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 » Méditerranée : vers un choc ou une alliance des civilisations ?  »

Il y a une vraie urgence à traiter de la culture au cur des relations méditerranéennes, et d’en faire une priorité politique. Un axe majeur pour la paix, la prévention des conflits et les progrès de la démocratie.

Nous ne sommes pas ici dans le domaine du loisir intelligent, du supplément d’âme élégant, de l’esthétique. Nous sommes bien au delà du symbolique. Nous devons nous situer de plein pied dans le champ du politique et du stratégique, c’est-à-dire de la volonté et de l’action.

Ce forum réunit dans une même dynamique partagée, dans un élan mobilisateur et fécond, des hommes et des femmes des 2 rives.

Nous sommes un arc en ciel, fort de nos différences, de notre diversité. Nous, nous avons conscience de cette richesse issue directement de nos singularités, de nos affinités, de nos liens.

Mais la rue ? Mais le peuple ? Mais la jeunesse ?

Il y a un devoir de lucidité que tout humaniste doit avoir, sans peine d’être sourd, aveugle, autiste aux violences du monde.

Il y a une exigence urgente de résultats que tout démocrate doit porter, sous peine de laisser s’accumuler les nuages noirs de la haine et les volcans du terrorisme.

Il y a un impératif vital que tout citoyen de la Méditerranée doit savoir accepter comme tel, sous peine, de se laisser submerger par la marée noire des peurs, des rancunes, des racismes et des intolérances .

N’ayons pas le reflexe des élites pour lesquelles « l’autre » est naturellement un « frère », « le différent » évidemment un « enrichissement », « l’ailleurs », sincèrement un « idéal » ».

Ouvrons les yeux sur la fureur du monde, que nous côtoyons tous à des degrés divers, dans chaque quartiers des villes méditerranéennes des 2 rives, dans nos rues, dans nos immeubles, nos écoles.

Ouvrons nos curs face aux engrenages qui jour après jour créent des fossés, des anathèmes, les nouveaux murs de la haine ordinaire. Mais surtout décidons nous à agir, à nous placer dans l’action, l’immédiat, le proche ; commençons par ce voisinage fécond, magique, porteur d’espoir et de valeur qui se nomme bassin méditerranéen.

Les mots sont parfois des armes. Des slogans dangereux. Des poignards mal aiguisés et prêts à être dégainés avec fureur.

La Méditerranée, elle, est un chant, un hymne, un appel, le plus beau des symboles.

Il nous appartient d’en faire un espace de fiertés identifiées, assumées et rayonnantes, d’identités plurielles et réconciliées, de consciences respectées et respectueuses. Une civilisation riche de toutes les couleurs de terre et de peau qu’elle porte comme un étendard lumineux.

Pour reprendre l’expression de Pessoa, une Méditerranée qui « parle d’une seule voix, mais dans toutes ses langues et de toutes ses âmes. »

Mais il se fait tard….

Jamais nos destins n’ont été aussi étroitement mêlés. Et pourtant jamais l’indifférence n’a paru si menaçante. Notre communauté de destin prend forme dans un monde hanté par le vertige du chaos et la multiplication des risques.

Il y a le risque pour chaque Etat, pour chaque individu d’une vulnérabilité plus grande. Les crises financières et les affrontements se représentent en chaîne aux quatre coins de la planète. Chacun de nous semble désormais convoqué qu’il le veuille ou non sur la scène mondiale. Tout résonne et se propage, s’imbrique et communique.

Il y a le risque d’une fuite en avant effrénée. D’une humanité enchaînée à une logique militaire et mercantile, obéissant uniquement aux lois de l’accumulation et du profit, et d’où serait absente la dimension humaine.

Il y a le risque enfin d’un monde muet sur les échanges commerciaux mais composé d’individus repliés sur eux-mêmes, figés par la peur de l’autre et de l’avenir. Au Moyen-âge, l’essor des échanges avait fait des cités italiennes comme Venise des pôles de la culture et de partage entre le monde occidental et le monde arabe. Au XXIe siècle doit-elle conduire à une sécheresse intellectuelle, un refus du mouvement, un rejet de l’autre ?

