Archives de 2004

Intermittents: fonds spécifique reconduit en 2005

9 décembre 2004

« En retenant cette modalité, pour la deuxième année consécutive, lorientation pour un système pérenne est claire : cette durée dun an correspond au rythme annuel de lactivité du secteur et permet aux salariés comme aux employeurs de mieux programmer leur travail »… Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, a rappelé jeudi à lAssemblée nationale que le fonds spécifique provisoire dindemnisation chômage des intermittents du spectacle serait reconduit en 2005 sous la forme dun fonds transitoire.

« Ce fonds permet de définir une période de référence de 12 mois pour louverture des droits, au lieu des 10,5 ou 10 mois, qui correspondent à la durée définie pour 2005 par le protocole de 2003, avec date anniversaire », a indiqué le ministre lors du débat dorientation sur le spectacle vivant.

« En retenant cette modalité, pour la deuxième année consécutive, lorientation pour un système pérenne est claire : cette durée dun an correspond au rythme annuel de lactivité du secteur et permet aux salariés comme aux employeurs de mieux programmer leur travail », a-t-il ajouté.

Le ministre a également rappelé quil entendait conduire une « politique de lemploi » afin de « relever la part des emplois permanents et des structures pérennes, daccroître la durée moyenne de travail annuel rémunéré et des contrats des intermittents », comme le préconise le rapport dexpertise rendu par Jean-Paul Guillot la semaine passée.
« Il nest en aucune manière dans mes objectifs politiques de remettre en cause, si peu que ce soit, le régime de lintermittence », a souligné M. Donnedieu de Vabres.

Ce dernier a en outre indiqué quil y aurait « un plan pour lemploi dans le spectacle vivant en 2005 dans chaque région », mettant notamment laccent sur la diffusion des oeuvres et lappui aux compagnies et ensembles indépendants.

La gestion des grandes villes françaises passée au crible

9 décembre 2004

Montpellier fait figure de premier de la classe avec une note de 16,96 sur 20, qui le hisse très nettement en haut du podium. Angers décroche une mention « bien » avec 14,30 sur 20. A lopposé, Strasbourg, qui recueille 4,74 sur 20, partage les derniers rangs avec Tours, Nantes, Marseille et Boulogne-Billancourt… A la Une

La gestion des grandes villes françaises passée au crible

• Trente-quatre des plus grandes villes de France notées en fonction de 4 critères, dont la réalisation des promesses électorales • Une année 2003 très moyenne • Montpellier décroche la mention « très bien »

 Au terme dun classement réalisé pour « Les Echos » par lagence de notation Public Evaluation System (PES), les 34 plus grandes villes de France (hors Paris et Mulhouse) ont réalisé une année 2003 tout juste passable en termes de gestion. Globalement, elles obtiennent à peine plus que la moyenne avec une note de 10,55 sur 20. Quatorze dentre elles natteignent pas 10 sur 20. Montpellier fait figure de premier de la classe avec une note de 16,96 sur 20, qui le hisse très nettement en haut du podium. Angers décroche une mention « bien » avec 14,30 sur 20. A lopposé, Strasbourg, qui recueille 4,74 sur 20, partage les derniers rangs avec Tours, Nantes, Marseille et Boulogne-Billancourt. La note délivrée par PES prend non seulement en compte des critères aussi classiques que le poids de la dette, la solvabilité de la collectivité et lévolution des impôts locaux, mais également la mesure des promesses faites en début de mandat et de leur réalisation ou non.
 

Remise officielle d’un chef d’oeuvre de l’art Dogon acquis par l’Etat grâce au mécénat du

8 décembre 2004

Ce chef-d’œuvre, le voici. Il nous invite au voyage et d’abord dans le temps. Les analyses au Carbone 14 le datent du Xe ou du XIe siècle, ce qui en fait l’une des plus anciennes statues en bois du continent africain… Ce chef-d’œuvre, le voici. Il nous invite au voyage et d’abord dans le temps. Les analyses au Carbone 14 le datent du Xe ou du XIe siècle, ce qui en fait l’une des plus anciennes statues en bois du continent africain…

Signature de l’accord de coproduction cinématographique entre la France et la Confédération Helvétique

7 décembre 2004

Monsieur le Ministre,

Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureux de vous recevoir ici et de signer ce
nouvel accord de coproduction entre la France et la
Confédération helvétique.

