Archives de 2008

Pourquoi la crise financière s’arrêterait-elle ?

10 octobre 2008

Dans la tourmente financière actuelle, le plus grave est qu’il n’y a pas d’horizon. Le port, les eaux calmes ne semblent pas perceptibles.

Personne ne comprend les raisons exactes de ce dérèglement, ou plus précisément de ce séisme.

Il manque un fait déclencheur, un problème intelligible, une cause factuelle et matérielle.

L’engrenage de l’inquiétude, de la perte de confiance s’alimente lui même, les pouvoirs quels qu’ils soient apparaissent sympathiquement mobilisés mais totalement impuissants.

Est-ce l’acte de décès d’un système ? Est-ce la brutalité de la fin d’un rêve ? Est-ce la prise de conscience vertueuse d’une apocalypse qui s’annonçait ? C’est en tout cas un 11 septembre, avec toute la force barbare de ce qui paraît naître du virtuel, tant nous nous sentons dépassés.

Le retour à la raison, pour urgent qu’il soit, suppose la force du politique. C’est le paradoxe de la situation qui appelle au dépassement de l’impuissance mécanique des marchés, des psychologies individuelles, des anticipations et leur remplacement par une entité supérieure : l’intérêt collectif. En l’occurrence synonyme de survie ! Sans oublier l’impératif très concret et basique de morale de l’action individuelle et la nécessité de l’effort personnel.

Allons nous devoir poser la « question UMP » ?

24 septembre 2008

Gérard Larcher est un homme de talent, un passionné solide et frontal quand il le faut, diplomate et rusé quand c’est nécessaire. J’ai mené avec lui la difficile négociation de l’assurance-chômage pour la partie des annexes qui concernaient artistes et techniciens, et je garde le souvenir de sa loyauté et de son amitié.

Sa victoire à la présidence du Sénat est brillante. Je le félicite chaleureusement.

Mais il n’est pas possible ni souhaitable de tirer un trait sur les circonstances de cette élection et de fermer les yeux sur une réalité complexe de plus en plus ressentie : assiste-t-on au retour du RPR ?

Apparemment non. Les formes sont en effet respectées d’une élection loyale et transparente, avec toute la « poésie » de l’urne et de ses bulletins secrets… Pour autant, la Présidence du Sénat ne pouvait échapper – pour certains, par principe – aux gaullistes, à la famille RPR. Cela s’est beaucoup dit…

Si le vote s’est construit sur une étiquette d’origine partisane, l’UMP n’a plus d’avenir à relativement brève échéance et se reconstituera alors au sein de la majorité présidentielle une nouvelle UDF rassemblant libéraux, radicaux, centristes, sociaux démocrates et chrétiens démocrates.

Est-ce souhaité ?

L’art d’une famille politique est de savoir faire vivre sa diversité comme une chance et une richesse. Ayant participé à la création de l’UMP, je me suis immédiatement senti en harmonie et en résonance avec cette nouvelle force politique, l’unité et la dynamique du rassemblement étant les clés de la réussite électorale.

Si les principes qui ont conduit à la création heureuse et féconde de l’UMP devaient être remis en cause, nul doute que l’architecture politique de la droite et du centre devra évoluer.

Les élections européennes sont de ce point de vue un rendez-vous de tous les dangers et de tous les symboles. N’envoyons pas de signaux fâcheux à nos concitoyens, faute de quoi nous ouvrirons de larges espaces politiques à François Bayrou et à ses troupes.

La défaite de Jean-Pierre Raffarin prive l’UMP d’un geste d’équilibre politique nécessaire à la bonne marche de la majorité présidentielle. Elle ne vient pas du hasard… Le dire ne signifie pas contester la validité d’une élection libre. C’est tout simplement tirer la sonnette d’alarme tant qu’il est temps !

Vive l’UMP de la diversité, du respect mutuel et de l’énergie collective !

« Culture, facteur de croissance », c’est la provocation vertueuse du Forum d’Avignon

23 septembre 2008

Christine Albanel, Nicolas Seydoux, Jean-Jacques Annaud, Axel Ganz, Marie-Josée Roig, la maire d’Avignon et moi avons annoncé le Forum d’Avignon qui doit avoir lieu en Avignon les 16,17 et 18 novembre prochains. Objectifs : changer les regards sur la culture, mobiliser les énergies, faire comprendre qu’il n’y a pas d’attractivité sans stratégie culturelle forte, décloisonner les esprits pour que les mondes politique, économique, culturel et artistique se rencontrent, se parlent, se découvrent davantage !

