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Inauguration du centre chorégraphique national de Basse- Normandie la halle aux granges – Caen

Madame le Deputé-Maire, Chère Brigitte Le Brethon,

Madame, Monsieur les co-directeurs du Centre chorégraphique
national,

Chère Héla Fattoumi, Cher Eric Lamoureux,

Mesdames, Messieurs,

Ce matin, au château de Caen, et au musée de Normandie, j’ai souligné
l’atout que représente votre patrimoine pour le rayonnement de votre
ville et la qualité de la vie de ses habitants et de ses visiteurs, louée de
longue date par les poètes, les artistes, les créateurs qui choisirent de
s’y installer pour déployer leurs talents.

Ainsi, Jean Regnault de Segrais déclare, dans son chef-d’oeuvre,
Athys :
« Caen, par son assiette, et commode et plaisante,
Par son air toujours pur, sa demeure riante,
Par ses prés, par ses eaux et par mille beautés,
Justement le dispute aux plus nobles cités ».

Aujourd’hui, votre attachement à la valorisation de votre patrimoine,
mais aussi votre engagement en faveur du spectacle vivant et de ses
expressions artistiques les plus accomplies, participent pleinement de
ce rayonnement culturel et de cette qualité de vie, qui renforcent
l’attractivité de votre ville et de votre région.

La danse est à l’évidence l’une de ces expressions les plus exigeantes,
les plus passionnantes, les plus créatives, et les plus accessibles aussi,
aux publics d’aujourd’hui.

C’est pourquoi, je tiens à vous remercier de m’avoir invité à la Halle aux
Granges, rénovée, avec le concours de la ville, de l’Etat, de la région et
du département, dans ce lieu magnifique, aérien, où votre talent, chère
Héla Fattoumi, cher Eric Lamoureux, ainsi que celui des danseurs et
des artistes que vous invitez, peut pleinement s’exprimer, en pleine
lumière, sous cette haute verrière du début du XXe siècle, anciens
garages des Courriers normands, puis gymnase, avant d’accueillir le
centre chorégraphique national, où les aménagements qui ont été
réalisés permettent désormais d’accueillir un public pouvant aller
jusqu’à deux cents personnes.

La danse a ici une histoire et une présence prestigieuses, qui expliquent
la place éminente qu’elle tient aujourd’hui dans la politique culturelle de
la ville, du département et de la région. Caen fut l’un des tout premiers
centres chorégraphiques nationaux, longtemps illuminé par le talent de
Quentin Rouiller, puis de Karine Saporta, dont vous avez pris la
succession.

Votre projet artistique s’inscrit dans cette histoire et dans ce présent.

Vous l’avez relancé, en lui donnant un nouveau souffle, en réunissant,
selon vos propres termes, « l’ici et l’ailleurs », qui disent la force de
l’acte artistique et des rencontres qu’il provoque, fondées sur votre talent
et celui des danseurs qui travaillent avec vous, sur l’ouverture,
l’échange, le brassage, le partage et les liens que la danse permet de
créer dans le monde de la diversité culturelle qui est le nôtre.
Votre projet artistique s’articule autour de trois volets.

Vous menez une politique de création et de diffusion chorégraphique,
avec le Festival « Danse d’ailleurs » que vous avez créé en
collaboration avec le Centre dramatique national et en privilégiant les
esthétiques artistiques africaines. Je me réjouis de cette collaboration
avec le centre dramatique, initiée avec Eric Lacascade, et je ne doute
pas qu’elle se poursuivra avec Jean Lambert-Wild, qui lui succédera,
comme vous le savez, à compter du 1er janvier 2007.

Vous développez un programme d’accueil studio avec les compagnies
françaises et étrangères afin de favoriser la création et la recherche
chorégraphique.

– Vous assurez un programme de formation et de sensibilisation à
l’écriture contemporaine, en lien avec le département Danse du
Conservatoire national de région, l’Université de Caen et les dispositifs
des classes artistiques en partenariat avec l’Education nationale.
Ces trois missions prioritaires ont fait l’objet d’une convention triennale
artistique entre l’Etat, la région, la ville de Caen et les trois départements
du Calvados, de la Manche et de l’Orne, qui sera prochainement signée.

Si j’ajoute à ces axes forts le fait que vous ayez eu le souci de vous
ouvrir sur l’importante population étudiante de la ville et de rencontrer
tous les publics du département et de la région, en particulier dans les
zones rurales très étendues qu’évoquait le poème bucolique que j’ai cité
tout à l’heure, je tiens à vous féliciter, avec l’ensemble de vos équipes et
des élus qui vous soutiennent, pour la façon généreuse et dynamique
avec laquelle vous avez su mettre en oeuvre ce projet, en fédérant les
énergies et en faisant largement partager votre enthousiasme.

C’est une action exemplaire de celles que doivent mener les centres
chorégraphiques nationaux, sur l’ensemble de notre territoire. Vous avez
su tirer parti de la proximité du centre dramatique, du conservatoire,
mais aussi des gymnases voisins.

Depuis cette Halle de verre et d’acier, au coeur de la ville, au pied de
l’Abbaye aux Hommes, vous rendez possible les synergies entre les
institutions culturelles, les créations artistiques et les publics auxquels
elles s’adressent.

Je tiens à vous en féliciter, et disant cela, je sais que les Centres
chorégraphiques se trouvent dans des situations très inégales en termes
d’équipement et qu’en ce qui vous concerne, vous avez encore besoin,
pour accomplir vos missions, d’un second studio. Comme je l’ai dit en
octobre dernier, lors de ma conférence de presse sur l’action en faveur de la danse, il nous faut rester réalistes, nous ne réglerons pas toutes
les situations difficiles d’un seul coup, sur un seul exercice budgétaire !

Mais il est de notre responsabilité, ici à Caen, de lancer le mouvement,
de prendre l’initiative, et j’invite donc les collectivités locales partenaires,
ainsi que les services de l’Etat, à travailler ensemble, afin de trouver une
solution satisfaisante dans les meilleurs délais.

Je vous remercie.

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