Imprimer cet article - Envoyer à un ami

Il n’est pas question de privatiser l’université !

Pour mobiliser et échauffer l’esprit des étudiants, les mots qui fâchent fusent et sont utilisés comme des armes.

Ainsi, « privatisation » apparaît sur des banderoles de drap pour donner le sentiment que le projet du gouvernement sur le renforcement de l’autonomie s’apparente à un désengagement de l’Etat.

L’enseignement supérieur et les universités doivent rester des temples de la liberté de l’esprit. C’est triste de voir des slogans politiciens caricaturaux et désinformants tronquer la réalité, intimider et pousser à la rue et à la paralysie. Cette manipulation est vraiment grossière. Il ne s’agit plus de débat, d’électricité démocratique libre, mais de réflexe classique d’action groupusculaire directe.

Il en est de même du fonctionnement non démocratique des assemblées générales décidant ou non de la grève.

Lors d’un reportage très bien fait mardi sur France Bleue Touraine, 2 étudiants aux points de vue opposés s’affrontaient sur le vote de la grève. Tout semblait renvoyer à une « AG » où chaque camp devait se compter. Ca promettait d’être chaud, mais au fond légitime.

Or lors des assemblées générales, la ruse totalitaire et de na pas mettre à l’ordre du jour immédiatement la question de la grève, pour attendre d’être majoritaire…

Les minorités agissantes ne doivent pas faire la loi. La liberté de manifester, de faire grève doit être compatible avec celle de circuler librement et de travailler sans contrainte. L’arbitre c’est le suffrage, c’est la loi de la majorité, c’est le respect des procédures démocratiques. Sinon, il ne faut pas que l’alibi démocratique soit mis en avant. C’est plutôt l’esprit de commando, l’apologie de la force et de l’anarchie qui prennent alors le pas…

Le Président de l’Université est confronté à une responsabilité redoutable. Etre ouvert à chacun, générer le goût nécessaire de la contradiction et du débat, mais pour autant ne pas laisser la paralysie, le gâchis , les barrages pénaliser les étudiants soucieux, à juste titre, de travailler sereinement et librement. C’est la contrepartie des honneurs assumés !

12 Réponses à “Il n’est pas question de privatiser l’université !”

  1. benoit a écrit:

    Il est effectivement honteux de voir à quel point la bataille des mots fait rage et comment beaucoup se laissent embrigader par des discours qui ne correspondent pas à la réalité de ce projet de loi.

  2. MAUPEOU a écrit:

    Totalement d’accord… Ces jeunes politisés à outrance qui s’arrogent le droit de parler au nom de tous les étudiants sous des prétextes fallacieux et qui orientent le « débat » afin d’éviter les vrais sujets qui les préoccupent-à savoir, « L’université a t-elle vraiment les moyens de former les jeunes pour les guider vers un avenir professionnel heureux, encore doivent-ils être les otages d’une minorité? »- devraient avoir honte de leurs actions irresponsables!

  3. Jean-Paul Alègre a écrit:

    Un commentaire qui n’est pas en rapport direct avec le billet du jour, mais plutôt sur l’ensemble de ce blog, pour, tout simplement adresser un salut chaleureux à Renaud Donnedieu de Vabres.
    Pour nous, les auteurs dramatiques, il aura été un ministre à l’écoute, disponible.
    Les aléas de la vie politique font qu’il n’est plus notre interlocuteur.
    Qu’il sache, par ma voix, que nous n’oublions pas le chemin parcouru ensemble.
    Chaleureusement.
    Jean-Paul Alègre
    Président des Ecrivains Associés du Théâtre.

  4. Bloc contre blog « Tanneurs, Fil d’infos étudiantes à Tours a écrit:

    […] RDDV, candidat aux municipales à Tours : Il n’est pas question de privatiser l’Université […]

  5. Marie a écrit:

    Non l’université n’est pas bloquée!!! étudiante en droit je vais en cours tous les jours et ne vois pas de changements dans le fonctionnement de ma fac. Il n’y a pas non plus de problème en pharma, en médecine, à polytech’tours et même pas à l’iut. Arrêtons la désinformation : les quelques étudiants des tanneurs qui votent le blocage ne représente pas tous les étudiants de Tours.

