Archives de 2007

« Une vie » de Simone Veil est un phare allumé pour réveiller les consciences

1 novembre 2007

L’effroi se mêle à l’admiration en lisant le magnifique récit de Simone Veil. Avec pudeur mais vérité, maîtrise des sentiments éprouvés mais violence non feinte face à la barbarie des camps, cette autobiographie est un hymne à la résistance humaine, à la force intérieure, au courage, avec l’humilité de constater qu’un destin tient parfois au hasard, à une page non écrite d’une complicité humaine s’imposant dans sa complexité comme dépassant la relation entre le bourreau et la victime.

Au fur et à mesure que l’on rentre dans « l’enfer », le silence se fait, tant la simplicité des mots tranche avec l’horreur ressentie. A l’image de ce coup de massue que l’on reçoit en visitant à Auschwitz les pavillons présentant vêtements et effets personnels des déportés, dans une atmosphère où la monstruosité dont a été capable l’Europe apparaît dans sa brutalité indicible. Ou pour être plus précis et plus juste, dont certains individus abjects ont souillé l’humanisme et l’esprit même de notre civilisation judéo-chrétienne.

Quelle superbe force d’âme faut-il avoir pour mettre à l’honneur les Justes qui furent une exception glorieuse mais rare… Avec le souci de la réalité, même quand elle bouscule les certitudes et le prêt-à-penser. Je n’oublierai jamais son discours au Panthéon lors de la cérémonie voulue par le Président Chirac en hommage aux Justes de France, que le Ministère a organisée le 18 janvier dernier. Son témoignage était magnifique, en harmonie avec l’intelligence et la sensibilité extrêmes de la réalisation d’Agnès Varda, qui a su faire dialoguer la bonté des uns et la monstruosité des autres. Dans un face à face saisissant.

« Certains Français se plaisent à flétrir le passé de notre pays. Je n’ai jamais été de ceux-là. J’ai toujours dit, et je le répète ce soir solennellement, qu’il y a eu la France de Vichy, responsable de la déportation de 76 000 Juifs, dont 11 000 enfants, mais qu’il y a eu aussi tous les hommes, toutes les femmes, grâce auxquels les trois quarts des Juifs de notre pays ont échappé à la traque. Ailleurs, aux Pays-Bas, en Grèce, 80% des Juifs ont été arrêtés et exterminés dans les camps. Dans aucun des pays occupés par les nazis, à l’exception du Danemark, il n’y a eu un élan de solidarité comparable à ce qui s’est passé chez nous. »

Y a-t-il plus beau chant d’amour à son pays ? Quelle transcendance de la souffrance endurée…

Simone Veil est une femme libre, rayonnante de son destin parfaitement assumé, même si les blessures d’une telle vie ne peuvent jamais disparaître. Il faut un caractère particulièrement construit pour « revivre » avec l’art de l’humour, de la drôlerie et des jeux de l’esprit qui l’animent, sans oublier la capacité très politique à dire, à exprimer, et le cas échéant à décrocher des flèches, lorsque la médiocrité, la lâcheté ou la veulerie règnent en maître de l’actualité.

Simone Veil peut être chaleureuse et d’une générosité exceptionnelle, et monter au créneau pour répliquer, porter la contradiction, indiquer le chemin avec une efficace fermeté. Sa douceur et son charme féminin confortent une rare autorité naturelle, jalonnée par l’Histoire qu’elle traverse et qu’elle façonne tout à la fois au cours d’une vie particulièrement active et riche. C’est une femme de conviction et d’engagement, qui dit avec panache ce à quoi elle croit. Et qui sait manifester sa tendresse à ceux qu’elle aime.

Aujourd’hui, pour témoigner et mobiliser les consciences, elle s’est livrée, en acceptant par l’écrit de faire ressurgir des époques que l’Histoire retient comme ayant fait naître le crime contre l’Humanité.

« Vivre avec », c’est pour Simone Veil l’éternel défi, doublé parfois d’un sentiment d’injustice, lorsque est évoquée la situation des résistants : « Eux sont dans la position des héros, leur combat les couvre d’une gloire qu’accroît encore l’emprisonnement dont ils l’ont payée ; ils avaient choisi leur destin. Mais nous, nous n’avions rien choisi. Nous n’étions que des victimes honteuses, des animaux tatoués. Il nous faut donc vivre avec ça, et que les autres l’acceptent. »

« Deux mille cinq cents survivants sur 78 000 Juifs français déportés. Il n’y a que la Shoa. L’atmosphère de crématoire, de fumée et de puanteur de Birkenau, je ne l’oublierai jamais. Là-bas, dans les plaines allemandes et polonaises, s’étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c’est le poids effrayant de vide que l’oubli n’a pas le droit de combler, et que la mémoire des vivants habitera toujours. »

Il appartient aux générations « d’après » de porter comme un étendard ce cri humaniste, plein d’une révolte intacte et d’un pardon impossible.

