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Lancement de la télévision numérique terrestre, la TNT, en Indre-et-Loire

Messieurs les Députés, Cher Patrice Martin-Lalande,

Monsieur le Maire de Chissay, Cher Jean-Marie Janssens,

Messieurs les Maires,

Mesdames, Messieurs les élus,

Monsieur le Préfet,

Mesdames les Conseillers du Conseil supérieur de l’audiovisuel,

Monsieur le Président de France Télévisions,

Monsieur le Président de Télédiffusion De France,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Je suis très heureux de vous retrouver ici à Chissay, pour vivre ensemble une
véritable révolution : depuis deux jours, les habitants de Chissay, de Tours,
d’une grande partie de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et de la région Centre
ont accès à la télévision numérique terrestre.

Dès le démarrage de la TNT, j’ai souhaité que vous puissiez bénéficier de cette
innovation technologique majeure le plus tôt possible. C’est aujourd’hui chose
faite et, en saluant la présence de Marie-Laure Denis et de Michèle Reiser, je
tiens à rendre hommage au Conseil supérieur de l’audiovisuel, pour le travail
qu’il a fourni et qui rend possible ce moment fort que nous partageons
ensemble.

Depuis jeudi 15 juin, cet émetteur est l’un des dix-neuf nouveaux
émetteurs qui permettent à 58 % de la population de recevoir une offre
complètement nouvelle, élargie et renouvelée. La télévision numérique
terrestre est une révolution car pour chacun des Français qui peut la recevoir
elle multiplie par trois l’offre de chaînes diffusées gratuitement : chacun aura la
possibilité de regarder dix-huit chaînes là où il n’avait le choix qu’entre six
chaînes. Aujourd’hui encore, on considère que l’audience des six canaux
principaux constitue 86 % de l’audience ! Le passage de la télévision
analogique à la télévision numérique est un enjeu de société majeur, qui
change la vie quotidienne des Français en donnant une dimension nouvelle à
l’offre de programmes proposés.

Ce passage de la télévision analogique à la télévision numérique renforcera le
pluralisme de l’information ainsi que la création française. La place et l’identité
de la télévision publique seront plus fortes : France 2, France 3, France 4,
France 5, Arte, la Chaîne parlementaire et Public Sénat sont des chaînes qui
ensemble apportent davantage d’informations et de connaissances à
l’ensemble des Français. France Ô les rejoindra bientôt, et permettra de mieux
faire connaître la richesse des cultures et de la vie d’outre-mer. D’ores et déjà
France 4, nouvelle chaîne du service public, apporte davantage de culture, de
spectacles et de fictions aux téléspectateurs tourangeaux et je veillerai à ce
que son identité soit confortée par le contrat d’objectifs et de moyens de
France Télévisions, actuellement en cours de négociation.

La télévision
publique doit continuer à fédérer largement les téléspectateurs par ses
programmes différents de la télévision privée et c’est ce qui rend la redevance
légitime auprès des Français. Je tiens à saluer un des principaux acteurs de la
réforme de la redevance et grand connaisseur du monde des médias, cher
Patrice Martin-Lalande : grâce à votre action déterminante, cette réforme a
simplifié la vie de nos concitoyens tout en garantissant à l’audiovisuel public
une ressource stable et pérenne.

Le succès auprès du grand public de la diffusion en direct des travaux de la
mission parlementaire sur le procès d’Outreau par la chaîne parlementaire
témoigne de l’attente des Français d’une télévision citoyenne. Cet événement
témoigne aussi que les rapports entre les médias et la justice sont un enjeu
majeur : sur ce sujet je mettrai en place dans les semaines qui viennent un
groupe de travail qui sera composé de professionnels. Enfin, la télévision
numérique terrestre permet aux Français de disposer, en plus de l’information
sur les grandes chaînes généralistes de deux chaînes d’information continue :
la TNT renforce le pluralisme de l’information en France.

Avec dix-huit chaînes de télévision, l’offre est riche et diversifiée. Tous les
publics peuvent s’y retrouver. Cette offre est aussi équilibrée entre les chaînes
généralistes, et les chaînes qui proposent davantage de culture, davantage de
musique, davantage de programmes pour enfants, davantage de fictions, de
documentaires et de films, ainsi que des émissions de divertissement.

