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Le devoir de mémoire et de respect de nos 10 soldats va de pair avec le devoir de vérité absolue.

Je pense aux familles éprouvées par la tragédie d’Uzbin avec compassion et respect.

La cruauté des propos tenus par le Commandant Farouki dans « Paris Match » renforce, si besoin était, la légitimité de notre action militaire en Afghanistan, décidée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme par l’Onu et le Conseil de Sécurité et mise en uvre par l’OTAN.

Loin de nous démobiliser, il faut avoir le courage, la force et l’honneur de dire haut et fort que les armes des terroristes, qui utilisent la photo, la vidéo, le son ou l’écrit pour propager la terreur, doivent être mises en échec par notre détermination sans faille, et le cas échéant, par l’arme de la liberté de l’information.

Il n’y a aucune dérive voyeuriste dans le reportage d’Eric de Lavarène et Véronique de Viguerie.

Il n’y a aucune complaisance vis à vis du Commando terroriste.

Il n’y a aucune apologie de la violence aveugle et lâche.

Donner la parole n’est pas un blanc-seing. C’est même en l’occurrence le contraire. Cela permet d’ouvrir les yeux et les consciences, afin d’agir.

Cette partie du monde est en proie à la fureur, à la barbarie, à la violence la plus extrême.

Elle abrite ceux qui visent la destruction des valeurs de la démocratie occidentale, qui alimentent les fantasmes les plus sanglants.

Le dire, le montrer participe à l’Histoire. A l’actualité. A la liberté de l’information. A la révélation publique de la guerre quotidienne qui secoue notre planète. Au réveil parfois nécessaire, pour éviter la spirale suicidaire de la lâcheté et du déshonneur.

Dans le deuil douloureux des familles éprouvées, la vérité est un devoir. Quelle qu’elle soit. Les circonstances de la tragédie, la nature exacte du combat, le sens précis de notre présence, sont des droits fondamentaux que notre pays doit garantir aux familles des militaires engagés sur le terrain pour défendre notre idéal de liberté et de justice, fondé sur les valeurs du droit.

Il est plus qu’urgent de comprendre que la liberté de l’information est une arme majeure entre nos mains.

A nous de savoir l’utiliser avec le discernement parfois nécessaire, pour expliquer, analyser, commenter, mettre en garde.

Mais n’oublions jamais que le renoncement à nos valeurs de liberté et d’humanisme serait la victoire des salauds et des barbares.

La lumière crue projetée sur les Talibans comme sur Al-Quaïda les désigne et les cible. Avec la brutalité qui les caractérise.

A leur manière, les reporters de guerre sont des soldats de la paix et de la démocratie. Eux aussi méritent notre soutien. Je suis heureux de pouvoir en témoigner en étant présent à Perpignan pour la 20ème édition de « Visa pour l’Image ».


http://www.lejdd.fr/cmc/chroniques/200836/les-reporters-de-guerre-sont-les-soldats-de-la-paix_147326.html

9 Réponses à “Le devoir de mémoire et de respect de nos 10 soldats va de pair avec le devoir de vérité absolue.”

  1. YB a écrit:

    Il ne sert effectivement à rien de cacher la vérité et il est vrai que la démocratie a besoin d’elle même si cette dernière n’est pas toujours belle à voir. En revanche, on devrait tout de même avoir des infos sur les pertes « ennemies » autres que collatérales sur les civils car si on parle des unes, on doit aussi parler des autres… nos soldats ne sont pas là bas pour faire uniquement de la dentelle !…
    Néanmoins la guerre en Afghanistan ne sera « gagnée » que si on respecte le principe qu’ont établi expérimentalement les Anglais qui s’y connaissent en guerre anti-guérilla (y compris en Afghanistan…), c’est à dire : 20 soldats pour un maquisard.
    C’est ce que nous avions en Algérie contre le FLN, c’est ce qu’avaient les Allemands dans le Vercors et les Russes en Tchétchènie et ce qu’ont les Chinois au Tibet.
    Malheureusement ce n’est pas le cas en Afghanistan (comme dans nos banlieues…) où il faut au bas mot 500 000 hommes.
    Vous avez dit : « l’ONU, combien de divisions ?… »… sans jeu de mots !

  2. viviane jutheau de Witt a écrit:

    Oui il faut dire la vérité ,oui il faut se battre contre la barbarie ,sinon …le futur sera bien noir !!!pour nous et pour nos descendants .

  3. Melle Coco a écrit:

    Il y a quelques mois, Ingrid Betancourt a pourtant exprimé avec beaucoup d’émotion certaines convictions sur le rapport aux armes……

  4. clement a écrit:

    Je suggère une enquête d’opinion auprès des femmes afghanes.La question serait :êtes vous d’accord pour que vos fils se fassent tuer en défendant l’idéal des thalibans. Si la réponse est « oui »,alors il n’est pas nécessaire de les défendre contre eux même.Tant que les Méres seront fiéres de leur enfant mort ,tant qu’il n’y aura pas le respect de la vie aucune nation ou oganisation internationale ne pourra justifier la mort de nos enfants que nous aimons ,nous.Si les femmes afghanes aimaient leurs enfants,ils n’auraient pas de fusils ou elles ne feraient plus d’enfants.

