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Voeux 2007 au personnel du ministère de la culture et de la communication au Grand Palais

Madame la Secrétaire générale, chère Christine Le Bihan-Graf,

Mesdames, Messieurs les Directeurs,

Mesdames, Messieurs les Présidents,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Tout d'abord, je tiens à vous exprimer mon émotion de vous retrouver tous
ensemble ici, au Grand Palais, pour cette troisième cérémonie des voeux.

C’est l'occasion de visiter cette magnifique exposition sur les Trésors
engloutis d'Egypte. C’est aussi l'occasion de rendre hommage à la décision
récente que vous avez rappelée, Madame la Secrétaire générale, décision
du Président de la République et du Gouvernement, de créer un
établissement public consacrant la vocation artistique et culturelle de ce
lieu que nous pouvons être fiers d'avoir rendu au public. C'est aussi, pour
moi, l'occasion de vous remercier toutes et tous pour votre travail, votre
engagement et bien souvent votre passion, au service de l'Etat dans le
vaste domaine de la culture et de la communication. Ses missions font de
ce ministère un ministère unique, le ministère de la conservation et de la
transmission, de la création et de la diffusion, mais aussi le ministère des
techniques et des technologies les plus perfectionnées au service de nos
concitoyens.

Alors, oui, cela fait presque trois ans que j'exerce, avec votre concours à
tous, j'y insiste et je tiens à vous en remercier, ces missions passionnantes
au service de nos concitoyens, au service de l'art et de la culture, de tous
ceux qui font vivre nos patrimoines, nos créations, et l'accès de tous à la
culture que permettent aujourd'hui les développements sans précédent des
technologies numériques.

Je tiens à vous dire d'emblée que, conformément à la feuille de route que
nous a tracée le Président de la République lors de ses voeux, j'exercerai
mes fonctions pleinement et avec l'enthousiasme et l'énergie que vous me
connaissez, jusqu'aux échéances démocratiques qui sont devant nous.

Des échéances essentielles, pour nous tous, et particulièrement pour les
agents du ministère, appelés à voter cette année comme citoyens, bien sûr,
mais aussi à se mobiliser pour le referendum interne, et vous savez
combien je suis attaché au dialogue social.

J'ai plus que jamais besoin de vous aujourd'hui et dans les mois qui
viennent, de votre mobilisation, de vos compétences, de votre expérience,
de votre connaissance, de votre expertise, de votre travail au service des
missions d'intérêt général qui sont celles de ce ministère. Par ailleurs, et
cela c'est mon devoir de responsable politique, j'entends faire en sorte
que la culture, loin d'être absente, voire en retrait, soit au coeur du débat
public en cette année importante pour l'avenir de notre pays. Je pense
profondément que la culture et ce qu’elle recouvre en termes de liens
entre le passé et l’avenir, de liens entre les générations, d’ancrage dans
l’identité d’un pays est une fonction régalienne essentielle de l’Etat. Je
m'engagerai pleinement, fortement, avec détermination dans le débat qui
va s’ouvrir pour faire valoir mes convictions.

Aussi suis-je intimement convaincu que ce n’est pas l'heure du bilan qui
est venue, pour la culture comme pour la France, mais celle des projets.

Aujourd'hui, sans nostalgie, mais, je l'ai dit, avec émotion, tant de
rencontres, tant de découvertes, tant de décisions, tant d'actions, tant de
dialogues, tant d'images, s'entrechoquent, se chevauchent, se mêlent, en
me venant à l'esprit, au regard de tout ce que nous avons fait, de tout ce
que nous faisons, de tout ce que nous ferons ensemble, tant de choses
que je veux simplement évoquer d'un mot, pour les partager avec vous,
pour, simplement et sincèrement, vous remercier.

J’ai rappelé la création de l'établissement public du Grand Palais, qui sera
placé sous la tutelle unique du Ministère de la Culture et de la
Communication, et qui doit être institué prochainement par décret. Ce lieu
unique au monde que nous avons découvert ensemble pour les voeux,
puis rouvert au public, en 2005, à l'occasion des Journées européennes
du patrimoine, a accueilli déjà des millions de visiteurs, grâce à la qualité
et à la diversité de la programmation culturelle que nous avons organisée.

Parmi tant de temps forts, je rappellerai la Force de l'Art, lancée en 2006
et qui devient le nouveau rendez-vous triennal de la création en France.