Tous rassemblés, ces risques menacent le monde d’un éclatement brutal, d’une rupture des liens que nous avons mis des siècles à tisser.

Dans cet environnement global menaçant, il faut affirmer la spécificité, l’exception méditerranéenne. Il faut en fait en prendre conscience et la bâtir résolument.

Le monde méditerranéen n’a pas cessé depuis des siècles d’être écartelé entre l’esprit des croisades et l’esprit du dialogue, il n’a pas cessé d’être tiraillé entre la haine et la fraternité, il n’a pas cessé d’hésiter finalement entre la civilisation et la barbarie.

Le temps est venu de passer du dialogue à la politique.
C’est un effort que chacun doit faire sur lui-même, pour partager l’amour, avec ce cri d’Antigone il y a 2500 ans : « Je suis née pour partager l’amour, non pour partager la haine » sans oublier sa version plus récente « Tout, tout de suite ou alors je refuse… »

Agir, nous mobiliser.

Nous devons, en tant qu’Européens, nous « réapproprier » la Méditerranée.

Certes, les enjeux sont planétaires. Certes la compétence de l’ONU est mondiale et son universalité nécessaire et précieuse.
Mais le conflit israélo-palestinien est à l’agenda politique de l’Europe, de la Méditerranée.

Mare nostrum…

Peut-on accepter le sentiment d’impuissance face à une telle crise majeure et lourde de conséquences. Nous sommes voisins, riverains, frères.

Ayons le courage de reconnaître que les apparences donnent le sentiment que le règlement de cette guerre « éternelle » n’est plus la priorité de certains.

Alors, à nous Européens, à nous tous les Méditerranéens de prendre nos responsabilités.

Cette impuissance est en train d’apparaitre suspecte, injuste, complice des coups de force, des violences et des barbaries qui sont perpétués.

Il faut trouver les moyens d’une paix juste et durable pour chacun.

« Faire le rêve des 2 rives », pour reprendre une expression de Dominique de Villepin, c’est défendre la justice pour tous.

Aujourd’hui, le conflit israélo-palestinien cristallise les frustrations, en donnant des prétextes et des armes aux fanatismes d’où qu’ils viennent.

Pour mettre un terme à la logique de la violence, il ne peut y avoir deux poids deux mesures : il n’y aura de paix que juste, c’est-à-dire reposant sur la coexistence de deux Etats, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, garantissant la sécurité aux Israéliens et offrant aux Palestiniens une vie normale et digne dans un Etat viable. Il n’y aura de paix que fondée sur le règlement de l’ensemble du conflit régional entre Israël et ses voisins.

Force est de constater que les attentats du 11 septembre, d’une monstruosité satanique, ont eu une paradoxale conséquence : fixer d’autres priorités, définir d’autres terrains pour combattre le terrorisme, ce qui renforce le sentiment d’impasse et d’indifférence face au conflit israélo-palestinien.

Or n’oublions pas que le nom de l’Europe, vient de l’autre rive. Il se veut l’écho de celui d’une jeune princesse de Tyr en Phénicie…

Il y a une urgence à nous mobiliser si l’on veut faire autour de la Méditerranée un espace de paix, de prospérité et de culture, mobilisé par un vrai projet politique et humaniste.

Choc ou alliance des civilisations ? Quelles initiatives concrètes ?

Je n’ai pas oublié la feuille de route de notre rencontre.

Moi je ne pouvais pas faire l’impasse sur cette exigence vitale, urgente, prioritaire et préalable à de vraies initiatives culturelles.

La paix israélo-palestinienne conditionne l’avenir de la Méditerranée toute entière.

Et bien au-delà d’ailleurs.

Parler culture, dans ce contexte, est stratégique ; Car le mot « culture » rime avec connaissance, respect, dépassement de soi, altérité, diversité, célébration, identité, fierté.

La culture peut donner une dimension populaire extrêmement vivante à l’aventure méditerranéenne ! Elle peut même réconcilier.

