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Remise des insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres à Guillaume d’Andlau et Bernard Enaux à Strasbourg

Monsieur le Préfet,

Mesdames, Messieurs,

Monsieur le Président, Cher Guillaume d’Andlau,

Monsieur le Président, Cher Bernard Enaux,

Je suis très heureux de vous rendre hommage aujourd’hui, au coeur de
cette région pour laquelle vous avez tant oeuvré. Vous partagez la même
affection, et le même dévouement pour Andlau, cité nichée au coeur des
forêts et des vignes, d’où jaillissent les Grands Crus d’Alsace, commune au
riche patrimoine, avec ses maisons Renaissance en pierres et en bois, son
Eglise abbatiale et ses Châteaux qui dominent la vallée, témoins bien
vivants qui ont traversé des siècles d’histoire.

Et si ces fiers monuments sont aujourd’hui pleins de vie, c’est grâce à votre
énergie, à votre enthousiasme, et à votre talent. Vous avez su insuffler une
nouvelle âme à ces pierres, en leur offrant de nouvelles vocations, et en les
peuplant de nouveaux visiteurs.

Oui, c’est bien une seconde vie que vous avez offerte au Château de vos
ancêtres, cher Guillaume d’Andlau, et au Château de Spesbourg, cher
Bernard Enaux. Une vie qui puise ses racines dans la très riche histoire de
ces monuments, de ce pays, de ses habitants, et de leur identité, mais,
bien plus que cela, une vie ouverte, tournée vers l’autre, et vers l’avenir,
avec une place toute particulière faite à l’art contemporain, au spectacle
vivant, à la transmission et à la découverte des savoir-faire prestigieux de
nos métiers d’art.

C’est un travail de passionné, au plus près du terrain, un engagement
admirable, que je tiens à saluer aujourd’hui.

Vous avez récemment célébré, cher Bernard Enaux, les vingt ans de
l’Association pour la restauration du Château de Spesbourg, que vous
présidez aujourd’hui.

Que de chemin accompli depuis vingt ans ! Le Château de Spesbourg,
classé Monument historique en 1967, a retrouvé, grâce à cette association,
et en plus de son fier aspect, l’affection des habitants d’Andlau, qui
participent régulièrement, de façon bénévole, à son entretien.

Vous avez fait bien plus que consolider et restaurer ce monument, vous
l’avez rendu à sa population. Vous en avez fait un lieu de vie, convivial,
grâce à des animations inventives et des actions tournées vers les
publics scolaires. Vous en avez fait une étape de premier plan sur le
chemin des Journées du patrimoine, pendant le Téléthon, et pour les
marches de nuit organisées avec le club vosgien de Barr et de
nombreuses associations locales.

Vous l’avez ouvert sur la cité et sur le monde, et notamment sur le
château d’Andlau, son voisin, grâce à une collaboration solide et
féconde avec l’Association des Amis du château d’Andlau, à laquelle
votre association a apporté son expérience et son expertise, lors de sa
création, il y a maintenant six ans.

Fort de ce soutien, cher Guillaume d’Andlau, vous avez mené à votre
tour des actions exemplaires pour sauvegarder et faire vivre le château
de votre famille, classé Monument historique en 1926, et vous avez fait
de cette place forte un lieu dynamique et chaleureux, dont le coeur bat
au rythme de nombreuses manifestations culturelles.

Grâce à vous, l’art contemporain et le spectacle vivant investissent le
château, pour des évènements ludiques et fédérateurs, qui accueillent
un très large public. L’été 2003, vous célébrez ainsi le XXe anniversaire
des Fonds Régionaux d’Art Contemporain, en présentant une exposition
de photographies de Xavier Zimmerman sur les châteaux d’Andlau, de
Berstein, de Landsberg et de Spesbourg, à Dambach-la-Ville.

Au même moment, des chanteurs du conservatoire animent
l’inauguration de l’oeuvre poétique et onirique de l’artiste Franck
Morzuch, qui projette la constellation de la Grande Ourse dans la
découpe du ciel, entre les deux tours jumelles du château. Ursa Major
attire de très nombreux visiteurs et attise la curiosité des touristes pour
Andlau et sa région.

Depuis 2002, avec l’opération Landart, vous invitez les élèves de l’Ecole
d’architecture de Strasbourg à laisser s’exprimer leur imagination, en
créant des oeuvres éphémères dans les environs immédiats du château.

Vos deux Associations travaillent main dans la main pour de nombreux
projets artistiques et culturels. La manifestation « Promenons-nous dans
les bois », en lien avec l’opération « Itinéraires, l’art au pays de Barr et
du Bernstein », en est un très bel exemple, puisqu’elle propose au
public un cheminement entre les deux châteaux, jalonné de surprises,
des oeuvres contemporaines au détour d’un sentier, ou des comédiens
jaillis des fourrés qui étonnent et séduisent les promeneurs.

Je tiens aujourd’hui à saluer l’imagination, l’audace et la créativité avec
lesquelles vos associations réinventent le lien qui unit les habitants
d’une région à leur patrimoine. Je tiens également à vous féliciter pour la
qualité des réflexions que vous menez conjointement autour de cette
notion, à travers, notamment, les « Tables rondes du patrimoine », que
vous organisez chaque année à la rentrée, depuis 2002, et qui vous ont
permis d’aborder des problématiques aussi diverses que captivantes, et notamment l’alliance avec l’art contemporain, dont vous êtes de
véritables experts.

Vous êtes également des partenaires précieux, et dynamiques des
Journées des métiers d’art, depuis 2003. Vous contribuez en cela, de
façon éminente, à la sauvegarde, à la transmission et à la
reconnaissance des savoir-faire exceptionnels de nos artisans d’art, de
la beauté de ces métiers, qui sont au coeur de notre patrimoine et de
l’excellence française.

Je ne peux citer ici, faute de temps, la liste exhaustive des réalisations
qui ont fait de vous des acteurs de premier plan de la vie culturelle, et
plus généralement, du développement de votre beau pays.

Cher Bernard Enaux, votre vocation d’éducateur scolaire, et votre amour
pour le patrimoine de votre région ont fait de vous un passeur
exemplaire, attentif, et généreux, toujours en quête d’idées neuves pour
mener joyeusement le public vers l’art et l’histoire de son pays.

Bernard Enaux, au nom de la République, nous vous faisons Chevalier
dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Cher Guillaume d’Andlau, votre grande expertise économique, qui vous
a valu de devenir Directeur du Conseil économique et social d’Alsace, et
maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg, et
les racines familiales qui puisent dans les profondeurs de cette terre et
s’épanouissent dans les tours de votre château, ont fait de vous un
animateur exceptionnel, au sens étymologique du terme, qui est celui de
donner une âme.

Vous mettez aujourd’hui vos talents au service du Crédit Agricole, grand
et fidèle mécène du ministère de la Culture et de la Communication,
partenaire, à travers sa Fondation, de nombreux projets culturels
porteurs de véritables perspectives pour le développement local, dans
nos régions, et soutien précieux de nombreuses manifestations et
institutions nationales.

Cher Guillaume d’Andlau, au nom de la République, nous vous faisons
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

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