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Hommage à François Truffaut

Chers Amis,

Il y a bientôt vingt ans, François Truffaut nous quittait. Il avait cinquante-deux ans.

Nous sommes ici pour lui rendre hommage et je vous remercie d’être venus si nombreux ce
soir, vous qui l’avez connu, vous qui avez travaillé avec lui, vous qui l’aimez.

Voici donc vingt ans que nous sommes tous orphelins de François Truffaut.

Et vous êtes sa famille, ses proches, celles et ceux qu’il aimait. Merci d’être venus célébrer
sa mémoire, son talent, son humanité, son génie, son actualité.

Vous êtes ses fidèles. François Truffaut a marqué vos carrières, vos destins, vos vies.

Ses oeuvres ont changé tous ceux qui les ont vues. Elles font évidemment partie de l’histoire
du cinéma. De notre histoire.

Le critique, l’auteur, le cinéaste, reconnu par ses pairs en France et dans le monde,
s’interrogeait parfois sur la place qu’il tiendrait dans cette histoire. Nous savons aujourd’hui
qu’il figure parmi les plus grands.

Il a dit que « les films sont plus harmonieux que la vie ». Et à la question « à quoi sert le
cinéma ? », il répondait, « je reprendrai la définition de Cocteau pour la poésie : c’est
indispensable mais je ne sais pas exactement à quoi ».

Sans doute pouvons nous ajouter aujourd’hui que le cinéma, s’il n’est pas plus important que
la vie, lui est indispensable. François Truffaut vivait pour le cinéma. Et le cinéma de François
Truffaut est un roman de la vie.

C’est pourquoi il reste si proche de nous.

C’est pourquoi je vous invite à faire, sans mélancolie, sans tristesse, de cet hommage qui lui
est dû, un hommage à la vie.

La vie où beaucoup, sinon tout, se joue lors de l’enfance, lors de l’adolescence, où il s’est
éveillé à l’existence et au cinéma. Ce moment, ce passage, que Les Quatre cents coups ont
rendu inoubliable.

C’est pourquoi j’ai tenu à associer Jean-Pierre Léaud, son acteur et son double, à cette
soirée. Je le remercie de sa présence.

Nous sommes tous particulièrement sensibles à la présence de Madeleine Morgenstern et
de sa fille, Eva Truffaut. Je tiens à les remercier.

Je remercie également Marin Karmitz, qui nous a prêté la copie que vous allez voir dans un
instant, qui a restauré le film, et dont je tiens à souligner l’engagement pour la préservation
de notre patrimoine cinématographique. J’associe à ces remerciements la Fondation GAN,
qui a participé à cette restauration.

Vous pourrez voir, exposés dans l’entrée de la salle des documents particulièrement
émouvants. Je remercie la Bibliothèque du Film (BIFI) et son directeur Marc Vernet de nous
les avoir prêtés.

Je remercie enfin tout particulièrement Jeanne Moreau, son admirable interprète, son amie,
sa confidente, ainsi que tous les acteurs, chers à François Truffaut, qui sont présents ce soir
et qu’elle va appeler dans un instant à nous rejoindre, après le message que je vais lire, et
qui nous est adressé par le Président de la République.

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