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Signature du protocole d’accord « Culture à l’Hôpital »

Monsieur le Ministre, Mon cher Xavier,

Messieurs les Présidents,

Mesdames les Directrices,

Messieurs les Directeurs,

Mesdames et Messieurs,

Chers Amis,

Je suis très heureux de vous accueillir ce matin rue de Valois pour
un acte fort, qui s’inscrit dans la mission originelle du ministère de la culture,
telle que l’a formulée André Malraux : « rendre accessibles les oeuvres
capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre
possible de Français ». Les actions que mène le ministère de la culture pour
améliorer l’accessibilité des oeuvres et le rapprochement opéré dès les
années quatre-vingts avec le ministère de la Santé n’ont donc rien
d’accessoire. Elles s’inscrivent dans la vocation première du ministère, qui est
de garantir l’accès à la culture pour tous.

Elles répondent également à un droit fondamental de la personne,
énoncé par la loi du 4 mars 2002 relative au droit des malades et à la qualité
du système de santé, qui prévoit l’amélioration de la qualité de l’accueil des
personnes malades et de leurs proches.

Si les personnes hospitalisées ne peuvent aller vers la culture,
alors notre devoir est de faire en sorte que la culture vienne à eux.

Dès 1995, le ministère de la culture a appelé à une grande
mobilisation de toutes les énergies pour soutenir une politique culturelle en
milieu hospitalier. Services publics et société civile se sont rassemblés dans
un même projet d’intérêt général qui croise démarche artistique, solidarité et
santé. Un Cercle des Partenaires est né, réunissant une dizaine de
fondations et d’entreprises aux cotés du ministère de la culture et de la
communication et du ministère de la santé et des solidarités.

La convention signée en 1999 entre nos deux ministères a permis
de poser les jalons d’une politique structurée et dynamique : le programme
national « Culture à l’hôpital », qui incite les acteurs culturels et les
responsables d’établissements de santé à mener ensemble des actions
adaptées.

En s’ouvrant au mécénat, le programme s’est enrichi d’un
partenariat privé qui a permis l’apport de nouvelles ressources pour des
projets innovants.

Aujourd’hui, de nombreux hôpitaux ont intégré cette dimension
culturelle dans leur projet d’établissement et même pour certains dans leur
contrat d’objectifs et de moyens.

L’expression artistique et l’intervention culturelle à l’hôpital, qui est assurément un
lieu singulier, un lieu familier, un lieu de vie, est un facteur de décloisonnement et
de cohésion.

Ouvrir l’hôpital à la culture, c’est faire en sorte que des artistes puissent y présenter
leurs oeuvres, mais c’est également offrir aux patients des modes d’expression
privilégiés.

Le programme « Culture à l’hôpital » est concrétisé à ce jour par la signature de 19
conventions entre les Directions régionales des affaires culturelles et les Agences
Régionales de l’Hospitalisation et par la réalisation d’environ 250 jumelages entre
des établissements de santé et des équipements culturels (théâtres, scènes
nationales, compagnies d’artistes, écoles de musique, médiathèques, châteaux,
musées…), situés dans toutes les régions.

Ces conventions ont pour intérêt essentiel de donner un cadre à cette coopération,
de garantir la qualité artistique et culturelle des actions engagées et de permettre la
multiplication des collaborations avec d’autres partenaires tant publics que privés.

Je souhaite généraliser les conventions entre les Directions régionales des affaires
culturelles et les Agences régionales d’hospitalisation, afin de mettre en place des
politiques culturelles hospitalières dans toutes les régions, y compris outre-mer ; et
j’invite les établissements et les opérateurs culturels à s’impliquer plus activement
encore dans ces opérations.

Toutefois, cette collaboration entre nos deux ministères n’aurait pas la portée
nationale et internationale qu’elle a aujourd’hui sans l’appui des nombreuses
entreprises réunies autour du Cercle des Partenaires, que je tiens à remercier.

Je me félicite de cette collaboration exemplaire entre l’État et le secteur privé,
emblématique de l’engagement croissant des entreprises dans les différents
aspects de notre vie culturelle. Il ne s’agit pas d’un désengagement de l’État, mais
au contraire d’un appel au rassemblement de toutes les énergies qui permettront à
la culture d’irriguer tous les domaines de la vie en société.

