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De Nicolas Sarkozy à Dominique Bussereau, contact direct là où ça coince…

Rien ne remplace le contact direct, l’appréciation personnelle de la réalité, même quand la rencontre est électrique, au cur d’une crise chaude, où se tamponnent revendications catégorielles et exigences légitimes des usagers.

J’aime cette pratique exposée du pouvoir. C’est une forme nécessaire de courage, d’authenticité, d’éthique que d’aller à la rencontre. Ne jamais fuir, ne jamais se dérober, c’est essentiel pour agir en toute connaissance de cause.

Certes, cela ne calme pas la colère du père de famille qui emmène ses enfants en vacances et qui leur avait promis depuis un an un voyage. Certes, cela n’atténue pas la violence du passager du train, du métro ou du bus qui est gêné dans son travail et qui peut rater un rendez-vous important pour son emploi.

Mais cette proximité du Chef de l’Etat et du Gouvernement avec nos concitoyens, chaque fois qu’un conflit éclate, est essentielle pour rompre définitivement le sentiment d’une « classe politique » coupée des réalités, fermée sur elle-même dans ses certitudes. Dès lors que craquements, dysfonctionnements, incompréhensions, tensions, antagonismes apparaissent, la seule maxime qui vaille est la présence personnelle, le cur de mêlée, l’engagement direct.

Non pour attiser les passions ou jouer avec le feu, mais pour comprendre ET agir.

Il est parfaitement insupportable de choisir la stratégie cynique du pourrissement d’une crise. Le sentiment d’impuissance dont est parfois frappé le pouvoir politique naît de cette distance, de cet éloignement qui apparaît vite comme du mépris et parfois même comme un déni de responsabilité démocratique.

Mais dès lors que la vérité d’une situation est appréhendée, même si elle est parfois complexe ou difficilement soluble, il ne faut pas rester les bras croisés, se satisfaire de faux-semblants et de demi-mesures. Il faut agir, concilier, trancher, arbitrer, donner les moyens. Il faut expliquer les enjeux, traiter nos concitoyens en adultes.

Il faut imaginer les solutions du XXIè siècle, où l’exigence d’information est forte et impérative et où le contraste est parfois saisissant entre ce que la technique rend possible et ce que l’humain néglige avec désinvolture.

La liberté du droit de grève se heurte de plein fouet à la liberté de circuler de l’usager, qui entend, à juste titre, pouvoir être prévenu, pouvoir s’organiser sa vie professionnelle et personnelle.

Pour sortir de cette impasse, les maîtres mots sont alerte, négociation, préavis, service minimum, dialogue et sanction lorsque les dispositions légales sont violées.

Au tableau d’honneur des ministres, le classement doit s’établir en fonction de la capacité à aller à la rencontre partout où ça craque, et de l’aptitude ensuite à prendre des décisions concrètes et réalistes. Et à en suivre la mise en uvre effective.

Il faut beaucoup d’énergie, car faire bouger les choses, obtenir des résultats concrets tangibles, c’est le fruit d’une longue chaîne d’étapes humaines toujours lentes et fragiles.

Savoir mobiliser et entraîner un peuple par des objectifs démocratiquement approuvés c’est l’art même de la politique et du politique.

Cela suppose autant de volonté que d’habileté, tant le réflexe français est la rue, la contestation frontale, l’inertie ou la révolution !

Alors sachons soutenir et mettre à l’honneur ceux de nos gouvernants qui illustrent cette disponibilité et cette flamme, et mettre à l’index les maladroits, les planqués et les désinvoltes !

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