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La crise boursière donne envie de parler d’économie du réel…

Qui n’a pas envie ces temps-ci de couper la radio, de débrancher les sites d’information boursière ? Le goutte à goutte de l’information nécessaire pour des raisons de transparence financière et de fluidité des marchés renforce le sentiment de crise non maîtrisable, à déflagrations successives quasi programmées.

Le contraste avec l’activité politique intense des dirigeants de la planète tentant de contrecarrer l’ouragan financier renforce d’ailleurs le désarroi des citoyens du monde.

Qui fait quoi ? Quelle est la vraie cause ? Les tuyaux de la bourse et du marché financier interbancaire sont-ils vraiment nécessaires à l’économie ?

Les erreurs personnelles de certains financiers donnent de surcroît l’impression d’un système sans contrôle. Les chiffres sont vertigineux. Les libertés d’action de certains individus peu scrupuleux ou très aventuriers apparaissent parfaitement choquantes. Peut-être d’ailleurs parce qu’il s’agit de baisses et de pertes…

On aimerait pouvoir se passer de la bourse, du marché financier, des banques même.

On souhaiterait quitter le champ des chiffres virtuels, qui sont en fait très réels, pour entrer dans le terrain – par contradiction d’apparences paradisiaques même si les disciplines y sont rigoureuses – de l’économie du réel. De la « vraie économie ». Celle du travail. De l’effort. De la qualification. De l’innovation. De la recherche. De l’intelligence. De l’audace. De la conquête de nouveaux marchés. Celle des gens. Des hommes et des femmes qui « bossent ». Celle des entrepreneurs courageux, des salariés mobilisés, des indépendants fiers, des métiers manuels et intellectuels performants.

Dire cela ne signifie d’aucune manière oublier la finance, le crédit, le marché, la concurrence, la rareté, la mondialisation, l’argent, le micro-crédit.

Exprimer cette revendication sourde mais forte et présente dans tous les esprits, c’est peut-être en fait vouloir éviter la révolte populaire qui pointe à l’horizon.

Il se fait tard… Au sens lointain et arrogant du terme, la « finance » ne « nous » concerne pas. Nous « la » ressentons comme une pollution. Un virus dangereux. Un monde à part. Nous voulons oublier que sans financement les projets ne voient pas le jour. Nous voulons ignorer les réalités cruelles de l’endettement, du remboursement, de l’échéancier. De ce qui est malheureusement aussi la « vraie » vie économique.

La question politique centrale est de réconcilier ou plutôt de placer dans une perspective intelligible par chacun des univers aux logiques draconiennes qui apparaissent parfaitement antagonistes et étrangères.

Le spectre de la récession, de la baisse, du déclin, de l’effondrement est là. Le procès va forcément s’instruire de la spirale des responsabilités. Le bouc-émissaire facile, déjà désigné, s’appelle « la finance ». Il lui est reproché de ne plus être l’instrument du progrès – parfois du rêve chimérique et précaire – et d’être le bras armé d’une déflagration économique sans précédent.

Le 11 septembre avait son criminel identifié.

Aujourd’hui, rechercher le coupable, la cause, l’élément déclencheur plonge dans un abîme profond, car le virtuel, au sens barbare du terme, règne en maître absolu avec une puissance machiavélique et non maîtrisable.

Il est urgent, pour contrecarrer la contamination d’une crise financière vers un big-bang économique, d’oser le rétablissement de la confiance. Cela passe par la vérité.

Tant que les raisons – même si elles sont difficiles à entendre et à comprendre – ne nous seront pas TOTALEMENT données, les meilleurs intentions du monde resteront des tombereaux d’eau dans un désert de sable. Or « la parabole du semeur n’a pas recommandé les semailles en terrain pierreux » , aimait à dire mon père dans son livre posthume « Vent d’Espoir sur la Démocratie ».

L’économie politique doit redevenir intelligible. Proche.

Il ne s’agit pas de nier la réalité. Il est question de redessiner une géométrie de l’action qui implique et responsabilise chacun.

La « crise » continuera de rebondir tant que les opinions publiques mondiales n’auront pas admis et compris les raisons du drame, les efforts et les disciplines nécessaires, et les perspectives à attendre, même si elles sont difficiles. Surtout si elles le sont d’ailleurs…

L’information, au sens noble du terme, est ici au service de la survie individuelle et collective.

Le préambule de la Constitution stipule: « Toute distinction sociale doit être fondée sur l’utilité commune ».

Alors, puissent les élites politiques, économiques et financières, se mettre à la portée du peuple, qui n’a en l’occurrence, aucune leçon à recevoir, mais des comptes à exiger. Oui, « toute distinction sociale doit être fondée sur l’utilité commune » !

8 Réponses à “La crise boursière donne envie de parler d’économie du réel…”

  1. Melle Coco a écrit:

    Mais où sont passés mes bilets de monopoly ?