Notre rencontre de ce midi illustre combien, comme l’avait
déclaré le Président de la République au Président de la
Confédération helvétique, entre la Suisse et la France,
« notre histoire est une histoire de famille ». Au sein de
cette grande famille de la culture que nous avons en
partage, c’est aujourd’hui la famille du cinéma qui se réunit
et j’en suis très heureux, Monsieur le Ministre, cher Pascal
Couchepin, à l’occasion de votre visite.

La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était à
Shanghaï, où nous participions, à l’invitation de notre
collègue chinois, à la réunion du réseau international de
politique culturelle qui, sous l’égide de l’Unesco prépare la
convention internationale sur la diversité culturelle.

Aujourd’hui, c’est un pan essentiel de la diversité culturelle
qui nous rassemble.

Nos producteurs sont si nombreux à travailler ensemble et
à avoir établi au fil du temps des relations de confiance,
d’amitié, de créativité, et de fidélité, solides comme le roc.

Nos deux pays coproduisent en moyenne six à huit films
par an. Les talents qui s’exercent en Suisse sont chers au
coeur du public français. Parmi les plus illustres, j’ai plaisir
à citer Jean-Luc Godard bien évidemment, mais aussi
Alain Tanner ou Michel Soutter.

L’accord de coproduction cinématographique de 1977 avait
largement contribué à soutenir le partenariat artistique et à nourrir la
proximité culturelle entre nos deux pays.

Le nouvel accord, que nous signons aujourd’hui, doit nous permettre
de dynamiser encore plus notre coopération et de resserrer encore
les liens entre deux nos cinématographies.

Nous y avons travaillé ensemble, administration et professionnels
réunis, afin qu’il soit le plus pragmatique possible et le plus en phase
avec l’évolution du secteur cinématographique.

Ce nouvel accord va, c’est ma conviction, offrir de nouvelles
occasions d’encourager et de découvrir de nouveaux talents.

Cet accord prend aussi, à mes yeux, tout son sens, dans le cadre
d’une politique européenne en faveur du cinéma, que nous appelons
tous de nos voeux. Et si la Confédération suisse est membre du
Fonds Eurimages de longue date, je veux saluer ici son adhésion au
programme « MEDIA Plus » de l’Union Européenne. C’est un
engagement marquant dont nos deux cinématographies vont
mutuellement profiter pour leur distribution et leur promotion.

Le partenariat de coproduction reste le socle de l’Europe du cinéma.
Ces accords, en unissant les forces des systèmes nationaux sur les
mêmes projets, démontrent que les aides nationales contribuent
pleinement à la construction européenne dans le domaine du cinéma.

Je forme donc le voeu que notre partenariat, renouvelé et renforcé
par ce nouvel accord, soit également fructueux et exemplaire pour
l’Europe du cinéma, pour le bénéfice mutuel de nos talents et de nos
créateurs.

Je vous remercie.

Réception du centenaire du prix Femina

7 décembre 2004

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Je suis très heureux de vous accueillir rue de Valois. Le
Ministère de la Culture et de la Communication est celui de
tous les livres, de toutes celles et de tous ceux qui les
aiment et qui les font et j’ai souhaité que cette soirée, pour
célébrer un anniversaire, une fête, un centenaire, soit
d’abord une rencontre amicale.

Je vous propose de la dédier d’emblée à un ami trop tôt
disparu, le 15 novembre dernier : Yves Berger. Il nous
manque ce soir et je tiens à rendre hommage à l’auteur, à
l’éditeur, à l’ami de la langue française et, tout
particulièrement, au lauréat du Prix Femina 1962, qui était
venu couronner son roman Le Sud cette année là. Je vous
demande d’observer quelques instants de silence en sa
mémoire.

Sous le signe du Femina, nous sommes réunis, afin de
fêter ses cent ans. Mais au-delà, je souhaite en votre
compagnie fêter le livre et tous ceux qui le servent. Objet
oecuménique, symbole de rencontres, de partage et de
passage, le livre rassemble, fédère, suscite la communion
des coeurs et des esprits.

