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CINQUANTENAIRE DE L’ADAPEI

Monsieur le Délégué Interministériel aux personnes handicapées,
Cher Patrick Gohet,
Monsieur le Président de l’ADAPEI, Cher Lucien Cyprien,
Monsieur le Directeur général de l’ADAPEI, cher Roger WEYL
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Je suis très heureux d’être présent parmi vous aujourd’hui pour célébrer le cinquantenaire de la très belle Association Départementale des Amis et Parents de Personnes Handicapées Mentales d’Indre-et-Loire. Pour rendre hommage, aussi, à votre dévouement, à votre générosité, à votre enthousiasme, et à la belle énergie que vous déployez au service du dialogue et de l’ouverture à l’autre, quelle que soit sa différence.
Cette association, née il a un demi-siècle, est une main tendue vers des enfants, des hommes, des familles entières, pour former une communauté solidaire, un véritable réseau du cœur, tissé dans notre ville, notre département et à travers toute la région, en faveur de la dignité et de la citoyenneté des personnes handicapées.

Vous le savez, le Président de la République a fait de ces combats l’une des priorités de son mandat, et si des progrès remarquables ont été accomplis, nous savons tous que rien n’est jamais acquis, et que des associations comme la vôtre doivent continuer de porter la parole des personnes handicapées, pour passer définitivement de la défiance au respect, de l’assistance à l’intégration, de la marge à la lumière.

Il n’est pas si loin, en effet, le temps où les enfants atteints de handicaps mentaux étaient considérés comme « inéducables », et exclus de la société. Si aujourd’hui cet ostracisme nous paraît, à tous, choquant, absurde et révoltant, c’est grâce à la volonté, à l’engagement d’associations comme la vôtre, qui ont largement contribué à la révolution des mentalités.

C’est pourquoi je suis heureux d’avoir pu apporter mon aide à la concrétisation du très beau projet de l’Institut Médico-Educatif  « Les Tilleuls » à Tours (presque 2,9 millions d’euros)

Oui, la personne handicapée a des droits, qui sont aussi les nôtres, droit à la vie, à l’emploi, à la santé, au logement, droit de se déplacer, de se former, de faire du sport. Droit à la culture, bien sûr, et c’est pourquoi j’encourage, au ministère de la Culture et de la Communication, les actions en leur faveur.

Ces actions ne sont pas, encore une fois, des actions d’assistance, des actions d’exception, elles sont des actions qui entrent pleinement dans les missions historiques du ministère, telles que les a formulées André Malraux : « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ». Les actions que mène le ministère de la Culture et de la Communication pour améliorer l’accessibilité des œuvres, et le rapprochement opéré avec le ministère de la Santé n’ont donc rien d’accessoire. Elles s’inscrivent dans la vocation première du ministère, qui est de garantir l’accès à la culture pour tous.

Pendant trop longtemps, les personnes souffrant d’un handicap mental sont restées isolées de notre société, et leurs potentiels et leurs capacités créatives ont été négligés, ignorés, voire méprisés.

C’est avec beaucoup de satisfaction que je perçois depuis quelques années les signes d’une évolution en leur faveur, que je fais tout mon possible pour accélérer, dans l’exercice des responsabilités qui sont les miennes, parce qu’elle ne souligne plus seulement leurs déficiences, mais met au contraire en lumière leurs grandes aptitudes, leurs capacités, leurs forces notamment artistiques et humaines.

Parce que tout le monde doit être en mesure de pouvoir partager ses émotions, mais aussi ses talents, parce que les personnes handicapées ont elles aussi le droit à l’expression de leurs sentiments, de leurs frustrations, de leurs joies et de leurs espoirs, j’ai été très heureux qu’un lieu aussi prestigieux que la chapelle de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, à Paris, accueille, au début du mois, une exposition dont elles étaient les artistes. La bien nommée exposition « Bas les masques » a fait tomber en effet bien des clichés et bien des a priori. Elle a levé le voile sur des expressions artistiques à part entière, qui participent pleinement à la diversité culturelle de notre société.

A Paris, comme à Tours, tous les gestes que nous pouvons accomplir en faveur de la dignité et du respect de nos concitoyens handicapés représentent un pas de plus vers leur intégration, vers leur respect, vers un monde plus tolérant, plus ouvert et plus humain, vers une société plus fraternelle.

Ce monde, cette société, votre association les construit au quotidien, en contribuant à leur offrir une vie plus aisée, plus agréable, ouverte sur des perspectives nouvelles. Je suis très heureux de pouvoir saluer vos nobles actions ce soir, et de vous encourager à poursuivre dans cette voie, à l’occasion de votre cinquantième anniversaire.

Je vous remercie.

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