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La religion n’est pas une « origine ». C’est une liberté!

Pourquoi parle-t-on régulièrement des Français « d’origine » musulmane et jamais des Français « d’origine » chrétienne ou juive?

Les mots et les habitudes verbales ne viennent jamais du hasard…

Est-ce pour rattacher la religion musulmane à l’immigration, à la rive sud de la Méditerranée, à l’Afrique?

Est-ce pour stigmatiser, exclure, pointer du doigt, désigner comme bouc-émissaire ceux de nos compatriotes, qui pratiquent librement la religion musulmane?

En ces temps de débat sur la laïcité, sur l’identité française, sur la diversité culturelle, sur l’égale dignité des religions et des croyances, nous devons nous rappeler que notre pays garantit comme un droit fondamental la liberté de conscience.

Disons avec force que la religion n’est pas une origine. La religion est une liberté de la personne humaine. La tradition judéo-chrétienne française s’est enrichie d’une nouvelle pratique religieuse, largement célébrée parmi nos concitoyens. Elle n’est pas remise en cause, défiée, menacée par cette affirmation qui est dans une même dynamique la célébration d’une foi et la recherche d’une identité culturelle et spirituelle.

Qui ne voit dans la France et dans le monde d’aujourd’hui que les références religieuses sont souvent davantage une démarche de recherche de valeurs et de repères, qu’à proprement parler une croyance en un Dieu, quel que soit son nom?

Si nous laissons s’enclencher une logique de peur, de défiance, d’anathème, d’exclusion, de repli, la fraternité française ne sera plus la devise républicaine. Elle apparaîtra comme une arme des uns contre les autres, d’une majorité contre une ou des minorités.

L’ouverture des esprits et des curs, le respect dû à chaque croyance, l’absolue égalité des religions, mais également l’unité et la supériorité des principes et des valeurs de la République et des Droits de l’Homme, sont des impératifs et des maîtres-mots que chacun doit « chanter ».

Ce magnifique défi n’est pas seulement celui du Ministre de l’Intérieur. Ce doit être l’honneur du Ministre de la Culture que de porter dans l’opinion une parole forte de réconciliation et de tolérance et de faire entendre la voix libre et joyeuse de l’harmonie entre les cultures, les spiritualités, les origines.

6 Réponses à “La religion n’est pas une « origine ». C’est une liberté!”

  1. Joséphine de Lamare a écrit:

    Pourquoi parle-t-on régulièrement des Français d’origine musulmane et jamais des Français d’origine chrétienne ou juive?

    Sans doute parce que les Français d’origine chrétienne ou juive sont de nature discrète et ne cherchent pas à impôser leur liberté de penser… Va savoir !

  2. Olivier Steiner a écrit:

    Bien dit Renaud !

    Et j’ajouterais que la religion musulmane n’a ni église ni clergé, elle est donc naturellement laïque. Il y a autant de différence entre les musulmans européens et les islamistes radicaux qu’entre le communisme et le stalinisme. Un des grands dangers de notre époque est l’amalgame et le manque de précision.

    Olivier

  3. girault a écrit:

    m. steiner vous semblez méconnaitre largement la religion musulmane qui est tout sauf laïque puisque par nature elle veut englober le politique et le religieux forme de totalitarisme qui n’a rien à envier à ceux que vous citez plus bas ! quant aux islamistes radicaux (joli pléonasme) repartis dans le mon,de et aussi chez nous ils ne sont pas mis en danger par les chrétiens mais ce sont bien eux qui les tuent…

  4. Pasal Huin Delacoux a écrit:

    Bonjour,
    Je suis mal à l’aise de proclamer mon pays laïque, alors que, au nom de la tradition, la grande majorité des jours fériés sont tous d’une seule religion. Le nom différent de Dieu masque l’unicité de ce même et unique Dieu qui n’est autre que celui des Juif depuis le Monotéisme leur a été inculqué par Moïse. La croyance ne peut être réduite à une recherche d’identité: cela reviendrait à nier toute notion de divinité et donc de croyance. Il me semble que ce n’est pas en niant les différences religieuses, en exaltant les qualités superieures des principes républicains que l’on résoudra l’incompréhension. Les règles proclamées sont de la propagande et donc à l’opposé des règles comprises

  5. Richard Héron a écrit:

    Le problème est que l’islam est plus qu’une religion,c’est aussi une culture à part entière qui veut se substituer à la notre. Et il y a peu de points communs entre ces 2 cultures. L’affrontement se fait sentir de plus en plus et ne cessera de s’accroitre avec l’arrivée massive de musulmans.
    Placer ce problème sous l’angle de la religion est une grave erreur, le mal est bien plus profond.

  6. contribution de Nâzim BOUDJEMAH AU débatT a écrit:

    Définition du verbe CROIRE : Tenir pour vrai, tenir pour certain. Considérer comme probable. Avoir l’impression, le sentiment.

    Définition du mot « Dieu » : Dieu est par définition indéfinissable.

    Qu’est-ce donc que « Croire en Dieu » ? Tenir pour vrai, considérer comme probable une chose qu’on ne peut définir, donc considérer.

    On pourrait dire aussi mettre le temps en bouteille, peindre l’infini de l’univers, raconter l’inconnu.