  6. Catadioptre a écrit:

    Je reposte à nouveau un commentaire envoyé hier qui avait été censuré par le modérateur de ce site. Le site Rue89.com a publié un courrier du directeur de Sciences Po Paris qui illustre l’effet pervers de la loi sur l’autonomie des universités. Cet article date du 8/11/2007 et a été écrit par Frédéric Sawicki (Professeur de Science Po à Lille 2). Dans ce courrier, le directeur fait un appel aux dons auprès des anciens élèves de Sciences Po : « Révolution dans le monde de l’Université et des Grandes Ecoles : le Parlement a décidé cet été que c’est de plus en plus par des crédits d’impôts au bénéfice des particuliers et des entreprises que seront financés les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Ainsi, 66 % des dons que vous accepteriez de faire à Sciences Po en 2007 seront déductibles du montant de l’impôt sur le revenu que vous paierez en 2008 (dans la limite de 20 % de votre imposition). Et si vous êtes redevable de l’ISF, vous pourrez verser à Sciences Po jusqu’à 50.000 euros au titre de cette imposition. En somme, vous avez désormais le choix entre verser vos impôts à l’Etat ou bien vous en acquitter, à hauteur des 2/3, par une affectation dont vous décidez vous-même. »
    L’article rappelle que Sciences Po est financé depuis 1946 par une Fondation de droit privé (la Fondation nationale des sciences politiques) et par l’Etat. Et l’auteur de conclure son article : « Dans ces conditions, il y a fort à parier que l’argent ira à l’argent et que les universités dont les élèves sont pauvres et qui dispensent des enseignements n’intéressant pas les entreprises tombent en déshérence. » Peut-etre ce commentaire sera-t-il à nouveau censuré. Toujours est-il

  7. Catadioptre a écrit:

    Comment expliquer que l’Etat dépense 2 fois plus pour un élève de Prépa (13.760 euros) que pour un étudiant à l’université (6.700 euros)* ? C’est bien qu’il y a un problème non ? L’argent, il y en a. Encore faudrait-il qu’il soit bien employé.

    * Source : Observatoire des inégalités (www.inegalites.fr)

  8. Nemrod a écrit:

    Il y a un manque de moyens flagrant pour l’Université, et les comparaisons internationales montrent le sous-investissement de la France dans l’enseignement supérieur et la recherche. On ne peut se satisfaire de cette situation dans une économie mondialisée où notre compétitivité reposera de plus en plus sur la création, l’innovation, la recherche.

    C’est pourquoi l’affectation de 5 milliards d’euros par le gouvernement doit être saluée comme allant dans le bon sens. Mais les moyens ne sont pas le seul aspect du problème : autonomie, rapprochement de la formation et de le recherche avec le monde économique, ouverture des conseils au monde extérieur, … sont indispensables pour remettre nos universités à niveau.

    Et évitons SVP le psychodrame que l’on nous ressert à chaque tentative de réforme de l’université : les universités vont être privatisées, ce sont les entreprises qui feront la sélection, les formations seront réservées aux riches, c’est la fin des diplômes nationaux, …

    On sait à qui profite cette intox, en tous cas pas aux étudiants dont l’avenir se joue avec la réforme LRU.

  9. FREDE- FIDELITE ET DETERMINATION a écrit:

    Je vais être trés simple que pensent les parents qui
    font de trés gros sacrifices financiers quand ils voient la pagaille faite par quelques jeunes souvent
    trés argentés, pour empécher la grande majorité des étudiants de suivre les cours. La démocratie est malade. LE PEN doit se frotter les mains. Le suffrage universel est baffoué.

  10. Eilean a écrit:

    Catadioptre, l’argent ne fait pas le bonheur mais dans ce cas oui il y contribue, les prépas permettent l’accès à un travail , les facs est-ce aussi certain ? et si demain les mêmes sommes sont mises à disposition par le gouvernement est-ce pour cela que les étudiants de facs vont trouver un job à la sortie de ces facs où l’on entasse des milliers de jeunes sachant qu’au bout il n’y a que quelques postes à pourvoir ou pire pas de poste !!! cela se nomme la sélection par les résultats et pas par l’argent puisque nos enfants (fils et fille de petits fonctionnaires) ont fait prépa à Descartes puis une école d’ingénieurs et dès la fin de leurs études étaient recrutés par l’entreprise où ils avaient effectué leurs stages … à méditer pour l’avenir des étudiants de facs !!!