Mais aussi, plus récemment, des manifestations aussi diverses que la
biennale des antiquaires ou que « Rue », dont le succès a marqué la
reconnaissance des cultures urbaines. Parmi les nouveaux rendez-vous,
chaque année, un artiste majeur vivant en France investira entièrement
les volumes majestueux de cette grande nef pour une nouvelle
manifestation d'ampleur internationale, Monumenta, qui connaîtra sa
première édition du 30 mai au 8 juillet prochain avec Anselm Kiefer. Vous
avez vu, madame la secrétaire générale, sous cette verrière, une
métaphore de notre politique culturelle.

Ce lieu est en tout cas
emblématique de l'ensemble des mesures que nous avons prises pour
favoriser la création en France, pour défaire les noeuds qui nous
empêchaient d'avancer, en levant les blocages fiscaux qui affectaient le
marché de l'art, mais aussi en modernisant et en relançant la procédure
du « 1% » et en donnant un nouvel essor à la commande publique. C'est
un lieu emblématique aussi de l'action que nous avons menée en faveur
du patrimoine, qui répond à l'extraordinaire attachement dont témoignent
nos concitoyens, en quête de repères, à l'égard de ce patrimoine, qui
exprime bien plus que leurs racines, leurs archives, leur mémoire ; car
c’est leur identité même.

Parmi les moments forts qui me viennent à l'esprit à ce propos, il y a donc
la relance de la politique du patrimoine. Après le déblocage en 2005 de
100 millions d'euros issus des recettes de privatisation, le déplacement
effectué en compagnie du Premier Ministre à Amiens le 14 septembre
dernier, où Dominique de Villepin a annoncé les décisions qui permettront
de mettre entre la fin de l'an dernier et le début de cette année, 140
millions d'euros supplémentaires à disposition des chantiers de
restauration des monuments historiques. Cette mesure s'accompagne
notamment, vous le savez, d'une réforme du centre des monuments
nationaux, qui va se voir confier la maîtrise d'ouvrage sur les édifices qui
lui sont remis en dotation et sur d'autres monuments appartenant à l'Etat.

J’attends de ces réformes une meilleure gestion patrimoniale de nos
monuments nationaux, et une meilleure coordination entre tous les
acteurs de la politique du patrimoine.

Ce domaine est en effet l'un de ceux où ce ministère a su, je vous avais
parlé l'an dernier, et il continue, réformer le droit, pour l’adapter avec le
souci constant de l'intérêt général et du bien public, du service public au
sens le plus fort de ce thème, du bien commun.

Le ministère de la culture et de la communication est celui de l’histoire et
de la mémoire. Cette mémoire est plus qu’un devoir qui s’impose, elle est
un travail qu’il nous revient de mener à bien, de façon continue, pour la
perpétuer et la transmettre. Le combat quotidien contre l’oubli, c’est, bien
sûr, celui des archives pour la transmission de la mémoire, qui donne tout
leur sens aux travaux de conservation et de commémoration dont la
puissance publique et le ministère de la Culture et de la Communication
sont investis. C’est une oeuvre dont nous percevons chaque jour la
nécessité pour l’éducation des générations présentes et futures. Mais, si
les archives sont tout, elles ne sont rien sans les hommes et les femmes,
sans leurs récits, sans leurs témoignages. C’est pourquoi je suis
particulièrement ému de participer, aux côtés du Président de la
République et de Mme Simone Veil, à l’hommage que le chef de l’Etat
rendra au nom de la Nation aux Justes de France, au Panthéon jeudi
prochain, le 18 janvier.

Parmi les grandes décisions et les grands chantiers dans le domaine du
patrimoine et des musées, il y a une décision dont je suis particulièrement
fier, avec le lancement de l'antenne du Centre Pompidou à Metz, c’est
celle de l'implantation du Louvre à Lens. L'ouverture, l'an dernier, du
Musée du Quai Branly, qui a déjà accueilli, en six mois, plus d’un million
de visiteurs, mais aussi celle du musée de l'Orangerie, du Musée des Arts
Décoratifs, la réouverture du Musée Granet à Aix-en-Provence, la
réouverture de la Salle Pleyel, le succès de la Nuit des Musées et les
Portes du Temps, mais encore l'écho rencontré, ces derniers jours, par la
décision de proposer l'oeuvre de Vauban pour la liste du patrimoine
mondial, montrent à quel point la passion française pour le patrimoine est
une réalité vivante, dynamique, porteuse d'avenir. Ce ministère est au
coeur de cette dynamique et vous pouvez en être fier.

