Rubrique ‘Journal 2002-2004’

INAUGURATION DU TRONÇON DE L’AUTOROUTE A85 ENTRE TOURS ET ANGERS

25 janvier 2007

Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Quelle joie d’être présent parmi vous, en ce lieu célébré par Rabelais et chanté  par Ronsard, qui est l’un des beaux fleurons de notre patrimoine ligérien ! Aujourd’hui, c’est d’abord un moment d’émotion. Je me souviens du temps où, jeune sous-Préfet en poste à Tours, le projet de cette autoroute commençait déjà à s’esquisser. C’est peu de dire qu’elle était attendue et espérée ! Et vous savez combien je me suis employé pour faire aboutir ce projet, auprès des élus de la région et au sein du Gouvernement !

Dans ce site historique, où se sont tissés, au fil des siècles, les liens spirituels, culturels et humains entre  l’Anjou et la Touraine, d’abord sur le fleuve, puis le long de ses digues, la réalisation de cette nouvelle autoroute marque un progrès considérable, un progrès important : d’abord, bien sûr, un gain de temps appréciable, une amélioration notable de la sécurité, et c’est évidemment essentiel ; la fluidité du trafic sera considérablement accrue, ainsi que la tranquillité des habitants des bourgs situés le long de cet axe historique, qui seront délestés d’une grande partie des poids lourds et des nuisances.

Cette autoroute, c’est l’autoroute ligérienne par excellence, l’autoroute des châteaux et des monuments, des bois et des vignes, du patrimoine culturel et naturel exceptionnel, qui sera ainsi rendu encore plus accessible, et plus rapidement, qu’il ne l’est actuellement.

C’est une grande chance pour attirer des touristes, au cœur de ce magnifique pays, si chargé d’art et d’histoire.

Oui, c’est aussi une chance nouvelle, non seulement pour notre vie quotidienne, mais surtout pour le rayonnement et l’attractivité de notre région, pour le désenclavement, l’ouverture et les échanges nouveaux qu’elle permettra de stimuler, synonymes d’un véritable nouveau souffle pour le développement culturel, touristique et économique de notre région.
 

Grâce à ce nouvel équipement, la Touraine est plus proche de l’Anjou, elle s’élargit en direction de notre façade atlantique. Bientôt, elle sera vraiment placée au cœur d’un axe majeur Ouest-Est, reliant Nantes à Clermont-Ferrand et à Lyon.

Le ministre, toujours soucieux de faire de notre patrimoine et de notre créativité un levier de développement, mais aussi l’élu tourangeau que je suis, y voient de nouvelles chances à saisir pour renforcer le dynamisme de notre métropole, et l’ancrer dans un véritable réseau de dimension européenne. C’est un atout considérable pour susciter davantage d’activités économiques, de croissance et d’emplois.

Je suis fier que la construction de cette autoroute fasse figure d’exemple, par sa politique d’aménagement concertée avec les élus et les habitants.

Exemplaire, cette construction l’est également par son respect du cadre de vie et des paysages qu’elle traverse. Je tiens à saluer le travail remarquable de l’architecte paysagiste Bernard Lassus, qui a réussi à l’intégrer à l’environnement, en respectant la beauté et l’harmonie de nos sites, à proximité de ce fleuve et de ses monuments si prestigieux, qui sont, dans le monde entier, un véritable symbole de la France.

Les espèces protégées et leurs habitats ont également été respectés, grâce au tracé, grâce aussi aux aménagements novateurs, qui font de cette autoroute un modèle et un outil formidable au service du développement durable, de l’attractivité et du rayonnement de notre territoire.

Tours est désormais plus proche d’Angers, plus proche du Mans, plus proche du reste de l’Europe, et pas seulement de Paris.

Pour prolonger cette dynamique positive pour notre ville, pour notre région, je forme enfin le vœu, cher Dominique, que progresse aussi, désormais, le chantier de la nouvelle ligne à grande vitesse, qui sera le grand axe ferroviaire du Sud-Est européen, et qui mettra Tours à environ une heure de Bordeaux.

Tu sais que je ne manque pas d’énergie ni d’enthousiasme pour t’aider, aux côtés des élus de la région et des régions limitrophes, à mettre sur les rails ce nouveau projet !

Hommage à Jean-François Deniau

24 janvier 2007

Grand Européen, voué au service de la France et de son rayonnement dans le monde, grand homme de lettres et de culture, homme d’honneur, de conviction et de courage, Jean-François Deniau était avant tout un combattant de l’idéal. Un idéal qu’il a su traduire dans ses vies multiples, des hauts plateaux de l’Indochine, aux négociations européennes, de l’Ambassade de France en Mauritanie que lui confia le général De Gaulle à la veille de ses trente-cinq ans, à ses interventions pour la paix et la démocratie de l’Erythrée au Cambodge, de l’Afghanistan à la Bosnie et partout où le menait sa conscience des défis de notre temps, sa volonté de défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, son courage moral, physique et politique.

Comme haut fonctionnaire de l’administration française, puis de la Commission européenne, comme commissaire européen, puis député européen, comme ministre, comme élu, député et président du Conseil général du Cher, et j’eus la chance de siéger à ses côtés au Conseil régional du Centre, comme négociateur des accords de Lomé puis des accords du GATT, comme artisan du dialogue Nord-Sud et de la francophonie, comme navigateur, comme écrivain, membre de l’Académie française, de l’Académie de marine, et du Club des explorateurs, Jean-François Deniau incarnait une certaine idée de la liberté, une certaine idée de la France, de la grandeur de la France, au sens où Malraux disait que la France n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle est la France « pour les autres ».

Ses racines solognotes, mais aussi irlandaises et australiennes, son itinéraire d’homme d’Etat et d’homme de lettres, ses convictions européennes, son immense culture, son goût de l’action, de l’aventure et de la mer si bleue qu’il aimait contempler depuis sa maison si blanche de Tadjoura, en faisaient un authentique citoyen du monde. Sa vie fut lumineuse. Il est allé rejoindre la nuit et les étoiles qu’il aimait tant. Son humanisme, sa constante volonté d’espoir, qu’il nommait espérance, demeurent un exemple.

Midem à Cannes.

22 janvier 2007

Mesdames,Messieurs,

Je suis particulièrement heureux de vous retrouver à Cannes cette année. Ce grand rendez-vous revêt en effet une particulière importance pour moi, et pas seulement parce que c’est mon troisième Midem en tant que ministre de la Culture et de la Communication ; pour nous tous, parce que cette année, le monde de la musique et de la création se trouve à la croisée des chemins, à l’ère numérique.

La musique est au coeur de notre culture, de notre patrimoine, de notre identité, de notre création, de notre rayonnement dans le monde. Défendre la musique aujourd’hui, c’est donner un contenu concret à la diversité culturelle que nous avons réussi à inscrire dans le droit international ; c’est défendre notre culture.La musique est immensément populaire, elle fait partie de notre vie quotidienne ; c’est la pratique culturelle préférée des Français. Si l’appétit et l’intérêt qu’elle suscite ne cessent de grandir, son marché, nous le savons et c’est le paradoxe actuel, baisse.

De nouvelles stratégies apparaissent, dont il a largement été question lors du « Midemnet », quil s’agisse de nouvelles offres par abonnements, d’offres d’accès gratuit financées par la vente d’espaces publicitaires, ou même de nouvelles offres de téléchargement sans DRM. Depuis trois ans, ce sont ces nouvelles formules que je n’ai cessé d’appeler de mes voeux. Elles voient le jour aujourd’hui et elles montreront, j’en suis convaincu, qu’il n’y a pas de fatalité à la baisse du marché de la musique en France. L’exemple d’autres pays le prouve. Oui, dans cette période de mutation, il est plus que jamais nécessaire d’innover et d’expérimenter pour inventer les modèles économiques de demain.

Plus les entreprises de ces secteurs sont fragiles, plus lattention de lEtat doit demeurer constamment en éveil, pour protéger nos entreprises et leur diversité, et je pense en particulier aux petites entreprises indépendantes.

Plus que jamais, la responsabilité de lEtat est dassurer le lien entre les créateurs, les acteurs économiques de ce secteur et les aspirations du public.

L’équilibre entre le développement des entreprises et les attentes des publics doit être nourri dintelligence, dinnovation et de courage. Il passe par le développement de nouvelles offres dans le respect des droits des créateurs. C’est cette impulsion que les pouvoirs publics ont voulu donner, avec la signature dès 2004 de la charte « musique et internet » puis le vote de la loi relative au droit d’auteur du 1er août 2006, qui établit le cadre juridique nécessaire à cet équilibre.

Je ne suis pas de ceux dont le réflexe consiste coûte que coûte à défendre lexistant et à refuser le changement. Il faut dabord chercher à tirer au mieux parti des opportunités nouvelles. Contrairement à ce que d aucuns disent, je pense que les acteurs de la filière musicale ont su sengager dans la voie du changement et lEtat a su les accompagner.

J’ai pu faire adopter, avec l’appui du Parlement, un crédit d’impôt, afin de favoriser le développement et le renouvellement de la production musicale, en encourageant la production doeuvres de nouveaux talents et dartistes-interprètes ou de compositeurs européens de musiques instrumentales. Il s’agit d’une mesure emblématique du nouveau rapport entre les pouvoirs publics et l’industrie phonographique. Soutenir les entreprises de production, c’est soutenir la création et sa diversité. Cela passe par ce type de mesures structurantes.

Cette mesure fiscale en faveur de la production phonographique est entrée en vigueur, avec un effet rétroactif au 1er janvier 2006. Le gain attendu pour les entreprises en 2006 sera de l’ordre de 6 à 8 millions d’euros.