Ce livre nous y invite. Il mérite d’être lu et médité par la jeunesse de France et d’Europe, pour qu’elle fête la paix et traque toutes les résurgences du fanatisme, de l’intégrisme, de l’antisémitisme et du racisme. C’est un vrai devoir civique permanent et malheureusement toujours d’actualité. Une fois de plus, l’action est le seul remède, l’unique issue possible…

Pour l’Europe, c’est triste de devoir penser que le référendum est un risque…

29 octobre 2007

Le traité simplifié sur les institutions de l’Union Européenne est un magnifique pas en avant, qui a permis de sortir de la crise née du rejet par le peuple en France et aux Pays Bas du projet de Constitution Européenne.

L’Europe va pouvoir s’incarner d’avantage, agir plus efficacement et plus lisiblement sur la scène internationale, prendre des décisions de façon plus opérationnelle qu’aujourd’hui. Certains symboles sont tristement sacrifiés, mais l’essentiel est préservé. Bref, il s’agit d’un progrès sans révolution ! Un point d’équilibre à partir duquel il est possible de rassembler le plus grand nombre.

Le projet politique européen doit devenir authentiquement populaire pour bénéficier durablement du soutien démocratique majoritaire. Et là le réalisme nous conduit à penser qu’il y a un vaste chemin à parcourir !

L’argument de la paix, garantie par l’Europe depuis plus de 60 ans, semble ne plus « marcher », alors que c’est évidement un acquis précieux. Avoir aujourd’hui l’impression qu’elle est « naturelle », « garantie », gravée sur les frontons est en soi une victoire incroyable, dès lors que l’on se souvient des barbaries qui ont souillé le sol européen à deux reprises au 20è siècle.

L’argument de l’emploi, de la croissance, de la facilité des échanges liée à l’euro se heurte bien sûr aux statistiques du chômage, aux questions du pouvoir d’achat, à l’inflation liée à l’euro.

L’argument de la diversité protégée par l’Europe semble contredit par la marchandisation de nos sociétés, par la mondialisation destructrice des identités, par les délocalisations liées à l’émergence des pays en développement, par le tumulte des cultures et des religions qui bousculent les racines et les certitudes.

Bref, il faut convaincre de la pertinence du projet européen. Nous nous étions accrochés à la réussite d’Airbus et de l’A380 comme la preuve d’un succès industriel éclatant, jusqu’à ce que les aléas de tout projet de cette envergure ne nous contraignent à plus d’humilité.

Alors, franchissons l’étape institutionnelle avec conviction mais modestie. C’est un instrument nécessaire pour que la mécanique de la prise de décision soit plus opérationnelle et plus efficace. Rien de plus, rien de moins.

La ratification par le Parlement ne prive pas le peuple d’un pouvoir décisif dans une matière où il n’y a pas de changement radical.

Rappelons ici que les futurs élargissements, qui eux portent sur l’essence même du projet européen, relèvent du référendum. La constitution française a été expressément révisée pour la garantir et nul n’envisage de remettre cela en cause.

Ainsi, si l’Europe s’engageait dans la voie de l’adhésion de la Turquie, il est du pouvoir du peuple français de dire non, ce qui bloquerait le processus, l’unanimité étant en la matière requise.

Espérons qu’un jour prochain, lorsque les institutions européennes auront créé de vrais résultats tangibles aux yeux de nos concitoyens, un bon sondage sur l’Europe, comme celui publié par « Aujourd’hui » montrant que 68% des Français voteraient oui à un référendum sur le traité simplifié, serait confirmé quelques semaines après par les urnes. Notre dernière expérience a été de ce point de vue cuisante. La retenter serait malheureusement dangereuse pour notre idéal européen. C’est un constat lucide, qui doit conduire à encore plus de pédagogie européenne. Sans incantation, sans tabou, mais avec foi.

