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Remise des insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres à Olivier Mousson

Cher Olivier Mousson,

Je suis très heureux de t’accueillir aujourd’hui ici, pour cet hommage qui est
à la fois celui de l’ami et celui de la République.

Economiste de formation et de métier, tu as en effet très tôt mis ces
compétences au service de la République et de l’Etat, mais aussi au
service de l’art et de la culture, et ces trois engagements, ces trois
passions, ces trois vies parallèles animent ton parcours, ton action, tes
convictions.

Sans doute as tu été initié très tôt, au sein même de ta famille, à l’économie
et à l’art contemporain ; deux mondes, deux univers, qui se côtoient
souvent, sans toujours se rejoindre. Tu as toujours eu à coeur de les faire
dialoguer et se rencontrer.

Et ce dès l’Ecole des hautes études commerciales, où tu suis un cours
d’ouverture sur l’art contemporain de Daniel Abadie, que tu retrouveras
ensuite au Jeu de Paume. Sur le campus de Jouy-en-Josas, tu fais aussi,
bien sûr, ton premier apprentissage de la science et de la pratique de
l’économie, du rôle de la finance, mais aussi du management et de cette
vérité, si chère à ton maître Alain Cotta, que l’économie, plus qu’une
science exacte, est d’abord une science humaine, et que la psychologie, la
sociologie n’y prennent pas moins d’importance que les statistiques, les
probabilités ou l’économétrie. C’est aussi dès cette période de formation, et
alors que cela n’est pas très à la mode, un an avant la plus grande vague
de nationalisations que la France ait connue depuis la Libération, que tu
prends pleinement conscience du rôle majeur de la création et du
développement des entreprises, comme source essentielle de la
croissance, de l’emploi, et du dynamisme économique et social.

Ces convictions, tu vas très vite avoir à coeur de les faire partager, de les
transmettre et de les mettre en pratique, selon trois voies pas tout à fait
parallèles, puisque tu vas réussir à parfois les faire converger et c’est
d’ailleurs ainsi que nous allons nous rencontrer : l’entreprise,
l’enseignement supérieur et la recherche, la politique.

L’entreprise, puisque tu vas créer et développer, en association avec ta
soeur, une entreprise d’édition publicitaire, Cirrus Communication, après
avoir exercé comme consultant et économiste auprès d’autres entreprises
privées, mais aussi des fédérations professionnelles.

L’entreprise encore, au sein même de ton action et de ta réflexion
politique, avec le Club « France Entreprise », mais aussi dans l’exercice
de tes responsabilités d’élu : lorsque tu décideras de franchir le pas de
l’action politique locale et concrète et que tu seras élu, en 2001, conseiller
du 17ème arrondissement de Paris, c’est tout naturellement que tu seras
adjoint au maire, Françoise de Panafieu, chargé du développement
économique, de l’emploi et des nouvelles technologies, et que tu veilleras
particulièrement à l’implantation et au développement des entreprises
dans cet arrondissement dynamique de la capitale. Tu as créé le Club des
entrepreneurs de Paris-Ile de France.

L’entreprise encore, lorsque tu seras, auprès de Gérard Longuet, ministre
de l’Industrie, des postes, des télécommunications et du commerce
extérieur, en charge du développement des PME et PMI au sein de son
Cabinet. Lorsque tu reviendras en cabinet ministériel, auprès de Gilles de
Robien, au ministère de l’équipement, des transports, du logement, du
tourisme et de la mer, c’est non seulement pour t’occuper des affaires
budgétaires, mais aussi des affaires économiques et industrielles, et donc
des relations avec les entreprises.

L’entreprise toujours, en matière d’art et de culture, puisqu’il n’est pas de
marché de l’art dynamique sans entreprises culturelles vivantes et
novatrices, et tu seras associé, notamment, dans ce domaine, à la
Fondation de la galerie d’art contemporain Quang, dont je suis heureux de
saluer parmi nous la créatrice, Vanessa Quang. Au sein de l’association
que tu as créée et présidée, Artpluriel.com, tu as tenu à développer des
liens de découverte, de connaissance et d’attachement réciproques entre
le monde de l’art contemporain et celui de l’entreprise.

Ce monde de l’entreprise, c’est aussi celui que tu vas enseigner pendant
des années et très vite après ta sortie d’HEC, à tes étudiants de
l’université de Paris-Dauphine, où tu suis ton maître Alain Cotta, deviens
très tôt maître de conférences et obtiens un doctorat d’Etat en sciences de
gestion avec la mention Très Bien. Tu enseignes également au sein de
ton alma mater, HEC, où tu deviens professeur affilié, à l’ESCP, à l’Ecole
spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, à l’Institut d’études politiques
de Paris et à l’ENA. Cette expérience de l’enseignement et de la
recherche te conduira à animer des groupes de réflexion et d’experts,
travaillant pour Valéry Giscard d’Estaing, François Léotard et Gérard
Longuet, et c’est ainsi que nous nous rencontrons et devenons amis.

Aujourd’hui, tu continues à animer les réflexions et les projets du candidat
de l’UDF à l’élection présidentielle, dans la fidélité à ces convictions
humanistes et libérales que nous avons forgées ensemble, dans l’amitié,
tout au long de ces années.

J’ajoute que tu es conseiller à la Cour des Comptes, où tu as été nommé
référendaire en 1994 à la sortie du cabinet de Gérard Longuet. Sans
doute n’est-ce pas par hasard que dans sa grande sagesse, cette grande
institution de la République t’a affecté à la troisième Chambre, chargée de
l’éducation, de la recherche et de la culture.

J’ai mentionné ton goût, ta connaissance, ta passion pour l’art
contemporain, ton action en faveur des jeunes talents, ton souci, toujours
pédagogique, de faire partager cette passion, en incitant les uns et les
autres à démarrer ou enrichir une collection. Action discrète, quotidienne, mais efficace et utile, pour les artistes, qui, grâce à toi, à ton réseau de
galeries et de collectionneurs, élargissent leur public.

Tu exerces aussi dans ce domaine de l’art contemporain des fonctions
importantes qui sollicitent tes compétences d’économiste et de
budgétaire. Ainsi, tu es trésorier du Jeu de Paume. Tu as aussi créé
l’association Show-off Paris qui a organisé l’an dernier, et cette première
fut un beau succès qui appelle sans doute des émules, la FIAC Off à
l’Espace Cardin.

Pour ce dévouement constant à la cause de l’art, et pour toutes ces
raisons, je suis très heureux, cher Olivier Mousson, de te faire Chevalier
dans l’ordre des Arts et des Lettres.

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