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N’oublions jamais que les enseignants sont en première ligne face aux violences de la vie

Le suicide du professeur du collège d’Allinges, à la suite de la mort accidentelle de jeunes élèves, est particulièrement choquant.

Je pense avec émotion et respect à sa femme et à ses filles, qui doivent elles-mêmes rentrer dans le cercle infernal de la culpabilité, alors que le geste du suicide doit nous interpeller tous.

Les enseignants sont confrontés à toutes les formes de violence ordinaire que peut « abriter » l’école. Même sans drame accidentel, le quotidien est souvent lourd à affronter et à porter pour nombre de professeurs. De tout temps, les élèves ont été durs, injustes, parfois pervers et souvent cruels. Mais reconnaissons qu’une certaine forme de démission des parents et de leur autorité nécessaire renforce la gravité de la situation.

Quand on parle de l’Education Nationale, on a trop souvent tendance à évoquer les chiffres, les postes, les effectifs, les syndicats, les grèves. On oublie l’essentiel : l’humain. Qu’il s’agisse de la jeunesse ou du corps enseignant, la dimension humaine est le cur. La valeur. Le sens.

J’ai envie de rendre hommage à cet homme de dévouement qui a craqué par conscience, en citant les vers d’Eluard que le Président Georges Pompidou avait magnifiquement dédiés à la mort de Gabrielle Russier en 1969 :

« Comprenne qui voudra !
Moi, mon remords ce fut
la victoire raisonnable
au regard d’enfant perdue
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés ».

7 Réponses à “N’oublions jamais que les enseignants sont en première ligne face aux violences de la vie”

  1. anne de DANNE a écrit:

    cet édito est aussi sesible que juste. Même si ces mots ne pourront évidemment pas atténuer le chagrin de la femme des filles et des proches de l’enseignant mort par devoir de conscience, les leur adresser serait un hommage justifié.
    anne de danne

  2. masse a écrit:

    C’est consternant ! Il s’agit là d’une réponse dramatiquement personnelle à une violence qui échappe à tout un chacun ! On ne soulignera jamais assez l’amour que, souvent, les enseignants ont à l’égard de leur métier, certains l’ayant perdu, hélas !
    Mais le 1ère victime de tout acte de violence dans notre actuelle société, n’est-elle pas aussi…l’auteur-même de la violence, ce qui n’enlève en rien sa part de responsabilité. Il faut rappeler alors qu’une sanction, même lourde, n’a pas d’autre mission que de rendre au coupable la part de l’humain qui lui a fait défaut !
    Bonne chance, Renaud, dans votre rôle européen pour la Culture !

  3. portier jacques a écrit:

    c est bien de rendre hommage à cet enseignement suite à son suicide mais il y a beaucoup de jeunes qui se suicident comme au college de Preuilly sur Claise ou un jeune de 17 ans s est jeté d un pont et un autre de 15 ans s est pendant dans ce mois dernier , pas un article ni informations, les suicides des gendarmes et des policiers ou des personnes qui vont prendre des petites filles et se tuer après .
    OUI LA VIOLENCE EST UN PROBLEME
    Arretons de considerer la violence comme un spectable y compris sur des animaux
    les auteurs et realisateurs de films suppriment la violence dans leurs realisations.
    La violence doit etre interdite comme le tabac ou l alccol interdit dans les medias et surtout l actualité c est possible j ai été dans des pays en guerre et j ai toujours refuse de photographie un cadavre ou une personne blessée par respect de son corps et l éttique de l information doit devenir une règle pour tous;et pour l école mettre des surveillants avec des militaires ou gendarmes en retraite ils partent à 45 ans et ils peuvent devenir surveillants dans les écoles que les jeunes étudiants qui ont aucune autorité sur les enfants.
    Jacques Portier de Chaumussay

