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Apollinaire , Claude Pompidou , Bernadette Chirac , la dialectique de l’Ordre et de l’Aventure …………

Posted By admin2011 On 7 septembre 2010 @ 13:12 In Blog | No Comments

40è anniversaire de la Fondation Claude Pompidou
7 septembre 2010

Avec autant d’élégance que de simplicité, autant d’intelligence que de discrétion, autant d’indépendance d’esprit que de sens du devoir, Madame Pompidou a assumé sa fonction de Première Dame de France, accompagnant le Président Pompidou dans les moments de réussite politique comme dans les duretés des épreuves physiques qu’il a connues.
Claude Pompidou – elle aurait aimé que je dise Madame Georges Pompidou – était une femme d’action, d’engagement. Sa curiosité intellectuelle était en permanence en éveil. Rien ne lui échappait de la pointe de la création, ni des illusions et des fausses valeurs. Comme protégée par son humour, elle avait un jugement sûr, précis et parfois très clair, lorsqu’elle n’aimait pas quelque chose ou quelqu’un. Elle avait aussi le culte de l’amitié vraie et authentique avec d’infinies attentions.
Elle a mis son talent, son énergie et sa générosité au service de la cause qui ce soir nous réunit à nouveau.
Se souvenir avec émotion, c’est agir. C’est continuer le chemin. C’est avoir le goût du résultat, sans jamais se satisfaire de l’uvre accomplie, mais en regardant devant tout ce qui reste à faire. En recherchant l’addition des énergies avec l’Etat et l’ensemble des acteurs de la santé et de la solidarité sociale.
Témoigner la ferveur de notre fidélité à la magnifique générosité humaine de Madame Pompidou, c’est aujourd’hui accompagner Madame Chirac dans sa mission de Présidente de la Fondation Claude Pompidou.
Il y a comme un lien sacré et naturel entre Madame Pompidou et vous-même, Madame. Nous sommes les témoins de la très belle et frappante unité qui vous relie à elle : l’exigence personnelle, le dévouement sans limite et aussi une volonté de fer pour faire aboutir les projets, qui sont un espoir concret et attendu pour de nombreuses familles françaises.
Bref, face à autant de mobilisation et de passion, nous devons tous ensemble ce soir prendre l’engagement lors de ce 40° anniversaire de la Fondation de continuer le chemin de la solidarité active, avec la belle devise qu’elle aimait citer « N’être utile à personne c’est n’être utile à rien ».
En vous donnant la parole Madame la Présidente, et avant que nous découvrions le film particulièrement émouvant de Gilles Paquet-Brenner – écrit par Serge Joncour et par le réalisateur, d’après le magnifique roman de Tatiana de Rosnay, et avant d’applaudir les interprètes d’ « Elle
s’appelait Sarah » produit par Stéphane Marsil, notamment Kristin Scott-Thomas,
je voudrais lire quelques vers d’Apollinaire, extraits de l’Anthologie de la Poésie Française du Président Georges Pompidou, qui a été une sorte de livre de chevet pour Madame Pompidou, dans lequel elle aimait se réfugier chaque soir, après la disparition de son mari.

Le titre du poème est « La Jolie Rousse » :
A travers ce texte, Madame Pompidou revit quelques instants, même si dans nos curs elle ne nous a jamais quittés :
« …
Je juge cette longue querelle de la tradition et de l’invention
De l’Ordre et de l’Aventure
Vous dont la bouche est faite à l’image de celle de Dieu
Bouche qui est l’ordre même
Soyez indulgents quand vous nous comparez
A ceux qui furent la perfection de l’ordre
Nous qui quêtons partout l’aventure
Nous ne sommes pas vos ennemis
Nous voulons nous donner de vastes et d’étranges domaines
Où le mystère en fleurs s’offre à qui veut le cueillir
Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues
Mille phantasmes impondérables
Auxquels il faut donner de la réalité
Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait
Il y a aussi le temps qu’on peut chasser ou faire revenir
Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières
De l’illimité et de l’avenir
Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés
Voici que vient l’été la saison violente
Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps
O Soleil c’est le temps de la raison ardente
Et j’attends
Pour la suivre toujours la forme noble et douce
Qu’elle prend afin que je l’aime seulement
… »

Madame la Présidente, chère Bernadette, je vous donne la parole !

Renaud Donnedieu de Vabres


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