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Installation du comité des Grands prix nationaux de l’architecture

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,

Je tiens à vous dire, en ouvrant la séance d’installation du comité que vous
constituez, combien je suis heureux de vous accueillir ici.

Le cercle des grands prix nationaux de l’architecture, aujourd’hui réuni, reste
incomplet, hélas, et je veux avec vous saluer la mémoire de Jacques
Hondelatte, Edmond Lay, Jean Renaudie, Pierre Riboulet, Roland Simounet,
André Wogensky et Jean Willerval.

J’ajoute que trois d’entre vous, Jean Nouvel, Roger Taillibert et Bernard
Tschumi, retenus à l’étranger, ne pourront nous rejoindre.

Depuis le retour de l'architecture en 1996 au ministère de la culture, le ministre
ne disposait d'aucune instance consultative de haut niveau susceptible de
l'éclairer dans ce domaine.

Aussi ai-je ressenti le besoin de combler cette lacune, en créant, comme je
l'avais annoncé lors des Rendez-Vous de l'architecture en avril dernier, ce
comité des Grand prix nationaux d’architecture .

A vous tous, lauréats des Grands prix nationaux d'architecture, qui avez tous
accepté spontanément de participer au comité, j’ai souhaité associer le
président du Conseil national de l'Ordre des architectes. Je tiens à saluer le
nouveau président, Monsieur Bernard Figiel, et le félicite chaleureusement
pour son élection vendredi dernier.

Les débats sur la profession, au cours de l’année passée, comme les
échanges préparatoires m’ont conduit à associer à notre réunion MM. Bernard
Welcomme, président du collège des directeurs d’écoles d’architecture,
François Laquièze, directeur régional des affaires culturelles d’Alsace, ainsi
que Lorenzo Diez, représentant le collège des chefs des services
départementaux de l’architecture et du patrimoine.

La presse nationale et la presse spécialisée seront également les témoins de
nos échanges et je salue la présence à nos côtés de Marie-Guy Baron,
journaliste au Figaro et d'Emmanuel Caille, rédacteur en chef du journal d'A.

La création de cette instance complète l’engagement du ministère à l’égard de
l’architecture et de ses professionnels.

L’architecture, c’est d’abord pour le ministère dont j’ai la charge, l’exercice
d’une maîtrise d’ouvrage publique exemplaire et diversifiée, qui fait appel à un
panel d'architectes très large, jeunes ou expérimentés, français ou étrangers :
l’équipe K-Architecture, des nouveaux albums des jeunes architectes, pour la
création de la salle de répétition du Théâtre national de la Colline, mais aussi
Jean-François Bodin oeuvrant à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Rudy
Ricciotti au magnifique projet de département des arts de l'islam au Louvre et,
bien entendu, des architectes étrangers, tels Shigeru Ban à Metz.

La place de l’architecture et des architectes dans la société, et dans la
réalisation du cadre de vie quotidien de nos concitoyens, repose sur leurs
compétences, leurs savoir-faire, leur créativité. Cette rentrée a marqué l’entrée
en vigueur, au sein des 20 écoles nationales supérieures d’architecture, de la
réforme de l’enseignement. Je tiens à réaffirmer devant vous mon engagement
à rénover des écoles, à bâtir de nouveaux établissements, et à leur donner les
moyens d’un enseignement digne des missions des architectes. Cela est
essentiel pour la formation initiale et pour la formation continue tout au long de
la vie professionnelle.

Pour susciter, entretenir et développer le besoin ou l’exigence d’architecture
chez nos concitoyens, il nous appartient de renforcer la politique de diffusion,
avec les services déconcentrés du ministère et en relation avec nos
partenaires, en particulier les CAUE et les Maisons de l'architecture : le Grand
Prix national de l’architecture relancé en 2004, les Rendez-vous de
l’architecture organisés en 2005, ou les opérations « Vivre les Villes », comme
le Prix grand public d’architecture, sont des occasion de parler au grand public
du rôle de l’architecture et des architectes. La relance de l’éducation artistique
et culturelle contribuera également à renforcer la culture de l’architecture.

L’ouverture très prochaine de la Cité de l’architecture et du patrimoine, au
Palais de Chaillot, dès la fin de l’année 2006, complètera le réseau des lieux de
diffusion à destination de tous les publics.

Enfin, ce rapide inventaire serait incomplet, s’il ne mentionnait la promotion des
jeunes talents. Relancée en 2001 sous la forme des nouveaux albums,
l’opération en faveur des jeunes architectes recrutera en 2006 la troisième
promotion des « NAJA ». Et leur succès a conduit à engager une démarche
identique pour les jeunes paysagistes, à l’échelle de l’Union européenne.

Défendre la place de l’architecture dans la société est une tâche de longue
haleine, qui doit nous mobiliser tous ensemble. C’est dans cet esprit que je
préciserai, pour répondre à la demande légitime, formulée par plusieurs d'entre
vous, les missions et le rôle confiés à ce comité.

Ce comité sera réuni au moins une fois par an. Il pourra proposer des
évolutions d'ordre juridique, émettre des avis sur les grands sujets liés à
l'architecture et au cadre de vie. Il pourra s’intéresser aux conditions d'exercice
des architectes comme à leur formation initiale et continue.

Ce comité traduira, j'en suis certain, un engagement commun de l’Etat et des
professionnels de l'architecture. Je tiens à échanger avec vous et à vous
entendre directement. Vous êtes les acteurs du rayonnement mondial de
l’architecture française. Vous êtes aussi les témoins de notre société même si
je perçois, en voyant la composition très masculine de cette assemblée, que le
regard porté par des femmes architectes fera, sans aucun doute, défaut !

Avant de vous permettre d’aborder les thèmes de réflexion qui vous sont chers,
je souhaiterais pour ma part vous entendre sur les « banlieues ». La responsabilité de la crise urbaine est parfois, vous le savez, attribuée un peu
rapidement aux architectes. Cela me surprend, et me choque aussi tant les
responsabilités s’avèrent partagées. Mais en regardant plutôt vers l’avenir,
j’aimerais en savoir plus sur les réponses que vous pouvez proposer face aux
défis urbains qui sont les nôtres.

Je tiens également à recueillir votre avis sur les moyens que l'Etat pourrait
mettre en oeuvre pour soutenir la création architecturale au sein de la maîtrise
d'ouvrage privée.

Vous l’avez compris, la place de l’architecture au sein du ministère de la culture
a été affermie et renforcée, par la réforme de l’organisation des services, par la
mise à niveau et l’adaptation européenne de l’enseignement, par la
reconnaissance de la recherche, qui reste à développer. Je tiens, désormais, à
contribuer à faire reconnaître la place des architectes au sein des évolutions et
des débats actuels de notre société. Telle est l’ambition que je souhaite vous
faire partager, en remerciant par avance chacun des membres de votre haut
comité et chacune des personnes ici présentes, pour votre participation et votre
contribution.

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