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Remise des insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur à Anita Hausser

Chère Anita Hausser,

C'est un grand plaisir de vous recevoir aujourd'hui, afin de saluer votre
parcours exemplaire de journaliste politique, votre sens inné des médias et
votre détermination à révéler les personnalités qui dirigent notre pays.

Avec
vous, les termes de pugnacité, de liberté d'expression et de quête de vérité
prennent tout leur sens.

Cette carrière exceptionnelle, vous la débutez très tôt : originaire de
Colmar, vos études de lettres vous amènent à l'Institut supérieur de
journalisme de Strasbourg et, à vingt ans à peine, votre vocation devient
évidente.

Très jeune donc, vous rédigez vos premiers articles pour le quotidien
L'Alsace qui vous nomme, dès 1974, correspondante à Paris pour y suivre
notamment ses dossiers régionaux. Vous êtes alors chargée des élections
municipales, et vous couvrez déjà les grands sujets en région. Votre appétit
de l'actualité politique se dévoile, il ne vous quittera plus.

RTL fait appel à votre talent en 1977 et vous développez donc, sur les
ondes, avec la même passion, le même engagement, votre goût pour la
politique. Cette expérience durera cinq ans, couronnée par une nomination
d'envoyée spéciale permanente à Washington. En cette période de grande
tension mondiale, où vous voyez les diplomates russes expulsés de la
capitale américaine, vous dormez très peu, décalage horaire oblige, et vous
passez votre temps accrochée au téléphone et au téléscripteur. Vos efforts
sont récompensés par de belles exclusivités. Vous serez ainsi la seule
correspondante à annoncer en France la première greffe d'un coeur
artificiel réalisé par une équipe américaine. Vous vous souvenez encore du
nom du patient, Barney Clarke et du jour de son opération, le même que
choisit Ted Kennedy pour déclarer sa non candidature à l’élection
présidentielle. Votre aptitude étonnante à obtenir, et à mesurer l’importance
des informations avant tout le monde dépasse déjà les frontières.

Après trois années stimulantes aux États-Unis, vous décidez de reprendre
le chemin de la France. La direction vous alors confie les commandes du
journal de 22h30. Vous animez ensuite une rubrique culturelle quotidienne,
Qu'est-ce qu'ils font, qu'est-ce qu'ils disent, pour laquelle vous accueillez
des cinéastes, des écrivains, des musiciens, dont vous sondez l’oeuvre et
le génie avec beaucoup de finesse.

C’est ce même appétit de connaissance des artistes et de l'actualité qui
vous conduit, quelques années plus tard, sur France Inter, à présenter Si
c'était à refaire ou encore le bien nommé Politique au laser.

Mais c'est en juillet 1987 que vous arrivez sous le feu des
projecteurs avec le lancement de La Cinq où, sous la direction de Patrice
Duhamel et aux côtés de Pierre-Luc Séguillon, vous devenez la référence
des chroniques politiques télévisées. TF1 n'hésite d’ailleurs pas à vous
confier en 1993 une mission des plus stratégiques : le suivi des dossiers
journalistiques relatifs à Matignon, qui n’a plus de secret pour vous
puisque vous avez réussi à obtenir un accès à la rue de Varenne dès le
début des années quatre-vingts.

Votre carrière est donc déjà très bien lancée, lorsqu'un nouveau défi se
présente à vous : vous contribuez aux débuts de la première chaîne
d'information en continu, LCI, en 1994. Commence alors une aventure
formidable qui se poursuit encore aujourd'hui, scellant treize années d’une
collaboration sans faille.

Vous créez et animez de nombreuses émissions qui font date, comme Le
week-end politique, L'invité du matin ou encore le fameux débat du Grand
jury RTL-Le Monde. Votre talent est consacré en 2001 avec votre
nomination à la tête du service politique de la chaîne LCI. Avec la rigueur
et le talent que nous connaissons, vous brossez le portrait de nos femmes
et hommes politiques, et vous en dévoilez toutes les ambitions.

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