Peut-on faire de la paix au Proche-Orient une ambition européenne ?
L’interview de Bachar el-Assad dans le Figaro d’aujourd’hui appelant la France à jouer un rôle majeur au Proche-Orient n’est pas uniquement habile et diplomatique, à quelques jours de sa venue en France.
Rien n’effacera le souvenir nécessaire des actions terroristes soutenues par la Syrie.
Mais il est vrai que le sommet des pays de la Méditerranée crée un nouvel horizon à l’ambition de l’Union Européenne.
La France a raison de placer sous les projecteurs de l’actualité internationale la « question de la Méditerranée ». Il s’agit tout autant d’une grande ambition culturelle de civilisation que d’un impératif stratégique visant à la paix et au développement politique, économique et démocratique.
Ce sont nos intérêts qui sont en jeu. C’est notre responsabilité de puissance que de revendiquer, sans arrogance ni exclusive, le nécessaire retour de l’Europe sur la scène diplomatique. Qui mieux que nous peut ressentir l’urgence tout à fait prioritaire de la paix au Proche-Orient ?
Force est de constater que la Communauté internationale diffère sans cesse la marche vers la paix. Certes, les protagonistes créent en permanence les spirales dramatiques de violences, de haines et de morts. Mais reconnaissons que la volonté politique véritable fait défaut. S’il est possible d’envoyer des dizaines de milliers de soldats, de casques bleus dans le vaste monde, pourquoi laissons-nous construire de nouveaux murs entre Israéliens et Palestiniens, qui tournent ainsi le dos à la réconciliation ?
C’est peut-être pour notre génération un magnifique devoir que de s’atteler avec détermination et volonté à la tâche de la paix, de la démocratie et du développement entre les riverains de la Méditerranée. Pour traquer intégrisme, fanatisme et terrorisme, parlons culture, valeurs, respect de nos diversités sous le ciel étoilé d’une même civilisation.
Pour garantir la paix, la sécurité dans des frontières reconnues et équitables, mettons autour de la table de négociation les moyens de la diplomatie et de la défense.
Pour promouvoir le développement et réguler les flux migratoires déclenchés par les disparités de richesse, accentuons l’effort d’investissement économique et financier pour les riverains du sud de la méditerranée.
Il va nous falloir dépasser dans les jours qui viennent nos peurs – parfois fondées – nos souvenirs douloureux – absolument respectables – et notre égoïsme frileux de courte vue.
Puisse la verrière du Grand Palais ouvrir une nouvelle page de l’histoire européenne, en étant le prélude à une vraie stratégie de paix pour les peuples méditerranéens.
C’est une nouvelle manière d’affirmer notre amitié vis à vis des Etats Unis d Amérique. Ils ont eu à souffrir de manière tragique des crises issues du Proche Orient.
L’action politique européenne est donc bien une démarche de véritable allié. Souverain. Précurseur et mobilisé.
La Méditerranée est pour nous Français une question intérieure. Proche. Urgente. Féconde.
C’est une belle novation que de placer le 14 juillet sous les couleurs de l’ONU, avec la volonté d’affirmer le nouveau rôle qu’entend jouer l’Europe dans la diplomatie internationale. Soyons fiers de cette ambition française que le Président de la République a le courage de porter. Le renoncement et la lâcheté sont dans un premier temps toujours plus doux. Mais le réveil est alors brutal et violent.
Les morts des attentats, des guerres, des tortures seront dans nos mémoires et dans nos curs, en cette fin de semaine à Paris.
Ils sont la raison pour laquelle une autre page de l’histoire doit être écrite. Avec réalisme et énergie.
9 juillet 2008 à 12:24
Cher Renaud,
Merci de tous ces articles et prises de position que je lis toujours avec beaucoup d’intérêt
Avec MON AMICAL SOUVENIR et en espérant vous accueillir un jourt dans mon petit village de Touraine à Saint Hippolyte
MARTINE CZAPEK
ASSOCIATION CARE FRANCE
9 juillet 2008 à 14:33
A quelques jours de la venue en France de Bachar el-Assad (nouvelle polémique de politique francaise intérieure en perspective… dont on aurait bien pu se passer !)
Bachar el-Assad…
« Habile » certes, « diplomatique » peut-être, mais peu « respectueux » des « Droits de l`Homme » et de « la Liberté » de circulation et d`expression de ses compatriotes syriens et des ressortissants étrangers dans son propre pays, avec une politique « répressive » de Sécurité intérieure (Police, Justice) dans tous les domaines (Associatif, Culturel, Respect des diversités culturelles et religieuses, Politique, Presse…).