Cette offre plurielle s’ajoute à celle qui est diffusée depuis le 24 mars avec la
chaîne TV TOURS. Cette chaîne aujourd’hui diffusée en analogique pourra
prochainement être diffusée en numérique, une fois que le CSA aura achevé la
mise en oeuvre des procédures nécessaires. En effet, je lui ai donné mon
accord pour transférer une des chaînes de service public du multiplexe dit R1,
qui est le seul permettant sur un plan technique la diffusion de chaînes locales,
vers un autre multiplexe. La place ainsi libérée permettra la diffusion de TV
TOURS en TNT. Cette chaîne, vous le savez, me tient particulièrement à coeur,
puisqu’elle diffuse des programmes exclusivement consacrés à l’information de
notre ville et de l’agglomération tourangelle sur tous les aspects de la vie locale.

La télévision numérique terrestre est un formidable succès dont je n’ai pour ma
part jamais douté : plus d’un an après son lancement, 2 800 000 récepteurs
TNT se sont vendus ou loués. Le choix de la norme MPEG 2, que j’ai
privilégiée, a été déterminant dans ce plébiscite des téléspectateurs.

Ce succès a des conséquences majeures. L’attente est si forte dans la
population qu’il faut achever le plus rapidement possible la couverture la plus
complète de l’ensemble du territoire.

Pour les chaînes de télévision, pour les producteurs, cette mutation du paysage
audiovisuel aura aussi des conséquences importantes. Deux principes
fondamentaux doivent nous guider : premièrement, le basculement inéluctable
de l’analogique vers le numérique ne peut avoir lieu que si pour chacun des
Français les conditions, c’est-à-dire tant la couverture que l’équipement, sont
réunies pour qu’il reçoive la télévision numérique. Deuxièmement, le passage
au numérique sous toutes ses formes doit préserver les grands équilibres
économiques du monde de l’audiovisuel : la télévision numérique terrestre,
Internet et la télévision mobile personnelle doivent en particulier participer au
développement de la création audiovisuelle et cinématographique.

Afin d’organiser le passage de l’analogique au numérique, qu’il a annoncé en
janvier dernier, le Président de la République m’a demandé de présenter dès
cet été au Conseil des ministres un projet de loi sur l’audiovisuel. J’y travaille
activement. Ce projet sera discuté au Parlement à l’automne. Il encadrera
l’extinction de la diffusion analogique qui aura lieu en 2011.

Ce basculement complet de l’analogique au numérique implique de résoudre un
certain nombre de difficultés. Tout d’abord, des procédés de substitution à la
diffusion analogique devront être assurés : dans certaines zones, la diffusion
par satellite garantira que les téléspectateurs pourront regarder les chaînes
qu’ils souhaitent. Ensuite, il faudra que l’ensemble des Français soient équipés.

Aujourd’hui, le taux d’équipement est de 18 % dans les zones couvertes par la
TNT, un après son lancement. C’est un chiffre très élevé. Le DVD, dont on
considère que les Français s’étaient rapidement équipés, avait mis trois ans pour atteindre 4,5 %. Je tiens à saluer la société HF Company dont la filiale
Metronic implantée à Reignac est l’un des acteurs importants de cette réussite.

Les événements sportifs, qui nous permettent de partager de grands moments
d’émotion, comme la Coupe du monde de football en ce moment, contribuent à
accélérer ces évolutions. Le renouvellement des postes de télévision est en
marche très rapide puisque désormais la télévision numérique est intégrée
dans les postes de télévision proposés à la vente. C’est dire si l’enjeu est
important en termes industriels et d’emplois.

Je serai particulièrement attentif à ce qu’il n’y ait pas de fracture numérique
entre des citoyens qui n’ont pas les mêmes revenus. Tous les citoyens doivent
pouvoir recevoir la télévision numérique. Cette exigence légitime impliquera un
soutien financier modulé au bénéfice des téléspectateurs les plus démunis, qui
n’auraient pas pu s’équiper seuls par manque de moyens financiers.

Les chaînes de la télévision numérique terrestre peuvent être aussi regardées
sur les ordinateurs et pour les plus jeunes, en particulier, cette manière nouvelle
de regarder la télévision est adaptée à leurs habitudes. Cette convergence
entre les supports nécessite de nouvelles règles. Aujourd’hui, plus de la moitié
des Français est internaute et plus de huit internautes sur dix sont connectés à
domicile en haut débit. L’attente et les enjeux du développement d’une offre
légale et diversifiée de programmes de télévision sur Internet sont donc
considérables.