J’ai présidé jeudi dernier, aux côtés du Maire de Paris, le jury pour le
concours d’architecture de la Philharmonie de Paris, projet qui avait été
relancé, ici même, par le Premier Ministre, et qui sera construit dans le
parc de La Villette. Six architectes européens ont été sélectionnés, dont
trois Français. Le jury se réunira à nouveau le 6 avril pour désigner le
lauréat. En servant la musique, je suis fier d’être le ministre des
architectes.

L’année qui vient verra encore de grands chantiers se clore et de
nouveaux s’ouvrir. Ainsi, parce que je suis, vous le savez, élu local, je
veux évoquer parmi les grandes réouvertures des mois prochains, celles
du musée Fernand Léger à Biot, du Musée Fabre à Montpellier et du
Musée du Château des Ducs de Bretagne à Nantes, et je suis fier d'avoir
signé la convention du Musée des civilisations de l'Europe et de la
Méditerranée à Marseille avec les collectivités territoriales. En région
parisienne, au cours du premier semestre, nous lancerons le marché de la
Cité des Archives de Pierrefitte, et verrons l’ouverture au public de la Cité
de l’immigration à la Porte Dorée, de la Cité de l’Architecture et du
Patrimoine à Chaillot, de la galerie des Gobelins et du Donjon du Château
de Vincennes. Car ce ministère doit bien sûr veiller, avec les élus et les
collectivités, à l'aménagement et au développement culturels de
l'ensemble de notre territoire. Et je sais quel est le rôle éminent que jouent
les DRAC et l'ensemble de nos agents et nos services en régions, mais
aussi à l'administration centrale, au service de cet équilibre essentiel de
notre politique culturelle.

La réussite et le dynamisme de nos festivals, partout en France, dans le
domaine du spectacle vivant, témoignent de l'importance de cette
exigence. L'inauguration du Pavillon noir à Aix-en-Provence pour le
Centre chorégraphique national – Ballet Preljocaj vient souligner, dans le
domaine de la danse, la richesse de ce paysage, mais aussi, par
exemple, les équipements nouveaux qui apparaissent dans de
nombreuses villes, avec le soutien de l’Etat, dans le domaine des
musiques actuelles.

Oui, fidèle à ses ambitions fondatrices, fort de ses acquis, ce ministère se
réforme. Il se transforme. La création du Secrétariat Général est une
réforme et vous avez rappelé, chère Christine Le Bihan-Graf, les termes
de votre lettre de mission. Je tiens à rendre hommage, encore une fois, au
travail considérable qui a été fait par l’ensemble des services pour mettre
en oeuvre la LOLF, ainsi que pour poursuivre et approfondir les grands
chantiers de ressources humaines du Ministère que vous avez évoqués.

Nous avons mis fin à des situations d’emploi choquantes, et mis l’accent
sur le dialogue social et la lutte contre la précarité :

– Nous avons engagé, lors de la dernière rentrée, la contractualisation des
enseignants vacataires des écoles d’architecture, projet qui était en
souffrance depuis plus de 20 ans ;

– Nous avons entrepris un plan de repyramidage de la filière d’accueil et de
surveillance, afin que soit rendue possible la valorisation de notre
patrimoine muséographique et monumental ; cela faisait plus de 25 ans
que de nombreux agents n’avaient aucune perspective d’évolution ;

– Nous avons décidé de placer sur contrat à durée indéterminée 350
archéologues de l’Institut national de recherche en archéologie préventive,
qui enchaînaient les contrats à durée déterminée dans des conditions de
régularité incertaine ;

– Nous avons organisé, grâce à une politique ciblée de recrutement et de
formation, le renouvellement des compétences dans les métiers d’art, qui
recouvrent des spécialités rares, qu’il est essentiel de préserver pour
notre patrimoine.

Et les crédits d’action sociale du ministère ont progressé en deux ans de
18%, le poste qui a le plus augmenté étant celui des logements sociaux.

Oui, notre ministère évolue profondément dans ses métiers, dans sa
propre culture, dans les réponses qu'il doit apporter aux demandes
sociales qui lui sont adressées, comme dans les efforts d'anticipation des
attentes croissantes de la société française dans son ensemble à son
égard.

J'ai mis en avant dès mon arrivée, dans le contexte de crise que vous
connaissez, l'enjeu essentiel de l'emploi culturel.