De Nicolas Sarkozy à Dominique Bussereau, contact direct là où ça coince…

28 octobre 2007

Rien ne remplace le contact direct, l’appréciation personnelle de la réalité, même quand la rencontre est électrique, au cur d’une crise chaude, où se tamponnent revendications catégorielles et exigences légitimes des usagers.

J’aime cette pratique exposée du pouvoir. C’est une forme nécessaire de courage, d’authenticité, d’éthique que d’aller à la rencontre. Ne jamais fuir, ne jamais se dérober, c’est essentiel pour agir en toute connaissance de cause.

Certes, cela ne calme pas la colère du père de famille qui emmène ses enfants en vacances et qui leur avait promis depuis un an un voyage. Certes, cela n’atténue pas la violence du passager du train, du métro ou du bus qui est gêné dans son travail et qui peut rater un rendez-vous important pour son emploi.

Mais cette proximité du Chef de l’Etat et du Gouvernement avec nos concitoyens, chaque fois qu’un conflit éclate, est essentielle pour rompre définitivement le sentiment d’une « classe politique » coupée des réalités, fermée sur elle-même dans ses certitudes. Dès lors que craquements, dysfonctionnements, incompréhensions, tensions, antagonismes apparaissent, la seule maxime qui vaille est la présence personnelle, le cur de mêlée, l’engagement direct.

Non pour attiser les passions ou jouer avec le feu, mais pour comprendre ET agir.

Il est parfaitement insupportable de choisir la stratégie cynique du pourrissement d’une crise. Le sentiment d’impuissance dont est parfois frappé le pouvoir politique naît de cette distance, de cet éloignement qui apparaît vite comme du mépris et parfois même comme un déni de responsabilité démocratique.

Mais dès lors que la vérité d’une situation est appréhendée, même si elle est parfois complexe ou difficilement soluble, il ne faut pas rester les bras croisés, se satisfaire de faux-semblants et de demi-mesures. Il faut agir, concilier, trancher, arbitrer, donner les moyens. Il faut expliquer les enjeux, traiter nos concitoyens en adultes.

Il faut imaginer les solutions du XXIè siècle, où l’exigence d’information est forte et impérative et où le contraste est parfois saisissant entre ce que la technique rend possible et ce que l’humain néglige avec désinvolture.

La liberté du droit de grève se heurte de plein fouet à la liberté de circuler de l’usager, qui entend, à juste titre, pouvoir être prévenu, pouvoir s’organiser sa vie professionnelle et personnelle.

Pour sortir de cette impasse, les maîtres mots sont alerte, négociation, préavis, service minimum, dialogue et sanction lorsque les dispositions légales sont violées.

Au tableau d’honneur des ministres, le classement doit s’établir en fonction de la capacité à aller à la rencontre partout où ça craque, et de l’aptitude ensuite à prendre des décisions concrètes et réalistes. Et à en suivre la mise en uvre effective.

Il faut beaucoup d’énergie, car faire bouger les choses, obtenir des résultats concrets tangibles, c’est le fruit d’une longue chaîne d’étapes humaines toujours lentes et fragiles.

Savoir mobiliser et entraîner un peuple par des objectifs démocratiquement approuvés c’est l’art même de la politique et du politique.

Cela suppose autant de volonté que d’habileté, tant le réflexe français est la rue, la contestation frontale, l’inertie ou la révolution !

Alors sachons soutenir et mettre à l’honneur ceux de nos gouvernants qui illustrent cette disponibilité et cette flamme, et mettre à l’index les maladroits, les planqués et les désinvoltes !

Au Sanitas, le jardin Theuriet est un beau symbole de l’action de l’Etat

27 octobre 2007

Les reportages à la télévision sur l’anniversaire des drames de Clichy sous Bois donnent le sentiment d’un Etat impuissant, ou lent à tenir ses promesses. Avec une impression d’abandon, de désespérance et de spirale conduisant à la recrudescence de la violence. Alors que des moyens exceptionnels ont été engagés par le gouvernement, qui rendaient parfois jaloux le ministre de la culture et de la communication, toujours en quête de moyens supplémentaires d’intervention…

Par contraste, l’inauguration ce matin à Tours d’un jardin magnifiquement paysagé remplaçant une barre d’immeubles prouve que l’addition des énergies est possible. L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine a permis à l’Etat d’enclencher quartier par quartier toute une série d’opérations concrètes destinées à rétablir l’égalité.

Chacun a droit au beau. Chacun a droit à des espaces publics de qualité, avec des plantes et des arbres de belles essences.