  2. YB a écrit:

    Renaud,

    Si je ne me trompe, la formule :
    « Toute distinction sociale doit être fondée sur l’utilité commune ».
    est la 2èmme partie de l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 (repris dans le préambule de notre Constitution) dont on ne site généralement que la 1ère partie sur l’égalité à la naissance (qui se complique dans le seconde qui suit comme disait Coluche…).
    Il faudrait d’ailleurs relire plus souvent cette déclaration … Il y a des choses trés bien écrites par des gents de grande qualité… mais n’oubloins pas que ces belles choses ont également pu débouché sur la Terreur.

    Concernant les responsables de la crise boursière (et non financière ni économique !…) on pourrait envisager un tribunal international genre La Haye ou Nuremberg pour les coupables de crimes économiques contre l’Humanité des braves gents qui bossent comme tu le dis.
    Tu devrais pouvoir organiser cela ?..

  3. Rico a écrit:

    […]crise boursiere mais pas financiere ni economique […]coupables de crimes economiques […]

    Encore un gentil contributeur dont les contradictions dans la meme phrase, agrémentées de breves de comptoir ne font pas peur.

    Cette crise est une crise boursière car elle a lancé un tsunami sur les bourses mondiales, mais c’est aussi une crise financière car l’ensemble de la finance mondiale a construit des schemas délirants dotés de véhicules qui ne le sont pas moins, et c’est enfin une véritable crise économique de l’économie financière car les bases de cette « superbulle du crédit » [comme le dis Soros) repose sur des principes viciés comme celui de la naturelle autorégulation des marchés.

    Pour ce qui est de la véritable crise économique non plus financière mais de l’économie du réel, elle arrive, nous en avons eu d’autres, et nous en aurons encore, la croissance ininterrompue n’existe pas.

    Mes phrases sont trop longues 🙂 je sais.

    La leçon etait gratuite petit homme

    Rico

    PS : N’en est pas moins intéressante la Crise de notre culture ou les gens qui n’en avaient pas les moyens et qui viennent pleurer aujourd’hui sur nos epaules, ont spéculé en achetant des biens qu’ils ne pouvaient pas payer. Ils ont spéculé au meme titre que les grands gourous de la finance mondiale en misant sur la croissance perpétuelle des profits et des prix et en étant bien peu raisonnables.
    Aujourd’hui ils pleurent leur ruine. Mais ils en sont les seuls responsables.

  4. Yolaine a écrit:

    Comme c’est bien présenté : « Les erreurs personnelles de certains financiers donnent de surcroît l’impression d’un système sans contrôle. Les chiffres sont vertigineux. Les libertés d’action de certains individus peu scrupuleux ou très aventuriers apparaissent parfaitement choquantes. Peut-être d’ailleurs parce qu’il s’agit de baisses et de pertes… »
    Ce n’est pas qu’une impression, c’est la réalité ! Et oui, les libertés d’action de certains individus peu scrupuleux sont parfaitement choquantes.
    Mais qui a donné une entière liberté d’action aux systèmes financiers ? Ne serait-ce pas un ancien Président de la République aujourd’hui décédé ???
    Prêter des finances aux personnes pour les aider à mieux vivre !!! NON, le mieux vivre est du côté du commercial financier qui vend des crédits pour s’enrichir lui et son système bancaire.
    Les prêts ont été vendus (les financiers disent : accordés ! comme s’ils apportaient réellement une faveur à leur client !). OUI, les prêts sont vendus avec une telle facilité et rapidité, que les clients en oublient les modes de vies plus rationnels : ceux que nos grands-parents ont connu et qui leur ont permis d’acheter ce qui est notre héritage maintenant. Mais nous, que laisserons-nous à nos petits-enfants si on se laisse prendre dans les filets des vendeurs de crédits qui lorgent sur le peu de biens que possédent certains de leurs clients ???
    Finalement, cette crise financière a du bon, car elle permet plusieurs choses :
    – de faire le point sur les finances des banques qui ne sont pas aussi fiables qu’elles ont voulu nous le faire croire.
    – d’ ouvrir les yeux du gouvernement sur des actions que subissaient en silence les petits épargnants…
    – de développer des moyens d’actions pour éviter de s’enliser dans cette crise, et donc de faire travailler nos cerveaux qui se ramollissaient de ce côté-là.C’est bien connu : c’est toujours dans des cas de crises que des cerveaux se développent.
    – de retrouver le goût de la production saine par son travail, sans céder aux appels mirobolants des financiers qui ne sont que des miroirs aux alouettes.
    Enfin, gagner des finances en travaillant honnêtement, donc sans risque de se retrouver dans le virtuel.
    A ce jour, ceux qui vont s’en sortir le mieux, ce sont ceux qui ont pris l’habitude de se reposer sur le fruit de leur travail et non sur les facilités dangereuses des banques. ET IL Y EN A PLUS QU’ON NE LE PENSE : ce sont des personnes prudentes.
    Récoltons ce que nous semons par nous-même : « il vaut mieux un tien, que deux tu l’auras » !
    Avec des systèmes bancaires toujours plus faciles et plus rapides, implantés dans nos entreprises pour soi-disant les développer mieux et plus vite: nous avons pris l’habitude d’aller de plus en plus vite dans les transactions, à tel point que le fruit des travailleurs ne pouvait plus suivre les transactions financières qui ont pris de l’ampleur dans la spéculation pure. Normal peut-être à l’heure où nous nous déplaçons avec les TGV…
    Vivre avec son temps c’est bien, mais le dépasser trop vite fait capituler le système, car la nature reprend ses droits et nous devons en tenir compte pour que le train de la réussite arrive sans encombre, et tout entier au but convoité.
    Conclusion : soyons réalistes, n’allons pas plus vite que le train et un « petit chez soi, vaut mieux, qu’un grand chez les autres » (chez les banques!)

