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Inauguration de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs

Monsieur le Maire,

Madame l’Adjointe au Maire,

Monsieur le Président,

Monsieur le Directeur,

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de contribuer aujourd’hui avec vous
à écrire une nouvelle page de l’histoire de la Rue d’Ulm. Car le
grand public ne le sait pas assez, il y a deux écoles
extrêmement prestigieuses rue d’Ulm : l’école normale
supérieure et l’école nationale supérieure, la plus ancienne,
puisque bien qu’implantée sur ce site depuis 1920, elle est
l’héritière de l’école royale de dessin, créée en 1766.

Et l’on ne sait pas assez que le Ministère de la culture et
de la communication est aussi celui de l’enseignement supérieur
artistique. Avec trois Grandes écoles à Paris, l’ENSAD (Ecole
Nationale Supérieure des Arts Décoratifs), l’ENSBA (Ecole
Nationale Supérieure des Beaux-Arts) et l’ENSCI (Ecole
Nationale Supérieure de Création Industrielle).

Sa vocation interdisciplinaire a toujours été le gage de
sa réussite et des succès de ses élèves dans tous les domaines
de la création artistique.

J’en citerai deux exemples illustres – et quels exemples !

– Les personnalités aussi marquantes et différentes que Violletle-
Duc ou Rodin. Plus près de nous, Zao Wou ki, Annette
Messager ou encore Claude Closky, mais aussi Pierre
Huyghes, lauréat de la Biennale de Venise en 2001.

Ces quelques noms, parmi tant d’autres, si prestigieux,
témoignent de l’excellence d’un établissement dont je tiens à
rappeler le caractère patrimonial, l’ancrage dans l’histoire des
formes, la capacité jamais démentie d’adaptation qui lui a permis
d’accompagner tous les mouvements de l’art vivant, dans leur
extraordinaire diversité.

A travers l’apprentissage rigoureux et exigeant du
dessin, l’école s’est appliquée, dès l’origine, à associer métier et
culture, intelligence et sensibilité, pour que les meilleurs artisans
deviennent des artistes créateurs. Sa mission initiale s’est
affinée en même temps que son ambition s’est affirmée. Après
plusieurs changements d’appellation, l’école devient en 1877
l’Ecole nationale des arts décoratifs puis, en 1925, l’Ecole
nationale supérieure des arts décoratifs.

A partir des années 1930, elle couvre de nouveaux domaines, en
particulier les arts graphiques. L’enseignement après-guerre se recentre
sur l’architecture intérieure. Puis c’est ici qu’est créé le premier
enseignement en France de design industriel. En 1966, les arts graphiques
deviennent la communication visuelle. Puis de nouvelles disciplines
apparaissent : design vêtement, textile, photo, scénographie, vidéo,
mobilier et infographie. Entre 1990 et 2002, avec Richard Peduzzi, l’Ecole
renforce ses liens avec le monde professionnel et s’ouvre à l’international.

Cette adaptation constante se reflète aujourd’hui dans vos locaux
remaniés et conformes à l’ensemble des missions de l’établissement,
grâce au projet architectural ambitieux, réalisé avec talent et passion par
Luc Arsène-Henry et Philippe Starck pour les bâtiments, par Pascal Cribier
pour les extérieurs. L’identité visuelle de l’école a été transformée par
l’ensemble des aménagements.

Et, dès la rentrée scolaire 2004-2005, les dysfonctionnements, inévitables
lorsque les locaux de l’école étaient partagés entre les deux sites, de Paris
et d’Ivry-sur-Seine, disparaissent.

Cette cohérence plus forte se retrouve aussi dans les changements
intervenus dans le déroulement du cursus de formation.

Vous le savez, je suis très attaché au rôle et à l’attractivité des
établissements de formation au sein du Ministère de la culture et de la
communication. Ils doivent renforcer la qualité de leur enseignement et
s’inscrire pleinement dans l’Europe d’aujourd’hui, une Europe des Arts et
de la Culture.

En rendant hommage aux directeurs successifs qui ont conduit les
adaptations des enseignements aux défis de leurs temps, je ne peux que
féliciter le directeur ainsi que l’équipe pédagogique actuels pour avoir
compris les enjeux et pour avoir mis en place ce vaste chantier sans lequel
l’ENSAD aurait pris le risque de perdre son attractivité. J’ai conscience de
la somme de travail que représente la refonte d’un programme permettant
de passer d’un cursus de quatre à cinq ans !

Vous avez su mener à bien cette réforme dite du L/M/D (licence – mastère
– doctorat) et saisir cette occasion pour accentuer une interdisciplinarité
plus nécessaire que jamais.

Pour ma part, je ne peux que vous suivre dans la démarche qui vise par
ailleurs à ouvrir l’école au monde de l’entreprise. Votre Président, Monsieur
Christian Blanckaert, dont je connais le dynamisme, ne peut que vous
accompagner dans cette voie qu’il connaît bien.

Ce nouvel outil plus performant mis à la disposition des enseignants et des
étudiants doit permettre d’assurer un rayonnement encore plus fort : il doit
notamment favoriser les échanges internationaux.

Je ne peux que vous inciter à prendre les premiers rôles sur la scène
européenne (sans arrogance, bien sûr) en organisant par exemple des
assises sur les arts décoratifs. Il va de soi que je serai à vos côtés pour
ouvrir ces journées européennes !

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur, Chers Amis, vous avez
devant vous un défi magnifique à relever.

En plus d’une solide réputation obtenue grâce à un héritage prestigieux,
grâce aux mérites de vos équipes administrative et pédagogique, grâce au
travail et au talent de vos étudiants, vous êtes désormais dotés de
bâtiments rénovés propres à servir une grande ambition. Vous pouvez
compter sur moi pour vous soutenir dans vos actions et vos projets, afin
qu’ils continuent de placer l’ENSAD au premier plan du rayonnement de
notre culture et de nos savoir-faire en Europe et dans le monde.

Je vous remercie.

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