Souhaitons que les habitants, et notamment les plus jeunes, en deviennent d’authentiques jardiniers, c’est-à-dire des protecteurs attentifs.

Je trouve symbolique et positif que ces jardins créent à Tours un vrai parcours, une sorte de trait d’union, de déclinaison d’un même ensemble.

Toute l’activité, toutes les animations ne doivent pas se concentrer en centre ville. Ni à Tours, ni ailleurs.

C’est un objectif essentiel de veiller à ce qu’une part d’activité culturelle, commerciale, sociale soit présente dans chaque partie d’une ville. Cela suppose parfois de contrecarrer les règles draconiennes du marché ou les habitudes fâcheuses des années passées.

Cela exige de créer des liens, des partenariats, des passerelles et des parrainages féconds.

Je propose ainsi que chaque école soit jumelée avec un espace vert, avec un ensemble artistique du spectacle vivant, avec un monument historique public ou privé.

Vive la découverte de l’autre ! Vive le respect dû à chaque culture ! Vive la découverte des racines de sa ville et de son pays ! Vive la diversité, qui peut se vivre comme une chance dès lors que sa propre identité n’est pas bafouée, méprisée, ignorée ou abandonnée.

Je garde un souvenir prometteur de l’ouverture que j’avais décidée du Grand Palais aux cultures urbaines. « Rue au Grand Palais » avait la force d’un symbole, d’une main tendue, de la présence, au cur de la capitale, de la jeunesse de France dans sa fougue et son arc en ciel. Ce n’était pas une provocation sans lendemain, ni une récupération éphémère, mais une clé de voûte. La volonté de réconcilier et de créer la dynamique de la fierté de chacun en son pays. Beauté exceptionnelle des lieux qui font admirer son pays, vitalité électrique des spectacles et des disciplines sportives et artistiques.

La Grande Halle de la Villette a pris le relais cette année.

Puisse cette idée se décliner concrètement partout sur le territoire national, avec les croisements et les réciprocités nécessaires.

Hip Hop et chants grégoriens… Tuffeau et béton… HLM et parc paysager… C’est un projet politique qu’il faut décliner et écrire concrètement. Et faire vivre soigneusement pour qu’une belle idée ne devienne pas au fil des mois une abstraction. Il y a du travail en perspective, de l’éducation et du civisme à promouvoir pour y parvenir. Souhaitons que les familles participent elles-mêmes à cet élan !

Souhaitons que ce jardin devienne un lieu convivial et partagé par tous, sans dégradation et sans détournement de sa destination première.

« Arrête de parler de culture » !…

22 octobre 2007

A de très nombreuses reprises, certains autour de moi à Tours m’ont amicalement lancé en guise de conseil stratégique pour les prochaines municipales : « arrête de parler de culture, parle plutôt de l’emploi et du développement économique » !

Je ne méconnais naturellement pas l’urgence à faire baisser le chômage, comme l’impérieuse nécessité d’améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Je mesure également parfaitement la précarité de nombreuses disciplines artistiques, et le fait que la stabilité de l’emploi n’y soit malheureusement qu’un leurre en raison même des rythmes de la création, de la répétition et de la production. Mais je sais également qu’une ville ou un pays, dans le contexte actuel de la mondialisation, sans projet culturel fort est voué à la perte d’influence, et donc à l’échec ou au ralentissement économique.

Face à l’inquiétude persistante liée à la recherche d’emploi et à l’impatience sur ce sujet que je ressens chez mes concitoyens, nous devons rechercher toutes les pistes pour favoriser la croissance, le développement, l’activité.

Que de chemin à parcourir pour faire comprendre que pour une ville comme pour notre pays la culture n’est pas seulement un art de vivre, une respiration et une liberté personnelles, mais une source considérable de richesses, d’emplois, d’activités professionnelles, d’attractivité !

Nous avons un capital entre les mains lié à notre capacité de création et d’imagination et à notre patrimoine tout à fait considérable. C’est essentiel pour l’emploi si on sait avec volonté et résolution valoriser nos atouts, à commencer par la reconnaissance des métiers artistiques dans leur infinie variété. Avec l’objectif d’éviter les délocalisations pour relocaliser, créer de nouveaux emplois et éviter la destruction d’anciens métiers.