Auteurs, éditeurs, diffuseurs, libraires, critiques, jurés,
lecteurs vous formez le « monde des lettres », « le milieu
littéraire » ou mieux encore « la grande famille du livre ».

Ces expressions sont-elles appropriées, pour caractériser
un monde peuplé souvent de solitaires, d’individualités et
de personnalités fortes, où le « je » est bien souvent la
règle ? La communauté de l’écrit existe bel et bien, c’est
un ciel magnifique où brillent les talents, non pas en étoiles
isolées, mais en constellations.

Un ciel qui vit au rythme des saisons. Le printemps fécond
succède à la solitude glacée de l’hiver, propice à la lecture
et à l’écriture. Le couple auteur éditeur, baigné parfois de
la moiteur de l’orage, prépare tout l’été la rentrée, pour
« la » saison des prix. littéraires. En automne, les livres et
leurs auteurs sont jetés en pleine lumière, comme une
moisson de feuilles qui aspirent à persister.

Et l’écrivain se trouve tout à coup courtisé, entend son titre murmuré,
voit son nom publié, son éditeur tourbillonne. Les Prix littéraires,
indispensables guides entre les livres et leurs lecteurs, entrent en
action. De grandes compagnies concurrentes, très organisées, aux
savantes hiérarchies internes, pèsent les mérites, se disputent les
faveurs et s’arrachent les talents.

Les Goncourt, la plus ancienne et la plus révérée, savourent leur
gibier chez Drouant ; les Renaudot, font table voisine. Les Interalliés,
dégustent chez Lasserre le produit de leur chasse. Les Médicis sont
adeptes de la chasse subtile. L’Académie française, engage aussi le
roman, mais selon les règles cynégétiques les plus ancrées. Et quel
tableau de chasse, en 2004 !

Laurent Gaudé pour Le Soleil des scorta ; Irène Nemirovsky pour
Suite française ; Marie Nimier pour La Reine du silence ; Florian
Zeller pour La Fascination du pire ; Bernard du Boucheron pour Court
serpent. Variété des auteurs, des thèmes, des maisons : ce cru
illustre la vigueur de l’édition française.

J’ai volontairement omis de ce palmarès le Femina dont nous fêtons
ce soir le centenaire. Celles que l’on appelait autrefois les
« amazones bleues » ont, vous le savez, distingué cette année Jean-
Paul Dubois pour une Une Vie française.

Le Prix Femina fut décerné pour la première fois en 1904 par un jury
de femmes dont les noms sont encore dans toutes les mémoires.
Tantôt épouses, Madame Daudet, Madame Catulle-Mendès et
Madame Félix-Faure-Gouyau, et le plus souven t très
indépendantes, Juliette Adam, Séverine, Miriam Harry, elles sont
vingt, rassemblées sous l’égide d’Anna de Noailles.

Aujourd’hui vous êtes douze, Mesdames, et dans cent ans vos noms
brilleront des mêmes feux, grâce à cet esprit Femina, fait d'élégance
et de détermination, de grâce et de volonté, de finesse et de force, de
raffinement et de courage. Cet esprit traverse, de livre en livre, toute
l’histoire d’un prix qui épouse l’histoire du siècle.

Il m’est venu, en feuilletant le petit ouvrage que nous avons édité à
cette occasion, pour évoquer cette histoire, ces mots de Gustave
Lanson, contemporains de la création du prix : « en littérature,
comme en art, on ne peut perdre de vue les oeuvres, infiniment et
indéfiniment réceptives et dont jamais personne ne peut affirmer avoir
épuisé le contenu ni fixé la formule. C’est dire que la littérature n’est
pas objet de savoir : elle est exercice, goût, plaisir. On ne la sait pas,
on ne l’apprend pas : on la pratique, on la cultive, on l’aime ».

