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Remise du rapport de Véronique Cayla

Madame la Présidente,

Monsieur le président du CSA,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Je souhaite tout particulièrement saluer et remercier Véronique Cayla qui a présidé ce
groupe de travail ainsi que ses membres. Depuis un peu plus d’un an, vous avez beaucoup
et bien travaillé. Ce groupe a été un lieu de débat libre et ouvert. Le rapport que vous me
remettez aujourd'hui reflète cette atmosphère constructive de concertation entre les « télé
diffuseurs » et les professionnels de la filière musicale.

Je souhaite la plus large diffusion et la promotion de la création à la télévision. Le cinéma, le
livre, le théâtre, la musique, la création sous toutes ses formes et dans toute sa diversité
doivent pouvoir trouver leur place à la télévision.

La musique est une pratique et un art populaire. En 2004, plus de 12 millions de tickets de
concerts ont été vendus. Les Français montrent tous les jours leur engouement pour la
musique, pour la chanson française et pour l’ensemble de la scène européenne.

La promotion de la diversité de l’offre culturelle en général et de la musique en particulier
concerne toutes les entreprises audiovisuelles. Au-delà même de la diversité des genres, le
libre accès au marché dans le respect des règles de la concurrence est évidemment
indispensable.

Je mesure, par ailleurs, à quel point la programmation d’une chaîne, tout comme la
production et la promotion d’une oeuvre, relèvent d’équilibres subtils. Le respect de la liberté
éditoriale est fondamental mais il ne peut se traduire par un appauvrissement de la création.

Le gouvernement a donc souhaité créer les conditions d’un dialogue nécessaire entre la
filière musicale et l’ensemble des diffuseurs, afin de permettre un meilleur rayonnement des
oeuvres et des talents dans le respect des métiers de chacun.

Je souhaite tout d’abord, avec le CSA et la SACEM, que soient pérennisés et renforcés les
moyens consacrés à l’observatoire de la musique, afin d’étendre cet outil de mesure de la
diversité de la programmation musicale à la télévision, et de permettre la plus grande
transparence des choix de programmation et des pratiques commerciales.

Je souhaite ensuite que le CNC engage une réflexion, comme il l’a déjà fait à ma demande
pour l’aide aux musiques de films, afin d’améliorer et d’optimiser le soutien au financement
de la production de DVD musicaux, supports alternatifs indispensables dans un marché en
pleine mutation et qui recueillent de plus en plus de succès auprès du public.

Le gouvernement vient de doter l’audiovisuel public de 20 millions d’euros supplémentaires.

Je tiens à ce que ces nouveaux moyens soient mis au service de la différence et de
l’enrichissement de l’offre de programmes de culture et de connaissance, notamment par
des rendez-vous fixes et réguliers de musique, qui ne doivent pas être relégués à des
horaires trop tardifs.

Je souhaite que France Télévisions puisse affirmer cette différence, en assurant la
promotion d’une identité forte et en créant l’événement, grâce à la musique. Bien sûr, il faut
tenir compte de l’audience, et je souhaite que chaque chaîne puisse, en fonction de son
identité et de son public, trouver la meilleure façon de faire connaître les nouveaux artistes et
de promouvoir l’ensemble des oeuvres et des talents qui composent la scène française.

La différence et l’enrichissement de l’offre passera également par la Télévision Numérique
Terrestre. Un nombre important de chaînes gratuites généralistes, je pense à France 5 et
Arte ou d’autres, plus spécifiquement dédiées à la musique, représentent une chance pour
les programmes consacrés à la musique. A ceux qui craindraient la faible audience de ce
nouveau service de diffusion, je répondrais que véritablement, la qualité de l’offre de
programmes accessibles gratuitement incitera rapidement les foyers à basculer vers la TNT
et j’en suis sûr, la musique y occupera une place de choix.

Je souhaite, en outre, que s’engagent dès les prochains jours, les négociations bilatérales
entre les chaînes et l’ensemble de la filière musicale, pilotées par la DDM conjointement
avec la DMDTS et en étroite liaison avec le CSA, que je viens de saisir sur l’ensemble de
ces sujets. Ces discussions entre les chaînes, les producteurs, les éditeurs et les auteurs,
tenant compte de leurs spécificités respectives, permettront de parvenir à des engagements
réciproques, concernant la diffusion des oeuvres et le soutien de la création. Elles devront
respecter le rôle de chacun et la nécessaire indépendance de la programmation par rapport
à l’achat d’espace, la part des productions indépendantes et des productions « maisons »
dans la programmation de chacune des chaînes, au regard des principes et des règles du
droit de la concurrence.

Je suis convaincu que chacun prendra la mesure de ses responsabilités, car je pense que la
voie législative n’est pas la meilleure, compte tenu des spécificités fortes que je viens de
rappeler. Mais je ne saurais l’exclure en dernier recours. Il est donc dans votre intérêt de
trouver le chemin de ces accords et d’aboutir au plus vite, par la voie de la négociation.

Je vous remercie.

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