  5. OLIFANT a écrit:

    Je suis assez d’accord avec Clément sur le raisonnement qu’il tient ; pour ce qui concerne nos soldats tombés au champ d’honneur (je suis moi-même militaire de carrière des Troupes De Marine(en retraite) venant d’accomplir 39 ans de service ayant eu la  » chance » de traverser plusieurs théâtres -Afrique – sans embûches) j’ai comme l’impression qu’il faut des morts pour que les français découvrent ce qu’est réellemnt le métier des armes et ses aléas, ses risques…Aïe, c’est quelque chose de très sérieux,un engagement, une vocation dont on connait en signant les conséquences possibles (se paire tuer au combat) messieurs dames…Les soldats en général et surtout ceux qui sont tombés en Afghanistan méritent non seulement le respect mais que tout citoyen observe pour eux le devoir de mémoire et bien sûr exiger la vérité absolue du pourquoi et du comment sont tombés ses enfants (de la Patrie)!

  6. Thomas_D a écrit:

    A vrai dire, toues vos émotions, toutes vos réactions sont normales. Heureusement, elles st là.
    Déjà un grand bravo pour cet article ds le JDD que je n’avais pas eu la chance de lire ce dimanche.
    Le problème pour moi est presque récurrent: la nécessité d’informer est obligatoire pour un journaliste. Si le canard enchainé puis Paris Match n’avaient pas publié ces articles marquants, choquants; les français et peut être même vous; qu’auriez vous su de ces évènements et du contexte de la mort de nos soldats. Aurait-ce été notre gouvernement qui nous l’aurait appris ? (Je comprends aussi le secret militaire pur ce genre d’affaires).
    Alors oui, je pense qu’il faut combattre le terrorisme. Ces hommes seront morts pour une noble cause.

  7. Patrice CHARRAIS a écrit:

    Oui, les Reporters de guerre sont des « Soldats de la Paix et de la Démocratie. »

    Oui, les Journalistes sont des « Sentinelles de l`Information. »

    Mais, Liberté de l’information ou liberté d`informer, Savoir et Faire Savoir, parfois l`épaisseur d`un papier à cigarette est très mince dans la décision finale :

    Pour Connaître et, Partager l`information.

    Pour Porter à la Connaissance et, parfois Faire Anticiper les Décisions.

  8. Patrice CHARRAIS a écrit:

    Les militaires sont des professionnels, valeureux et courageux. Oui, j`en ai rencontré !

    Les françaises et les français découvrent qu`une armée n`est pas faite simplement pour les défilés !

    Les français découvrent ce qu’est réellement le métier, professionnel, des armes et ses aléas, ses risques…

    C’est un Engagement, pour Servir, avec Honneur, Abnégation, Humilité, et Fidélité, 24heures/24, 7jours/7, en Tous Temps et en Tous Lieux…

    C`est assurer la sécurité de leurs compatriotes, leur sécurité, celle de leur famille, celles de leurs enfants, celle de leurs petits enfants, dans un monde instable.

    C`est, surtout, se préparer, être prêt au Sacrifice suprême, pour quelqu`un qu`ils ne connaissent pas !

    Souvenez vous. Ne l`oubliez jamais !

    Hier, des militaires sont tombés dans des opérations extérieures au Nom de la France, et au Nom de la Défense des Valeurs de Liberté et de Démocratie.

    Aujourd`hui, les militaires tombés en Afghanistan, ou demain ailleurs dans d`autres opérations, méritent, mériterons, non seulement le Respect mais que tout citoyen observe pour eux le Devoir de mémoire.

    Souvenez vous. Ne les oubliez jamais ! Aujourd`hui, Demain, pour Toujours !

    Parce que militaire est un métier différent. Pour cette seule et, unique raison le lien entre la nation et l’armée française ne doit pas se rompre.

    Quoi qu`il arrive, le lien Nation-Armée ne doit pas se rompre et ne se rompra pas !

    Parce que ceux qui nous défendent ont parfois besoin de nous !

    Soutenons les !

    Militaires, Hommes ou Femmes, du simple soldat à l`officier général, en France ou sur un terrain d`opérations extérieures, notre seul Devoir est de les soutenir ! Soutenons les !

    Chaque français, chaque française, a le devoir de Solidarité-Défense envers ses soldats.

  9. Edouard Roucher a écrit:

    Monsieur Renaud Donnadieu de vabres, je suis choqué par vos propos et le manque d’analyse qu’ils reflètent.
    En lieu et place de ces propos qui sonnent comme des slogans, vous auriez pu vous demander :
    – si l’on a le droit de photographier un soldat prisionnier (les Conventions de Genève l’interdisent), et par extension, des effets personnels récupérés sur le cadavre d’un soldat mort pour la France. Et si on en a le droit, est-ce moral ? Tout ce qui est légal est-il moral ?
    – ce qu’a ressenti la mère de ce soldat en voyant sa montre, et les meurtriers de son fils pérores davant l’objectif complaisant d’une journaliste en mal de célébrité
    – si les talibans mènent une guerre de communication, et ce que cela signifie de les aider dans cette guerre.
    Votre propos traduit une sévère ignorance du domaine militaire et des nouvelles formes que la guerre a prises.

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