Le défi c’est de réussir à parler économie, finances, profession, formation dans le champ culturel et dans celui de la communication sans pour autant gommer l’aspect immatériel de l’acte culturel, sans brutaliser toute la dimension spirituelle et libre de la création artistique.

Le champ des possibles est infini. La diversité des lieux et des initiatives est essentielle. A Tours comme en France, il y a place pour l’acte gratuit, loin de tout aspect marchand, comme peuvent également rayonner et créer de la richesse un lieu phare, un spectacle fort, un festival rayonnant.

Les fêtes de la Loire à Orléans ont rassemblé près de 500 000 personnes. Les quais de la Loire peuvent avoir une magie exceptionnelle pour peu qu’on s’en donne les moyens… Pourquoi pas chez nous ? …

C’est une offre globale, large, riche de sa diversité qu’il faut générer. C’est essentiel pour la vie quotidienne de chaque habitant, c’est indispensable pour attirer de nombreux touristes qui viennent en Touraine, mais ne passent ou ne restent pas assez à Tours.

Alors, parlons des enjeux avec réalisme et énergie.

Si on ne bouge pas, « ça » se passera ailleurs. Les mesures qu’en son temps j’ai prises pour le cinéma, la production audiovisuelle, les jeux vidéo, le marché de l’art, ont permis de créer ou de conserver de nombreux emplois.

Les nouvelles technologies doivent pouvoir être des chances tant la nécessité des contenus est désormais vitale, pour peu qu’on aide un nouveau modèle économique à émerger, où le payant et le gratuit, l’unitaire et le forfaitaire réussissent à se concilier.

Chaque lieu peut être une chance. Doit l’être. Ouverture des portes, décloisonnement, interdisciplinarité, accueil, valorisation des indépendants, mise en réseau, accueil le soir, autant de maîtres mots qui ont des conséquences très concrètes. Est-on de ce point de vue au maximum du possible à Tours ? …

La réussite récente au Cloître de la Psalette des créateurs prouve qu’il y a un public, du désir, une curiosité.

Alors, pour parvenir à cette réconciliation entre culture et emploi, création et activité, sans tomber dans l’écueil du tout marchand, de l’uniformisation, de la standardisation et du nivellement destructeur des identités, il faut comme toujours que se rencontrent les acteurs concernés.

La parole en l’occurrence est une palabre utile.

J’ai à de nombreuses reprises évoqué le « Davos de la Culture », c’est-à-dire la réunion libre du monde politique, économique et culturel.

Non pour se confondre, s’amalgamer, s’inféoder. Bien au contraire pour se différencier dans une synergie, dans une stratégie ouverte et libre.

Comment ne pas voir pour la France qu’il s’agit de l’avenir, des métiers de l’intelligence, de la valorisation de nos atouts pérennes ?

Pourquoi ne pas l’organiser en avant coureur à la Grange de Meslay ?

Au bout du compte, on me dira peut-être un jour : parler de culture, c’est vital. Aussi bien pour l’épanouissement individuel que pour l’emploi.

Il y a beaucoup d’esprits à convaincre et beaucoup de résistances à vaincre… C’est compréhensible, tant la culture a longtemps été perçue comme une sorte de fin de discours…

Jean-Pierre Lapaire n’est pas un expert indépendant mais un élu socialiste du Loiret .

20 octobre 2007

Les propos de Jean-Pierre Lapaire, chargé de « vendre » le tramway sur rail de Jean Germain, rapportés par Thierry Noël dans les colonnes de la Nouvelle République de ce matin, ne sont pas ceux d’un expert indépendant mais ceux de l’élu socialiste engagé qu’il est par ailleurs dans le département du Loiret.

Méconnaître les progrès considérables de la technologie qui permettent aujourd’hui de mettre en concurrence des bus électriques non polluants, des trams bus sur pneus et sans caténaires, des trams sur rails avec caténaires et des trams compatibles avec la SNCF, c’est faire preuve d’un sectarisme qui doit être banni dans un dossier dont le coût pour la première ligne, sans tenir compte des aménagements urbains et des dessertes, dépasse les 300 millions d’euros.

Il faut faire preuve de sérieux avant d’engager l’argent du contribuable dans une telle dépense.

Faire participer la population au choix, après avoir présenté toutes les options, ce n’est pas chercher « à exister politiquement ».