Prenons l’exemple de la très belle initiative diplomatique d’Union pour la Méditerranée. Pour lui donner toute l’ampleur citoyenne qu’elle mérite. Je suggère que soit lancée à la prochaine rencontre au sommet des chefs l’Etat l’idée d’une « Nuit de la culture Méditerranéenne », diffusée en direct sur toutes les chaines des pays européens et méditerranéens des 2 rives. Avec un calendrier précis et des engagements concrets opérationnels.

Cela permettrait de faire émerger le sentiment d’identité mais de fierté partagée, d’histoire patrimoniale exceptionnelle mais d’ouverture sur la création contemporaine dans tous les domaines. Imaginons un « voyage télévisuel », toute une soirée où nous passerions du Caire à Istanbul, de Barcelone à Athènes, de Marseille à Tel-Aviv etc. avec à chaque fois dans un lieu exceptionnel un spectacle musical, chorégraphique, une présentation d’arts plastiques offrant les facettes du répertoire classique et de la création la plus actuelle.

Le peuple méditerranéen découvrirait sa propre unité respectueuse de toutes ses diversités, sa force de rayonnement digne d’une grande civilisation.

Le message culturel et artistique deviendrait immédiatement un symbole très politique.

Face aux risques de marchandisation, d’uniformisation et de disparition, ressentis fortement par les peuples, ce serait en outre un appel et un espoir : Nous avons en nous-mêmes et par nous-mêmes la possibilité de rayonner et de bâtir une stratégie de puissance et de rayonnement culturels aussi fort que le continent américain.

La jeunesse de Tanger peut danser sur Bénabar et celle de Marseille sur celle du groupe de rock palestinien Khalas…

Ce deviendrait une évidence très visible et très joyeuse !

Parler culture, c’est faire des propositions ayant trait à la circulation des idées, des uvres et des artistes, à la mise en valeur des lieux patrimoniaux et contemporains afin d’y programmer des événements de qualité et populaires. C’est s’attacher, avec le courage de la parole, à la connaissance et au respect par chacun des religions, des courants spirituels, des mouvements de pensée qui fleurissent autour du bassin méditerranéen et dans chacune de nos villes.

Innombrables sont les actions entreprises…

Mais elles doivent être davantage soutenues et « revisitées » dans leur dimension politique essentielle.

Umberto Eco disait que « La traduction est le langage de l’Europe ». Ajoutons-y la langue de la Méditerranée…

Il est essentiel que les livres soient plus souvent traduits, que les petits lieux de culture indépendants que sont les librairies, les galeries, les centres d’arts, les cafés, les maisons d’édition, les producteurs, les salles de spectacle et les théâtres soient protégés, mais en réseau et placés sur le devant de l’offre culturelle, artistique et touristique.

Il est primordial que les musiciens, les chanteurs, les danseurs soient les messages populaires de l’âme méditerranéenne.

La Méditerranée est riche à l’infini de toutes ces étoiles vivantes. Encore faut-il qu’elle prenne davantage conscience qu’il s’agit de son avenir, dans cette compétition sauvage qui s’annonce entre les continents.

D’Est en Ouest, du Nord au Sud doivent s’organiser de multiples tournées et diffusions artistiques. Des efforts sont faits. Ils sont insuffisants. L’Europe doit s’engager davantage pour que cette communauté de destin se nourrisse de ses propres talents.

Il nous faut avoir partout l’esprit « Villa Medicis ». Chaque lieu de culture doit s’ouvrir à l’autre rive, chaque expression artistique se confronter à l’au-delà de soi et s’enrichir de l’autre.

C’est la raison pour laquelle nous avons décidé le Louvre d’Abu-Dhabi, qui est un magnifique projet d’alliance des cultures, quoique certains détracteurs étroits d’esprit aient pu en dire…

Quel magnifique message de paix et d’humanisme que l’acquisition et la présentation au public d’une sculpture Christ en croix datant de la Renaissance, première uvre achetée par les Emirats pour constituer la collection permanente. Quelle claque donnée aux septiques parfaitement bornés et totalement racistes et xénophobes !

Oui, il se fait tard…Il est donc urgent de refonder notre destin politique commun sur la jeunesse, le savoir, l’histoire, la fièvre de l’avenir.

Je suggère un livre d’Histoire de la Méditerranée destiné à tous les collégiens de toutes les rives et dans toutes leurs langues.

