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Famille politique, je vous aime !

Posted By admin2011 On 5 avril 2008 @ 21:54 In Blog | 17 Comments

Mercredi 2 avril, à l’église de la rue Saint Louis en l’Ile, se retrouver autour de la mémoire du Président Pompidou et de son épouse Claude Pompidou, en présence de Jacques Chirac et de Bernadette Chirac, m’a permis de ressentir avec chaleur la force tonique d’une famille politique.

J’ai revécu par la pensée avec émotion les rencontres très riches, libres et joyeuses que j’ai eu le privilège de vivre avec Madame Pompidou, sans oublier l’intelligence et la chaleur du regard de son mari, qui incarnait l’humanisme avec une excellence rare.

J’étais heureux d’être aux côtés de monsieur et madame Chirac un « ex », fidèle, fier de l’être, et amusé de constater que nous n’étions pas nombreux sur le plan politique…

Dans le respect des hiérarchies, les liens, qui se nouent, résistent, lorsqu’ils sont authentiques et symétriques, au temps, à l’usure, à l’opportunisme, aux petits calculs. Ils sont un vrai soleil intérieur qui permet de faire face à l’adversité et à la solitude.

J’aime dans la politique l’engagement, les vraies complicités d’autant plus intenses qu’elles sont rares, la communauté de réflexes et de regards qui rassemblent dans un même élan des caractères parfois très différents.

Avoir de la mémoire, des vertèbres et de la passion, est un viatique nécessaire pour affronter les tempêtes et les calmes plats.
Des souvenirs très privilégiés permettent de regarder l’horizon sans nostalgie ni amertume.

Je n’oublierai jamais l’élégance et la vivacité d’esprit de madame Pompidou. Je repense avec bonheur au discours de Bernadette Chirac au ministère pour le dîner que j’avais organisé en l’honneur de Claude Pompidou. Je relis avec amusement un petit « papier » que Jacques Chirac m’avait adressé lors d’un conseil des ministres, m’informant qu’il avait mobilisé le Premier Ministre au sujet des besoins budgétaires du ministère en concluant pour souhaiter qu’il me donne satisfaction : « inch allah ! »

Mercredi, en écoutant les magnifiques chants grégoriens, non loin de madame Bettencourt et d’Edouard Balladur, j’ai été irradié par la lumière de l’esprit d’une vraie famille politique.

Ce matin, au comité départemental de l’UMP, à Saint Cyr sur Loire, la force de liens anciens et finalement très solides a permis d’éviter d’inutiles déchirements. A quoi bon régler ses comptes de façon prématurée et trop réactive ? Mon compagnonnage avec Philippe Briand remonte à 1978. Il comporte une vraie authenticité, mâtinée d’indépendance et de lucidité. Nous avons su dépasser de vraies querelles, chacun menant la vie politique correspondant à son tempérament et à son éthique personnelle. Aussi étrange que cela puisse apparaître aux observateurs extérieurs, qu’ils soient eux-mêmes élus ou journalistes expérimentés, nous sommes proches, conscients d’être à part, et disons-le avec orgueil, au delà et au dessus des médiocrités très banales.

J’ai confirmé, de façon très apaisée, que je ne serai pas candidat lors des prochaines législatives et municipales, en ayant la volonté de continuer à être utile à nos concitoyens, à ma ville, à mon pays. Je serai un « facilitateur », « un ingénieur conseil », d’autant plus libre et indépendant que je ne roule pas pour moi à Tours. Les impatients très nerveux et fébriles ont des tics qui me font sourire et qui traduisent qu’ils ne seront jamais au niveau requis pour sauter la barre… D’autres plus sensibles et intelligents se préparent. Je les aiderai avec une totale sincérité. Et une énergie intacte, dont je ne vais pas m’excuser !

Dans notre réunion consacrée à la reconquête nécessaire après la série d’échecs constatés dans l’ensemble du département, les affrontements non achevés, les rancoeurs sous-jacentes et les plaies encore vives se sont en fait estompés derrière la solidité d’une vraie histoire politique commune. Le soldat de base d’aujourd’hui sera le ministre de demain, le parlementaire glorieux, le recalé provisoire, le militant ardent l’espoir du futur… Ainsi se déroule toute carrière politique…

Vivre cela de cette manière, avec philosophie et humour, n’est pas un déni de réalisme, un rêve chimérique, une impuissance revancharde.

C’est avoir envie de dire, malgré la dureté de l’échec, que la vie politique n’est médiocre que pour les petits. L’échec permet la renaissance. Il contraint au dépassement de soi. Il est une ascèse.

Je repense à une sublime phrase du livre de mon père « Vent d’espoir sur la démocratie » : « Occident signifie déclin, mais déclin cyclique qui prépare l’aurore, renvoie le soleil à l’Orient, fonde les renaissances » et à ce trait d’humour très utile en politique, notamment à Tours : « la parabole du semeur ne recommande pas les semailles en terrain pierreux »…


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