Une page est désormais tournée dans ce domaine, avec la signature
toute récente, par les partenaires sociaux, de l'accord sur le nouveau
système d'assurance chômage. Mais en trois ans, nous avons changé,
non seulement de perspective, mais de paradigme. A ce qu’il était
convenu d'appeler "la crise des intermittents du spectacle" j’ose affirmer
que succède désormais une véritable politique de soutien à l'emploi des
artistes et des techniciens du cinéma, de l'audiovisuel et du spectacle
vivant. Il y a fallu beaucoup d'efforts, de volonté, d'écoute, de dialogue, de
propositions de la part de tous les partenaires, des partenaires sociaux,
bien sûr, mais aussi du Gouvernement, des services de l'Etat et du
Parlement.

Un nouveau protocole, pour un nouveau système d'assurance chômage
est donc aujourd’hui en place, mais aussi un engagement fort de l'Etat,
avec le fonds de professionnalisation et de solidarité, qui repose
désormais sur une base législative, acquise lors du vote de la loi de
finances pour 2007, et qui vient renforcer la protection assurée par le
régime d'assurance chômage en s'articulant avec lui. C'est aussi,
désormais, par les conventions collectives, beaucoup plus que par
l'assurance chômage, que s'organise désormais l'emploi dans le secteur
du spectacle vivant et enregistré, et c'est la manière la plus vertueuse de
mettre fin aux abus qui ont trop longtemps miné le système. Ce triptyque –
protocole, fonds de professionnalisation et de solidarité, convention
collective – permet désormais de sécuriser le parcours professionnel des
artistes et des techniciens.

Il s'agit d'un mouvement de fond, d’un mouvement durable, qui traduit la
prise de conscience, par le Ministère de la culture et de la communication,
de la responsabilité éminente qui lui incombe en matière d’emploi, avec le
concours et le soutien actif des autres ministères que je voudrais
remercier devant vous, de l’Emploi, de la Fonction publique et du Budget,
sous l’autorité du Premier Ministre.

Avec l’emploi, la promotion et le respect de la diversité culturelle et
linguistique, qui doit être particulièrement préservée à l’ère numérique, est
l’une des grandes préoccupations transversales de ce ministère, l’un des
grands chantiers d’avenir que nous avons ouverts et qui reposent, grâce
au travail que nous avons accompli ensemble pendant ces trois années,
sur des bases solides.

Je tiens à rappeler le rôle décisif joué par ce Ministère en 2006 dans le
processus de ratification de la convention de l'UNESCO sur la diversité
des expressions culturelles, d'abord en France, en juin dernier, avec
l’autorisation donnée par l’Assemblée nationale et le Sénat d’adhérer à la
convention, ensuite au niveau européen, le 18 décembre dernier. Cette
ratification de 14 des 27 Etats européens permettra à la convention
d'entrer en vigueur dès le 18 Mars prochain, pour inscrire pour la première
fois dans le droit international positif la spécificité des biens et des
services culturels et audiovisuels, et légitimer le droit des Etats à conduire
des politiques culturelles spécifiques.

Défendre et promouvoir la diversité culturelle, c’est aussi prendre
conscience, et faire partager cette prise de conscience, des enjeux
décisifs, dans le monde d’aujourd’hui, du dialogue des cultures et des
civilisations, qui, dans le domaine du patrimoine, ne concerne pas que le
magnifique musée du quai Branly, mais bien la conception même que
nous nous faisons du rayonnement et de l’influence de notre pays dans le
monde.

C’est le sens du projet de coopération scientifique et culturel que nous
négocions en ce moment avec les Emirats Arabes Unis, projet phare,
projet emblématique de l’influence de la culture française dans le monde.

Quel plus bel hommage rendu à notre grand Musée du Louvre que de voir
son modèle choisi par des pays émergents ! Je n’entrerai pas dans la
polémique menée par quelques grincheux, si ce n’est pour rassurer ceux
qui pourraient en douter sur les conditions de déontologie et de probité de
cette opération, dont la Direction des Musées de France est et sera
garante. Je suis sûr que les musées de France sauront relever ce
nouveau défi. Nos musées, nos collections, notre rayonnement culturel,
seront, j’en suis sûr, gagnants.

Je veux aussi évoquer, à la veille d’une commémoration nationale qui me
tient particulièrement à coeur, celle du cinquantenaire du Traité de Rome,
la dynamique de l'Europe de la culture déclenchée par les Rencontres
pour l'Europe de la Culture de Mai 2005.

Le cinquantième anniversaire du Traité de Rome en Mars prochain
constituera une occasion privilégiée de souligner le nouveau rôle de la
culture dans la construction européenne, puisque la liste des premiers
sites retenus au titre du label du patrimoine européen, sera publiée à cette
occasion et que cette proposition est directement issue des Rencontres
pour l’Europe de la culture.