Tours vaut mieux qu’un débat tronqué. C’est un projet d’ensemble qu’il faut élaborer pour l’avenir de notre ville, en incluant le transport dans une vraie stratégie de développement économique global. En n’oubliant pas la question du périphérique, de l’A10 bis et de la LGV.
Je prends l’engagement si je suis élu, de présenter aux habitants de Tours et de l’agglomération tous les matériels sur le marché pour choisir le système le moins cher et le plus performant, permettant la meilleure desserte de tous les quartiers et la nécessaire articulation avec la circulation piétonnière, l’usage du vélo, en tenant compte du réseau SNCF, et de la circulation automobile.
Je n’ai pas de leçon à recevoir de ceux qui ont choisi d’implanter Ikéa à Rochepinard, ce qui va générer des problèmes de circulation redoutables, alors que l’agglomération permettait des localisations mieux adaptées !

PS : Un exemple d’alternative réalisé aux Pays Bas et projeté à Douai, c’est Phileas. Pour vous documenter, allez sur le site : http://www.apts-phileas.com/ . Mais pour que les choses soient claires, ce n’est qu’un exemple de matériel. Il y en a d’autres ! Je ne me comporterai jamais comme Jean Germain qui consulte après avoir définitivement choisi…

Face à la pauvreté, soyons résolus et concrets

17 octobre 2007

En cette journée mondiale du refus de la misère, ouvrons nos yeux et nos curs.

A Tours, comme dans notre pays « riche », nombreuses sont les détresses dues à la pauvreté que nous ne sommes pas parvenus à éradiquer, malgré une apparente performance économique.

La réalité du chômage, des fins de droits, des violences, de l’isolement, du handicap est parfois difficile à regarder en face. Car elle dérange. Elle ne peut laisser indifférent.

Sachons déjà rendre hommage et soutenir concrètement les associations de bénévoles qui inlassablement agissent avec un remarquable dévouement. Veillons à écouter leurs recommandations et parfois leurs interpellations enflammées.

Agissons également par nous-mêmes dans notre environnement immédiat, en aidant à faire une démarche, en rédigeant une lettre, un c.v, en prenant notre téléphone pour que s’ouvre une porte fermée. Si chacun le faisait… Si chaque élu recevait vraiment ses concitoyens, allait à leur rencontre sans attendre les campagnes électorales, quelle que soit la fonction, cela ferait bouger les choses.

Traitons la question du logement insalubre, des expulsions, des troubles de voisinage avec opiniâtreté et volontarisme. Car il y a les cas repérés, détectés et soutenus. Mais il y a toutes celles et tous ceux qui ont comme honte de leur situation et la masquent jusqu’à ce que la maladie les rattrape.

C’est une vraie chaîne de solidarité qu’il faut renforcer dans son efficacité. Comme ceux de l’illettrisme, les chiffres de la pauvreté ne sont pas dignes d’un pays comme le nôtre.

Je souhaite à Tours proposer toute une série de mesures très concrètes qui créeront de la chaleur humaine, quartier par quartier, immeuble par immeuble. Sans tomber dans la charité, mais en stimulant par contre la responsabilité et l’engagement de chacun. C’est au fond une question de morale citoyenne et individuelle, une valeur que nous devons promouvoir sans complexe !

Mobilisons nous pour la paix entre Israéliens et Palestiniens !

16 octobre 2007

La conférence de la Déléguée Générale de la Palestine, Madame Hind Khoury, à l’Hôtel de Ville était impressionnante. Son calme, sa précision, sa souffrance sublimée faisaient de son discours une arme de paix très efficace.

Le conflit éternellement non réglé entre Israéliens et Palestiniens est au déshonneur de la communauté internationale, dont la volonté est vraiment prise en défaut.

Qui ne voit que c’est une urgente priorité pour éviter les spirales du terrorisme, de l’intégrisme et du fanatisme. C’est également une exigence humanitaire.

Chaque peuple doit vivre en sécurité dans des frontières reconnues et sûres. Avec les moyens d’assurer sa survie et sa prospérité.

Cet objectif simple devrait rassembler les Méditerranéens que nous sommes tous, avec l’ardeur d’un défi pour l’Europe.

Ce serait un signal fort au moment où les tensions en Iran, en Irak, en Afghanistan sont extrêmes. Ce qui alimente la seringue conduisant à ce spectre de la guerre des civilisations.

Qui ne voit que ces réalités internationales, d’apparence lointaines, sont en fait dans le crâne des Jeunes de Tours et de la France, que les paraboles et internet mobilisent quotidiennement.