J’ai annoncé lundi dernier (le 12 juin 2006) que j’étais prêt à
accueillir rue de Valois les représentants des professionnels pour signer un
accord sur la VOD de fiction française, semblable à celui que j’ai paraphé en
décembre dernier pour le cinéma. Au-delà de la fiction française, ce sont toutes
les oeuvres audiovisuelles qui sont concernées par la vidéo à la demande sur
Internet. Je propose le même type d’accords pour le documentaire et
l’animation, parce qu’il est essentiel pour l’avenir de notre industrie et de notre
création audiovisuelle que ces offres se développent sur Internet. La loi sur le
droit d’auteur, qui doit être adoptée définitivement par le Parlement avant la fin
du mois établira le cadre indispensable pour que ces offres nouvelles prennent
pleinement leur essor.

Je suis heureux de créer les conditions du développement de tous ces
nouveaux services.

Le projet de loi que je présenterai en conseil des ministres à la fin du mois de
juillet créera le cadre juridique permettant de fixer les conditions du
développement de la télévision du futur en France, la haute définition et la
télévision mobile personnelle. C’est un enjeu majeur : un enjeu en termes de
création d’emplois, un enjeu industriel et un défi, pour le ministre de la culture et
de la communication que je suis, afin que cette offre élargie le soit au service
de la diversité culturelle et de la création. C’est aussi pour les consommateurs
une amélioration inégalée de la qualité d’images et de son offerte par la
télévision. Quant à la télévision mobile personnelle, elle va être une mutation
très importante, modifiant radicalement les habitudes de consommation de la
télévision.

Je suis heureux et fier d’annoncer ici les grandes lignes de ce texte d’avenir .

Tout d’abord, le principe d’une redevance domaniale pour tenir compte de la
rareté des fréquences n’a pas été retenu. Il fait en effet craindre l’amorce d’un
démantèlement des obligations d’investissement et de diffusion qui,
traditionnellement dans la régulation audiovisuelle, compensent la gratuité des
fréquences. Toutefois, ces nouveaux moyens de diffusion des programmes
doivent contribuer à la création. Je propose donc une majoration de la taxe
acquittée par les chaînes de télévision et assise sur leurs recettes publicitaires.

La majoration de cette taxe affectée au compte de soutien à l’industrie des
programmes (COSIP), permettra notamment d’aider la production audiovisuelle
pour la télévision haute définition et la télévision mobile.

S’agissant de la télévision mobile personnelle, il ne faut en aucun cas préjuger
du modèle final. Les attributions de fréquences se feront aux éditeurs, mais
pour que le projet ne rigidifie pas à l’excès les choses, je proposerai que, avant
le 31 mars 2010, le Gouvernement dépose devant le Parlement, un rapport sur
la possibilité de compléter la procédure d'attribution aux éditeurs, par
l'attribution des fréquences à des distributeurs commerciaux. Par ailleurs, il est
clair que le public souhaitera retrouver sur la télévision mobile ses chaînes
habituelles, mais il faut aussi laisser la place aux nouveaux services. Le CSA
devra donc consacrer une part de la ressource à ces services.

S’agissant de la haute définition qui fait en ce moment l’objet d’une
expérimentation, la ressource demeure rare, le projet de loi fixe donc les
critères qui devront guider le CSA en termes de qualité de programmes et de
formats adaptés.

Cette modernisation créera un véritable « dividende numérique ». Elle ouvrira
des fréquences supplémentaires. Je veillerai personnellement, au sein du
comité stratégique installé par le Président de la République le 4 mai dernier, à
la meilleure utilisation possible de ces ressources nouvelles dans le domaine
audiovisuel, pour que les citoyens français bénéficient des programmes de
qualité qu’ils méritent.

Les mutations actuelles de la télévision sont complémentaires des
transformations des autres médias, journaux et radios, et créeront une
émulation qui doit profiter à tous, sans menacer, bien sûr, les équilibres
économiques du secteur. Ce sont des défis de premier plan pour le défenseur
de la liberté de communication que je suis. Ces changements portent en eux
des enjeux importants pour les industries culturelles de la production
audiovisuelle, cinématographique, musicale et multimédia, des enjeux
industriels, liés au déploiement de nouvelles infrastructures de réseaux et à
l’équipement des ménages en terminaux. Ces révolutions amélioreront de
manière considérable la qualité des services et provoqueront de nouvelles
habitudes de consommation ; elles changeront la vie quotidienne de nos
concitoyens, au bénéfice de la richesse de la diversité culturelle.

A Chissay, à Tours, comme sur l’ensemble de notre territoire, l’avenir se
prépare aujourd’hui. C’est une tâche exaltante, à réussir ensemble.

Je vous remercie.

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