    Qu’un homme, quel qu’il soit, s’arroge le droit de discourir, d’expliquer, de parler « au nom de Dieu », cela a quelque chose de paradoxal. Comment expliquer l’inexplicable, rendre vrai ce que l’on ne peut que « croire » ? Que d’autres le suivent l’est plus encore et si les miracles existent, celui-là est peut-être le plus grand de tous. Car il faut bien reconnaître que la religion, ce que l’on appelle communément la religion, est l’entreprise humaine la plus florissante depuis que l’homme vit en société. C’est d’ailleurs peut-être le but de la société : se raconter des histoires pour se rassurer. « Les gens croient.» Mais croient-ils vraiment « en Dieu » ? Ou en ceux qui parlent de Dieu ?

    Dieu est une hypothèse, donc, pas une certitude. Et pourtant, chacun, au fond de lui, sent bien qu’il n’est pas là pour rien. Même l’athée ressent avec force son athéisme, « croit » à son athéisme, souvent même avec la même ferveur que celui qui se dit « croyant ». Quelle est cette chose qui au fond de nous nous porte, nous mène, nous rend heureux parfois, l’instinct, la pulsion de vie ? Ou la foi ? Qu’importe ? La sensation est là et point n’est besoin de philosophie pour la tenir certaine. L’humain croit comme il respire, mange, boit, etc. C’est un fait.

    Et c’est peut-être là le problème, c’est que tout le monde croît à quelque chose, et que la société des hommes, l’intelligence humaine, voudrait s’entendre sur cette chose. Conséquence : chacun porte sa croyance et ce qu’il est de bon droit d’appeler son argument, ou son Dieu. Et l’on se perd dans des débats sans fin, dans des batailles si passionnées qu’elles en deviennent meurtrières.

    Pourtant on peut constater, au cours des âges, comme l’ébauche d’un « raisonnement général » de l’humanité : Les croyances, au départ multiples, spéciales, dispersées, tendent à s’unir et à se simplifier. « il n’y a de dieu que dieu », dit le coran. « tu n’auras pas d’autres dieux que dieu » dit l’ancien testament. « Je crois en un seul Dieu », dit le nouveau.

    Alors n’y aurait-il pas dans ces textes qui sont quand même des piliers de la pensée humaine quelque chose dont le but serait tout simple et tout utile et qui aurait pour but d’empêcher la foi naturelle d’aller se perdre dans les discours de charlatans intéressés ou dans des superstitions régressives pour la garder pure et vive, réserve d’énergie précieuse pour affronter les vicissitudes de l’existence. « La foi renverse les montagnes », oui, c’est un pétrole inestimable et qui appartient à tous. Croire en Dieu, c’est croire, répétons-le, en l’inconnu, en l’indicible. Qu’il appartienne à chacun, dans la le secret de son aventure personnelle, d’appréhender cet inconnu et de nommer par jeu cet indicible.

    Quand aux rites, on le sait, ils évoluent. Il ne faut pas avoir peur, non, de dire que le « voile islamique », est un rite périssable. Que Jésus n’a demandé à personne avant de mourir de s’ennuyer sur des bancs d’église tous les dimanches, mais de manger du pain, et de boire du vin ! (Sans préciser à quelle heure.)

    Toutefois, interdire certains rites me semble inopportun et un simple aveu de faiblesse et d’ignorance.

    Reprenons cet exemple du voile.

    Et rappelons -nous qu’il est préconisé aussi par Saint-Paul dans ses épîtres. Les premières chrétiennes devaient être voilées ! Relisons cet apôtre « d’origine chrétienne » et demandons nous si ce qui nous fait peur chez « l’autre », ce n’est pas d’abord ce qu’il y a au fond de notre âme.

    Saint-Paul, 1er épitre aux corinthiens, chapitre 2.

    « Je veux pourtant que vous sachiez ceci : le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; le chef du Christ, c’est Dieu. 4 Tout homme qui prie ou prophétise la tête couverte fait affront à son chef. 5 Mais toute femme qui prie ou prophétise tête nue fait affront à son chef ; car c’est exactement comme si elle était rasée. 6 Si la femme ne porte pas de voile, qu’elle se fasse tondre! Mais si c’est une honte pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle porte un voile ! 7 L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l’homme. 8 Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme, 9 Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. 10 Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance, à cause des anges. 11 Pourtant, la femme est inséparable de l’homme et l’homme de la femme, devant le Seigneur. 12 Car si la femme a été tirée de l’homme, l’homme naît de la femme et tout vient de Dieu. 13 Jugez par vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? 14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas qu’il est déshonorant pour l’homme de porter les cheveux longs ? 15 Tandis que c’est une gloire pour la femme, car la chevelure lui a été donnée en guise de voile. 16 Et si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude et les églises de Dieu non plus. »

    C’est la peur qui fait se méfier, qui imagine l’autre dans ce qu’il n’est pas, et qui le fait devenir ce qu’il n’est pas. Plus « les français » auront peur des « français d’origine musulmane », plus ceux-ci deviendront les monstres qu’on les imagine être. Et les tenues et les propos seront de plus en plus « ostentatoires ». Pour lutter contre cette peur, peut-être faudra-t-il faire preuve de moins d’ignorance aussi, et par exemple se rappeler que le christianisme n’est pas né au Puy-en-Velay mais à Bethléem en Palestine. Et que Jésus devait plus ressembler au prophète Mahomet (béni soit-il) qu’au roi Clovis ! Oui, peut-être faudra t-il un jour se rappeler que Jésus était palestinien. « Jésus est palestinien », c’est étrange comme cela résonne aujourd’hui…

    « N’ayez pas peur », dit le Christ (béni soit-il). Si vraiment il existe des français « d’origine chrétienne », qu’ils soutiennent les autres et leur expliquent que tout va bien se passer, et que si les musulmans nous font peur, c’est parce qu’ils nous ressemblent.

    Nâzim BOUDJENAH.

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