Certes, le comité de rédaction aura à travailler pour définir une approche « vraie » et pacifiée de toutes les blessures qui ont marqué notre histoire commune. La tâche ne sera pas facile. C’est la raison pour laquelle elle est urgente.

Ne rien farder. Mais regarder devant.

Ne rien oublier. Mais nous concentrer sur l’avenir à construire.

Ne rien censurer. Mais créer l’envie d’agir ensemble.

Nous devons également multiplier, grâce aux nouvelles technologies, les vecteurs de savoir, de connaissance et de culture, d’informations. Je garde une très grande fierté de la création de France 24 !

Bâtissons le portail de la Méditerranée. Cela nous donnera le goût de nous-mêmes, la conscience sans arrogance de notre immense potentiel dans tous les domaines.

Puisse cela être également un message de paix, avec beaucoup d’humilité. Celle que nous devons avoir en raison même des barbaries passées et des atrocités présentes commises dans ces vieux territoires qui ont souvent préféré la haine à l’humanisme, le massacre à la main tendue.

Nous devons enfin enseigner à l’école comme un principe philosophique et culturel le contenu de chacune des grandes religions méditerranéennes. Chrétiens, juifs et musulmans doivent se sentir reliés, proches, frères.

Il ne s’agit pas d’un nouvel esprit de croisade à caractère religieux, mais d’extirper fantasmes et anathèmes souvent alimentés par l’ignorance et la caricature.

Il ne s’agit pas de convertir, mais d’informer.

Il ne s’agit pas de prosélytisme mais d’éducation éclairée.

Il ne s’agit pas d’endoctrinement mais de respect.

En conclusion, pour rendre hommage à son courage, je voudrais citer un extrait du discours du Ministre algérien ici présent Mustapha Cherif devant la jeunesse de l’UOIF rassemblée au Bourget en avril dernier.

Je le fais avec d’autant plus de nostalgie qu’en trois ans et demi lorsque j’étais Ministre de la culture et de la Communication, il n’a jamais été possible que j’aille en Algérie, et que aujourd’hui nous avons devant nous à y fonder une nouvelle alliance, aux contours qui semblent encore malheureusement très incertains…

Parler de la Méditerranée et de la culture, c’est dire la vérité à chacun, dans sa cruauté comme dans sa beauté. Dans son exigence comme dans sa dynamique de responsabilité.

« Les xénophobes et les islamophobes dénient à autrui différent le droit de vivre selon ses convictions et ses multiples appartenances. Vous avez le droit de vivre selon votre foi, de prier ensemble, de préserver le licite, de vous garder de tout ce qui porte atteinte aux nobles valeurs de la religion, de refuser des comportements dégradants contraires aux préceptes islamiques et de garder vivante votre mémoire, tout en vous ouvrant sur le monde…Vous êtes confrontés à des difficiles épreuves. Une question se pose : quelle responsabilité des citoyens occidentaux de confession musulmane face aux défis de notre temps ?
Compte tenu du fait qu’il est attendu des musulmans esprit d’interprétation, d’inventivité et de renouveau, je suis dubitatif et interrogatif au vu de comportements de certains, heureusement minoritaires, qui, par leur repli, nuisent à ce qu’ils voudraient défendre, compliquent la situation des citoyens musulmans en Occident déjà difficile et folklorisent la pratique religieuse. Leurs excès passent à tort pour dictés par le Coran. Ils le font sans doute par naïveté, par ignorance, par inculture, par désespoir, ou parce qu’ils sont manipulés. Il faut qu’ils sachent que lorsqu’ils se replient et pratiquent le rigorisme ils provoquent les incompréhensions et alimentent la peur d’autrui. Il ne faut pas les laisser aggraver leur dissidence morale. En se comportant ainsi, ils prêtent le flanc à la critique et apporte de l’eau au moulin des islamophobes et des xénophobes. Ces comportements et dérives il faut le dire à haute voix et sereinement, car on nous reproche de ne pas assez les dénoncer sont l’anti-islam et portent préjudice à l’image des musulmans. »

« L’islamophobie est ancienne, elle date de quatorze siècles, depuis l’avènement de la troisième religion céleste. Cependant, en ce début du XXIe siècle, elle prend des proportions alarmantes. Le monde actuel est confronté à trois défis :

– Premièrement, la désertion de la religion de la vie, marquée par une marginalisation des principes moraux, éthiques et spirituels.

