Imprimer cet article - Envoyer à un ami

Déplacement à Francfort pour la 56ème foire internationale du livre

[Monsieur l’Ambassadeur],

Monsieur le Président Eyrolles,

Monsieur le Président Ehling, Chers amis,

Je suis très heureux de vous retrouver à Francfort. Je remercie le Président
Eyrolles de son invitation à ce rendez-vous à la fois studieux et convivial. Les
stands des éditeurs français et du Bureau international de l’édition française
(BIEF), que j’ai parcourus ce matin, sont l’expression même de la richesse et
de la diversité de la production éditoriale française et de sa force d’attraction
auprès de nos partenaires étrangers.

Notre présence en Allemagne souligne aussi l’importance du partenariat
culturel, économique et politique franco-allemand dans l’Europe à 25.
Je suis ravi que ce soit l’un de vous, un éditeur, en la personne d’Alain Gründ,
également Président du Bureau international de l’édition française (BIEF), qui
préside aux destinées du Haut-Conseil culturel franco-allemand.

Nous sommes ainsi dans une configuration idéale pour amplifier nos
coopérations avec l’Allemagne, y compris à travers des initiatives communes
en dehors de notre continent. Et je me réjouis que cette édition de la Foire de
Francfort, en mettant à l’honneur la littérature du monde arabe, soit placée
sous le signe du dialogue des cultures.

Le livre est l’outil par excellence d’un tel dialogue.

Il est en particulier un pont entre les deux rives du Rhin, dans une Europe qui
est le fruit d’un dessein et d’un destin communs entre la France et l’Allemagne
L’Allemagne est le quatrième partenaire économique de l’édition française et le
premier parmi les pays non francophones. Le français est la deuxième langue
traduite en Allemagne derrière l’anglais.

Ces liens particuliers sont le fruit de l’histoire, certes, mais aussi et surtout de
l’engagement de tous les acteurs de la coopération franco-allemande. Et je
tiens à vous dire que la France est disposée à coopérer avec nos amis
allemands pour la reconstitution des fonds exceptionnels de la prestigieuse
bibliothèque Anna-Amalia de Weimar qui, comme vous le savez, ont en grande
partie disparu dans les flammes il y a un peu plus d’un mois.

L’Allemagne est notre partenaire naturel au sein de l’Europe, lorsqu’il s’agit de
défendre la diversité culturelle. Je pense en particulier à l’application du prix
unique du livre. Dans la nouvelle Europe à 25, nous devons promouvoir auprès
des nouveaux Etats membres la spécificité culturelle et économique du livre et
la possibilité d’en réguler le marché, afin d’éviter la standardisation qui menace
aujourd’hui d’autres secteurs culturels.

Je salue l’initiative du syndicat national de l’édition tendant à marquer les 25 ans du Salon du livre de Paris par l’invitation
des responsables publics et privés du livre des 25 Etats membres. Je m’associerai pleinement et naturellement à cette
opération qui doit être un temps fort de la mobilisation européenne pour le livre et la culture.

Cette défense de la diversité ne va pas sans heurt, parfois. La question de la publicité pour le livre à la télévision en est une
illustration. Nous venons de répondre à l’avis motivé que nous a adressé la Commission européenne sur ce sujet en plaidant
pour le caractère équilibré du compromis qu’ensemble nous avons élaboré.

Plutôt que de menacer des équilibres, somme toute fragiles, par une ouverture aux effets très incertains, je crois plus urgent
de nous concentrer sur un enjeu plus important à mes yeux : celui de la présence accrue du livre dans les émissions de
télévision, et particulièrement la télévision publique, où nous aurons, en la personne de David Kessler, un avocat attentif,
convaincu, efficace.

C’est dans cette perspective du resserrement des liens entre le livre et la télévision, afin que les téléspectateurs soient aussi,
de plus en plus, des lecteurs, que je tiens à saluer devant vous l’arrivée de Bernard Pivot à l’Académie Goncourt.
Le développement de l’édition et de la diffusion du livre, en France comme à l’étranger, est pour moi un enjeu de premier
plan.

Vous savez que, dans le budget 2005 du ministère de la culture, tel que je le présenterai au Parlement, le secteur du livre
bénéficie d’une augmentation de près de 3 %. J’y ai personnellement tenu, et j’ai souhaité que cet effort très conséquent
dans un contexte budgétaire tendu bénéficie en premier lieu au secteur de l’économie du livre, grâce au financement à plein
régime de la rémunération des éditeurs et des auteurs pour le droit de prêt en bibliothèque. Ce dossier est aujourd’hui sur
les rails. Je souhaite agréer au plus vite, c’est-à-dire avant la fin de l’année, une société de gestion que me proposeront les
éditeurs et les auteurs.

Un autre enjeu crucial est celui de la mutation des industries culturelles dans la société de l’information. Je pense en
particulier à la directive européenne sur le droit d’auteur. Je m’emploie à accélérer l’examen du projet de loi de transposition
au Parlement. Je souhaite qu’aboutissent parallèlement les discussions entre ayants droit et utilisateurs sur l’usage du
numérique dans le monde de l’enseignement, de la recherche et dans les bibliothèques.

En ce qui concerne les bibliothèques, le travail d’analyse entrepris par François Stasse a permis d’instaurer les bases d’un
dialogue. Les discussions avec l’Education Nationale ont repris de manière constructive et de nouveaux rendez-vous doivent
se tenir prochainement.

Le budget 2005 de la direction du livre et de la lecture reflète l’importance de notre soutien à l’exportation du livre français,
aux secteurs les plus fragiles de l’édition, et à la librairie. J’ai souhaité qu’il permette d’accompagner des initiatives nouvelles
correspondant à ces priorités. Je suis ouvert à vos propositions.

Nous devons soutenir le développement de l’édition et celui de l’industrie du livre dans un souci constant de promotion de la
diversité culturelle. C’est le sens de notre action et de notre rayonnement, en France comme hors de nos frontières. Au
moment où le monde de l’édition sort de grands bouleversements, pour connaître de nouveaux équilibres, et de nouveaux
défis, je crois nécessaire de réaffirmer la force et le sens de ce partenariat.

Le livre est un merveilleux moyen de connaissance, de découverte, de conquête, d’échange et de dialogue. Parce que le
livre français est ouvert sur le monde et ouvert au monde, je tiens à en faire un atout majeur du rayonnement culturel de
notre pays. Tel est le sens de l'action que je vous propose de mener et d’écrire ensemble !

Je vous remercie.

Laisser une réponse