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Le combat pour « La Royale » me remplit de fierté

La passion est légitime et même salutaire dès lors qu’est en perspective l’avenir d’un haut lieu de notre patrimoine. La caricature qui a fait de nous une cible emblématique permanente, vient de trouver son terme car nous pouvons désormais nous exprimer puisque le concours lancé par l’Etat est arrêté, en attente des recommandations du Président Giscard d’Estaing et de sa Commission.
Les tristes sires de sinistre mémoire, qui se sont exprimés sans information réelle, sont maintenant démentis et démunis par la vérité de notre projet, à découvrir sur www.la-royale.fr.
Qui a d’ailleurs remarqué qu’il s’agissait de ceux qui se sont, en son temps, opposés au Louvre à Abou Dhabi, voire même à Lens ? Le succès de ces projets en cours de réalisation, la reconnaissance qui les entoure désormais, sont au fond la seule belle revanche, car c’est la vengeance des esprits éclairés contre les caractères étriqués et passéistes.
Souhaitons que « La Royale » réussisse enfin par la force et l’exigence qui ont présidé à sa conception à créer pour Paris et pour la France une belle dynamique de fierté, un rassemblement des Français autour d’une perspective rayonnante de valorisation de leur patrimoine national.
Ce haut lieu, témoin de l’histoire de France, restera de manière indéfectible propriété de l’Etat. Ceux qui ne l’ont pas rappelé alors que c’était leur devoir ont délibérément voulu alimenter la polémique pour être les complices des intégrismes. Dans l’Hôtel de la Marine, l’excellence doit être au rendez-vous avec la fièvre de faire école pour que nos monuments historiques apparaissent enfin pour ce qu’ils sont, des chances et non des fardeaux.
Nous partons d’un respect. Nous le faisons vivre par une vision.Respect de l’histoire. Du Garde-meuble du Roi voulu par Louis XV jusqu’à sa fonction actuelle d’Etat-major de la Marine.
Notre objectif est de lui restituer son énergie initiale.Tout d’abord, notre engagement sans être propriétaire, et au-delà des 350 m2 déjà faits, c’est de restaurer magnifiquement l’intégralité des 24000m2 en recourant aux métiers d’art qui sont un trésor national vivant. Coût : 50% du budget annuel de l’Etat pour l’ensemble des monuments historiques, c’est-à-dire plus de 200 millions d’euros, sans que cela ne coûte quoi que ce soit aux contribuables…
Qui a la simplicité de reconnaitre et de dire publiquement que c’est un remarquable acte de mécénat ? Qui se félicite d’un nouveau modèle économique où chacun est gagnant ?
Notre ambition et notre vision consistent à exprimer que, pour la France, la culture est son avenir. Ce n’est pas une dépense, mais c’est un investissement.
L’Hôtel de la Marine est intégralement classé au titre des Monuments historiques. Sa partition, et disons-le, sa découpe, seraient une véritable honte, un abandon, une trahison.Même si certaines parties du monument n’ont pas l’excellence des fameux salons et appartements du 1er étage, c’est l’unité du lieu, sa cohérence, son esprit, sa fonction, sa diversité qui ont été protégées et qu’il faut faire revivre totalement.
Ceux qui imagineraient son démantèlement doivent s’attendre à une réplique qui sera d’autant plus cinglante qu’ils ont été préventivement vindicatifs et péremptoires.
L’enjeu est pour Paris, et pour la France, de faire de l’Hôtel de la Marine, un lieu foisonnant, symbole de la vitalité française, centre de création, vitrine des talents, phare de l’aventure et de la passion du monde de la mer, maison des fondations, ouvert, ou plutôt ré-ouvert aux Français et à tous les étrangers qui aiment et admirent notre pays.Je ne vais pas commencer à m’excuser d’avoir imaginé auprès d’Alexandre Allard, avec Jean Nouvel, Christiane Schmückle-Mollard, architecte en chef des monuments historiques, Marcelle Guillet-Lubrano, présidente de l’association nationale des Maitres d’Art et de leurs Elèves, Gérard Desquand, Président des Grands Ateliers de France, avec les talents les plus reconnus de la mer, du droit, de la banque, de la culture et de l’histoire de l’art, l’esprit d’une Villa Médicis du XXIè siècle.
Je pense possible un nouveau partenariat public-privé pour ce faire.Dans ce lieu très prestigieux, nos institutions culturelles nationales voisineront avec artistes et artisans d’art, collectionneurs, mécènes, navigateurs, amoureux de la mer et simples visiteurs.
La Royale hébergera de nombreuses fondations, dont la nôtre, qui seront autant de chances pour les nouveaux talents, pour la jeune création, pour les artistes et les artisans d’art qui ont besoin de façon urgente que Paris soit, comme c’est sa vocation, la capitale des arts, le centre foisonnant du marché de l’art, le temple vivant des métiers d’art.
Pas un euro demandé aux contribuables. Un peuple qui reste propriétaire de son histoire, mais qui décide non seulement de la respecter, pas uniquement de la faire vivre, mais de la considérer comme un atout stratégique d’avenir.
Chaque fois qu’il y a un encombrement devant le Grand Palais, le fantôme que je suis est fier.La Place de la Concorde mérite mieux que l’éclairage hémiplégique de l’Hôtel Crillon. La Royale doit être un phare, un emblème, ouvert à chacun, mais rayonnant de sa lumière et de sa force dans le monde entier.
Notre engagement n’est pas de circonstance. Il ne s’agit pas d’une « bonne affaire », mais plus solennellement d’un engagement. Pérenne. Définitif.
Les instruments juridiques prévus par l’Etat à juste titre sont des garanties essentielles. Pourquoi ne pas le rappeler ? Pourquoi occulter par ruse la magnifique avancée de la loi du 23 juillet 2010 qui permet de quitter le terrain de la vente du patrimoine de l’Etat pour ouvrir le magnifique dessein de sa valorisation ?Dans la concurrence redoutable des grandes capitales du monde, le sort de l’Hôtel de la Marine scellera la vision que notre pays a de son avenir et de ses atouts.
Non ! La France ne saurait se restreindre à l’excellence très emblématique de ses prestigieux musées. Elle est et reste – avouons plus modestement peut-être qu’elle doit redevenir – une grande nation de création et de culture, une capitale mondiale, forte de ses racines et joyeuse de son effervescence artistique.
La Royale se situe à ce niveau d’ambition. Ce n’est pas théorique. C’est un engagement concret, incarné, financé. Ce n’est pas une chimère. C’est l’alliance retrouvée de l’histoire et du futur !