« Avignon » se veut militant, prospectif, pluriannuel, international. Rassemblant et donnant la parole au plus fragile des artistes jusqu’à la plus puissante des industries culturelles.

Personne ne sera oublié : du théâtre à la danse, de la musique au livre, des arts plastiques à l’architecture, du cinéma aux arts de la rue et aux cultures urbaines, du patrimoine au design et à la création la plus contemporaine; de l’artiste isolé au président d’un groupe mondial de télécommunications, de l’élu pour le festival qu’il a créé aux Ministres européens de l’économie et des finances et de la culture et de la communication enfin rassemblés… ; des métiers d’art au monde du numérique et des nouvelles technologies.

Nos objectifs sont européens, pour que nous réussissions à faire concrètement vivre la diversité culturelle au sein de l’Union Européenne en en faisant un projet politique phare et exemplaire pour le reste du monde. Mettre en réseau les indépendants, les valoriser, les protéger, les faire rayonner. Chaque lieu peut être une chance !

Un souhait : que le Président de la République, Nicolas Sarkozy, Président de l’Union Européenne, en concluant le Forum avec José-Manuel Barroso annonce la réunion conjointe des 27 Ministres de l’économie et des finances et des 27 Ministres de la culture et de la communication et prenne l’engagement d’inscrire à l’ordre du jour d’un Conseil Européen une question culturelle.

Cette reconnaissance est un impératif politique. Le Palais des Papes sera fidèle à sa vocation universaliste en abritant cette magnifique cause, plus révolutionnaire qu’il n’y paraît !

Dans toutes les télévisions européennes, une nuit du patrimoine et de la création !

21 septembre 2008

Chaque fois qu’il est question d’Europe dans la rue ou dans les cafés – qui sont d’ailleurs un fleuron de la civilisation européenne ! – on évoque l’économie, la norme, Bruxelles, le marché.

Lorsqu’on récuse le projet d’Union européenne, on met en avant la crainte de l’uniformisation, de la standardisation, la perte d’âme, d’identité, de spécificité.

Europe rime avec paix. C’est d’ailleurs déjà un acquis rare. Europe doit signifier davantage culture, fierté, racines, ouverture, humanisme, intelligence, création, jeunesse, mémoire, avenir.

Qu’attend-on pour obtenir des chaînes de télévision publique dans chacun des 27 pays la programmation le samedi des journées européennes du patrimoine d’une émission spéciale qui nous ferait passer de Prague à Lisbonne, de Stockholm à Budapest, de Rome à Berlin, de Madrid à Paris etc… nous permettant de découvrir des lieux exceptionnels du patrimoine et d’y apprécier une programmation musicale, chorégraphique, plastique.

Ce serait la féconde alliance entre le patrimoine et la création, qui ferait véritablement vivre la fraternité européenne, donnant le goût de l’autre et montrant la beauté de chacun. Un festival en une nuit des fiertés, qui nous ferait prendre conscience de notre force, de notre richesse et de notre attractivité.

Un vrai voyage offert aux citoyens européens. Nul doute que cette émission serait d’ailleurs achetée par d’autres pays du monde, auxquels nous donnerions le goût de venir nous visiter !

Il suffit pour le mettre en uvre que les ministres de la culture et de la communication rencontrent ensemble les responsables des chaînes publiques européennes pour donner cet élan, sans pour autant, bien sûr, porter atteinte à leur indépendance… L’audience d’une telle émission, qui sera certainement très forte, témoignera de la vitalité et de la curiosité des citoyens européens.

Alors n’attendons pas pour le décider dans l’urgence que les élections européennes sonnent une fois de plus le cri alarmant des peuples éloignés des enjeux européens. Parler culture aux Européens, c’est mettre en lumière l’évidence et la force du lien qui nous réunit. Celui d’une civilisation rayonnante et puissante de vitalité.

Le devoir de mémoire et de respect de nos 10 soldats va de pair avec le devoir de vérité absolue.

5 septembre 2008

Je pense aux familles éprouvées par la tragédie d’Uzbin avec compassion et respect.

La cruauté des propos tenus par le Commandant Farouki dans « Paris Match » renforce, si besoin était, la légitimité de notre action militaire en Afghanistan, décidée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme par l’Onu et le Conseil de Sécurité et mise en uvre par l’OTAN.

Loin de nous démobiliser, il faut avoir le courage, la force et l’honneur de dire haut et fort que les armes des terroristes, qui utilisent la photo, la vidéo, le son ou l’écrit pour propager la terreur, doivent être mises en échec par notre détermination sans faille, et le cas échéant, par l’arme de la liberté de l’information.