– Deuxièmement, le recul de la démocratie, marqué par l’injustice, les inégalités et le libéralisme sauvage.

– Troisièmement, la remise en cause de la possibilité de penser, inhibée par la domination de la pensée unique.
Ce sont les trois questions fondamentales qui se posent avec acuité : du sens, de la justice, et du savoir.

Ainsi depuis, la chute du mur de Berlin, en 1989, puis après le 11-septembre 2001, les amalgames, la stigmatisation et la propagande du choc des civilisations occupent le terrain masquant opportunément les injustices et les responsabilités. Cependant, tous les occidentaux, vos concitoyens, ne confondent pas fanatisme et islam, et savent que les civilisations sont hétérogènes et par définition perméables, malgré les contre vérités, les préjugés et le matraquage médiatico-politicien, qui ne sont plus l’apanage du délire des sinistres adeptes d’extrême droite.

Il faut comprendre que les réactions aveugles, les comportements rigoristes, rétrogrades et passéistes soulèvent chez les citoyens des interrogations légitimes et des critiques fondées alors que la cause des exclus, des opprimés ou tout simplement de ceux qui veulent vivre selon leur foi est juste. Dans ce contexte de dialogue de sourds et d’incompréhension, vous, citoyens occidentaux de confession musulmane, ambassadeurs d’une si belle religion et témoins porteurs d’un haut sens de l’humain, avez à engager votre responsabilité individuelle et collective. Vous pouvez contribuer à mettre fin aux faux dilemmes, aux faux débats et aux impasses, dans lesquels, d’un côté, des imposteurs qui usurpent le nom de l’islam, de l’autre, des xénophobes qui contredisent les valeurs des Lumières cherchent à vous entraîner. »

« Non seulement il faut arrêter de vous enfermer dans une position de victimes, vous devez certes être fiers de votre foi, mais il faut cesser d’opposer passé et présent, origine et devenir, dès lors que tant de dimensions et d’enjeux vous lient à vos concitoyens. Tout en sachant que vous avez le droit de faire vivre et de préserver votre singularité. La chance et l’épreuve sont mutuelles : votre occidentalité est une chance et une épreuve et votre islamité est une chance et une épreuve pour tous, c’est l’occasion d’un enrichissement réciproque. »

Cet appel pourrait s’appliquer à chaque religion, tant il est vrai que malheureusement l’intégrisme n’a pas de monopole…

Le débat sur la Méditerranée n’est pas seulement une question de politique étrangère, de relations pacifiques et harmonieuses entre Etat, entre peuples souverains.

C’est une affaire de politique intérieure dans chacun de nos pays. La circulation des personnes, l’amour, les mariages, la jeunesse ont donné à chaque culture, à chaque peuple, son identité méditerranéenne.

Il faut la célébrer et non la renier.

Elle n’est ni un carcan, ni une morale unique, ni un espoir en soi.

C’est une réalité qu’il faut faire vivre comme une chance.

Personne, aucune tradition, aucune culture ne doit se sentir menacée dans son existence même par l’autre.

Chacun doit avoir sa propre fierté, pour qu’il n’y ait pas de différences de dynamique de rayonnement.

Mais chacun doit avoir soif de découvertes, d’inattendu, de novateur.

Chacun doit avoir en raison même de la splendeur passée faim d’avenir.

C’est cela l’esprit de la Méditerranée que nous devons célébrer avec ferveur et passion. En agissant au quotidien avant qu’il ne soit trop tard.