  5. jacques portier a écrit:

    à reflechir au dela de nos convictions
    LE RETOUR A LA TERRE DES MILLIONS D HUMAINS EST NECESSAIRE 16:39
    Pendant que l on prepare aux gaspillages d ‘énergie pour les fins d ‘année , ces ressources seront épuiseés avant dix ans , et l ‘humanité doivent retravailler dans les serteurs d urgence comme

    La production des ressources d énergie alternatives
    la production agro ailimentaire
    le secteur santé
    améliorer l habitat sans consommer l énergie fossile
    l obligation de reduire des dépenses de déplacements
    supprimer les résidences secondaires par la distribution d un habitat par famille
    faire des lois économiques afin de reduire la consommation d energie fossile
    refaire les villages des campagnes et amélioration des habitations existentes
    obligations d activités professionnelles
    educatin potagère pour tous
    remplacer les pelouses des villes par des potagers pour les habitants
    supprimer les illuminations inutiles comme éclairages des monuments et de noel
    reduire des revenus à 4000 euros maximun pour tous
    faire des stocks alimentaires pour 6 mois pour les périodes d hivers et le potager particulier en compléments
    supprimer les dépenses superfux comme association et loisirs conflits
    donner une activitée alimentaire aux 6,3 milliards d ‘ humains
    instaurer une autoritée mondiale chargé de la verification de la distribution alimentaire
    de tous les pays du monde .
    dévelloper les sciences de recherche sur les sujets ci dessus
    pénaliser par des taxes tous les produits gaspilleurs d ‘énergie
    ce n est pas dans 6 ans qu il faudra réfléchir mais maintenant il faut agir
    les décideurs ont le choix rien faire c est la famine y compris en europe ,
    ou changer maintenant pour prevenir des dangers .
    CONSOMMER AUTREMENT
    TEXTE DE JACQUES PORTIER

    voir l interwiew du professeur belge Pierre Rasmont qui prévoit des famines en europe pour 2014
    sur les vidéos de dailymotion
    article de journal
    Géopolitique
    La famine en Europe en 2014 ?
    Malgré l’utilisation de la technologie pétrolière la plus complexe et la plus sophistiquée, la compagnie pétrolière nationale saoudienne Aramco, confrontée au vieillissement de ses gisements, s’avère impuissante à récupérer davantage de pétrole. Le déclin constaté des réserves saoudiennes semble annoncer celui du royaume et reflète le nouveau visage énergétique de la planète : depuis 1995, le monde a consommé en moyenne de 24 à 30 milliards de barils chaque année, mais n’en a découvert que 9,6 milliards.

    Selon une étude réalisée par Wood Mackenzie, l’industrie pétrolière couvre désormais moins de 40 % de ses besoins. Le banquier Mathews Simmons, un des meilleurs spécialistes du monde pétrolier, parle de « tsunami énergétique qui va bientôt submerger l’économie mondiale ». Voilà qui est dit.

    J ‘ ai vu les tickets de rasionnements
    agir maintenant c est prévenir pour demain

    j ai vu la faim

    orphelinat en indes des années 1980
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  6. Melle Coco a écrit:

    VENT D’ESPOIR SUR LA DEMOCRATIE !

    Quand l’ouverture d’esprit est là, la grandeur est là.

    Félicitations à Barack OBAMA.

  7. jerome BASCHER a écrit:

    Cher Renaud,
    Ce qui est certain, c’est qu’il ne peut y avoir sur moyen et long terme de différence entre la croissance de la finance et la croissance de l’économie réelle.
    Quand la différence existe et se prolonge, on est alors dans la spéculation, c’est-à-dire de l’argent au service del’argent et pas au service de l’activité humaine.
    Claude Bébéar dans un ouvrage début 2003 (Ils vont tuer le capitalisme )avait déjà dénoncé ce risque, on aurait pu espérer qu’il fut lu et entendu par les grands argentiers. La sagesse manque dans les modèles mathématiques ; ceux qui les font pourraient cependant ne pas l’oublier.

  8. YB a écrit:

    Si Rico a un problème, je connais un chapelier qui fait dans les grandes tailles.
    A+

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