Au titre de 2006, nous avons reçu environ 200 demandes dagrément qui émanent de nombreuses entreprises. Cela confirme l’intérêt de la filière musicale pour cette mesure.

Lindustrie musicale française, comme le cinéma ou le secteur de lédition, est largement caractérisée par l’indépendance. La journée détude « indépendance, indépendants » que j’ai organisée le 10 janvier dernier, rue de Valois, a plus que jamais démontré combien le soutien aux indépendants est nécessaire, parce que les structures de production sont par nature fragiles et les risques élevés.

Comme je my étais engagé lors du précédent Midem, jai créé en 2006 un Fonds davances remboursables pour les indépendants de la musique, le FAIM, géré par lInstitut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC). Il sagit daider les entreprises à consolider, voire développer leur organisation structurelle.

Ce fonds était doté d’un budget de 1,8 millions d’euros pour une période de cinq ans. A lissue de sa première année de fonctionnement, ce fonds a déjà attribué un montant global davances de 1,4 millions deuros. Par son effet de levier, il aura ainsi contribué à la réalisation de 7,3 millions deuros dinvestissements nouveaux.

Pour poursuivre dans cette dynamique dores et déjà fructueuse, jai décidé de réabonder le fonds de 500 000 euros fin 2006, puis à nouveau de 500 000 euros au début de 2007, pour qu’il dispose de tous les  moyens nécessaires et qu’il puisse pleinement répondre aux attentes des entreprises indépendantes de la filière musicale.

Et je l’ai dit, l’innovation est la clé de l’avenir. Pour trouver de nouveaux modes de financement, nous devons aussi innover.

Cest pourquoi, en 2007, je souhaite quune mission dexpertise soit menée, afin de vérifier les conditions de mise en oeuvre de nouveaux modes de financement, en particulier pour renforcer les fonds propres des entreprises de ce secteur, notamment les plus indépendantes d’entre elles. Je veux que soit lancée dans les prochains jours une réflexion spécifique sur ladaptation du mécanisme des SOFICA à l’industrie phonographique. Le succès des Soficas dans le domaine du cinéma, en particulier en 2006, devra inspirer et orienter cette mission.

La diversité de la création est la ligne directrice de mon action. Ainsi, j’ai pérennisé les mécanismes d’aide aux projets du Fonds pour la création musicale (FCM) en faveur de la production phonographique. Cet organisme qui, comme le Bureau export, Francophonie diffusion, associe les sociétés civiles d’auteurs, d’éditeurs, d’artistes interprètes, et de producteurs, le ministère de la Culture et de la Communication, et le ministère des Affaires étrangères, illustre la contribution de laction collective à lenrichissement de la diversité musicale et l’apport très important de la rémunération pour copie privée à la création culturelle.

La commission sur la copie privée a fixé, en juillet 2006, de nouveaux barèmes, afin de tenir compte des nouveaux supports denregistrement et en particulier des hautes capacités. Cela devrait apporter des moyens nouveaux au service de la création artistique et de la diversité culturelle.

C’est tout le sens de mon engagement pour préserver, dans le cadre de l’élaboration de la loi relative au droit d’auteur et au-delà, cet équilibre vertueux, entre l’exception pour copie privée, à laquelle les
consommateurs sont très attachés, et la rémunération pour copie privée, qui bénéficie aux créateurs et à l’action culturelle.

Vous le savez, la direction générale du marché intérieur de la Commission européenne avait entrepris de réformer les régimes de rémunération pour copie privée, réforme qui aurait pu aboutir à leur
disparition.

Le gouvernement français s’est très fortement mobilisé, aux côtés des artistes, des créateurs et des coalitions européennes pour la diversité culturelle, et avec le soutien de la plupart des Etats membres, pour demander que cette réforme ne soit pas adoptée en l’état et qu’elle fasse l’objet d’une réelle concertation. J’ai moi-même écrit à plusieurs commissaires européens et fait inscrire ce sujet au Conseil des ministres européens de la culture du 13 novembre dernier. Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a également saisi M. Barroso, président de la commission européenne, qui a finalement décidé de reporter sine die ladoption de cette recommandation. Je crois que cest déjà là une belle victoire.

Cette position française très claire est le résultat direct du vote par notre Parlement de la loi du 1er août 2006 relative au droit d’auteur et aux droits voisins. Cette loi définit le cadre précis de cet équilibre, garantit la  copie privée avec la création de l’Autorité de régulation des mesures techniques, et préserve la rémunération pour copie privée, tout en l’adaptant à la société de l’information.

La loi apporte plusieurs mesures nouvelles visant à protéger les droits des créateurs et à permettre la modernisation de la distribution des oeuvres. La France l’a transposée tardivement. Il fallait avoir le courage de le faire. J’ai créé les conditions pour que l’offre légale se développe dans notre pays, avec un décalage dû au retard que je viens d’évoquer ! Aujourd’hui, cette offre existe et les sociétés de production et de distribution de musique essaient de rivaliser d’inventivité pour la rendre attractive. La situation a donc beaucoup changé, en moins d’un an.

Par ailleurs il faut se garder des amalgames : nous savons tous que ceux qui téléchargent illégalement le font aussi légalement et achètent des CD…

La loi crée un cadre juridique pour les mesures techniques de gestion des droits.

Je souhaite ici répondre à ceux qui sinterrogent peut-être sur la pertinence de ces dispositions au regard du lancement récent par des plates-formes françaises doffres de téléchargement de musique sans
mesures techniques de protection. En effet, mon objectif stratégique a toujours été de favoriser une offre diversifiée avec des modèles économiques différenciés. Certains modèles ne paraissent pas
pouvoir être envisagés sans mesures techniques : je pense en particulier aux offres de location, qui sont les plus courantes pour la vidéo à la demande, ou même aux offres dabonnement. Malgré
les caricatures, jai toujours dit clairement que la loi ne rendait pas obligatoires les mesures techniques, mais quil appartenait aux titulaires de droit de choisir de mettre ou de ne pas mettre en place
ces mesures techniques, selon le modèle économique quils veulent bâtir. Cest donc à eux quil appartient de faire ce choix.

La loi crée également des dispositions visant à lutter contre les pirates qui organisent les atteintes aux droits des créateurs, à la fois sur le plan pénal et civil. La France, par cette loi, est le premier pays à se doter d’une législation aussi claire, qui pourra jouer un rôle dissuasif et inciter les acteurs des nouvelles technologies à respecter les droits des créateurs. Les sanctions visent prioritairement ceux qui se font de l’argent sur le dos des internautes.

Le travail réglementaire d’application de la loi se poursuit de manière intense :

Le décret dapplication concernant la répression pénale de certaines atteintes portées au droit dauteur et aux droits voisins ( il s’agit du contournement des mesures techniques de protection) a été publié dès la fin de lannée 2006.

Dautres décrets sont en cours délaboration, je pense notamment au décret relatif à lautorité de régulation des mesures techniques, chargée de garantir la copie privée et de favoriser linteropérabilité des mesures techniques de protection et dinformation, qui est en cours de transmission au Conseil dEtat. Il s’agit aussi du décret concernant les messages de sensibilisation dont les principaux axes sont définis.

Une circulaire de politique pénale a été diffusée par le garde des sceaux pour permettre aux parquets dappliquer ces dispositions, afin de définir une gradation des sanctions, comme je lavais annoncé lété dernier : le téléchargement sera puni damendes et les peines plus graves seront réservées à ceux qui organisent les atteintes aux droits des créateurs.

Ces dispositions complètent le travail mené dans le cadre de la charte d’engagements communs pour la lutte contre la piraterie et pour le développement des offres légales de musique en ligne signée dès 2004, sous l’égide du Gouvernement, entre les fournisseurs d’accès à internet, les auteurs et producteurs de musique. Nous avons pu mener des campagnes de sensibilisation destinées aux internautes et des opérations de promotion du téléchargement légal.

Je souhaite que le dialogue qui s’est noué entre les fournisseurs d’accès à Internet et la musique s’intensifie encore et je réunirais l’ensemble des acteurs intéressés dans les prochaines semaines.
Les contenus culturels, la musique en particulier, ajoutent de la valeur aux flux d’images et d’informations véhiculés par Internet. Cela justifie à mes yeux un dialogue permanent afin que la création ne soit pas lésée.

Nous avons, grâce à lObservatoire de la musique, réalisé un suivi attentif du développement de loffre légale, passée de 300 000 titres disponibles sur les plates-formes en ligne en 2004 à plus d’un million aujourdhui. Je souhaite saluer ces efforts, en soulignant la nécessité de renforcer encore léditorialisation, les services associés offerts aux internautes ou la mise en valeur de certains répertoires spécifiques, comme cela a été le cas pour la musique classique, qui a fait lobjet dun travail remarquable.

Avec le développement de la consommation dématérialisée de la musique, le marché de la musique est devenu mondial. La France, si elle n y prend garde, risque, de se trouver réduite à un simple marché local. Le défi du numérique passe inévitablement par la présence des biens culturels dématérialisés, en particulier de la musique, dans les réseaux mondiaux de diffusion.

Le Bureau export de la musique française, dont je salue laction, a permis de développer la présence des productions françaises de musiques actuelles comme des répertoires classiques dans le monde
avec beaucoup de succès. Je souhaite quil puisse être aussi loutil du développement des productions françaises dans les nouveaux réseaux.

Dans le domaine des médias, lamélioration de lexposition la diversité musicale demeure un axe majeur de la politique de mon ministère.

