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La pose de la 1ère pierre du « Louvre Abou Dhabi » par Nicolas Sarkozy est un hymne au rayonnement de la France!

Posted By admin2011 On 11 mai 2009 @ 11:45 In Blog | 9 Comments

« Faire connaître au plus grand nombre les uvres majeures de l’humanité », tel était le dessein originel du Ministère de la Culture, lorsqu’il a été créé en 1959 par le Général de Gaulle et André Malraux.

Simplicité des mots, beauté du concept, exigence de la vocation…

Ce n’est pas de l’orgueil grotesque que de ressentir la double décision de choisir Lens et Abu Dhabi pour l’implantation du « Louvre » comme directement inspirée par l’héritage vivant de ces 2 géants de la volonté politique.

Très anticonformiste, cette orientation nouvelle, ce « hors les murs » fécond, a pour objectif la rencontre, l’ouverture, le dialogue, la fierté partagée, l’humanisme militant. Sans la confiance et la conviction de Jacques Chirac, je n’aurais pas pu faire un tel choix.

Aucun principe de notre politique muséale n’a été abandonné, le caractère inaliénable des collections nationales a même été reconfirmé et sacralisé. Mais nous avons donné un élan supplémentaire à notre capacité de rayonnement en osant ce décloisonnement provocateur.

Là où la crise économique et minière avait durement frappé, le Louvre apporte la puissance d’un phare créateur de valeurs.

Là où se situe la ligne de fracture entre les cultures, les civilisations, les religions, notre emblème culturel national apporte un message de réconciliation possible, de respect mutuel, d’excellence offerte. Les autorités des Emirats Arabes Unis, notamment Sheikh Mohammed, Sheikh Abdallah, Sheikh Sultan et son équipe, ont magnifiquement compris le défi du monde d’aujourd’hui. Leur décision d’accueillir ce symbole français universel est un geste très politique qui scelle une stratégie offensive de contrecarrer les dérives de l’intégrisme et du fanatisme.

Qu’il ait fallu en France convaincre, rassurer, réfuter, entraîner, avec passion, diplomatie et parfois fermeté, reste pour moi le signe de la beauté du politique, de la majesté de la politique. Avec l’amusement même de constater quelques conversions tardives mais salutaires de certains responsables culturels.

Il s’agit de fraternité culturelle au sens fort du terme. Loin d’être une arrogance, ce geste a une portée humaniste universelle, la même que celle qui nous permet d’accueillir à Paris les cultures du monde entier. Par exemple dans la cour Visconti du Louvre gràce à la future installation totalement rénovée du département des arts de l’Islam.

Nous sommes au cur même de notre vocation nationale, qui fait de la France une puissance culturelle mondiale au service de la paix. C’est ce que ressentira avec fierté Nicolas Sarkozy, au moment où sera symboliquement et officiellement remis un message d’un enfant émirien et d’un enfant français, destiné à être au coeur des fondations de l’édifice du musée.

Longue vie au Ministère de la Culture ! Qu’importe qu’il s’agisse d’une « exception française », ou presque, puisque dans les temps de crise économique et de violence spirituelle, religieuse et sociale, la culture est un horizon, une lumière, un avenir.

Une ambition difficile à satisfaire, malheureusement, tant restent nombreux les esprits étriqués et myopes, pour lesquels il s’agit d’une dépense improductive…

Dans la diversité des tempéraments et des profils qui ont « habité » la rue de Valois, une vérité supérieure demeure : le sentiment du dépassement de soi pour servir une cause qui n’est ni de droite, ni de gauche, mais tout simplement essentielle et vitale.


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