Je voudrais à cet égard citer quelques actions régionales, particulièrement
emblématiques, dont les réalisations seront projetées sur écran.

En Alsace, le Centre Hospitalier de Rouffach a mis en place trois jumelages ciblés,
exemplaires d’une politique culturelle dynamique dans un établissement de santé :

– le premier avec le Théâtre du Peuple de Bussang encadré par un metteur en
scène allemand, pour le département psychiatrie ;

– le second avec la Filature de Mulhouse et le Centre Chorégraphique National de
Franche Comté pour une action tournée vers les adolescents ;

– le dernier avec la Médiathèque de Colmar pour un atelier d’écriture avec les
personnes âgées.

En Auvergne, en partenariat avec l’association Sushipop, l’hôpital de Montluçon a
accueilli en 2005 en résidence, JAW, graffeur marseillais de renom.

L’artiste a
réalisé une grande fresque de 40 m² pour le hall du nouvel hôpital, performance
accompagnée d’ateliers d’initiation pour des jeunes hospitalisés en pédiatrie et
pédopsychiatrie. Une exposition réunissant cinq graffeurs marseillais pendant un
mois a conclu l’expérience.

A Marseille, le jumelage entre l’Hôpital Paul Desbief et La Minoterie-Théâtre de la
Joliette propose depuis plusieurs saisons des interventions d’un plasticien, d’un
comédien et d’un musicien ainsi que d’un lecteur arabophone pour des lectures en
chambres se référant à Marseille. Des spectacles sont également organisés.

En Ile-de-France, un jumelage entre le Centre de pédiatrie et de rééducation de
Bullion et l’association Art dans la Cité a permis à un sculpteur d’origine argentine en résidence de concevoir en compagnie d’enfants hospitalisés une structure
spatiale. Cette voile de navire de 35m de long et 18m de haut est arrimée à un mât
planté dans le parc de l’hôpital devant le bâtiment des adolescents.

Ces opérations ont bénéficié des soutiens financiers de la Fondation Mc Donald,
des Laboratoires Servier, de la Fondation Internationale Carrefour et du laboratoire
GlaxoSmithKline.

Je pourrais également citer bien d’autres projets soutenus par les partenaires du
Cercle comme : la Fondation Air France, la Fondation Electricité de France, la
Fondation France Télécom, la Fondation Suez, Roche, Sanofi Aventis, mais je ne
pourrais pas ce matin citer tous les projets concernés tant le foisonnement
d'initiatives est remarquable.

S’il est nécessaire de continuer à développer ces opérations, il est maintenant
primordial de s’engager dans des projets de dimension nationale voire
internationale. La mise en oeuvre de journées « Culture à l’hôpital » est une belle
ambition que je vous invite à concrétiser.

C’est pourquoi il est essentiel aujourd’hui d’élargir le Cercle qui soutient cette
initiative en consolidant nos collaborations actuelles et en accueillant de nouveaux
partenaires. Je suis donc particulièrement heureux, cher Xavier, de signer avec
vous ce protocole, qui donnera un nouvel élan à notre collaboration avec les
entreprises et fondations.

S’impliquer dans le programme « Culture à l’hôpital », c’est un engagement
exemplaire de solidarité et de proximité. C’est un engagement exemplaire de la
contribution que peuvent apporter les entreprises à l’intérêt général.

C’est un
engagement exemplaire de la contribution de la culture à la cohésion sociale.

La culture a vocation à s’étendre à tous les espaces de la société, à abolir les
frontières et à créer de nouveaux liens entre les hommes. En ouvrant ses portes à
la culture, l’hôpital montre qu’il n’est pas un lieu clos, qu’il ouvre ses portes au
monde.

Je souhaite que l’art et la culture participent pleinement à faire de nos hôpitaux des
lieux de vie, des lieux humains. Je souhaite qu’ils leur apportent, non pas
seulement un « supplément d’âme », mais une respiration et un horizon.

Pour y
parvenir, nous avons besoin de votre énergie et de votre engagement à tous.

Je vous remercie.

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