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Remise des insignes de Chevalier dans l’ordre national du Mérite à Emmanuel Hoog

Cher Emmanuel Hoog,

Je suis très heureux de vous recevoir aujourd’hui rue de Valois, pour
honorer en vous un homme d’engagement, dont le parcours brillant
témoigne d’un investissement exemplaire au sein des grandes
institutions publiques, en faveur de l’intérêt général.

Ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration, vous débutez votre
carrière ici même, au ministère de la culture et de la communication, en
1988, en tant que responsable du bureau du budget et des affaires
financières à la direction de l’administration générale. Vous passez
quatre ans entre ces murs et si vous les quittez en 1992, c’est pour
relever le beau défi de la mission pour la création d’un Institut
international de l’Histoire des Arts de Paris, sur le site Richelieu-
Vivienne, dont vous êtes nommé rapporteur adjoint.

La même année, vous devenez administrateur du Théâtre de l’Odéon,
salle mythique que j’ai inaugurée avec énormément d’émotion, en avril
dernier, après la restauration qui lui a rendu toutes ses couleurs, tout
son lustre, toute sa splendeur.

En 1997, c’est une compagnie de théâtre, non moins prestigieuse, qui
bénéficie de votre expertise, puisque vous devenez directeur délégué du
prestigieux Piccolo Teatro de Milan. C’est l’année de l’inauguration du
Teatro Strehler, nouveau siège de cette célèbre compagnie italienne, du
nom de l’illustre et regretté Giorgio Strehler, qui la fonda après la
seconde guerre mondiale avec Paolo Grassi, et mourut à la fin de cette
même année, après le triomphe de sa mise en scène du Cosi Fan Tutte.
Puis, vous êtes nommé conseiller technique pour la culture et
l’audiovisuel auprès du Président de l’Assemblée nationale, Laurent
Fabius, pendant trois ans, avant de le suivre, toujours comme conseiller
technique, en charge de la culture et de l’audiovisuel, mais aussi des
entreprises de presse, au ministère de l’économie, des finances et de
l’industrie.

La grande expertise que vous avez acquise au long de ce parcours
exemplaire convainc le Président de la République de vous nommer en
2001 Président-Directeur-Général de l’Institut national de l’Audiovisuel.
Cela fait donc maintenant cinq ans, cher Emmanuel Hoog, que vous
avez pris les rênes de cette illustre institution, avec le talent et l’ardeur
que l’on connaît, pour contribuer avec vos équipes, à lui redonner un
sens, et de nouvelles perspectives.

Vous avez été le principal artisan de la réussite pleine et entière du
contrat d’objectifs et de moyens signé avec l’Etat l’année de votre
nomination, en mettant sur pied un programme ambitieux, qui concilie
missions de service public et développement des activités
concurrentielles.

Vous avez été un acteur essentiel, à l’énergie communicative, du plan de
sauvegarde et de numérisation du patrimoine audiovisuel. Visionnaire,
vous avez immédiatement compris les potentialités offertes par les
nouvelles technologies numériques, que vous avez exploitées au service
non seulement de la préservation des archives de l’audiovisuel, afin de les
transmettre aux générations futures, mais aussi de l’amélioration de leur
classement, de leur accessibilité, et de leur diffusion à un très vaste
public.

La mise en ligne d’une partie des archives de l’institut national de
l’audiovisuel a rencontré un immense succès, et grâce à vous, chacun
peut désormais revivre les grands moments de notre histoire récente,
grâce aux archives télévisuelles, découvrir des programmes mythiques, je
pense par exemple aux Shadocks, pour rendre hommage au génial
Claude Piéplu qui vient de nous quitter, ou encore visionner le journal
télévisé du jour de sa naissance.

Vous avez en effet offert à l’Institut national de l’audiovisuel un
rayonnement sans précédent, non seulement en France, mais aussi à
l’international, et votre élection à la présidence de la Fédération
Internationale des Archives de Télévision a largement contribué à la
mobilisation des énergies pour la préservation de toutes les mémoires
audiovisuelles dans le monde.

Je tiens à saluer à ce sujet toutes les
actions que vous avez menées, à l’image de la mission de solidarité en
faveur de l’Afghanistan, que vous avez mise en place à Kaboul, en 2002,
après la chute du régime taliban. Cette mission vise, en collaboration avec
la télévision afghane, à numériser plus de 17 000 heures de programmes,
et à proposer parallèlement, dans ce but, des formations à l’ingénierie
patrimoniale. Je pense à votre participation à la constitution, à Pnom
Penh, d’un centre des archives du Cambodge, animé par Rithy Panh.

En France et dans le monde, vous avez mis les technologies du futur au
service de la préservation et de la valorisation des grands moments du
passé et du présent. Homme de coeur, homme de culture, homme de
défis, vous êtes, je l’ai dit, un homme d’engagement, profond et solide, en
faveur de l’intérêt général, en faveur de notre patrimoine, au sens large,
de notre mémoire, de notre identité.

Cher Emmanuel Hoog, au nom du Président de la République et en vertu
des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier dans
l’Ordre national du Mérite.

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