8 Réponses à “Le combat pour « La Royale » me remplit de fierté”

  1. Philippe Saunier a écrit:

    Comment ne pas souscrire ? Espérons que l’imagination sera au pouvoir, pour redonner vie à un fleuron de notre patrimoine. Courage !

  2. Anne a écrit:

    Oui,Renaud,puisse chacun des lecteurs de ce blog démultiplier la fierté de tous ceux qui ont engagé leur passion et leur énergie créative dans le chantier ambitieux et visionnaire de ce grand projet de mécénat autour de l’Hôtel de la Marine,fierté légitime de ce qu’ils ont imaginé de ce projet taillé tant aux dimensions du monument -auquel le ‘grand public’,dont je suis pourrait ainsi avoir large accés…- qu’à celles de la France.

    Il serait bon,toutefois,que soit analysé et décortiqué le mécanisme désinformateur et dévastateur qui,de quelques coups de plume,aura ravagé tout cela,
    car ce me semble un signal
    -de la fragilité tant du pouvoir et des rouages démocratiques de notre pays que de l’opinion publique,
    -de la nécessité et l’urgence d’une information journalistique fiable,alimentée par un travail de recherche documentaire en profondeur,
    -de la frilosité qui est ‘nôtre’,par les temps qui courrent,quand de belles aventures sans précédent,mais pourtant plus que raisonnéees,nous sont proposées,

    toutes choses qui aideraient,peut-être…,les combattants en jeu,d’un bord comme de l’autre,à apprendre à se connaître et à se reconnaître en leur différence certes,mais aussi en leur passion partagée du patrimoine,
    sauf à ce qu’ils ne soient manoeuvrés par des forces autres qui les dépassent,ce qui devient alors plus difficile à débroussailler,mais pas définitivement impossible!…

    Par ailleurs,les vrais créateurs n’auraient-ils pas vocation à prêcher dans le désert,mais le désert est tel et leur parole est telle que même les pierres finissent par leur répondre…,si j’en crois un des plus beaux contes que je connaisse…
    Un jour,je le re-raconterai à qui voudra bien l’entendre…

  3. jacqueline a écrit:

    N’étant pas du sérail, je ne comprend pas la polémique que peut susciter un tel projet soucieux à la fois du patrimoine et des finances publiques,respectueux des différents partenaires artistes, artisans d’arts,publics divers amateurs,passionnés ou simplement curieux,un projet cautionné par d’éminentes personnalités de la culture.
    Je n’ose pas imaginer qu’il puisse dans ce domaine être question de querelles de chapelles.
    Qui pourrait encore opposer la vertu du public au vice du privé?
    Pourquoi le mécénat serait-il spécialement condamnable pour ce projet? Naturellement Versailles,
    qui ne serait pas ce qu’il est sans le mécénat, a un statut différent; mais n’y a-t-il vraiment pas de solution pour protéger La Royale de possibles dérives mercantiles?
    Le modernisme,et,pire,l’art contemporain seraient ils incompatibles avec le respect et la mise en valeur du patrimoine classique? Y aurait il encore des nostalgiues de notre cher vieux Louvre bien noir
    d’avant Malraux et encore bien rétro d’avant Miterrand?