Dans le cadre de l’examen prochain du projet de loi relatif à la télévision du futur, je souhaite que les vidéomusiques puissent être incluses dans le quota d’obligation de diffusion d’oeuvres patrimoniales. Cette disposition, dont je sais quelle sera particulièrement soutenue par certains parlementaires, devrait avoir pour effet de contribuer à une meilleure diffusion de ce type de programmes et soutenir la promotion des oeuvres musicales.

Dans les mois à venir, je serai particulièrement attentif à ce que, dans le cadre de la renégociation des contrats dobjectifs et de moyens de France Télévisions, un certain nombre de propositions visant à
améliorer lexposition de la diversité des oeuvres et des artistes soient prises en compte. Je souhaite insérer dans les cahiers des missions et des charges de France Télévisions des dispositions de nature à rendre plus attractive la diffusion du spectacle vivant à des heures de plus large écoute.

Sur lexposition de la diversité musicale à la radio, les indicateurs de la diversité sont en légère amélioration, même si des efforts doivent encore être faits, puisque 2.67% des titres totalisent 76,1% des diffusions. Jai renouvelé mon souhait que dans le cadre de la redistribution des fréquences, le CSA tienne compte des efforts des opérateurs de radiodiffusion en faveur de la diversité musicale.

Le service public de la radio et les radios associatives doivent aussi contribuer à lexposition de la diversité musicale..

La signature du contrat dobjectifs et de moyens de Radio France, le 21 décembre 2006, permet de créer un cadre spécifique à la diffusion de la diversité musicale, en particulier indépendante, sur les antennes du groupe. Ice contrat pose ainsi les bases dune nouvelle collaboration.

Jai créé une aide spécifique en faveur dune centaine de radios associatives, afin de leur permettre de saffilier à un service denvoi de titres numérisés. Ces radios, qui sont aussi des acteurs de la diversité
musicale, bénéficient maintenant de la même offre de titres que les grands réseaux privés.

Le gouvernement a engagé une profonde rénovation de la politique de l’emploi culturel. La mise en place de cette politique cohérente de l’emploi culturel nécessite une implication forte des partenaires sociaux. C’est à eux qu’il appartient d’abord de définir les conditions de travail et d’emploi et leur mode de régulation, et c’est tout l’enjeu de la structuration du champ des conventions collectives.

Dans le domaine de l’industrie phonographique, il était indispensable de garantir au plus vite une couverture conventionnelle, pour améliorer les conditions de travail et d’emploi des salariés et des artistes interprètes. Cette négociation a aujourdhui beaucoup avancé et sinscrit pleinement dans la dynamique engagée.

Hier, se tenait une réunion informelle des ministres de la culture européens présidée par le Commissaire européen en charge de léducation, de la formation, de la culture et du multilinguisme, Jan FIGEL, afin d’évoquer l’ensemble des sujets relatifs à la musique et aux industries culturelles non audiovisuelles. Cette réunion est devenue un véritable rendez-vous, nécessaire à tous. Alors qu’aucun programme
européen n’est dédié aux industries culturelles non audiovisuelles, jai défendu avec succès quelles soient prises en compte dans les objectifs du nouveau programme Culture 2007, qui sera en vigueur de 2007 à 2013.

Au moment où la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles vient d’être ratifiée par la Communauté Européenne et d’Etats membres, dont la France, pour lui
permettre dentrer en vigueur le 18 mars prochain, ce qui est une grande victoire pour la diversité culturelle, il est essentiel de nous donner les moyens de favoriser la création musicale, d’ouvrir accès au plus grand nombre dans le respect des droits des créateurs, et daccompagner la modernisation de notre filière musicale.

Tel est le véritable enjeu du passage à limmatériel qui est notre capital d’avenir, celui de la musique, celui de la culture et des oeuvres de l’esprit à l’ère numérique.

Je vous remercie.

Hommage de Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication à l’Abbé Pi

22 janvier 2007

L’Abbé Pierre n’est plus. Il nous lègue le sens et l’urgence de son extraordinaire mission parmi les hommes : apporter sans relâche aux déshérités, aux sans-logis, aux plus vulnérables de nos concitoyens, à
nos prochains dans la détresse, une aide, non seulement spirituelle et morale, humaine et fraternelle, mais d’abord matérielle et concrète : un toit, un travail, une dignité.

Son appel de l’hiver 1954, resté dans toutes les mémoires, a ébranlé nos certitudes, mis en mouvement nos consciences, ouvert nos regards, nos esprits et nos coeurs, encouragé la solidarité de tous et la
générosité de chacun. Mais ce fut d’abord un appel prophétique à l’action ; à la volonté, au courage et à la détermination de changer les choses. Sa prescience de la force mobilisatrice des médias au service
de grandes causes collectives, la constance de son engagement, sa conscience de la nécessité de renforcer le lien social et la cohésion de notre société, afin de redonner à l’homme toute la place qui lui revient en son coeur, en font un précurseur, un pionnier de l’humanisme si nécessaire à notre temps.

Grande dans la Résistance, puis après-guerre au service de la paix, de la liberté de penser et de dire des choses qui dérangent, de la dignité des humbles et des exclus, sa frêle silhouette, inséparable de
son béret et de sa pèlerine – emblèmes de sa Fondation – devient à présent un symbole vivant de la France et de la force universelle de ses valeurs humanistes.

BAPTEME DE LA CLINIQUE TOURS-NORD

20 janvier 2007

Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Je suis très heureux de participer à ce baptême. Un baptême, c’est événement. C’est unavènement. C’est un engagement qui concerne celui ou celle qui le reçoit, mais aussi toutes celles et tous ceux qui en se rassemblant àcette occasion, forment une communauté humaine. Tel est sans doute lesens le plus beau et le plus profond du nom que va recevoir dans uninstant la future clinique de Saint-Cyr-sur-Loire et Pôle santé du Nordde notre cité et de notre agglomération tourangelles.

Dès juillet prochain, vous regrouperez ici, sur un même site, un très large éventail de spécialités chirurgicales et médicales, avec une capacitédaccueil de plus de deux cent trente lits.

Une Unité deProximité, d’Accueil, de Traitement et d’Orientation des Urgences,fonctionnera vingt-quatre heures sur vingt-quatre et permettra aux soignants dintervenir rapidement auprès des patients, dans des conditions optimales.

Ce nouveau Pôle de santé et de soinsest le fruit de l’addition des énergies et des volontés, et notammentde lunion des cliniques Velpeau et Saint Grégoire, menée à bien grâceau projet audacieux du groupe Saint Gatien. Et je tiens à saluer letravail de tous ceux qui ont œuvrés à la réalisation de ce grand projet.

Un projet qui puise profondément ses racines dans l’histoire de Tours, où ses cliniques qui se réunissent autour de ce nouveau pôle ont une longue tradition hospitalière, puisquon a relevé dès le XIeme sièclela mention d"hôpital" sur le site de Saint Gatien. Tout au long de leur histoire, ces établissements ont conservé et développé leur capacité daccueil et de soin pour tous ceux qui pouvaient en avoirbesoin. Cette ouverture très large, ils lont accompagnée dune exigence de qualité dans les soins et le service des patients.Aujourdhui, avec la création de ce Pôle de santé au Nord de Tours,comme avec la création de la future polyclinique de Chambray, dont jaieu la joie de poser la première pierre le 9 juin dernier, lesétablissements tourangeaux conjuguent leurs compétences pour pouvoiraccroître encore leur capacité daccueil et le service global qu’ilsrendent ensemble, sur un même site, à notre population.

Ja ila conviction que cest dans cette alliance harmonieuse des compétenceset des talents que se trouve l’une des clés du progrès de la santé, quiest, à juste titre, l’une des principales préoccupations de nosconcitoyens, qui ont, en moyenne, recours deux fois dans leur vie à unservice de chirurgie. Nous devons pouvoir leur garantir qu’ils serontsoignés dans les meilleures conditions.

Ce nouveau Pôlesanté s’inscrit dans ce travail d’ensemble, mené en concertation avectous les acteurs de la santé, pour établir un maillage du territoirequi soit le plus attentif et le plus accordé possible aux besoins.Cest tout lobjectif du Plan Hôpital 2007, lancé en 2002 par le Gouvernement, et dont ce nouveau site sera lune des plus bellesréalisations. Par la concentration des services quelle permet et parla multiplicité des spécialités qui sy exerceront, par son emplacement géographique, cette nouvelle clinique a tout pour devenir un pôledexcellence local au rayonnement régional et interrégional.

Votre ambition, notre ambition collective est claire : il s’agit bien d’améliorer les conditions daccueil et de soin des patients, grâce àce nouvel équipement et grâce à votre travail de tous les jours ; et je veux ici rendre hommage à celles et ceux qui ont porté ce projet depuis le début, et qui, bientôt, seront chargés de faire vivre ce nouveaucentre médical et chirurgical. Cest le travail de l’ensemble de la communauté hospitalière, qui rassemble les compétences, les talents,les volontés, les disciplines de toutes les équipes médicales,soignantes, administratives et de service, cest leur dévouement dechaque instant, qui donneront à ce projet sa véritable fécondité. Car au-delà de sa modernité technologique, au-delà de lexcellence médicale et de lefficacité thérapeutique que ce nouvel établissement sest fixépour objectif, la clinique de Saint-Cyr-sur-Loire est appelée à êtreavant tout un lieu de vie, un lieu à taille humaine, où chacun pourra trouver la proximité et le soutien dont il aura besoin. Tout a été faitpour contribuer à faire de cette clinique un lieu accessible,accueillant, et je pense bien sûr, en tant que Ministre de la Culture,au travail architectural. Mais sans limplication, sans la détermination, sans la passion de toutes les équipes qui travaillerontici, nous le savons, rien ne serait possible.