4 Réponses à “ » Méditerranée : vers un choc ou une alliance des civilisations ?  »”

  1. Judith a écrit:

    C’est bien vu tout ça. Mais si : »le mot « culture » rime avec connaissance, respect, dépassement de soi, altérité, diversité, célébration, identité et fierté », combien de personnes s’en tracassent de nos jours ?
    J’ai bien peur que la « Culture » ne soit plus dirigée vers le même but que celui qui t’a été enseigné.
    Nous vivons dans un monde de gaspillage, de domination sans en prendre les responsabilités, donc sans aucun respect pour qui que ce soit, ni pour quoi que ce soit.
    A qui faire confiance dans un tel contexte ?
    Les personnes de ton genre font honneur à la Culture Française et bien au-delà, mais autour de toi, il n’en n’existe pas des milliers !
    Où allons-nous ? Où va la France et où va l’Europe ???
    N’est-il pas trop tard pour engager une autre marche plus actualisée aux attentes des français ?
    Ce sont beaucoup de questions entendues dans la rue : mais où sont les réponses ?
    Nos élus y sont-ils réellement pour quelque chose ?
    N’existent-ils pas des sujets qu’ils ne peuvent maîtriser ?

    Le peuple est une force : c’est donc à lui de véritablement s’exprimer lorsque les élus lui ouvre les urnes. C’est trop facile de se débarrasser des choses encombrantes sur le dos de ses élus et anciens élus.

    Alors, cher Renaud, ne culpabilise pas : tu as fait du mieux que tu pouvais avec les outils que tu avais à ta portée. Malheureusement, parmi ses outils il y en avait plusieurs qui n’étaient pas francs du collier…. Et c’est à ces détracteurs, qu’on doit aujourd’hui, de s’interroger sur l’avenir de notre pays. Ces mêmes détracteurs qui ne sortent leurs mains de leurs poches que pour ramasser le travail de ceux qui vont « au charbon » sans compter leur temps passé au service de leur pays.

  2. ramonet a écrit:

    la méditerranée c’est bien , mais a tours notamment le problème N°1 c’est l’insécurité :sur les rives du cher -zone B- Prés de 40 véhicules ont été incendiés au cours des 12 derniers mois, dont 25 en 2 semaines. Le maire de tours se pavane en chine, pendant que les habitants subissent toutes ces foudres. La police semble débordée. Mais que fait l’opposition municipale ???Nous sommes abandonnés.Il faut craindre des réactions violentes, si les coupables ne sont pas arretés rapidement. Renaud quel est ton sentiment, monsieur le ministre

  3. culture vs avez dit a écrit:

    Le peuple est est un suiveur, il va là où l’on veut le mener, il s’exprime sur le coup de l’émotion, il n a guère le temps de réfléchir d’où viennent la communication et les discours qu’on lui serve, il reçoit, il consomme ce qui lui est servit sur la table, en faite, il s’attable et se goinfre commme un idiot affamé au point de devenir obeise. C’est ça le peuple inculte quant à la culture elle n’est permise qu à ceux qui peuvent se la payer.

  4. Anne a écrit:

    L’eau a coulé sous les ponts d’ici ou d’ailleurs depuis ce vibrant appel,signe,peut-être,qu’y faire écho demandait un peu de maturation,tant le terrain est en friche aujourd’hui,mais donc en promesse de labour.
    Oui,notre monde a soif d’avenir!
    Osons croire que l’inconnu sera toujours sous nos pas,mais pour vivre cette audace,peut-être faut-il nous appeler des uns aux autres à débroussailler courageusement et vérifier ce qui fonde la force vitale de notre culture,chacun en la sienne,décantant ce qui obstrue et encombre le flux de cette source de vie,faisant alors obstacle à une vraie rencontre avec autrui,
    notamment ce qui sous-tend et inspire le rapport à la vie et à la mort,le rapport à la Loi,la relation parent-enfant (père ou mère,fils ou fille),la relation homme-femme,quelques pierres d’angle,qui deviendraient alors peut-être pierres d’attente les uns vers les autres?
    Peut-on,en effet,découvrir l’autre sans savoir qui on est et d’où on vient,mais peut-on savoir qui on est sans s’ouvrir à l’autre,voire au Tout-Autre?
    Puisssent tout particulièrement les responsables politiques et/ou religieux être habités par cette conviction et détermination en eux-mêmes et vers les autres acteurs plus ou moins proches de leur propre vision du monde,vers la Vie,qui se cherche en notre humanité.

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