    Qu’on soit soucieux d’éviter un culte de la culture qui pourrait se transformer en culte du veau d’or nécessite des précautions, mais pas de nous priver d’un tel lieu de plaisir et de vie.
    Si actuellement les français font passer l’éducation
    au premier rang de leures préoccupations,c’est logiquement parce qu’elle conditionne l’épanouissement et l’avenir professionnel de leurs enfants. Un projet comme La Royale si riche en lui-même d’enseignements divers, pourrait servir de référence à quantité de projets de proximité, plus ou moins modestes,mais que ni l’état ni les collectivités locales ne pourront assumer financièrement.
    Et ces projets sont non seulement passionnants, surtout s’ils sont menés dans la transparence et la communication, mais porteurs de ressources et d’emplois.Que va t-on offir à ces jeunes qui sortent chaque année plus nombreux de formations de développement culturel,tourisme…?

    La Royale « c’est l’alliance retrouvée de l’histoire et du futur ». C’est un projet phare,c’est un projet politique qui mérite d’être diffusé,expliqué.
    Merci d’avoir si bien commencé.

  4. Amandine a écrit:

    Bravo ! Voilà une proposition qui fait de Vous, deux grands chefs qui ont de la suite dans les idées… Des idées phares bien entendu ! Je vous souhaite donc bon vent : larguez les amares et voguez vers la réussite de votre ambition en louvoyant entre les tempêtes, que les empêcheurs d’aller de l’avant ne vont pas manquer de dresser devant vous. Ainsi tangue la France : deux qui la hisse bien haut dans les honneurs et trois qui la repousse dans les abîmes.
    Pour une fois, les empêcheurs de tourner en rond ne peuvent-ils nous donner une paix … Royale !!!

  5. jacqueline a écrit:

    Nononon…Malgré tout le respect qu’inspire l’avis éclairé, mesuré, d’Yves Deniau, pas de services administratifs dans un tel lieu. Ne peut on inventer un autre endroit pour le regroupement bien légitime des services du Louvre( les sous-sols de la Samaritaine n’auraient ils pas bien convenu)?
    Ce lieu doit rester vivant et animé. La parisienne viscérale que je suis malgré une délocalisation pourtant ancienne, l’élève reconnaissante de quelques profs de lycée qui m’on littéralement perfusé cette culture des Lumières qui ouvre à beaucoup d’autres,
    revendique un endroit ouvert aux publics, que chacun puisse s’approprier.
    L’ouverture aux métiers d’art semble particulièrement porteuse à la fois financièrement et culturellement:une place Vendôme des artisans d’art qui susciterait des vocations de jeunes créateurs.
    Et Paris doit retrouver sa place, non seulement sur le marché de l’art, mais dans le rayonnement culturel mondial.
    Ce patrimoine nous appartient de toutes façons à travers l’état qui, dans le projet de La Royale « gardera le contrôle sur les activités… » et générera aussi des profits financiers pour le public . Naturellement je ne constitue qu’1/6? millions de propriétaires. Qu’en pensent les autre?
    Pour l’avoir souvent constaté auprès de publics peu favorisés mais réalistes, le patrimoine est aussi pour eux un sujet important qui demande un traitement réaliste et surtout pas sectaire ou démagogique.
    A propos, bon 14 juillet!

  6. Saint Just a écrit:

    Un amusant article parle de votre fiasco :
    http://www.latribunedelart.com/le-vibrant-hommage-de-renaud-donnedieu-de-vabres-a-i-la-tribune-de-l-art-i-article003190.html

  7. jacqueline a écrit:

    Merci Saint Just de m’avoir fait découvrir La Tribune de l’Art. Cela m’a permis de mieux cerner le déroulement des  » opérations « , et puis la polémique est toujours enrichissante.
    Mais n’auriez vous pas une ceraine parenté avec ce Didier Rycker au ton persifleur et aux sentences en couperet. Parler de fiasco n’est ni très juste ni très élégant. Souvenez vous de la fin de votre illustre homonyme.

  8. Alexandre a écrit:

    Bravo pour votre position (et merci de permettre les commentaires sur votre blog, ce qui n’est pas le cas desdits tristes sires, trop imbus de leur fatuité). Ne vous laissez pas démonter par ce polémiqueur professionnel de la Tribune de l’art, qui n’a que le vernis abondamment étalé d’un pseudo historien d’art, et lance pétition après pétition sur tous les sujets les plus conservateurs, comme Abou Dhabi en effet où seul Le Pen était d’accord avec lui, pour dissimuler sa vacuité intellectuelle et sa paranoïa.

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