritures. Films d’animation, documentaires, fictions, oeuvres
populaires et films d’auteurs, tous vont à la rencontre des publics sur notre
territoire, qui compte un nombre important de salles de cinéma, dont une
bonne partie sont des salles classées art et essai, auxquelles l’État apporte
son soutien à travers les subventions du Centre National de la
Cinématographie.

Tout cela fait de la France un grand pays de cinéma, attentif au
développement de sa propre création, attentif à la diffusion des films sur
son territoire et à l’étranger, attentif enfin au développement d’une création
en dehors de nos frontières. C’est notamment de cette manière, en
encourageant les talents là où il est encore difficile de faire des films, que
nous faisons avancer la cause de la diversité culturelle, principe qui entrera
pleinement en vigueur dans le droit international avec la convention de
l’Unesco, le 18 mars prochain.

L’année 2007 débute sous les meilleurs augures, puisque 2006 a été une
année particulièrement faste pour le cinéma français. Les entrées des films
français ont progressé de plus de 30% l’année dernière, et dépassé 84
millions. Les films français ont ainsi réalisé leur meilleure performance
depuis plus de vingt ans, et leur part de marché en France, est très proche
de celle des films américains.

Oui, notre cinéma connaît une vigueur record, et ce succès est d’abord la
preuve, bien évidemment, des talents de nos créateurs, de nos artistes et
de nos techniciens. Permettez-moi d’y voir également la conséquence de
la politique ambitieuse menée par le gouvernement en faveur du septième
art.

Notre politique d’incitation et d’encouragement à l’emploi porte ses
fruits, notamment grâce aux mesures de crédit d’impôt, élargies à
l’audiovisuel, destinées à soutenir la localisation des tournages en
France – et donc à valoriser les talents et les savoir-faire de nos
artistes et de nos techniciens, comme la beauté de nos monuments et
de nos paysages. La relocalisation connaît un très grand succès.

Le nombre de semaines de tournages en France a augmenté de 20%
depuis la mise en oeuvre de ces mesures. Une première évaluation
pour l’année 2006 confirme la tendance amorcée en 2005, avec
environ 115 films bénéficiaires, correspondant à environ 720 millions
de dépenses réalisées en France.

Dans le secteur dynamique et créateur d’emplois de la production, et
de la création cinématographique et audiovisuelle, je crois
profondément à l’addition des énergies, à la fécondité des
partenariats, qui donnent, dans ces domaines en particulier, un fort
effet de levier aux actions de l’Etat.

C’est pourquoi l’encouragement des collectivités territoriales à soutenir
le cinéma a été l’une des priorités du gouvernement ces dernières
années. J’ai pour ma part souhaité intensifier le partenariat entre l’Etat
et les régions dans ce domaine en renouvelant les conventions Etat-
Région et en mettant en oeuvre, le dispositif « 1€ de l’Etat pour 2€ des
Régions ».

Le soutien, la préservation de la belle diversité du cinéma français,
comme des cinémas de tous les pays, est un impératif, une urgence de
notre temps, face à la menace bien réelle d’uniformisation des oeuvres,
des styles, des écritures.

Je tiens à mentionner qu’en 2006, les fonds rassemblés par les Soficas
n’auront jamais été aussi élevés : près de 66 millions d’euros. J’en suis
très heureux car les Soficas, dont j’ai souhaité l’orientation vers les
productions indépendantes, sont confortées au bénéfice de la diversité de
la création. S’est ajoutée, grâce à l’implication de Dominique de Villepin,
aux Soficas classiques « Soficapital », Sofica d’un nouveau genre qui
investira dans les fonds propres des entreprises de production
cinématographique à hauteur d’une dizaine de millions d’euros.

La promotion de la diversité culturelle est une réponse aux risques
d’uniformisation et la culture est un atout de taille pour notre pays. La
qualité et la visibilité internationale de la création française sont
unanimement reconnues, au moment même où la diversité culturelle
entre dans le droit international, et où, ce dont je ne suis pas peu fier,
l’Union Européenne a validé notre système d’aides au cinéma,
marquant avant tout la reconnaissance des talents et du travail des
créateurs, des artistes et des techniciens français.

Oui, 2006 a été une année particulièrement faste pour le cinéma. Elle
a également été l’année d’un tournant capital, celui de l’entrée dans
l’ère numérique. Cette évolution concerne d’autant plus le cinéma que
les Français, rattrapant leur retard, s’équipent d’emblée en haut débit :
près de 90% des internautes à domicile sont connectés en haut débit.

Cette numérisation est un défi majeur, il faut la vivre comme une chance,
et s’en donner les ambitions et les moyens. L’Etat a un rôle essentiel à
jouer et je m’emploie à lui faire jouer pleinement ce rôle. Sans
réglementations et interventions appropriées de l’Etat, la diversité
culturelle ne peut pas exister.

2006 est également l’année de la première loi qui garantit l’avenir du
cinéma à l’ère numérique. La vivacité des débats autour de la loi sur le
droit d’auteur a permis à chacun, à l’opinion publique comme aux
professionnels, de prendre la mesure des défis auxquels nous sommes
confrontés.

Je suis donc très heureux que ce nouveau Salon lève le voile sur ces
grands défis, et fasse entrer le grand public dans les coulisses de cet art
fascinant et magique.

Je tiens à remercier chaleureusement les fondateurs et les organisateurs
de ce Salon, Moïse Kissous, Gad Abitbol, Jonathan Bryant, pour cette
brillante initiative, et pour l’originalité des activités proposées, à tous les
visiteurs, à tous les publics. A travers des rencontres, des conférences,
des leçons de cinéma, des projections, bien sûr, mais aussi grâce au
tournage, en direct, d’un court métrage par Nils Tavernier, c’est la grande
chaîne de l’ensemble des métiers du cinéma qui dévoile ses rouages au
public, dans une manifestation festive et conviviale.

Je me réjouis également que ce premier Salon mette à l’honneur le
Maroc, Monsieur le Ministre, cher Mohammed Nabil Benabdallah, grand
pays ami, grand pays de culture, de patrimoine et de création, grand pays
de cinéma, terre d’accueil de tournages mythiques, je pense notamment à
Casablanca, ou d’une actualité plus brûlante, avec le grand succès de
Rachid Bouchareb, Indigènes.

J’espère que ce Salon suscitera de nombreuses vocations parmi les
jeunes générations, dont dépend l’avenir de notre cinéma. J’espère qu’il
sera riche en découvertes et en rencontres, et qu’il permettra de mieux
faire connaître l’expertise et le talent des créateurs et des techniciens
français.

Je vous remercie.

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