Alliance delhistoire et de la modernité, de la tradition la plus ancienne et delexigence technologique la plus poussée ; alliance des équipes et descompétences de plusieurs établissements réunis désormais en un seulpôle dexcellence ; alliance des partenaires privés, de la Holding Saint Gatien, avec les élus, les pouvoirs publics et l’agence régionale d’hospitalisation ; le tout au service dune seule mission, dun seulobjectif, la santé et le bien-être de chaque patient. Je suis fier etheureux de dévoiler maintenant devant vous le nom dune clinique qui,je lespère, le portera longtemps avec la même ambition et la même exigence.

VŒUX A LA PRESSE – DISCOURS PRONONCE – Jeudi 18 janvier 2007

18 janvier 2007

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Bienvenue à chacune et à chacun pour cette troisième cérémonie des vœux ! Elle est, pour moi, tout sauf rituelle ! Je tiens à vous dire combien je suis heureux et fier d’être le ministre de la Culture et celui de la Communication, en charge, au sein du Gouvernement, de tous les métiers de la presse et de la communication. Je vous adresse mes vœux les plus chaleureux et les plus sincères, ainsi qu’à toutes celles et à tous ceux qui exercent ces métiers.

Pour la plupart d’entre vous, je le sais, votre métier est beaucoupplus qu’une profession, il est une responsabilité, mais aussi unengagement, une éthique, une exigence, et d’abord une passion del’information, de l’actualité, de l’événement, de l’histoire en trainde se faire. Permettez-moi de vous dire que j’ai la même passion quevous, dans le respect, bien évidemment, de votre indépendance, de votreliberté. L’actualité est une contrainte. Elle est aussi une rencontre,elle est une chance.

Trop de journalistes paient cet engagement du prix le plus fort, celui de leur vie, en portant témoignage des conflits, des fractures, et des violences du monde. 2006 fut à cet égard une année noire. Depuis trois ans, près de deux cents journalistes, près de quarante collaborateurs ont ainsi perdu la vie dans l’exercice de leurs missions. Cela nous rappelle à notre devoir de tout faire pour que soient respectés et défendus, dans notre démocratie et partout dans le monde, le pluralisme et la liberté de la presse, valeurs fondamentales, principes fondateurs de notre République.

Préserver le pluralisme de la presse écrite confère à l’Etat une responsabilité particulière. Depuis trois ans, l’Etat a conforté durablement les conditions de l’indépendance économique et du développement futur de la presse. C’est sans précédent. Qu’il s’agisse de la modernisation des entreprises, d’actions innovantes, ou de la recherche d’une plus grande autonomie financière, par le renforcement de leurs fonds propres, par le biais de déductions fiscales applicables à l’impôt sur les sociétés ou aux dons aux fondations qu’elles vont créer. Dire cela n’est pas faire de l’autosatisfaction ; c’est affirmer une volonté dans la durée, cette volonté devra bien sûr prendre en compte toutes les évolutions nécessaires. Dire cela c’est aussi récuser solennellement les propositions d’interruption du système français des aides à la presse. Il n’en est tout simplement pas question. En tout cas, dans le crâne, dans l’esprit et dans les projets de ceux qui s’inscrivent dans la majorité présidentielle !

Cela est pleinement justifié par le fait que la liberté, l’indépendance et le pluralisme de la presse sont essentiels au débat démocratique.

C’est de valeurs, de leurs traductions en actes et en projets, que je veux vous parler aujourd’hui, au seuil de cette année décisive pour la France.

Valeurs de l’histoire et de la mémoire, qui sont au cœur des missions de ce ministère dont je suis fier. Plus que d’un devoir qui s’impose, il s’agit d’un travail qu’il nous revient de mener à bien, pour perpétuer et transmettre la mémoire, mais aussi pour lutter contre l’oubli. L’hommage solennel que le Président de la République rend aujourd’hui même, au nom du peuple français, aux Justes de la Nation, au Panthéon, est d’abord le témoignage de ces Françaises et de ces Français qui, aux heures les plus sombres de notre histoire, ont fait le choix de la tolérance, de la solidarité, de la fraternité, le choix du courage. En sauvant une vie, ils ont sauvé l’univers tout entier.

Cette part de lumière, cette part d’humanité, elle fait partie du patrimoine de notre pays, de notre culture, de notre identité, de nos racines. Notre patrimoine n’est pas fait que de ces belles et vieilles pierres qu’il nous incombe de protéger, de conserver, de restaurer et d’animer. Il est aussi fait de ces valeurs qu’il est de notre responsabilité de faire vivre, de faire partager et de transmettre.

C’est un très beau symbole de notre attachement à ces valeurs que le Premier Ministre ait annoncé, devant la magnifique cathédrale d’Amiens, les moyens supplémentaires en faveur du patrimoine, des monuments qui sont, partout en France, les témoins vivants de notre histoire. Je vois aussi un très beau symbole dans le fait que le premier geste du candidat que je soutiens à la Présidence de la République soit de rendre hommage, au Mont Saint Michel, à l’un des plus beaux fleurons de ce patrimoine, emblématique de la fierté de notre pays et de la force de nos valeurs.

Il n’est pas de mission plus urgente et plus importante pour l’avenir que de créer, sur la base de ces valeurs, une dynamique de réconciliation.

Telle est la mission de ce ministère. Tel est le sens de mon travail, mais aussi, au fond, de celui de l’ensemble des métiers de la culture et de la communication. Je pense, en leur adressant mes vœux à travers vous, aux artistes et aux techniciens du spectacle vivant, de l’audiovisuel et de la communication, à tous les créateurs, aux producteurs, aux diffuseurs, aux architectes, aux conservateurs, aux archéologues, aux professionnels du patrimoine, des archives et du livre, aux artisans d’art, à l’ensemble de ces talents, des compétences, des savoir-faire qui font la richesse, la diversité, le rayonnement de notre culture.

Je suis heureux et fier d’être le ministre de ces vocations et de ces métiers, de servir ces valeurs et d’agir au service de la culture.

Agir au service de la culture, c’est, je l’ai dit, sauvegarder et mettre en valeur notre patrimoine, en continuant à tout faire pour additionner les volontés et les énergies, après les décisions importantes qui ont été prises, en 2005 et en 2006, pour lui apporter les moyens nouveaux, pour faire fructifier ce capital d’avenir, que nous avons entre nos mains.

C’est implanter le Louvre à Lens, en plaçant la culture au cœur d’une véritable stratégie d’attractivité et de cohésion sociale pour une ville, pour une région, pour notre pays, pour l’Europe. C’est ouvrir le Musée du Quai Branly, dont le succès témoigne de la force du dialogue des cultures et des civilisations. C’est étendre l’influence de la culture française dans le monde, en permettant à nos plus grands musées de mener à bien de nouveaux projets de coopération scientifique et culturelle, comme celui que nous négocions avec les Emirats arabes Unis, comme avec la Chine, sans renoncer bien sûr à toutes les valeurs et à tous les principes sur lesquelles est fondée notre politique muséographique.

C’est permettre à la Comédie-Française de renforcer son rayonnement sur les écrans de France Télévisions et ses tournées en France et au-delà de nos frontières. C’est permettre au public enthousiaste de Pékin, il y a un peu plus d’un an, mais aussi à celui de Tours, après-demain, d’applaudir le magnifique ballet de l’Opéra national de Paris. C’est rouvrir la salle Pleyel et lancer le chantier de la Philharmonie de Paris.

C’est, grâce à l’action décisive du Président de la République, avoir obtenu la création d’un établissement public pour le Grand Palais. C’est accueillir, au Grand Palais, la vitalité et la diversité des talents des cultures urbaines, en leur permettant de rencontrer de nouveaux publics, dans une dynamique où, quelques semaines auparavant, la Biennale des antiquaires donnait un rayonnement mondial à la France, et quelques semaines avant qu’Anselm Kiefer se voit confier cet écrin pour une création monumentale.

Dialogue des époques, dialogue des expressions artistiques, dialogue des cultures. Respect pour chacun, sans cloison, mais avec réconciliation. C’est inscrire dans la durée le succès de la Force de l’Art, qui fait déjà partie du paysage des événements culturels français et internationaux, sans attendre la deuxième édition de cette nouvelle triennale. C’est bâtir sur l’Ile Seguin un nouveau pôle européen de création contemporaine.

C’est faire de chaque lieu une chance, en permettant, par exemple, à des milliers d’enfants et de jeunes qui ne partent pas en vacances de découvrir les richesses de notre patrimoine et de nos créations, au château de Fontainebleau, avant de la généraliser dans chaque région. C’est l’ouverture la plus large possible de tous les lieux.

C’est faire de la culture l’aspect fondamental du projet politique européen, par exemple, en créant, à l’occasion du cinquantenaire du Traité de Rome, le label du patrimoine européen.

C’est faire de l’entrée en vigueur de la convention de l’Unesco, voulu avec résolution par le Président de la République, dès le 18 mars prochain, un acte majeur, qui fonde durablement la reconnaissance européenne de notre système d’aides au cinéma, et justifie pleinement l’acquis de la relocalisation des tournages, réussie grâce aux crédits d’impôt en faveur du cinéma et de l’audiovisuel.