  4. portier jacques a écrit:

    j ai écrit prendre ou lieu pendre

  5. David . C a écrit:

    Je pense aussi avec tristesse à sa famille et à leur désarroi, (cette famille malheureusement restera avec ce sentiment de culpabilité).
    Il est vrai que les enseignants sont confrontés à toutes les formes de violence « dans » ou « à l’extérieur » de l’école.
    Oui, ce quotidien est souvent lourd à affronter et à porter pour nombre de professeurs.
    En tant qu’enseignant du monde professionnel, je n’ai pas toujours les mêmes idées que mes collègues de l’enseignement général (postes,syndicat, grève…).
    Mais hélas,après quelques années d’enseignement j’ai remarqué que souvent de nombreux professeurs sont délaissés par leur chef d’établissement en leur laissant toutes les responsabilités en cas de problème. Par contre ces chefs d’établissement n’hésiteront pas à se mettre en avant si le projet permet de valoriser l’établissement.
    Cela est décourageant pour certaines personnes et peut les amener à commettre des actes de désespoir.
    Je pense qu’il serait important de faire quelquechose pour venir en aide à ces personnes comme le souhait le ministère ou les rectorats (et qu’il faudrait imposer au personnel encadrant de s’impliquer davantage auprès de son personnel avant de penser à sa carrière personnel!!!!).

  6. Patrice CHARRAIS a écrit:

    « Autorité – Coeur et Sens »

    Trois mots qui doivent toujours dominer une fonction d`encadrement et d`éducation pour une Vie…

    Mais… « Autorité avec Raison », « Coeur avec Passion »,
    « Sens avec Respect. »

    « Morts pour être aimés »… malheureusement raison de la majorité des suicides…

    Il existe des structures d`aides psychologiques pour les Militaires, plus récemment pour les Policiers, qu`en est-il dans le monde Enseignants, et que font les Médecins du travail, et les infirmiers, infirmières scolaires…

    Une suggestion, porter a la création d`une structure de Soutien Psychologique aux personnels enseignants, si cela n`existe pas déjà…

  7. Yolaine a écrit:

    Qui peut dire d’où vient le problème de cette violence? Pas d’un seul endroit c’est certain. Mais en France, que fait-on pour arrêter, ou tout au moins, réduire ces violences ? De la prévention du genre : « Tu sais, si tu fais des bêtises, tu vas être sanctionné! » Le mot « sanctionner », comme celui « d’interdire » ne sont pas à employer parait-il car « ils choquent » ceux, aux quels on les adresse !
    Comment des parents, qui veulent donner une éducation décente à leurs enfants doivent-ils s’y prendre dans ces conditions ? Quant aux enseignants : que peuvent-ils faire devant des situations toujours impunies ? Quand certains parents comprendront-ils que l’enseignement n’est pas là pour éduquer leurs enfants à leur place, mais pour les instruire, les cultiver : c’est le rôle de l’enseignant.
    Et voilà le triste résultat de tout un ensemble de faits qui ne s’accordent pas…
    Dans le système de protection civil par les policiers, il y a la prévention et le constat des faits réels.
    Pourquoi, ne peut-il y avoir anticipation sur les faits, lorsqu’on soupçonne, un ou des individus, de comploter ou de manipuler contre des personnes qui ne peuvent apporter les preuves des souffrances subies sournoisement ? Pourquoi faut-il toujours attendre l’irréparable pour faire bouger les choses. C’est usant d’entendre toujours le même refrain : « on ne peut rien faire, tant que vous n’avez pas de preuve à nous apporter concrètement! » Autrement dit cela ressemble à cela : « Faites vous massacrer, après on viendra s’occuper de vous. »
    Comme beaucoup de personnes qui ont été la victime de mauvais manipulateurs et qui ne peuvent être défendues parce que n’ayant pas de preuves à avancer, j’ai le sentiment que ce sont les honnêtes gens qui sont les plus pénalisés dans ces cas là. Et c’est ce qui accentue le désespoir…Car le mot JUSTICE, il y a le mot JUSTE : qui veut dire quoi au juste ?

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