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Inauguration de l’exposition « les Normands en Sicile, XIe au XXIe siecles » au musée de Normandie à Caen

Madame le Député-Maire, Chère Brigitte Le Brethon,

Mesdames, Messieurs les élus,

Monsieur le Préfet de la Région Basse-Normandie,

Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles,

Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux de me retrouver ici parmi vous, sur le site chargé
d’histoire du Château de Caen. Nous venons de visiter les
nombreux chantiers que vous avez engagés. Ils sont à la mesure
de vos efforts et de votre énergie. Ainsi, grâce à vous tous, ce
monument emblématique retrouve progressivement son aspect
originel et toute sa signification.

Cette forteresse est d’abord celle de Guillaume le Conquérant,
héraut et symbole de votre région, bâtisseur remarquable et
unificateur de l’Occident médiéval, porteur d’un esprit de
conquête et de découverte, qui est au coeur de l’âme normande.

Telle qu’elle a été défendue et enrichie au cours des siècles, elle
rend compte, par son ampleur, du poids de votre histoire, du rôle
de votre cité dans l’identité et le rayonnement de votre région, et
de son apport dans la constitution progressive de notre nation.

C’est avec beaucoup de détermination et de constance que Caen
renoue aujourd’hui avec toute la richesse de son patrimoine, sous
tous ses aspects, depuis le moyen-âge qui l’a vu naître, jusqu’à
son histoire douloureuse durant le second conflit mondial.

Les musées sont à la fois des lieux de mémoire, d’éducation,
d’apprentissage, de compréhension et d’appropriation de notre
histoire. Ce sont aussi des lieux d’ouverture au monde et à l’autre.

Oui, aujourd’hui et c’est heureux, les musées bougent, se
transforment, pour répondre à de nouvelles attentes, tout en
assumant pleinement leurs missions de conservation et de
transmission aux générations présentes et futures.

Le Musée du Quai Branly, où j’ai accompagné il y a deux jours le
Président de la République, et qui ouvre aujourd’hui au public, est
tout à fait exemplaire de ce mouvement, de cette ouverture sur la
diversité culturelle du monde où nous vivons. Une diversité que
nous vivrons d’autant mieux dans le présent, que nous en
comprendrons l’histoire et la complexité.

Le patrimoine, c’est cela : ce sont à la fois nos racines, notre
présent et notre avenir. C’est pourquoi je suis très heureux de
célébrer avec vous cette année le 60è anniversaire du musée de
Normandie, musée de France, agrandi et restauré.

Il est frappant de constater que c’est au lendemain de la guerre et
des destructions considérables qu’elle a provoquées que s’ouvre
ce musée de Normandie, comme pour ancrer la reconstruction de
votre cité et de votre région dans le souvenir de votre histoire et la
richesse de votre passé.

Tel est en effet le rôle du patrimoine, conscience d’un héritage
partagé, fondement d’une identité, porteur d’une fierté, riche
d’enseignement, tourné vers l’avenir.

Votre musée est engagé de longue date dans une politique active
d’accueil des publics, de tous les publics, et je salue en particulier
les efforts que vous déployez en faveur des publics scolaires de
tous les quartiers.

Vous menez une politique ambitieuse d’expositions temporaires,
en partenariat avec les grandes institutions culturelles françaises
et étrangères, comme celle que nous venons de découvrir, sur les
« Normands en Sicile du XIe au XXIe siècles », qui a été conçue
en liaison avec l’Université de Palerme. Je tiens à saluer la
délégation sicilienne qui se trouve parmi nous et tout
particulièrement le Professeur Gabriella D’Agostino, commissaire
de l’exposition.

Cette remarquable exposition s’inscrit pleinement dans la vocation
de ce musée. Elle illustre à quel point l’histoire de la Normandie a,
tant de fois, rencontré et façonné l'histoire de l’Europe.

Cette grande aventure des seigneurs normands, engagés dans
des expéditions lointaines, comme mercenaires au service des
princes lombards ou byzantins, a pris la valeur d’une légende, qui
est ici mise en perspective et resituée dans sa vérité historique,
comme dans l’influence qu’elle a durablement exercé sur
l’imaginaire européen.

L’éphémère royaume normand a été pendant deux siècles, au
carrefour des civilisations, source de progrès, foyer de tolérance,
ferment de création artistique pour se prolonger dans la culture
savante, comme dans la culture populaire de notre continent.
Cette exposition montre enfin le rôle essentiel que les musées
peuvent et doivent jouer, par la coopération et les échanges
culturels, dans l’élaboration de perspectives nouvelles pour la
construction de l’Europe de demain, qui sera, j’en suis convaincu,
d’abord une Europe de la culture.

La France prend une part active à cette dimension essentielle de
la dynamique européenne, qui est ouverte sur le monde. Dois-je
rappeler son rôle, ainsi que celui de l’Union Européenne, dans
l’adoption, l’an dernier, de la convention de l’UNESCO sur la
diversité culturelle, qui sera dès mardi, après son passage au
Sénat, ratifiée par notre Parlement ?

Je vous remercie.

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