Agir, c’est faire prendre conscience de toutes les dimensions de notre capital humain et créatif, de notre rayonnement culturel. Le 5 mars prochain, ici, rue de Valois, pour élargir et approfondir le décloisonnement de la culture et le dialogue entre la politique, la culture, l’économie et la société que je n’ai cessé d’encourager depuis que je suis rue de Valois, ce que j’appelle l’alliance de l’immatériel et du matériel, je lancerai ici ce que je n’ai pas le droit d’appeler, moi qui suis respectueux du droit d’auteur, le « Davos » de la culture – si certains d’entre vous ont de bonnes suggestions de nom, vous êtes les bienvenus. La dimension européenne en sera un prolongement naturel. Les talents et les métiers artistiques et culturels méritent cette reconnaissance. Ce sera dans l’avenir une source de réflexions et de propositions qui inscriront notre culture et ceux qui la diffusent dans la dynamique du XXIe siècle. C’est la rencontre féconde, dans le respect, là aussi, des libertés de chacun, du monde politique, du monde économique, du monde culturel et artistique.

C’est enfin ouvrir, dans cette dynamique de réconciliation, le chapitre tant attendu, tellement nécessaire, d’une vraie politique de l’emploi dans le spectacle, qui repose d’abord sur les conventions collectives, dont les premières viennent d’être signées – certaines à l’unanimité des organisations d’employeurs et de salariés – et non plus seulement sur la réforme du système d’assurance chômage. Celui-ci, c’est certain doit être mieux adapté aux spécificités des pratiques d’emploi des artistes et des techniciens du spectacle. Le nouvel accord signé par les partenaires sociaux va dans ce sens. Il était nécessaire, mais pas suffisant.

Avec l’engagement fort de l’Etat, par le Fonds de professionnalisation et de solidarité, dont les allocations ont reçu une consécration législative, le soutien à l’emploi dans le spectacle est désormais assuré par les efforts conjugués : de la solidarité professionnelle, exprimée par les conventions collectives ; de la solidarité interprofessionnelle, exprimée par l’assurance chômage ; de la solidarité nationale, exprimée par le Fonds de professionnalisation et de solidarité.

Des améliorations doivent encore, évidemment, être apportées. Mais une page est tournée ; une nouvelle politique est construite et ses bases sont solides.

Agir, c’est, grâce à la loi relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information, protéger et garantir les droits des créateurs, en permettant le développement d’une offre légale nouvelle, marquant l’avènement de l’ère numérique, qui concerne désormais chaque média et chaque Français.

Agir, c’est créer, par cette loi, toutes les conditions pour que les opérateurs et les distributeurs en ligne puissent offrir cette liberté nouvelle, ce droit nouveau, l’interopérabilité.

C’est préparer dès aujourd’hui l’avenir du livre en 2010, grâce à la réflexion prospective que nous avons engagée avec tous les acteurs de ce secteur, et grâce aux moyens nouveaux que nous avons obtenus.

C’est permettre à la France de jouer un rôle moteur au sein du projet de Bibliothèque numérique européenne.

C’est mener à bien les chantiers numériques que je vous présenterai ici même mardi prochain.

C’est définir la stratégie de l’audiovisuel public par des contrats d’objectifs et de moyens et conforter ainsi son avenir et son développement, avec une maxime : faire toujours plus ! Evidemment, ce n’est pas toujours facile d’y parvenir, mais, en, tout cas, c’est mon objectif !

C’est, avec le lancement réussi de France 24, et celui de la télévision numérique terrestre, qui a multiplié le nombre de chaînes gratuites par trois, passant de six à dix-huit, préparer dès aujourd’hui l’avènement de la télévision du futur, grâce au projet de loi, adopté par le Sénat, qui sera examiné à l’Assemblée nationale à la fin du mois, et qui placera la France en tête de cette nouvelle révolution industrielle et culturelle, la révolution numérique.

C’est, dans le même esprit, celui d’élargir et de renouveler l’accès à la culture, approfondir et prolonger notre action dans le domaine de l’éducation artistique et culturelle, désormais inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences pour tous les élèves sortant du collège, en jumelant chaque établissement d’enseignement avec une équipe artistique ou un lieu culturel.

C’est, dans ce domaine, l’un de ceux où ce ministère peut et doit jouer un rôle clé pour l’avenir de notre pays, placer l’éducation artistique et culturelle, qui est ouverture sur le monde, ouverture d’esprit, au cœur du projet éducatif et le lier à la politique culturelle, pour rendre la culture accessible à chacun.
Je voudrais remercier ici chacun et chacune d’entre vous. Chaque fois que vous écrivez une ligne, que vous faites un reportage, chaque fois que vous prenez du son, chaque fois que vous faites une image, chaque fois que vous ouvrez une colonne à la culture sous toutes ses formes, eh bien, oui, participez à cette mission définie par André Malraux : rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres de l’humanité. Je vous le dis pour vous exprimer ma gratitude.

Permettez-moi, en ce début d’année, de dire haut et fort que sans les impulsions décisives du Président de la République en faveur de la Culture et de la Communication, sans les arbitrages constants et positifs de Jean-Pierre Raffarin et de Dominique de Villepin, jamais je n’aurais pu donner l’élan nécessaire à l’action de l’Etat.

Être présent, certains diront omniprésent, ne suffit pas. Être soutenu permet d’annoncer de bonnes décisions ! Et devant vous, je suis heureux et fier de remercier, et le Président de la République, et les deux Premiers Ministres, que j’ai servis et que je sers. Le défi de la période qui s’ouvre, où j’ai bien sûr encore de nombreux projets à faire aboutir, est de rendre possible l’addition des énergies et des talents, ce qui suppose le respect de chacun. Et ceux qui n’ont pas à l’esprit cet impératif, là aussi, de réconciliation, d’unité et de conjugaison des efforts, ne serviront pas leur camp.

Parce que ma résolution et ma détermination à m’engager fortement dans la campagne électorale me faisaient pressentir les frémissements d’une polémique inutile à ce sujet, je tiens à vous confirmer très clairement, après m’en être entretenu avec Nicolas Sarkozy, que la nécessité de renforcer les liens entre la culture et l’éducation nationale implique un renforcement du ministère de la Culture, qu’il n’est pas question de supprimer, mais, bien au contraire, de soutenir dans son ambition au service de tous les Français.

Son organisation – et ce qui lui est rattaché – devrait lui permettre de renforcer son poids politique. Car la culture est bien une mission régalienne de l’Etat.

Je préfère prévenir ceux qui seraient tentés d’entonner la vieille rengaine du désengagement de l’Etat, en rappelant que depuis 2002, le budget de la culture n’a cessé d’augmenter et que cette augmentation s’est accélérée depuis 2004. Entre 1997 et 2002, les moyens de la culture ont progressé de 300 millions ; entre 2002 et 2007, et en vérité entre 2004 et 2007, ils ont progressé de près de 600 millions d’euros. Quand j’ai rendu hommage à Dominique de Villepin et à Jean-Pierre Raffarin, je sais très bien ce que je faisais : vous en avez la traduction concrète. Oui, sous cette législature et avec cette majorité présidentielle, la progression des moyens alloués à la culture aura été deux dans la période précédente. Dire cela, encore une fois, n’est pas faire de l’autosatisfaction, c’est tout simplement créer les émulations nécessaires pour qu’à l’avenir, on fasse encore plus !

Passer de l’idéal de la culture pour tous, qui est à l’origine de la création de ce ministère il y a près de cinquante ans, à l’objectif de la culture pour chacun, aujourd’hui rendu possible par les acquis de la politique culturelle et les défis des technologies, c’est en effet un programme politique pour notre temps.

Ce ministère n’est plus le « ministère de l’impossible », comme on l’a parfois décrit, mais le ministère du possible, comme le prouve l’action que je suis fier de mener depuis trois ans et les projets que je viens d’évoquer.

Cette définition du ministère fait écho à la campagne présidentielle qui commence et à celle de Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas un hasard. C’est le fruit de l’action. C’est une volonté. C’est un engagement. Mon engagement au sein de l’équipe de France qu’il a rassemblée, de la dynamique qu’il a créée, au service des Français, pour faire valoir mes idées et mes convictions.

On nous prédisait, et certains espéraient peut-être, une campagne d’images, de slogans, une campagne virtuelle, sans débats de fond, sans idées, sans projets. Je crois tout le contraire.

Le programme législatif de l’UMP, les propositions et les convictions de notre candidat font une large place à la culture. Elle n’est pas et ne doit pas être une fin de discours brillante, elle est le cœur même de notre volonté d’action, de rayonnement, d’attractivité. Elle est le symbole de l’unité nécessaire de la nation.

Parce que, loin de nous replier sur nous-mêmes, elle nous ouvre au monde. Parce que la culture est une force. Force de la diversité, face à la division. Force de l’identité, face à l’uniformité. Force du dialogue, face à la cacophonie des ambitions. Force du respect, face à la haine et au mépris de l’autre. Force de la fierté, face à la haine et au mépris de soi. Force de la passion, face à l’indifférence et à l’abstention. Force de l’esprit créateur et créatif, face à tous les matérialismes et à tous les conservatismes. Force de l’intelligence et du cœur qui secouent, qui dépassent les individualismes et les égoïsmes, pour forger un véritable projet collectif, une espérance partagée, une nouvelle confiance, une nouvelle alliance entre les Françaises et les Français de toutes origines, de toutes les générations, de toutes les couleurs de peau, une nouvelle énergie, pour une nouvelle réconciliation nationale.

Oui, la diversité culturelle une réponse décisive et positive à la mondialisation.

La culture est source de liberté d’esprit, de liberté de conscience. Elle est aussi source de nouveaux emplois, d’une nouvelle croissance, d’une nouvelle attractivité, ouverture sur le monde, main tendue à chacun pour renforcer la cohésion et la confiance de la France, pour donner à chacun de nouvelles chances d’épanouissement et de rayonnement dans le monde d’aujourd’hui.