  11. Catadioptre a écrit:

    Eilan, l’avis du haut conseil de l’évalutation de l’école (ministère de l’Education nationale) est en totale contradiction avec vous (http://cisad.adc.education.fr/hcee/index.html). En matière d’emploi, il y aura de plus en plus besoin de diplômés dans un avenir proche (2010) : « La plupart des scenarii conduisent a estimer a 70% d’une generation la proportion de bacheliers necessaire pour l’annee 2010 (contre 61 % aujourd’hui) et a 45% d’une generation celle des diplomes de l’enseignement superieur (contre 38 % aujourd’hui). A l’oppose, les sorties infra-baccalaureat ne devraient pas exceder 30 % d’une generation. – a joue un role incontestable dans l’amelioration des resultats de notre systeme educatif. »
    Comme vous le dite, ceci reste à méditer pour ceux qui pensent tout savoir sur l’enseignement supérieur…

  12. christian a écrit:

    Je vous rappel quand même que le CNESER à voter contre cette loi. Que les deux plus gros syndicats comme la FAGE et l’UNEF sont contre cette loi.

    parlons du texte :

    Article 6 :
    Désormais le président est élu à la majorité absolue des membres, et plus au 2/3.

    —> Nous allons voir plus de bataille de filières.

    Article 7 :
    Modification de la composition du conseil d’administration
    Le conseil d’administration passe de 60 membres à 20 ou 30 membres répartis de la façon suivante :
    8 à 14 d’enseignants chercheurs au lieu de 21/22
    7 à 8 personnalités extérieures, proposées le président et approuvées par le conseil d’administration (1 ancien étudiant, 2 représentants du monde socio-économique, 2 représentants de collectivités territoriales)
    3 à 5 étudiants

    —> Moitié moins d’étudiants, c’est que je reproche le plus à cette loi. L’ancien étudiant sera surement un proche du président et il parlera en son nom propre et pas par rapport à une structure ou une association.

    Article 8 :
    Le pourcentage d’étudiants doctorants au conseil scientifique passe de 10 à 15 % au lieu de 7,5 à 12,5%.

    —> C’est une bonne chose

    Article 9 :
    Le CEVU jusqu’alors organe de proposition passera à un organe consultatif.

    —> le CEVU aidait bien le CA, son passage à un organe consultatif ne fera qu’alourdir le CA.

    Article 11 :
    Désormais le mode de scrutin se fera sous forme de liste : « Pour les élections des représentants des enseignants chercheurs et des personnels assimilés au conseil d’administration de l’université, une liste de professeurs des universités et des personnels assimilés et une liste de maîtres de conférences et des personnels assimilés peuvent s’associer autour d’un projet d’établissement.

    —> Un vote par liste n’est pas forcement une bonne chose car formera des clans déjà bien présent entre les filières.

    Article 14 :
    Les universités pourront créer leurs propres départements, laboratoires et centre de recherche, ils auront plus de facilité et cela ne passera pas par le ministère.

    —> Plus grande liberté dans la recherche et son financement = délocalisation.

    Article 19 :
    Il traite des moyens de recrutement et de rémunération du personnel.

    —> l’attribution de prime pour le personnel, le recrutement et les modalités de salaire ne seront plus délibérés dans les différents conseils. Le président de l’université pourra décider seul. Le président devient donc le directeur des ressources humaines comme dans une entreprise, ce qui n’est pas sans poser de problème sur les copinages, les intérêts des uns et des autres.

    Article 20 :
    Il traite des modalités d’inscription à l’université. Il n’y aura pas de sélection à l’entrée de l’université.

    —> Gros motif qui aurait posé problème au cour de l’été cela a été abandonné. On peu néanmoins se poser la question sur la méthode de la préinscription et établir des points communs entre toutes les universités.

    Article 22 :
    Le président aura la possibilité de recruter des étudiants pour du travail en bibliothèque ou du tutorat.

    —> C’est une bonne chose car seules les associations étudiantes essayaient de palier ce manque.

    Article 23 :
    Les élus étudiants aux différentes instances des établissements publics d’enseignement supérieur bénéficient d’une information et d’actions de formation, le cas échéant qualifiantes, définies par les établissements et leur permettant d’exercer leurs mandats.

    —> Cela existait déjà à titre d’UE non obligatoire. Maintenant ce sera obligatoire. Le problème c’est que les syndicats et associations formait déjà ceux-ci. Ces formations seront-ils instrumentalisé en faveur du pouvoir en place au gouvernement ou celui de l’université?

    Article 27 :
    Les universités vont pouvoir créer des filiales.

    —> Cet article est l’article le plus illisible par rapport aux dérives qu’il peu susciter. Il peu toucher l’enseignement et les services de l’université, faire perdre de l’argent à celles-ci, accroitre le fossé entre université riche et pauvre…

    Article 28 :
    L’université pourra affecter des biens et des ressources pour une ou plusieurs uvres à but non lucratif. Elles peuvent créer des fondations de culture scientifique..

    —> Une bonne chose pour la culture scientifique.

    En conclusion :

    Je suis donc contre cette loi, et surtout contre les articles 7, 19 et 27.

Laisser une réponse