Commençons nous-mêmes ici à Tours par régler les questions éternellement différées avec mépris. Par exemple, veiller à ce que des lieux de culte dignes existent pour chaque religion. Car si la fierté est un ressort précieux, l’humiliation peut être un engrenage dangereux.

L’évocation de nos racines judéo-chrétiennes n’est en rien contradictoire avec le respect dû à la religion musulmane. En France comme dans le monde.

Si un peuple, une religion, une culture, se sentent menacés, méprisés, niés, alors prend place la violence. Avec une radicalité qui devrait pousser à agir. Avant qu’il ne soit trop tard.

Pour le rétablissement du droit de vote au Conseil municipal à Tours !

15 octobre 2007

Il n’y aura ni rapport, ni débat, ni vote au Conseil municipal de Tours sur l’investissement projeté d’un tramway à 300 millions d’euros. Le Maire de Tours l’a reconnu en réponse à ma question.

C’est surréaliste.

La compétence juridique d’un syndicat intercommunal ne saurait servir d’alibi. Le maire doit recevoir un mandat clair pour engager notre ville.

C’est le « RMI » de la démocratie participative chère à Ségolène Royal qu’en son temps le maire de Tours a soutenue dans les premiers avec un zèle ardent.

Et bien sur un dossier aussi lourd, on refuse la clarté, la comparaison, l’examen des alternatives. Faire mieux, moins cher ! Si c’était possible, pourquoi ne pas l’envisager ?

On ne peut se prétendre gestionnaire exemplaire, par contraste avec Jean Royer qu’au passage on égratigne, et engager sans réflexion une telle dépense.

Les contribuables de Tours et des communes concernées de l’agglomération apprécieront.

Je prends l’engagement solennel de présenter à la population toutes les possibilités existantes en septembre prochain, soit 5 mois après les élections municipales. Avec un calendrier, un chiffrage, un plan de financement. En montrant tous les systèmes existants.

Je prends l’engagement de consulter mes concitoyens.

Je prends l’engagement, avant d’engager la ville au Sitcat, de faire voter le Conseil municipal.

Ce sera une rupture avec l’opacité, la démesure et l’improvisation.

J’ai réclamé depuis de nombreuses années un vrai débat où seraient sérieusement étudiées toutes les options. Mes déclarations au Conseil municipal sont là pour en témoigner. Sur un sujet de cette importance, seul compte l’intérêt général. Avec le souci scrupuleux de respecter nos concitoyens.

Sur une question aussi majeure, je pense que les « Verts » se montreraient plus offensifs et plus soucieux d’éthique démocratique…

En tous cas, j’associerai de la manière la plus totale et transparente toutes les forces politiques, professionnelles et associatives, en ayant à cur de donner à chaque Tourangelle et à chaque Tourangeau une information précise, objective et non partisane.

Nous surprendrons !…

Soyons fiers de l’A 380 !

15 octobre 2007

C’est pour la France, pour l’Europe de l’aéronautique, pour le talent et la performance des chercheurs, des ingénieurs, des techniciens et des ouvriers une date vraiment importante que celle d’aujourd’hui où sont livrés à Singapour Airlines les premiers A 380.

Presque 7 ans après le feu vert des actionnaires d’Airbus au lancement industriel de l’A 3 XX.

Cela fait contraste avec le mois de janvier 2007 où Boeing est exposé devant Airbus pour la première fois depuis 2000 en nombre de commandes, avec 1044 appareils en 2006 contre 790 pour l’avionneur européen qui fait notre fierté.

C’est vraiment positif que s’éloigne de notre horizon la spirale désespérante des retards, des règlements de comptes et des feuilletons judiciaires.

EADS et Airbus sont pour la confiance en Europe un socle fondamental. Un vrai projet concret porteur de foi en notre capacité technologique, commerciale et industrielle. Le plus beau des testaments de Jean-Luc Lagardère, qui a su conjuguer et concilier ardeur nationale et cohésion européenne.

Alors, ayons les yeux ouverts et l’esprit lucide ! L’actualité n’est jamais innocente. Lorsque des intérêts aussi puissants sont en jeu et que des compétitions aussi frontales sont menées, notamment avec nos concurrents et amis américains, sachons laver le linge sale en famille, selon l’expression consacrée… Sans ingérence étrangère. Puisse la justice agir librement et rapidement pour que se tourne le plus clairement possible la page noire de ces derniers mois.

A qui profite cette crise ? Pas à la France, pas à l’Europe…