Il n’y a aucune dérive voyeuriste dans le reportage d’Eric de Lavarène et Véronique de Viguerie.

Il n’y a aucune complaisance vis à vis du Commando terroriste.

Il n’y a aucune apologie de la violence aveugle et lâche.

Donner la parole n’est pas un blanc-seing. C’est même en l’occurrence le contraire. Cela permet d’ouvrir les yeux et les consciences, afin d’agir.

Cette partie du monde est en proie à la fureur, à la barbarie, à la violence la plus extrême.

Elle abrite ceux qui visent la destruction des valeurs de la démocratie occidentale, qui alimentent les fantasmes les plus sanglants.

Le dire, le montrer participe à l’Histoire. A l’actualité. A la liberté de l’information. A la révélation publique de la guerre quotidienne qui secoue notre planète. Au réveil parfois nécessaire, pour éviter la spirale suicidaire de la lâcheté et du déshonneur.

Dans le deuil douloureux des familles éprouvées, la vérité est un devoir. Quelle qu’elle soit. Les circonstances de la tragédie, la nature exacte du combat, le sens précis de notre présence, sont des droits fondamentaux que notre pays doit garantir aux familles des militaires engagés sur le terrain pour défendre notre idéal de liberté et de justice, fondé sur les valeurs du droit.

Il est plus qu’urgent de comprendre que la liberté de l’information est une arme majeure entre nos mains.

A nous de savoir l’utiliser avec le discernement parfois nécessaire, pour expliquer, analyser, commenter, mettre en garde.

Mais n’oublions jamais que le renoncement à nos valeurs de liberté et d’humanisme serait la victoire des salauds et des barbares.

La lumière crue projetée sur les Talibans comme sur Al-Quaïda les désigne et les cible. Avec la brutalité qui les caractérise.

A leur manière, les reporters de guerre sont des soldats de la paix et de la démocratie. Eux aussi méritent notre soutien. Je suis heureux de pouvoir en témoigner en étant présent à Perpignan pour la 20ème édition de « Visa pour l’Image ».


http://www.lejdd.fr/cmc/chroniques/200836/les-reporters-de-guerre-sont-les-soldats-de-la-paix_147326.html

L’indifférence culturelle est un erreur politique et économique

29 août 2008

Toute ressemblance avec la réalité française est interdite !… En discutant avec le directeur du festival de Vérone sur l’importance du rayonnement européen de cette ville italienne phare, et en l’entendant exprimer ses difficultés budgétaires, mes « vieux » réflexes ont resurgi. Intacts !

Pourquoi contraint-on le monde culturel à ce sentiment d’isolement, d’incompréhension, de solitude ?

Pourquoi faut-il toujours justifier dix fois plus la demande de soutien financier dès lors qu’il est question du spectacle vivant, des arts plastiques ?

Pourquoi être sur la défensive, alors que pour l’Europe et chacune des ces innombrables et lumineuses capitales culturelles, c’est un atout essentiel et peu concurrencé de fonder sa stratégie d’attractivité et de prospérité sur l’action culturelle ?

Ouvrons enfin les yeux sur cette priorité politique et économique qu’est l’investissement en faveur de la culture.

Ouvrons les esprits également au respect de l’histoire de notre civilisation judéo-chrétienne !

Je respecte comme une valeur politique essentielle le principe de laïcité républicaine, telle que nous l’entendons en France.

Je respecte comme un fondement de notre diversité de notre liberté et de notre richesse la religion musulmane et les uvres d’art islamique.

Mais chaque fois que je pénètre dans une cathédrale, à Tours comme à Mantoue, la paix, la beauté, le dépassement de soi, l’esprit de perfection, le génie humain m’apparaissent constitutifs de la fierté européenne.

L’avoir inutilement nié dans le début sur le préambule de la constitution est là aussi une erreur politique fâcheuse.

Barack Obama, le « meilleur » pour l’Amérique, sera-t-il choisi par le peuple américain ?

28 août 2008

Ne jamais oublier le 11 septembre 2001, pour comprendre les Etats-Unis et anticiper le vote des citoyens américains, telle est peut-être la clé pour ne pas se tromper dans le pronostic électoral !

Bush, l’Irak, l’Afghanistan sont directement liés à la tragédie vécue dans sa fierté par le peuple américain en 2001.

Il est certain qu’Obama redonnerait une exceptionnelle image internationale à l’Amérique. Son rayonnement incroyable, sa jeunesse, sa négritude, sa vision équilibrée du monde sont de puissants atouts. Il est par lui-même un symbole de la capacité US à renouveler les élites, à créer l’élan de la diversité. Il est « le » mythe américain que nous aimons.

