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Le combat pour « La Royale » me remplit de fierté

Posted By admin2011 On 4 juillet 2011 @ 14:40 In Blog | 8 Comments

La passion est légitime et même salutaire dès lors qu’est en perspective l’avenir d’un haut lieu de notre patrimoine. La caricature qui a fait de nous une cible emblématique permanente, vient de trouver son terme car nous pouvons désormais nous exprimer puisque le concours lancé par l’Etat est arrêté, en attente des recommandations du Président Giscard d’Estaing et de sa Commission.
Les tristes sires de sinistre mémoire, qui se sont exprimés sans information réelle, sont maintenant démentis et démunis par la vérité de notre projet, à découvrir sur www.la-royale.fr.
Qui a d’ailleurs remarqué qu’il s’agissait de ceux qui se sont, en son temps, opposés au Louvre à Abou Dhabi, voire même à Lens ? Le succès de ces projets en cours de réalisation, la reconnaissance qui les entoure désormais, sont au fond la seule belle revanche, car c’est la vengeance des esprits éclairés contre les caractères étriqués et passéistes.
Souhaitons que « La Royale » réussisse enfin par la force et l’exigence qui ont présidé à sa conception à créer pour Paris et pour la France une belle dynamique de fierté, un rassemblement des Français autour d’une perspective rayonnante de valorisation de leur patrimoine national.
Ce haut lieu, témoin de l’histoire de France, restera de manière indéfectible propriété de l’Etat. Ceux qui ne l’ont pas rappelé alors que c’était leur devoir ont délibérément voulu alimenter la polémique pour être les complices des intégrismes. Dans l’Hôtel de la Marine, l’excellence doit être au rendez-vous avec la fièvre de faire école pour que nos monuments historiques apparaissent enfin pour ce qu’ils sont, des chances et non des fardeaux.
Nous partons d’un respect. Nous le faisons vivre par une vision.Respect de l’histoire. Du Garde-meuble du Roi voulu par Louis XV jusqu’à sa fonction actuelle d’Etat-major de la Marine.
Notre objectif est de lui restituer son énergie initiale.Tout d’abord, notre engagement sans être propriétaire, et au-delà des 350 m2 déjà faits, c’est de restaurer magnifiquement l’intégralité des 24000m2 en recourant aux métiers d’art qui sont un trésor national vivant. Coût : 50% du budget annuel de l’Etat pour l’ensemble des monuments historiques, c’est-à-dire plus de 200 millions d’euros, sans que cela ne coûte quoi que ce soit aux contribuables…
Qui a la simplicité de reconnaitre et de dire publiquement que c’est un remarquable acte de mécénat ? Qui se félicite d’un nouveau modèle économique où chacun est gagnant ?
Notre ambition et notre vision consistent à exprimer que, pour la France, la culture est son avenir. Ce n’est pas une dépense, mais c’est un investissement.
L’Hôtel de la Marine est intégralement classé au titre des Monuments historiques. Sa partition, et disons-le, sa découpe, seraient une véritable honte, un abandon, une trahison.Même si certaines parties du monument n’ont pas l’excellence des fameux salons et appartements du 1er étage, c’est l’unité du lieu, sa cohérence, son esprit, sa fonction, sa diversité qui ont été protégées et qu’il faut faire revivre totalement.
Ceux qui imagineraient son démantèlement doivent s’attendre à une réplique qui sera d’autant plus cinglante qu’ils ont été préventivement vindicatifs et péremptoires.
L’enjeu est pour Paris, et pour la France, de faire de l’Hôtel de la Marine, un lieu foisonnant, symbole de la vitalité française, centre de création, vitrine des talents, phare de l’aventure et de la passion du monde de la mer, maison des fondations, ouvert, ou plutôt ré-ouvert aux Français et à tous les étrangers qui aiment et admirent notre pays.Je ne vais pas commencer à m’excuser d’avoir imaginé auprès d’Alexandre Allard, avec Jean Nouvel, Christiane Schmückle-Mollard, architecte en chef des monuments historiques, Marcelle Guillet-Lubrano, présidente de l’association nationale des Maitres d’Art et de leurs Elèves, Gérard Desquand, Président des Grands Ateliers de France, avec les talents les plus reconnus de la mer, du droit, de la banque, de la culture et de l’histoire de l’art, l’esprit d’une Villa Médicis du XXIè siècle.
Je pense possible un nouveau partenariat public-privé pour ce faire.Dans ce lieu très prestigieux, nos institutions culturelles nationales voisineront avec artistes et artisans d’art, collectionneurs, mécènes, navigateurs, amoureux de la mer et simples visiteurs.
La Royale hébergera de nombreuses fondations, dont la nôtre, qui seront autant de chances pour les nouveaux talents, pour la jeune création, pour les artistes et les artisans d’art qui ont besoin de façon urgente que Paris soit, comme c’est sa vocation, la capitale des arts, le centre foisonnant du marché de l’art, le temple vivant des métiers d’art.
Pas un euro demandé aux contribuables. Un peuple qui reste propriétaire de son histoire, mais qui décide non seulement de la respecter, pas uniquement de la faire vivre, mais de la considérer comme un atout stratégique d’avenir.
Chaque fois qu’il y a un encombrement devant le Grand Palais, le fantôme que je suis est fier.La Place de la Concorde mérite mieux que l’éclairage hémiplégique de l’Hôtel Crillon. La Royale doit être un phare, un emblème, ouvert à chacun, mais rayonnant de sa lumière et de sa force dans le monde entier.
Notre engagement n’est pas de circonstance. Il ne s’agit pas d’une « bonne affaire », mais plus solennellement d’un engagement. Pérenne. Définitif.
Les instruments juridiques prévus par l’Etat à juste titre sont des garanties essentielles. Pourquoi ne pas le rappeler ? Pourquoi occulter par ruse la magnifique avancée de la loi du 23 juillet 2010 qui permet de quitter le terrain de la vente du patrimoine de l’Etat pour ouvrir le magnifique dessein de sa valorisation ?Dans la concurrence redoutable des grandes capitales du monde, le sort de l’Hôtel de la Marine scellera la vision que notre pays a de son avenir et de ses atouts.
Non ! La France ne saurait se restreindre à l’excellence très emblématique de ses prestigieux musées. Elle est et reste – avouons plus modestement peut-être qu’elle doit redevenir – une grande nation de création et de culture, une capitale mondiale, forte de ses racines et joyeuse de son effervescence artistique.
La Royale se situe à ce niveau d’ambition. Ce n’est pas théorique. C’est un engagement concret, incarné, financé. Ce n’est pas une chimère. C’est l’alliance retrouvée de l’histoire et du futur !


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