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Signature d’une convention nationale entre Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, Gilles de Robien, ministre de l'Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et Bernard Fiegel, président de l’Ordre des architectes, pour promouvoir la sensibilisation à l’architecture dans les zones d’éducation prioritaires (ZEP) au Ministère de l'Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

Monsieur le Ministre, cher Gilles de Robien,

Monsieur le Président de l’Ordre National des Architectes,
cher Bernard Fiegel,

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Je suis très heureux de marquer aujourd’hui cette nouvelle étape dans la
collaboration entre le ministère de l’Education nationale, l’Ordre National
des Architectes, et le ministère de la Culture et de la Communication.

Une
collaboration qui va de soi aujourd’hui, et je tiens à rendre hommage,
Monsieur le Président, à l’action de l’ordre des architectes en direction du
grand public, et plus particulièrement des plus jeunes de nos concitoyens.

Oui, Monsieur le Président, la France de demain a besoin des architectes,
et si mes obligations me retiennent, hélas, d’assister demain à la
convention nationale que vous réunirez à l’UNESCO, avec les Présidents
des jeunes mouvements politiques, sachez que je vous encourage dans
cette voie. Une voie où le ministère de l’Education nationale et le ministère
de la Culture et de la Communication, se sont, pour leur part, résolument
engagés.

En effet, le lancement des « Pôles d’excellence », et le plan de relance en
faveur de l’éducation artistique et culturelle ont permis de développer des
partenariats entre les Réseaux « Ambition Réussite » et des structures
culturelles, notamment grâce aux jumelages entre les lieux culturels et les
établissements scolaires. Par circulaire du 3 janvier 2005, nous avons
demandé à toutes les structures subventionnées par le Ministère de la
Culture et de la Communication de mener une action éducative.

Parallèlement, au ministère de l’Education Nationale, tous les projets
d’établissements doivent désormais comporter un volet d’action artistique
et culturelle.

En janvier prochain, un grand séminaire national réunira les cadres de
l’éducation nationale et de la culture, et le Centre Pompidou accueillera un
symposium européen et international sur la recherche en matière
d’évaluation des effets de l’éducation artistique et culturelle. Ce colloque
permettra pour la première fois de donner une évaluation scientifique de
l'impact de la formation artistique sur la réussite de chacun, sur la
construction de l’identité et le respect de celle de l’autre, qui sont les
objectifs essentiels de l’éducation artistique et culturelle aujourd’hui.

En effet, lorsque nous ouvrons les portes de notre patrimoine, de notre
histoire, mais aussi de l’architecture et de la création contemporaines aux
plus jeunes de nos concitoyens, nous leur transmettons, non seulement
des connaissances et des émotions, mais surtout les valeurs du vivre
ensemble. C’est pourquoi, en tant que ministre de la Culture, et donc de
l’Architecture, je souhaite que la connaissance de nos villes, la réflexion
sur nos espaces et nos territoires soient mieux partagées, et ce dès
l’école.

Oui, l’architecture est un volet essentiel de l’éducation artistique. Parce
qu’elle est un art à part entière, mais un art tourné vers la Cité. Un art qui
construit notre quotidien, notre relation à l’autre, un art dont nous pouvons
admirer, sur les façades de nos villes, l’histoire et les évolutions, un art
ancré dans la société et ses problématiques les plus contemporaines, un
art tourné vers le futur, l’amélioration du cadre de vie et le développement
durable. Un art propre à éveiller les regards et les esprits de nos futurs
concitoyens.

Il ne s’agit pas là d’enseignements accessoires, d’un vernis superficiel qui
viendrait recouvrir d’autres matières dites « de base ». Il s’agit des valeurs
et des connaissances fondamentales dont nous avons besoin pour vivre
en société, pour comprendre le monde d’aujourd’hui et y tracer notre
chemin, il s’agit des valeurs que nous voulons vivre et transmettre aux
générations présentes et futures.

Mais l’architecture, ce sont aussi des métiers, des voies d’excellence,
sources de grandes satisfactions. Et ces voies ne doivent pas être
fermées aux élèves méritants des zones en difficulté. C’est pourquoi, en
tant que ministre de l’enseignement supérieur des métiers artistiques, il
est de mon devoir de mieux faire connaître ces métiers, et d’ouvrir
largement le chemin des écoles d’architecture, afin de donner leur chance
à tous les jeunes talents.

La convention que nous signons aujourd’hui permettra aux architectes
d’intervenir aux côtés des enseignants, afin de donner à chaque collégien
et futur citoyen des clés pour mieux comprendre son environnement et
son cadre de vie. Elle favorise également les parrainages et
l’accompagnement professionnel des jeunes du Réseau « Ambition
Réussite », qui se destinent aux métiers de l’architecture, de l’urbanisme
et de l’environnement.

Cette convention s’inscrit dans le vaste programme de sensibilisation à
l’architecture contemporaine, que j’ai souhaité mettre en place, dès mon
arrivée au ministère de la Culture et de la Communication. Parce que je
pense que c’est une discipline, un art, insuffisamment connu, mais aussi
parce que je ressens un nouveau besoin d’architecture de la part du grand
public. Le grand succès, en mars dernier, de l’édition 2006 de « Vivre les
villes », en a apporté une nouvelle preuve.

C’est pourquoi j’ai souhaité que tous les talents de cet art essentiel soient
mieux mis en lumière, des plus renommés, avec notamment le Grand Prix
national de l’architecture, que je remettrai prochainement à Rudy Ricciotti,
aux jeunes professionnels, avec les Nouveaux Albums des jeunes
architectes et des jeunes paysagistes.

Nous avons la chance, en France, de posséder un patrimoine
architectural extraordinaire, et des créateurs d’exception. J’ai ainsi
inauguré, la semaine dernière, près de Saint-Etienne, l’église Saint-Pierre
de Firminy, tout juste achevée, et qui fait partie d’un ensemble réalisé
dans la seconde moitié du siècle dernier par Le Corbusier, ce génie qui a
changé notre regard sur la ville et sur le monde. C’est un patrimoine
précieux, un héritage unique, et il nous appartient d’en faire le point de
départ d’une grande redécouverte de nos villes et de nos espaces de vie.

L’ouverture de la Cité de l’architecture et du patrimoine, en mars prochain,
y contribuera largement. Sa programmation ambitieuse sera, j’en suis sûr,
à la hauteur des attentes fortes et légitimes suscitées par l’avènement de
ce qui sera bientôt le plus grand centre de diffusion de l’architecture et du
patrimoine en Europe.

La convention que nous signons ce matin est l’un des volets
fondamentaux de ce plan en faveur de la sensibilisation à l’architecture,
puisqu’elle vise à éveiller les regards des citoyens de demain.

Je vous remercie.

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