A chacune et à chacun, bonne année !

Rendez-vous avec le cinéma français

12 janvier 2007

 Chers Amis,

Je suis très heureux d’être présent parmi vous aujourd’hui pour ces neuvièmes Rendez-vous avec le cinéma français. Je tiens tout d’abord à remercier Margaret Menegoz, Présidente d’Unifrance, pour l’organisation de ces rencontres, et son travail remarquable en faveur de la promotion de notre cinéma.
Ces Rendez-vous qui nous réunissent aujourd’hui sont riches en promesses, tant notre septième art connaît une belle vigueur, et un fort engouement de la part du public, au sein comme au-delà de nos frontières. J’y vois le signe du talent de nos créateurs et de nos artistes, mais aussi le résultat de nos efforts, à tous, pour soutenir, encourager et promouvoir la belle et grande diversité de notre cinéma national.

Nous avons fêté en 2006 le soixantième anniversaire du Centre National de la Cinématographie, célébrant ainsi soixante ans d’accompagnement, de soutien, d’aides à tous les acteurs de la grande chaîne du septième art, soixante ans de combat en faveur de la diversité culturelle, soixante ans au service de tous les talents, de tous les créateurs, de tous les virtuoses de cet art dont la France est une grande ambassadrice, dans le monde entier.

Le cinéma est à la fois une industrie, dynamique, en pleine évolution, et un art à part entière, qui n’obéit en rien à une logique de marché, et dont nous devons aider toutes les expressions, et en premier lieu les œuvres les plus fragiles. La France a toujours défendu, et continuera de défendre son droit à soutenir cet art, face aux règles du libre-échange.

C’est pourquoi la France, sous l’impulsion du Président de la République, aux côtés des États membres de l’Union européenne et de très nombreux pays du monde, s’est mobilisée pour défendre ce droit à l’Unesco, en portant le projet de convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.

Son adoption par la quasi-unanimité de la Communauté internationale, à l’UNESCO, le 20 octobre 2005, est un grand succès. L’accord unanime intervenu en Conseil des ministres de la culture en novembre 2004 a permis à l’Europe de parler d’une seule voix pendant le déroulement de l’ensemble de la négociation et a joué, à n’en pas douter, un rôle décisif dans la dynamique qui a conduit à son adoption.

Je me suis rendu à Bruxelles, le 18 décembre dernier, pour participer à la remise des instruments de ratification de la Communauté européenne et de quatorze Etats membres au Directeur général de l’UNESCO. Cette cérémonie, qui s’est déroulée en présence du Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, marque une étape essentielle, et que je n’hésite pas à qualifier d’historique, du point de vue du rôle de la culture dans les relations internationales : l’affirmation en droit international du droit des Etats et de la Communauté européenne à soutenir les politiques culturelles, par cette convention qui entrera en vigueur le 18 mars prochain.

Je me réjouis que le collège des commissaires européens ait validé officiellement le 22 mars 2006 l’ensemble des aides au cinéma et à l’audiovisuel. Elles constituent à mes yeux un rempart essentiel face à la menace bien réelle d’uniformisation, d’affadissement des œuvres, des styles, et des écritures.

Et, parce que la promotion de la diversité culturelle implique aussi, au sein de nos pays, une grande ouverture à toutes les expressions de notre monde, la France, et notamment le CNC, a su développer des outils de coopération d’une grande efficacité, en particulier à l’égard des pays et des peuples susceptibles de trouver dans cet art la possibilité d’une expression forte de leurs libertés et de leurs talents.

C’est cet esprit d’ouverture, de rencontre et d’échange qui préside à ce rendez-vous. Je souhaite que ces trois journées soient pour vous l’occasion de très belles découvertes.

VŒUX 2007 AU PERSONNEL DU MINISTÈRE

9 janvier 2007

Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

Tout dabord, je tiens à vous exprimer  mon émotion de vous retrouver tous ensemble ici, au Grand Palais, pour cette troisième cérémonie des vœux. C’est loccasion de visiter cette magnifique exposition sur les Trésors engloutis dEgypte. C’est aussi loccasion de rendre hommage à la décision récente que vous avez rappelée, Madame la Secrétaire générale, décision du Président de la République et du Gouvernement, de créer un établissement public consacrant la vocation artistique et culturelle de ce lieu que nous pouvons être fiers davoir rendu au public. Cest aussi, pour moi, loccasion de vous remercier toutes et tous pour votre travail, votre engagement et bien souvent votre passion, au service de lEtat dans le vaste domaine de la culture et de la communication. Ses missions font de ce ministère un ministère unique, le ministère de la conservation et de la transmission, de la création et de la diffusion, mais aussi le ministère des techniques et des technologies les plus perfectionnées au service de nos concitoyens.
 
Alors, oui, cela fait presque trois ans que jexerce, avec votre concours à tous, jy insiste et je tiens à vous en remercier, ces missions passionnantes au service de nos concitoyens, au service de lart et de la culture, de tous ceux qui font vivre nos patrimoines, nos créations, et laccès de tous à la culture que permettent aujourdhui les développements sans précédent des technologies numériques.
 
Je tiens à vous dire demblée que, conformément à la feuille de route que nous a tracée le Président de la République lors de ses vœux, jexercerai mes fonctions pleinement et avec lenthousiasme et lénergie que vous me connaissez, jusquaux échéances démocratiques qui sont devant nous. Des échéances essentielles, pour nous tous, et particulièrement pour les agents du ministère, appelés à voter cette année comme citoyens, bien sûr, mais aussi à se mobiliser pour le referendum interne, et vous savez combien je suis attaché au dialogue social.

Jai plus que jamais besoin de vous aujourdhui et dans les mois qui viennent, de votre mobilisation, de vos compétences, de votre expérience, de votre connaissance, de votre expertise, de votre travail au service des missions dintérêt général qui sont celles de ce ministère. Par ailleurs, et cela cest mon devoir de responsable politique, jentends faire en sorte que la culture, loin dêtre absente, voire en retrait, soit au cœur du débat public en cette année importante pour lavenir de notre pays. Je pense profondément que la culture et ce qu’elle recouvre en termes de liens entre le passé et l’avenir, de liens entre les générations, d’ancrage dans l’identité d’un pays est une fonction régalienne essentielle de l’Etat. Je mengagerai pleinement, fortement, avec détermination dans le débat qui va s’ouvrir pour faire valoir mes convictions.

Aussi suis-je intimement convaincu que ce n’est pas lheure du bilan qui est venue, pour la culture comme pour la France, mais celle des projets. Aujourdhui, sans nostalgie, mais, je lai dit, avec émotion, tant de rencontres, tant de découvertes, tant de décisions, tant dactions, tant de dialogues, tant dimages, sentrechoquent, se chevauchent, se mêlent, en me venant à lesprit, au regard de tout ce que nous avons fait, de tout ce que nous faisons, de tout ce que nous ferons ensemble, tant de choses que je veux simplement évoquer dun mot, pour les partager avec vous, pour, simplement et sincèrement, vous remercier.

J’ai rappelé  la création de létablissement public du Grand Palais, qui sera placé sous la tutelle unique du Ministère de la Culture et de la Communication, et qui doit être institué prochainement par décret. Ce lieu unique au monde que nous avons découvert ensemble pour les vœux, puis rouvert au public, en 2005, à loccasion des Journées européennes du patrimoine, a accueilli déjà des millions de visiteurs, grâce à la qualité et à la diversité de la programmation culturelle que nous avons organisée. Parmi tant de temps forts, je rappellerai la Force de lArt, lancée en 2006 et qui devient le nouveau rendez-vous triennal de la création en France. Mais aussi, plus récemment, des manifestations aussi diverses que la biennale des antiquaires ou que « Rue », dont le succès a marqué la reconnaissance des cultures urbaines. Parmi les nouveaux rendez-vous, chaque année, un artiste majeur vivant en France investira entièrement les volumes majestueux de cette grande nef pour une nouvelle manifestation dampleur internationale, Monumenta, qui connaîtra sa première édition du 30 mai au 8 juillet prochain avec Anselm Kiefer. Vous avez vu, madame la secrétaire générale, sous cette verrière, une métaphore de notre politique culturelle. Ce lieu est en tout cas emblématique de lensemble des mesures que nous avons prises pour favoriser la création en France, pour défaire les nœuds qui nous empêchaient davancer, en levant les blocages fiscaux qui affectaient le marché de lart, mais aussi en modernisant et en relançant la procédure du « 1% » et en donnant un nouvel essor à la commande publique. Cest un lieu emblématique aussi de laction que nous avons menée en faveur du patrimoine, qui répond à lextraordinaire attachement dont témoignent nos concitoyens, en quête de repères, à légard de ce patrimoine, qui exprime bien plus que leurs racines, leurs archives, leur mémoire ; car c’est leur identité même.

Parmi les moments forts qui me viennent à lesprit à ce propos, il y a donc la relance de la politique du patrimoine. Après le déblocage en 2005 de 100 millions deuros issus des recettes de privatisation, le déplacement effectué en compagnie du Premier Ministre à Amiens le 14 septembre dernier, où Dominique de Villepin a annoncé les décisions qui permettront de mettre entre la fin de lan dernier et le début de cette année, 140 millions deuros supplémentaires à disposition des chantiers de restauration des monuments historiques. Cette mesure saccompagne notamment, vous le savez, dune réforme du centre des monuments nationaux, qui va se voir confier la maîtrise douvrage sur les édifices qui lui sont remis en dotation et sur dautres monuments appartenant à lEtat.

