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« 15 + 10 + 2 + 1 » = l’équation européenne impossible de Copenhague ?

L’attractivité de l’Europe pour ces pays est beaucoup plus qu’un système économique ou financier prometteur. C’est la fête de la réunification des démocraties politiques d’Europe… Représentant Edouard Balladur à la réunion des présidents des commissions des affaires étrangères des pays de l’Union Européenne, quelle ne fut pas ma surprise de constater que l’ensemble des discussions et des auditions allait se passer à 15 + 10 + 2 + 1 = 28 pays.

On ne redira jamais assez que l’élargissement de l’Europe est l’enfant naturel de l’effondrement du communisme et de la victoire de la démocratie. C’est tout à la fois une chance, une responsabilité, un défi, une mission historique à réaliser et à réussir.

C’était très émouvant de constater la joie et l’impatience des représentants des 10 pays (Hongrie, République Tchèque, Pologne, Lituanie, Estonie, Malte, Chypre, Lettonie, Slovaquie, Slovénie) que la Commission européenne a décidé de proposer aux Chefs d’Etats et de Gouvernements en décembre prochain au sommet européen présidé par le Danemark pour la 6ème fois.

L’attractivité de l’Europe pour ces pays est beaucoup plus qu’un système économique ou financier prometteur. C’est la fête de la réunification des démocraties politiques d’Europe. Celle que la France de François Mitterrand n’a pas su célébrer au moment de la chute du mur de Berlin pour l’Allemagne.

En les observant j’avais en tête l’image des sportifs au terme d’une course difficile et longue : fatigués mais épanouis.

Il faut célébrer les efforts accomplis par chaque peuple et chaque gouvernement de ces « nouveaux Européens de toujours » pour satisfaire aux critères définis également à Copenhague il y a déjà plusieurs années.

Cette volonté et ces actes devraient permettre de rassurer tous ceux dans nos pays que l’élargissement inquiète en le jugeant prématuré.

Plus « douloureuses » étaient les décalés de l’échéance de 2004, plus que recalés d’ailleurs puisque l’Union Européenne a accepté le principe de l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie.

Habile, résolu et « très » présent était le représentant de la Turquie, fier de son prestigieux passé et conscient des étapes qui restent à franchir pour que son pays obtienne les galons de démocratie politique qui sont le préalable à toute recevabilité de candidature.

Au fait, par quelle décision officielle ou par quelle évolution glissante ce genre de réunion comprend-t-elle en permanence membres et non membres ?

A l’avenir il semble préférable de distinguer deux temps. Les débats seraient certainement plus libres et d’ailleurs plus constructifs.

Ce fut un moment fort à chaque fois qu’un représentant d’un pays européen utilisait la langue française… d’autant plus fort que ces occasions furent rares…

En marge de la rencontre, le débat avec des étudiants de l’université de Copenhague m’a permis de mesurer que la crainte de perdre son âme et son identité n’était pas l’apanage des anciens…

La vraie valeur européenne, ai-je tenté de « répliquer » est le respect du pluralisme ! L’esprit européen c’est de donner force à chaque système original et performant en récusant le modèle unique.

Le bistrot européen, c’est à Copenhague un lieu vraiment danois, à Tours un lieu vraiment tourangeau…

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