L'année 2006 a été marquée par plusieurs succès pour la France dans le
domaine de la culture au sein de l'Union européenne, et en particulier la
validation des systèmes français d'aide au cinéma, au moment où la
fréquentation de nos salles de cinéma, et la part de marché du cinéma
français dans le monde atteignent un niveau record. Nous pouvons être
fiers, dans ce secteur du cinéma et de l’audiovisuel, de l’effet des mesures
prises par l’Etat, et en particulier des crédits d’impôts, en faveur de
l’emploi et du rayonnement culturel de notre pays.

Nous pouvons aussi être fiers de voir consolidées et confortées les
soficas, instrument financier essentiel pour la production
cinématographique indépendante. Jamais autant qu’en 2006, les soficas
n’ont levé autant de fonds : près de 66 millions d’euros.

Le domaine des médias dans son ensemble est en plein bouleversement.

La loi relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de
l’information protège et garantit les droits des créateurs, en permettant le
développement d’une offre légale nouvelle, marquant l’avènement de l’ère
numérique, qui concerne désormais chaque média et chaque Français.

Nous avions évoqué l’an dernier la prospective dans le domaine du livre,
et nous pouvons être fier du rôle de la France au sein du projet de
Bibliothèque numérique européenne. Et je ne reviens pas ici sur les
mesures fiscales sans précédent prises en faveur de la presse écrite.

Elles augurent une orientation nouvelle et salutaire des relations entre
l’Etat et ce secteur en vue d’un renforcement des fonds propres des
entreprises de presse. Cet enjeu est essentiel car étroitement lié au
pluralisme.

Dans le domaine de la télévision, jamais sans doute depuis vingt ans le
paysage n’avait été autant bouleversé. Je pense bien sûr au lancement
réussi de France 24, à celui de la télévision numérique terrestre, qui a
multiplié le nombre de chaînes gratuites par trois, passant de six à dix-huit.

Elle n’est pas le fruit d’une génération spontanée, ni du seul progrès
technique, mais avant tout d’une volonté politique forte, de choix
politiques, administratifs et techniques et je remercie celles et ceux d’entre
vous qui nous ont aidés à préparer et mettre en oeuvre ces choix. Le
projet de loi adopté par le Sénat, et que doit examiner l’Assemblée
nationale à la fin du mois, doit permettre de préparer l’avènement de la
télévision du futur, mais surtout de placer notre pays, comme l’a voulu le
Président de la République, en tête de cette nouvelle révolution
industrielle et culturelle, la révolution numérique, qui ne prendra tout son
sens que si elle permet de rendre la culture accessible à chacun.

Je suis heureux aussi du travail déjà réalisé pour donner corps à une
politique contractuelle moderne entre l’Etat et les sociétés de l’audiovisuel
public grâce aux contrats d’objectifs et de moyens. Le deuxième contrat
avec l’Institut national de l’Audiovisuel a été signé comme celui de Radio
France. Le contrat avec Arte France va l’être dans les toutes prochaines
semaines et j’espère que nous pourrons conclure celui avec France
Télévisions. Dans l’univers démultiplié du paysage audiovisuel
aujourd’hui, la place et le rôle du service public de télévision et de radios
sont essentiels.

C’est dans le même esprit, celui d’élargir et de renouveler l’accès à la
culture, qu’il nous faut approfondir et prolonger notre action dans le
domaine de l’éducation artistique et culturelle, désormais inscrite dans le
socle commun de connaissances et de compétences pour tous les élèves
sortant du collège. Nous accueillons demain au Centre Pompidou un
symposium européen et international, afin de permettre aux chercheurs et
professionnels du monde entier de confronter les meilleures pratiques
dans ce domaine, qui est l’un de ceux où ce ministère peut et doit jouer
un rôle clé pour l’avenir de notre pays, mais où il doit certainement
améliorer ses interventions.

Ainsi en terminerai-je, avant de vous convier au verre de l’amitié, en vous
souhaitant à toutes et tous une excellente année, par le travail qu’il nous
reste à accomplir, dans ce lieu qui est plus qu’une métaphore, un véritable
symbole des métamorphoses de notre ministère. Un ministère qui n’est
plus le « ministère de l’impossible », comme on l’a parfois décrit, mais le
ministère du possible, comme le prouve l’action que nous avons menée
ensemble depuis trois ans.

Je vous remercie.

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