J’attends de ces réformes une meilleure gestion patrimoniale de nos monuments nationaux, et une meilleure coordination entre tous les acteurs de la politique du patrimoine.

Ce domaine est en effet lun de ceux où ce ministère a su, je vous avais parlé lan dernier, et il continue, réformer le droit, pour l’adapter avec le souci constant de lintérêt général et du bien public, du service public au sens le plus fort de ce thème, du bien commun.

Le ministère de la culture et de la communication est celui de l’histoire et de la mémoire. Cette mémoire est plus qu’un devoir qui s’impose, elle est un travail qu’il nous revient de mener à bien, de façon continue, pour la perpétuer et la transmettre. Le combat quotidien contre l’oubli, c’est, bien sûr, celui des archives pour la transmission de la mémoire, qui donne tout leur sens aux travaux de conservation et de commémoration dont la puissance publique et le ministère de la Culture et de la Communication sont investis. C’est une œuvre dont nous percevons chaque jour la nécessité pour l’éducation des générations présentes et futures. Mais, si les archives sont tout, elles ne sont rien sans les hommes et les femmes, sans leurs récits, sans leurs témoignages. C’est pourquoi je suis particulièrement ému de participer, aux côtés du Président de la République et de Mme Simone Veil, à l’hommage que le chef de l’Etat rendra au nom de la Nation aux Justes de France, au Panthéon jeudi prochain, le 18 janvier.

Parmi les grandes décisions et les grands chantiers dans le domaine du patrimoine et des musées, il y a une décision dont je suis particulièrement fier, avec le lancement de lantenne du Centre Pompidou à Metz, c’est celle de limplantation du Louvre à Lens. Louverture, lan dernier, du Musée du Quai Branly, qui a déjà accueilli, en six mois, plus d’un million de visiteurs, mais aussi celle du musée de lOrangerie, du Musée des Arts Décoratifs, la réouverture du Musée Granet à Aix-en-Provence, la réouverture de la Salle Pleyel, le succès de la Nuit des Musées et les Portes du Temps, mais encore lécho rencontré, ces derniers jours, par la décision de proposer lœuvre de Vauban pour la liste du patrimoine mondial, montrent à quel point la passion française pour le patrimoine est une réalité vivante, dynamique, porteuse davenir. Ce ministère est au cœur de cette dynamique et vous pouvez en être fier.

J’ai présidé jeudi dernier, aux côtés du Maire de Paris, le jury pour le concours d’architecture de la Philharmonie de Paris, projet qui avait été relancé, ici même, par le Premier Ministre, et qui sera construit dans le parc de La Villette. Six architectes européens ont été sélectionnés, dont trois Français. Le jury se réunira à nouveau le 6 avril pour désigner le lauréat. En servant la musique, je suis fier d’être le ministre des architectes.

L’année qui vient verra encore de grands chantiers se clore et de nouveaux s’ouvrir. Ainsi, parce que je suis, vous le savez, élu local, je veux évoquer parmi les grandes réouvertures des mois prochains, celles du musée Fernand Léger à Biot, du Musée Fabre à Montpellier et du Musée du Château des Ducs de Bretagne à Nantes, et je suis fier davoir signé la convention du Musée des civilisations de lEurope et de la Méditerranée à Marseille avec les collectivités territoriales. En région parisienne, au cours du premier semestre, nous lancerons le marché de la Cité des Archives de Pierrefitte, et verrons l’ouverture au public de la Cité de l’immigration à la Porte Dorée, de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Chaillot, de la galerie des Gobelins et du Donjon du Château de Vincennes. Car ce ministère doit bien sûr veiller, avec les élus et les collectivités, à laménagement et au développement culturels de lensemble de notre territoire. Et je sais quel est le rôle éminent que jouent les DRAC et lensemble de nos agents et nos services en régions, mais aussi à ladministration centrale, au service de cet équilibre essentiel de notre politique culturelle.

La réussite et le dynamisme de nos festivals, partout en France, dans le domaine du spectacle vivant, témoignent de limportance de cette exigence. Linauguration du Pavillon noir à Aix-en-Provence pour le Centre chorégraphique national – Ballet Preljocaj vient souligner, dans le domaine de la danse, la richesse de ce paysage, mais aussi, par exemple, les équipements nouveaux qui apparaissent dans de nombreuses villes, avec le soutien de l’Etat, dans le domaine des musiques actuelles.

Oui, fidèle à ses ambitions fondatrices, fort de ses acquis, ce ministère se réforme. Il se transforme. La création du Secrétariat Général est une réforme et vous avez rappelé, chère Christine Le Bihan-Graf, les termes de votre lettre de mission. Je tiens à rendre hommage, encore une fois, au travail considérable qui a été fait par l’ensemble des services pour mettre en œuvre la LOLF, ainsi que pour poursuivre et approfondir les grands chantiers de ressources humaines du Ministère que vous avez évoqués.

Nous avons mis fin à des situations d’emploi choquantes, et mis l’accent sur le dialogue social et la lutte contre la précarité :

–    Nous avons engagé, lors de la dernière rentrée, la contractualisation des enseignants vacataires des écoles d’architecture, projet qui était en souffrance depuis plus de 20 ans ;

–    Nous avons entrepris un plan de repyramidage de la filière d’accueil et de surveillance, afin que soit rendue possible la valorisation de notre patrimoine muséographique et monumental ; cela faisait plus de 25 ans que de nombreux agents n’avaient aucune perspective d’évolution ;

–    Nous avons décidé de placer sur contrat à durée indéterminée 350 archéologues de l’Institut national de recherche en archéologie préventive, qui enchaînaient les contrats à durée déterminée dans des conditions de régularité incertaine ;

–    Nous avons organisé, grâce à une politique ciblée de recrutement et de formation, le renouvellement des compétences dans les métiers d’art, qui recouvrent des spécialités rares, qu’il est essentiel de préserver pour notre patrimoine.

Et les crédits d’action sociale du ministère ont progressé en deux ans de 18%, le poste qui a le plus augmenté étant celui des logements sociaux.

Oui, notre ministère évolue profondément dans ses métiers, dans sa propre culture, dans les réponses quil doit apporter aux demandes sociales qui lui sont adressées, comme dans les efforts danticipation des attentes croissantes de la société française dans son ensemble à son égard.

Jai mis en avant dès mon arrivée, dans le contexte de crise que vous connaissez, lenjeu essentiel de lemploi culturel.

Une page est désormais tournée dans ce domaine, avec la signature toute récente, par les partenaires sociaux, de laccord sur le nouveau système dassurance chômage. Mais en trois ans, nous avons changé, non seulement de perspective, mais de paradigme. A ce qu’il était convenu dappeler "la crise des intermittents du spectacle" j’ose affirmer que succède désormais une véritable politique de soutien à lemploi des artistes et des techniciens du cinéma, de laudiovisuel et du spectacle vivant. Il y a fallu beaucoup defforts, de volonté, découte, de dialogue, de propositions de la part de tous les partenaires, des partenaires sociaux, bien sûr, mais aussi du Gouvernement, des services de lEtat et du Parlement.

Un nouveau protocole, pour un nouveau système dassurance chômage est donc aujourd’hui en place, mais aussi un engagement fort de lEtat, avec le fonds de professionnalisation et de solidarité, qui repose désormais sur une base législative, acquise lors du vote de la loi de finances pour 2007, et qui vient renforcer la protection assurée par le régime dassurance chômage en sarticulant avec lui. Cest aussi, désormais, par les conventions collectives, beaucoup plus que par lassurance chômage, que sorganise désormais lemploi dans le secteur du spectacle vivant et enregistré, et cest la manière la plus vertueuse de mettre fin aux abus qui ont trop longtemps miné le système. Ce triptyque – protocole, fonds de professionnalisation et de solidarité, convention collective – permet désormais de sécuriser le parcours professionnel des artistes et des techniciens.

Il sagit dun mouvement de fond, d’un mouvement durable, qui traduit la prise de conscience, par le Ministère de la culture et de la communication, de la responsabilité éminente qui lui incombe en matière d’emploi, avec le concours et le soutien actif des autres ministères que je voudrais remercier devant vous, de l’Emploi, de la Fonction publique et du Budget, sous l’autorité du Premier Ministre.

Avec l’emploi, la promotion et le respect de la diversité culturelle et linguistique, qui doit être particulièrement préservée à l’ère numérique, est l’une des grandes préoccupations transversales de ce ministère, l’un des grands chantiers d’avenir que nous avons ouverts et qui reposent, grâce au travail que nous avons accompli ensemble pendant ces trois années, sur des bases solides.

Je tiens à rappeler le rôle décisif joué par ce Ministère en 2006 dans le processus de ratification de la convention de lUNESCO sur la diversité des expressions culturelles, dabord en France, en juin dernier, avec l’autorisation donnée par l’Assemblée nationale et le Sénat d’adhérer à la convention, ensuite au niveau européen, le 18 décembre dernier. Cette ratification de 14 des 27 Etats européens permettra à la convention dentrer en vigueur dès le 18 Mars prochain, pour inscrire pour la première fois dans le droit international positif la spécificité des biens et des services culturels et audiovisuels, et légitimer le droit des Etats à conduire des politiques culturelles spécifiques.

Défendre et promouvoir la diversité culturelle, c’est aussi prendre conscience, et faire partager cette prise de conscience, des enjeux décisifs, dans le monde d’aujourd’hui, du dialogue des cultures et des civilisations, qui, dans le domaine du patrimoine, ne concerne pas que le magnifique musée du quai Branly, mais bien la conception même que nous nous faisons du rayonnement et de l’influence de notre pays dans le monde.

C’est le sens du projet de coopération scientifique et culturel que nous négocions en ce moment avec les Emirats Arabes Unis, projet phare, projet emblématique de l’influence de la culture française dans le monde. Quel plus bel hommage rendu à notre grand Musée du Louvre que de voir son modèle choisi par des pays émergents ! Je n’entrerai pas dans la polémique menée par quelques grincheux, si ce n’est pour rassurer ceux qui pourraient en douter sur les conditions de déontologie et de probité de cette opération, dont la Direction des Musées de France est et sera garante. Je suis sûr que les musées de France sauront relever ce nouveau défi. Nos musées, nos collections, notre rayonnement culturel, seront, j’en suis sûr, gagnants.

Je veux aussi évoquer, à la veille d’une commémoration nationale qui me tient particulièrement à cœur, celle du cinquantenaire du Traité de Rome, la dynamique de lEurope de la culture déclenchée par les Rencontres pour lEurope de la Culture de Mai 2005.

Le cinquantième anniversaire du Traité de Rome en Mars prochain constituera une occasion privilégiée de souligner le nouveau rôle de la culture dans la construction européenne, puisque la liste des premiers sites retenus au titre du label du patrimoine européen, sera publiée à cette occasion et que cette proposition est directement issue des Rencontres pour l’Europe de la culture.
 
Lannée 2006 a été marquée par plusieurs succès pour la France dans le domaine de la culture au sein de lUnion européenne, et en particulier la validation des systèmes français daide au cinéma, au moment où la fréquentation de nos salles de cinéma, et la part de marché du cinéma français dans le monde atteignent un niveau record. Nous pouvons être fiers, dans ce secteur du cinéma et de l’audiovisuel, de l’effet des mesures prises par l’Etat, et en particulier des crédits d’impôts, en faveur de l’emploi et du rayonnement culturel de notre pays.
Nous pouvons aussi être fiers de voir consolidées et confortées les soficas, instrument financier essentiel pour la production cinématographique indépendante. Jamais autant qu’en 2006, les soficas n’ont levé autant de fonds : près de 66 millions d’euros.

Le domaine des médias dans son ensemble est en plein bouleversement. La loi relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information protège et garantit les droits des créateurs, en permettant le développement d’une offre légale nouvelle, marquant l’avènement de l’ère numérique, qui concerne désormais chaque média et chaque Français. Nous avions évoqué l’an dernier la prospective dans le domaine du livre, et nous pouvons être fier du rôle de la France au sein du projet de Bibliothèque numérique européenne. Et je ne reviens pas ici sur les mesures fiscales sans précédent prises en faveur de la presse écrite. Elles augurent une orientation nouvelle et salutaire des relations entre l’Etat et ce secteur en vue d’un renforcement des fonds propres des entreprises de presse. Cet enjeu est essentiel car étroitement lié au pluralisme.

Dans le domaine de la télévision, jamais sans doute depuis vingt ans le paysage n’avait été autant bouleversé. Je pense bien sûr au lancement réussi de France 24, à celui de la télévision numérique terrestre, qui a multiplié le nombre de chaînes gratuites par trois, passant de six à dix-huit. Elle n’est pas le fruit d’une génération spontanée, ni du seul progrès technique, mais avant tout d’une volonté politique forte, de choix politiques, administratifs et techniques et je remercie celles et ceux d’entre vous qui nous ont aidés à préparer et mettre en œuvre ces choix. Le projet de loi adopté par le Sénat, et que doit examiner l’Assemblée nationale à la fin du mois, doit permettre de préparer l’avènement de la télévision du futur, mais surtout de placer notre pays, comme l’a voulu le Président de la République, en tête de cette nouvelle révolution industrielle et culturelle, la révolution numérique, qui ne prendra tout son sens que si elle permet de rendre la culture accessible à chacun.

Je suis heureux aussi du travail déjà réalisé pour donner corps à une politique contractuelle moderne entre l’Etat et les sociétés de l’audiovisuel public grâce aux contrats d’objectifs et de moyens. Le deuxième contrat avec l’Institut national de l’Audiovisuel a été signé comme celui de Radio France. Le contrat avec Arte France va l’être dans les toutes prochaines semaines et j’espère que nous pourrons conclure celui avec France Télévisions. Dans l’univers démultiplié du paysage audiovisuel aujourd’hui, la place et le rôle du service public de télévision et de radios sont essentiels.

C’est dans le même esprit, celui d’élargir et de renouveler l’accès à la culture, qu’il nous faut approfondir et prolonger notre action dans le domaine de l’éducation artistique et culturelle, désormais inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences pour tous les élèves sortant du collège. Nous accueillons demain au Centre Pompidou un symposium européen et international, afin de permettre aux chercheurs et professionnels du monde entier de confronter les meilleures pratiques dans ce domaine, qui est l’un de ceux où ce ministère  peut et doit jouer un rôle clé  pour l’avenir de notre pays, mais où il doit certainement améliorer ses interventions.

Ainsi en terminerai-je, avant de vous convier au verre de l’amitié, en vous souhaitant à toutes et tous une excellente année, par le travail qu’il nous reste à accomplir, dans ce lieu qui est plus qu’une métaphore, un véritable symbole des métamorphoses de notre ministère. Un ministère qui n’est plus le « ministère de l’impossible », comme on l’a parfois décrit, mais le ministère du possible, comme le prouve l’action que nous avons menée ensemble depuis trois ans.

Je vous remercie.

Voeux pour la nouvelle année

1 janvier 2007

Depuis quelques années maintenant, nous le sentons tous,  nous sommes entrés dans une période d’incertitude, d’inconnu, de transition. C’est vrai pour la planète, pour notre pays, pour notre région, notre département, notre ville, comme pour nous tous.  

En cette nouvelle année, l’opposition municipale souhaite rappeler les valeurs qui l’animent et qui, nous le souhaitons, inspireront chacune et chacun d’entre nous, quelles que soient ses responsabilités durant cette année 2007.

Générosité et ouverture d’esprit

Tout d’abord agir avec générosité. Les conséquences concrètes de toute action seront toujours supportées au quotidien par nos concitoyens qui sont aussi nos voisins, nos amis, qu’ils soient commerçants, jeunes, retraités, actifs ou inactifs, entrepreneurs, étudiants, agents des services publics, fonctionnaires. C’est pourquoi en 2007, comme nous le faisons depuis 2001,  l’opposition mettra l’attention à chacun au cœur de son action.

La disponibilité et la proximité

Etre disponible, c’est être accessible et ouvert aux préoccupations des habitants, c’est aussi avoir le désir de la proximité pour que chacun ressente et participe aux mêmes joies ou aux mêmes inquiétudes, pour partager ensemble.

La proximité pour nous n’est pas un plus, un luxe, un enjeu de communication politicienne, c’est être au cœur de la vie quotidienne de chacune et chacun dans nos quartiers de Tours.

La transparence

La gestion des affaires publiques doit être fondée sur cette valeur essentielle qu’est la transparence. C’est la base même du bon fonctionnement de notre démocratie.   

Avant tout effet d’annonce, chaque projet, chaque décision doivent faire l’objet d’une information claire et précise de nos concitoyens sur leurs enjeux, leurs conséquences et leurs coûts financiers. Pourquoi une décision est-elle prise ? Que va-t-elle apporter à tous ? Quelles sont les contraintes qu’elle peut aussi provoquer ? Un vrai débat doit toujours avoir lieu.

Ces questions sont pour nous  les bases même de la réflexion et du lien qui doit unir les élus aux femmes et aux hommes qu’ils représentent.

Energie et ambition pour notre ville

Mais tout cela serait inutile et vain si notre action n’avait pas pour ambition de rendre plus attractive notre ville de Tours et son agglomération. Cette ambition doit rassembler toutes les énergies et toutes les bonnes volontés. Car pour gagner, pour progresser, il faut additionner tous les talents afin qu’ensemble nous puissions faire avancer et faire aboutir les projets qui sont bons pour  Tours.  

C’est ainsi qu’ hier nous avons agi et que demain nous agirons encore  au sein de la ville de Tours.

L’opposition municipale, en cette période  de vœux,  vous adresse à chacune et chacun tous ses souhaits de bonheur, de santé et de réussite et que 2007 soit pour vous tous une année plus heureuse avec un espoir renforcé fondé sur de bons projets. Enfin !

Hommage de Renaud Donnedieu de Vabres à Pierre Delanoë

27 décembre 2006

 Avec la disparition de Pierre Delanoë, nous perdons l’une des figures majeures de la chanson française de ces cinquante dernières années, un parolier d’une étonnante prolixité, qui aura écrit pour Gilbert Bécaud, une rencontre déterminante dans sa carrière, Michel Sardou, Johnny Hallyday, Gérard Lenorman, Joe Dassin, Michel Polnareff, Dalida, Claude François… mais aussi bien pour Tino Rossi, Georges Guétary ou encore Edith Piaf.

Il avait au plus haut point le sens des mots justes, ceux qui donnent toute sa force à une mélodie et qui offrent à l’interprète l’occasion d’exprimer la plénitude de son talent. C’est ce don rare qui lui aura permis de traverser les modes, en ne cessant jamais, au fil des ans, de séduire les publics les plus divers.

Ce grand travailleur, toujours prêt à se lancer dans une belle aventure, participa aussi à la création d’Europe 1. Il trouva encore le temps de se mettre au service de ses confrères, de défendre leurs intérêts au sein de la SACEM.

Ce poète, cet artiste qui nous aura offert bien des instants de bonheur était aussi un homme de cœur.