Pour les Européens et pour l’image américaine dans le monde, il est certainement le meilleur. La lumière qui émane de lui aurait certainement un puissant effet positif sur le monde entier.

Mais le peuple américain, confronté à des difficultés économiques et financières, bousculé par la concurrence de plus en plus vive de la Chine et de l’ensemble de l’Asie, fera-t-il ce choix éclairé ? Ce n’est pas sûr, tant il est vrai que les questions de politique intérieure priment avant toute autre considération. Alors soyons prudents et ne prenons pas nos désirs pour la réalité !

Pour les J.O, l’Europe est une addition miraculeuse !

25 août 2008

Les talents conjugués des Européens font de nous, tous ensemble à 27, la première puissance sportive mondiale ! loin devant la Chine, les Etats-Unis, la Russie…

87 médailles d’or, 99 médailles d’argent, 92 médailles de bronze.

Cette réalité est un projet politique, qui ne gomme naturellement pas les fiertés nationales, les traditions historiques. C’est une perspective délicate que de convaincre nos concitoyens que réunis nous sommes les premiers, tant l’hymne national, la couleur du drapeau, la renommée enracinée sont de puissants étendards, qu’il faut d’ailleurs défendre.

Europe rime avec diversité. Avec émulation. Mais quand on raisonne en s’additionnant, nous faisons la course en tête.

C’est un pied de nez amical aux Eurosceptiques de tout poil!

Pour le permis de conduire, un chèque de 80% du forfait contre 80 heures de travail utile à la collectivité !

25 juillet 2008

Nicolas Sarkozy souhaite réformer le permis de conduire pour le rendre moins cher ! Alors, « une bonne idée » de rddv.fr !

Pour nombre de personnes, de tous âges, le coût du permis de conduire est prohibitif, alors qu’il est indispensable pour le travail d’en être titulaire.

Au lieu de tout offrir, mieux vaut responsabiliser et aller dans une spirale vertueuse du gagnant-gagnant pour tous.

Donc, contre 80 heures de travail utile à la collectivité, un chèque correspondant à 80% du prix du permis de conduire. Des exemples à décliner et à enrichir au choix des villes pour ces heures de travail « utile » : formation des aînés à l’usage d’Internet, accompagnement de très jeunes dans les manifestations sportives de leur ville, surveillance dans des haltes garderies spécifiques sur les lieux de spectacles ou les installations sportives permettant aux jeunes ménages de plus facilement sortir le soir, etc…

Pour enclencher le système et encourager à y recourir, les villes pourraient être le support de l’opération. Cela enracinera localement l’utilité des heures de travail. Afin d’éviter le reproche permanent des charges nouvelles, il pourrait y avoir soit une prise en charge par l’Etat, soit une répartition entre l’Etat et le département ou la ville.

L’orientation étant donnée par le Président, il reste un peu de travail au gouvernement pour mettre en uvre ! Normal, non !

N’oublions jamais que les enseignants sont en première ligne face aux violences de la vie

20 juillet 2008

Le suicide du professeur du collège d’Allinges, à la suite de la mort accidentelle de jeunes élèves, est particulièrement choquant.

Je pense avec émotion et respect à sa femme et à ses filles, qui doivent elles-mêmes rentrer dans le cercle infernal de la culpabilité, alors que le geste du suicide doit nous interpeller tous.

Les enseignants sont confrontés à toutes les formes de violence ordinaire que peut « abriter » l’école. Même sans drame accidentel, le quotidien est souvent lourd à affronter et à porter pour nombre de professeurs. De tout temps, les élèves ont été durs, injustes, parfois pervers et souvent cruels. Mais reconnaissons qu’une certaine forme de démission des parents et de leur autorité nécessaire renforce la gravité de la situation.

Quand on parle de l’Education Nationale, on a trop souvent tendance à évoquer les chiffres, les postes, les effectifs, les syndicats, les grèves. On oublie l’essentiel : l’humain. Qu’il s’agisse de la jeunesse ou du corps enseignant, la dimension humaine est le cur. La valeur. Le sens.

J’ai envie de rendre hommage à cet homme de dévouement qui a craqué par conscience, en citant les vers d’Eluard que le Président Georges Pompidou avait magnifiquement dédiés à la mort de Gabrielle Russier en 1969 :

« Comprenne qui voudra !
Moi, mon remords ce fut
la victoire raisonnable
au regard d’enfant perdue
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés ».