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Signature de la convention de transfert de propriété du château du Haut-Koenigsbourg de l’Etat au département du Bas-Rhin

Monsieur le Président du Conseil général du Bas-Rhin, Monsieur le Vice-
Président du Sénat, Cher Philippe Richert,

Monsieur le Vice-Président du Conseil général du Bas-Rhin, Cher Alphonse
Troestler,

Monsieur le Maire d’Orschwiller, Cher Claude Risch,

Mesdames, Messieurs les Elus,

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Directeur de l’architecture et du patrimoine, Cher Michel
Clément,

Monsieur le Président du Centre des monuments nationaux, Cher
Christophe Vallet,

Mesdames, Messieurs,

Ici, dans ce site unique, où se découvre toute la beauté des forêts, des
montagnes et des plaines, qui font le charme de la nature alsacienne, ici,
des générations d’hommes preux ont inscrit dans la pierre l’histoire de
l’Alsace, l’histoire de l’Europe, l’histoire de la France.

Le château du Haut-Koenigsbourg est plus qu’un monument. Il est d’abord
l’emblème et le symbole de cette histoire, qui est due à l’énergie et à la
volonté des hommes. Des hommes qui l’ont construit, défendu, conquis et
reconstruit au long des siècles. Par sa masse formidable, par la puissance
de ses enceintes, il appelle d’emblée à l’imaginaire, à l’épopée des temps
héroïques et chevaleresques, au lyrisme romantique, à ce glorieux passé,
mais aussi, à la fierté d’aujourd’hui, qui en fait l’un des tout premiers
monuments de France, l’un des plus visités, l’un des plus beaux, l’un des
plus emblématiques de l’attachement de nos concitoyens à notre
patrimoine. Un patrimoine qui n’est pas fait que de pierres, aussi belles et
vénérables soient-elles, mais d’abord d’un socle de valeurs qui expriment
l’identité et l’attractivité d’une région, d’un pays, de l’Europe.

Aussi est-ce un moment que je n’hésite pas à qualifier d’historique, que
nous allons sceller dans un instant, Monsieur le Président, Cher Philippe
Richert, en signant la convention qui acte le transfert de propriété de ce
magnifique château, actuellement propriété de l’Etat, au Conseil général du
Bas-Rhin.

L’Etat ne se désengage pas. Il fait un très beau cadeau à l’Alsace, en
tenant ses engagements. Ceux de la loi relative aux libertés et aux
responsabilités locales, qui donne, dans le domaine de la politique
culturelle, du patrimoine en particulier, plus de libertés aux collectivités
territoriales.

C’est la République des proximités, qui inscrit dans la Constitution son
organisation décentralisée et qui s’exerce aussi dans le domaine de
l’action culturelle.

Notre patrimoine a tout à gagner d’une gestion de proximité, si elle est
sous-tendue par un projet culturel fort, qui permet de faire vivre ce bien
commun que nous avons en héritage et qu’il est de notre devoir d’ouvrir
à nos concitoyens et de léguer aux générations futures.

Tel est le sens des réformes engagées par le gouvernement ces
dernières années, afin d’impliquer plus largement les acteurs publics et
privés dans l’entretien et la mise en valeur de notre patrimoine.

Beaucoup a été fait également en faveur du mécénat. C’est par
l’addition des énergies que nous pourrons tous ensemble faire face aux
responsabilités que nous impose notre patrimoine, qui nécessite à la fois
de la constance et des moyens importants.

C’est dans le souci d’un meilleur partage des responsabilités avec les
collectivités territoriales, déjà très impliquées dans les politiques
patrimoniales, que les transferts de propriété de certains monuments
historiques appartenant à l’Etat ont été proposés.

J’en rappelle les modalités :

1. Le transfert est gratuit.

2. L’Etat propose, les collectivités disposent ; c’est le principe
du volontariat qui a été retenu.

3. L’Etat prend en considération le dossier de demande
présenté par la collectivité et évalue le projet culturel qui y figure.

4. Ce projet s’accompagne systématiquement des moyens
humains et financiers nécessaires à l’entretien, la restauration et la
valorisation du monument.

J’ajoute que, bien sûr, l’Etat continue à assurer ses missions
régaliennes de protection, avec toutes les obligations réglementaires qui
en découlent.

Le plus délicat dans la conduite de ce processus a été d’arrêter une liste
de monuments. Cette lourde tâche a incombé au Professeur René
Rémond et aux experts dont il a choisi de s’entourer. Dans son rapport,
René Rémond est parti du principe que, la décentralisation étant devenu
un principe constitutionnel, le transfert était la règle générale qui devait
prévaloir. Cette logique l’a conduit à proposer 162 monuments au
transfert, 136 demeurant la propriété de l’Etat, ce qui représente une
proportion non négligeable. 69 collectivités se sont portées candidates,
c’est un résultat que je considère comme tout à fait satisfaisant.

Concernant le Haut-Koenigsbourg, la commission Rémond a été
partagée et les débats ont été fort riches. En effet, ce site
particulièrement symbolique de l’histoire franco-allemande des XIXe et XXe siècles est aussi un monument de référence dans l’évolution des
doctrines de restauration, arguments qui plaidaient en faveur de son
maintien à l’Etat. Et cependant, il est irréversiblement lié à la mémoire
de l’Alsace et sa restauration a été assurée pour moitié par les
Alsaciens, comme vous le rappeliez à l’instant, Monsieur le Président.

La commission s’est finalement prononcée en faveur du transfert à une
seule voix de majorité !

Monsieur le Président, vous avez été l’un des tout premiers à nous
manifester votre enthousiasme et votre énergie. Votre détermination et
surtout la qualité de votre projet culturel, car c’est essentiel, nous ont
convaincus.

Je suis heureux de vous confier ce monument en bon état, puisqu’il a
bénéficié tout au long de ces dernières années du soin attentif de la
direction de l’architecture et du patrimoine et du Centre des monuments
nationaux.

Pour que vous puissiez mener à bien votre projet, nous continuerons à
vous soutenir, comme je l’indiquais en préambule, puisque la convention
que nous allons signer prévoit une participation pour moitié du montant
total, soit un peu plus de 3,2 M-, du programme de travaux qui devrait
être mis en oeuvre dans le courant de cette année.

Je tiens à saluer la qualité des relations qui se sont nouées entre les
différents partenaires lors de ce transfert : entre vous, Monsieur le
Président, vos collaborateurs du conseil général, Monsieur Jean-Paul
Faugère, Préfet de région, et le directeur régional des affaires
culturelles, Monsieur François Laquièze, ainsi que le conservateur
régional des monuments historiques, Monsieur Simon Piéchaud, et bien
sûr le Centre des monuments nationaux, représenté ici par son
Président, Monsieur Christophe Vallet. Je sais également le rôle très
efficace joué dans ce processus par l’administrateur du monument,
Monsieur Werner Rauch, et je tenais à l'en remercier personnellement.

Le projet culturel que vous nous avez présenté, Monsieur le Sénateur,
est à la fois ambitieux et réaliste. Il insiste sur l’insertion du monument
dans son territoire, le Haut Koenigsbourg ayant vocation à devenir « la
tête de pont » du patrimoine local, riche notamment d’un ensemble
important de châteaux forts sur lesquels le département s’est fortement
engagé. Ce projet vise également à enrichir l’offre culturelle proposée ici
par la réalisation d’expositions ou l’aménagement d’un espace
d’interprétation pour les personnes handicapées. Enfin, il propose une
amélioration des conditions d’accueil du public, et notamment de ses
espaces de vente et de restauration. Je suis persuadé que l’ensemble
des agents affectés au château continueront de servir avec
enthousiasme les projets de développement de ce monument
emblématique.

Pour terminer, Monsieur le Président, je tenais à rendre hommage à
votre engagement en faveur du patrimoine, ici, sur le terrain, comme
dans le cadre de vos responsabilités au Sénat, où vous êtes l’auteur
d’un excellent rapport, très remarqué, à juste titre, car il fera date, sur la
situation du patrimoine en France. Vous êtes l’ardent défenseur de cette
belle et grande cause du patrimoine, et les combats que nous menons ensemble, avec l’implication sans réserves de la direction de
l’architecture et du patrimoine, dont je salue le Directeur, Michel
Clément, nous ont déjà permis de remporter des victoires importantes.

Je tiens à vous dire, chaleureusement et personnellement, ici, au coeur
de l’Alsace, combien nous y sommes sensibles. Je suis heureux et fier
de vous confier ce monument. Je sais qu’il est entre de bonnes mains.

Je vous remercie.

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