Qu’il est difficile de légiférer sur la santé ! Dans un premier réflexe, quiconque aime son café, son bistrot, son bar, aurait la tentation de le faire échapper à la rigueur de la nouvelle loi interdisant de fumer.

Même s’il est prévu des « emplacements fumeurs » dûment équipés et la possibilité d’utiliser les terrasses des cafés et restaurants dès lors qu’elles ne sont pas complètement fermées, c’est une vraie révolution culturelle et sanitaire qui va marquer le début de l’année 2008.

J’ai donc plus que jamais envie de saluer chaleureusement le travail de celles et ceux qui sont tous les jours, tôt le matin et tard le soir, les témoins et les acteurs de discussions animées et libres, de rencontres conviviales et spontanées, de dégustations du « petit noir » au « ballon de rouge », sans oublier les petits plats classiques où frites et croque-monsieur rivalisent avec la terrine maison et les ufs durs mayonnaise. L’esprit français par excellence !

Un quartier sans « son » café, où le patron sait accueillir chacun et maintenir une certaine tenue, perd son âme et laisse la violence gagner du terrain.

C’est notre art de vivre qu’il faut savoir préserver dans ces lieux où il fait bon se retrouver, où chacun aime refaire le monde, commenter le dernier match et scruter les amours des gens célèbres ! Ce sont de beaux métiers. L’accueil suppose une grande gentillesse, la cuisine aussi simple soit-elle un vrai talent, le service une amicale et attentive complicité.

Souhaitons que la nécessaire protection de notre santé ne menace pas leur avenir. Ils sont notre histoire, notre âme, notre avenir même tant est primordial de les préserver et d’éviter que les fast-food ne détruisent notre identité à laquelle nous sommes légitimement attachés.

Les aimer, les soutenir, c’est continuer de franchir allègrement leur seuil et s’imposer une nouvelle règle. Une de plus… Mais c’est pour la bonne cause ! Alors, buvons à notre santé à tous et à l’amitié !