Oui, « Rien » n’effacera le souvenir nécessaire des actions terroristes soutenues par la Syrie (pour ne citer que le Drakkar !). Les morts des attentats, des guerres, des tortures seront dans nos mémoires et dans nos curs, en cette fin de semaine à Paris.
Des moments dans « l`Histoire », la « diplomatie des antichambres » vaut bien mieux que l`accueil d`un Chef de l`Etat peu respectueux de « l`Etat de Droit », de la Démocratie, et de la Liberté, de l`Egalité, et de la Fraternité, « Symboles et Fierté de notre pays », la France.
Je suis de ceux qui pensent qu`il n`est pas judicieux de faire défiler nos forces armées devant un Chef de l`Etat et, son « cortége » peu fréquentable, qui ne respectent pas les Droits de l`Homme (et des Femmes), ni le Droit International (TNP-Traité de Non Prolifération nucléaire), encore moins les « Valeurs de notre République. » (Liberté-Egalité-Fraternité)
Si les Hommes et les Femmes qui chaque jour, au quotidien, 24h/24, 7j/7, ont pour « Devoir » « Honneur et Fidélité à la République », il n`en demeure pas moins qu`ils ont « Droit » au « Respect de tout décideur politique » (et Elite…), de quelque niveau que ce soit, au risque que les « faits » (voire la présence au Liban, ou une intervention en Iran, demain !) et, les « ordres politiques » soient mal compris, voire inefficaces, avec un risque de perte du « lien de confiance » (Décideurs-Exécutants) nécessaire à toute réussite de politique nationale et internationale engagées par notre pays, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, dans le rétablissement et le maintien de la Paix, et enfin pour enquêter sur le respect du Droit International.
Oui, « pour notre génération, il est un magnifique devoir », celui « d`arrêter » les spirales dramatiques de violences, de haines et de morts ; « d`interdire » la construction de nouveaux murs entre Israéliens et Palestiniens, qui tournent ainsi le dos à la réconciliation, et qui ne sont pas seulement des « sites touristiques. »
Oui, « pour notre génération, il est un magnifique devoir », pour l`Union européenne en général, pour la France en particulier d`engager « sans tarder » une nouvelle conférence internationale pour la Paix dans cette région du monde qui fixe des objectifs à court terme.
Oui, « pour notre génération, il est un magnifique devoir », de surtout ne jamais inviter lors de manifestations nationales un « Chef de l`Etat qui ne respecte pas l`Etat de droit. »
9 juillet 2008 à 16:07
La route qui mène le pouvoir syrien vers la démocratie est certainement encore longue, mais il est historiquement vrai que le peuple de ce pays est un des plus tolérants de cette zone méditerranéenne, et la conjoncture offre une chance à M. El Hassad de changer sa stratégie et d’harmoniser sa politique vis-à-vis de ses proches voisins. C’est lui (et non l’inverse) qui demande l’aide diplomatique à la France, et par l’entremise de celle-ci tend la main à l’ensemble de la communauté orientale dont le passé est encore marqué par les troubles qui l’ont endeuillée voici peu de temps.
(Son interview au Figaro est un signe fort, et il est heureux de sentir un changement prononcé de sa politique envers le Liban et Israël, tout en lui souhaitant d’établir à l’avenir de meilleures relations avec les Etats-Unis.)
Il faut donc soutenir cette entrevue internationale qui démontre une fois de plus la volonté affichée du gouvernement de changer l’image de la France en Méditerranée, qui contribue à l’effort de paix et de civilisation que notre société peut apporter, et marquer également de toutes nos forces notre approbation morale en étant aux côtés du président de la République.
15 juillet 2008 à 17:03
Après cette belle cérémonie lors du 14 juillet qui restera certainement un fait historique, même si les amorces de la Paix au Proche Orient s’arrêtent-là, tous les espoirs sont permis. N’est-ce-pas cher Renaud, que l’important c’est l’espérance qui fait progresser le désir de réalisation ?
23 juillet 2008 à 16:03
sans rentrer dans des détails politiques ,je pense que toutes les initiatives qui seront prises par la FRANCE et par l’EUROPE en faveur de la paix seront les biens et venues ; j’ai eu l’occasion d’aller en ISRAElL et en PALESTINE lorsque ma fille faisait partie de la compagnie de OHAD NAHARIN à TEL-AVIV et je garde un excellent souvenir de mes differents séjours et quel plus bel exemple de paix que de voir dans la meme compagnie des danseurs de tous pays de toutes couleurs et de toutes confessions partager la meme passion et reunissant un public aussi different je pense sincèrement que la culture peut ètre la cheville ouvrière de la paix dans le monde.