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La fureur du monde à « Visa pour l’Image » rend militant

Posted By admin2011 On 6 septembre 2007 @ 19:08 In Blog | 2 Comments

Presque 7 heures de voyage – merci Air France ! – pour arriver à Perpignan à « Visa pour l’Image » qu’en son temps j’avais défendu face à l’hystérie sectaire de Georges Frèche, qui voulait couper les vivres. « Tiens, il revient », ai-je souvent cru ressentir…

J’avoue avoir la même passion que celle qui m’animait en habit de ministre. Au Campo Santo, les images de la violence du monde sont mobilisatrices et questionnent sur la nature humaine. Avec une force inouïe, celle du très grand format de l’écran de 7,5 mètres sur plus de 20 mètres de long. La présentation de clichés d’une agence internationale qui vient de naître, « Noor », constituée de photo-reporters du monde entier, se centre sur tous les termes signifiant la fureur, le chaos, la désespérance, la guerre, l’intégrisme, la foi, la haine. Jamais l’amour, la tendresse, la tolérance… Il est vrai que l’effroi et la panique qui se lisent dans le regard des enfants de la guerre n’incitent pas à la désinvolture romantique mais plus à la supplication d’assistance à personne en danger.

Ce qui fait la force du symbole français, heureusement encore ressenti avec admiration, c’est l’unité entre notre diplomatie et notre politique culturelle.

Terre d’accueil pour de nombreux artistes et pour une multitude de reporters et de photographes, la France et Perpignan sont une capitale de la Liberté, du cri qu’il faut savoir pousser pour dénoncer la barbarie qui continue de ronger et de miner la planète.

De nombreuses commandes du ministère à de jeunes photographes ou à des talents confirmés traduisent avec une redoutable et cruelle efficacité ce qui souille le genre humain : la guerre, la terreur, la mort, le sang, la folie de la prolifération des armes de tout calibre, la pauvreté extrême, la détresse.

Dans un autre registre, le regard porté sur les pieds d’immeubles, les cages d’ascenseurs, les quartiers dégradés de nos villes de banlieue crie la vérité et pousse à l’action urgente. Au rétablissement de la fraternité concrète. A l’engagement politique authentique.

Chaque photo est un hymne, une supplique, un nécessaire trouble-fête, une remise en cause des torpeurs, des lâchetés et des inerties.

Pour sa 20ème édition, en 2008, « Visa pour l’Image » à Perpignan et dans sa rétrospective à Paris, mérite le Président de la République. Je suis sûr que Cécila Sarkozy y trouvera également de nombreuses causes à défendre avec panache et détermination. Alors je vais aider l’âme de ce festival international, Jean-François Leroy, à parvenir à cette reconnaissance, aussi officielle que libre, rassurez-vous par avance mesdames et messieurs les photo-reporters !

PS : Un grand festival international confère de l’attractivité, du rayonnement à une ville. A Perpignan on l’a compris. A Tours pas encore…Ca va changer au printemps prochain, car c’est un non sens de gâcher nos atouts, notre potentiel. Tours, capitale culturelle et touristique du Val de Loire, c’est possible. Pour peu qu’on fédère les énergies autour de bons projets… A suivre !


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