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Pour nous protéger des « voyous des mers », plus d’Europe est nécessaire.

Le réflexe européen de Jacques Chirac face au scandale de la pollution des côtes françaises est la réponse appropriée.

Chacun voit bien en effet que les vents dominants abolissent les frontières et propagent les catastrophes maritimes.

La solidarité face à cette monstrueuse épreuve implique que chaque Etat de l’Union européenne adopte les mêmes dispositions de protection des accès aux ports et de restriction de la navigation aux larges des côtes. Dans ce genre de circonstances, Bruxelles, la Commission européenne deviennent aux yeux de l’opinion publique synonymes de garantie d’efficacité, de lieu d’autorité, d’instance légitime pour exiger de nouvelles normes.

L’Europe redevient populaire lorsqu’elle est efficace. Et qu’elle prend en temps opportun les décisions qui s’imposent.

C’est la raison pour laquelle le Président de la Commission européenne Romano Prodi doit accélérer ses propositions « afin d’imposer plus d’honnêteté et de transparence dans un système maritime qui laisse en activité de véritables voyous des mers, qu’il faut empêcher de nuire », ainsi que le souhaite le Président Chirac.

Torrey Canyon (1967), Amoco Cadiz (1978), Tanio (1980), Erika (1999), Prestige (2002), autant de noms maudits qui rythment tragiquement l’actualité sur nos côtes ouest et sud ouest.

Alors, à quand l’interdiction des ports européens des vieux pétroliers à simple coque transportant du fioul lourd, comme le recommande la Commission ?

A quand la création coordonnée de véritables garde-côtes battant pavillon européen pour traquer les nouveaux pirates des mers que sont les armateurs, les affréteurs, les assureurs de ce genre de bateaux maléfiques ?

La Grèce qui préside l’Union européenne doit prendre la mesure de l’exigence légitime des citoyens non seulement d’Europe de l’ouest mais de tous les Etats ayant une façade maritime à protéger.

Le Ministre grec de la marine marchande ne peut différer pour de mauvaises raisons la réclamation de la Commission européenne visant à ce que tous les pétroliers à simple coque soient progressivement interdits entre 2005 et 2010 (en fonction de leur catégorie), et à ce que tous les pétroliers à simple coque de plus de 23 ans soient immédiatement interdits des ports européens.

Le fait que 90 % du commerce extérieur et 40 % du marché intérieur de l’Union européenne se fassent par voie de mer ne saurait en effet être un alibi acceptable.

Au parti socialiste français, qui a regretté sans aucune retenue ni dignité, par la voie de son secrétaire national chargé de l’environnement, le manque d’audace du projet de loi sur les risques technologiques et naturels présenté au Conseil des Ministres d’aujourd’hui, je demanderai un acte de double repentance concernant d’une part les agissements de Madame Voynet de triste mémoire, d’autre part les non-décisions du gouvernement Jospin sur la sécurité maritime… Et je leur demande de bien vouloir « préciser » leur position sur l’énergie d’origine nucléaire qui elle ne présente pas de risque de pollution… Mais cela supposerait d’abord de sacrifier sur l’autel de la vraie protection de l’environnement le théorème politique sur lequel est bâtie la gauche plurielle…

Je souhaite que 2003 soit l’année de la mobilisation de toutes les énergies politiques pour que l’Europe parvienne à éliminer de son horizon maritime ces nouvelles mines destructrices que sont les galets d’hydrocarbures qui une nouvelle fois vont souiller nos côtes.

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