J’ajoute, Mesdames, que, tout comme la littérature que nous aimons,
vous avez du caractère. Il ne saurait y avoir, pour vous, d'écriture,
d'univers romanesque spécifiquement "féminins". Ce qui vous
importe, c'est de découvrir, de révéler, de combattre pour un beau
roman, de quelque horizon qu'il vienne, de quelque pays, de quelque
continent qu'il surgisse – grâce, notamment, à la création récente du
Femina étranger.

Vous êtes, Mesdames, à l’écoute du monde contemporain, tout en
veillant à ne pas succomber aux modes et aux faux semblants. Vous
apportez un rayonnement particulier à notre culture. Vous illustrez la
défense du livre et de la lecture, la vitalité de l’écrit, dans la société
des écrans et des images qui est désormais la nôtre.

Grâce à vous tous, les livres existent, indépendamment, et d’abord
pour leurs lecteurs. Les livres comptent dans nos vies. Il n’y a pas
d’un côté la littérature et de l’autre la vie. Il y a la littérature et la vie,
ensemble, pour le meilleur. Car vos créations mènent leurs propres
existences, au coeur des nôtres, où elles demeurent, bien au-delà
des saisons et des feuilles mortes. Plus que toutes les images
éphémères qui rythment notre quotidien, le livre reste. La littérature
est bien un art du temps. Et cette affirmation de Mallarmé, dans Le
Livre, instrument spirituel, me paraît prendre tout son sens
aujourd’hui :
« que tout, au monde, existe pour aboutir à un livre ».

Et le moment est venu d’un hommage tout à fait particulier, à
l’occasion de ce centenaire.

Lorsque j’ai tenu à associer le ministère de la culture et de la
communication à la célébration du centenaire du Femina, et que
vous m’avez annoncé votre intention de décerner un prix spécial du
centenaire, j’ai souhaité le doter.

Et je suis très heureux de pouvoir vous annoncer que le jury du prix
Femina, présidé, comme vous le savez, par Claire Gallois, qui
prendra la parole dans un instant, a décerné ce prix spécial du
centenaire à Simon Leys.

« Ne croyez que ceux qui doutent », disait Lu Xun [Lou Hsün], sans
doute le plus grand écrivain chinois du XXe siècle. Avec Simon Leys,
qui est aussi, sous le nom de Pierre Ryckmans, l’un des plus savants
sinologues de notre temps, nous avons douté, non pas de la Chine,
mais d’une image mythique de la « Révolution culturelle ».

Et Simon Leys nous a montré combien la littérature nous permet de
percevoir quelle part de notre héritage relève de l’humanité
universelle.

Au-delà de la Chine, le talent littéraire protéiforme de Simon Leys
porte haut les qualités, au sens le plus noble du terme, de l’interprètetraducteur
qu’il veut être entre les langues, les cultures, les
civilisations.

Ce grand homme de lettres, membre de l’Académie royale de langue
et de littérature françaises de Belgique, où il a succédé à Georges
Simenon, ne finit jamais de nous étonner, en jouant avec les formes
littéraires, avec les mots, avec l’histoire, ses grands hommes et ses
mythes, qu’il n’hésite pas à revisiter pour le plus grand bonheur de
ses lecteurs.

Mais nous ne sommes pas surpris, même si nous regrettons son
absence, que ce marin, qui a traduit en 1990 le chef-d’oeuvre de
Richard Henry Dana, Deux années sur le gaillard d’avant et qui est
l’auteur d’une remarquable anthologie de La Mer dans la littérature
française, parue chez Plon, l’an dernier, n’ait pas pu être des nôtres
ce soir. Car il habite aux antipodes et n’a pas voulu, ou pas pu, une
fois de plus, faire le tour du monde.

Mais c’est avec plaisir que je lui cède la parole, par la voix de son
éditeur, Jean-Claude Simoën, à qui j’ai l’honneur de remettre ce prix.

Je vous remercie.

Donnedieu de Vabres veut élargir l'offre musicale sur les ondes

6 décembre 2004

Interrogé sur la piraterie musicale, M. Donnedieu de Vabres indique quil veut « travailler à la nécessaire prise de conscience que la gratuité totale est un mythe et que la création a un prix »… Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, estime « quil faut impérativement élargir loffre musicale sur les ondes » et se déclare prêt « à légiférer en dernier ressort » pour y parvenir.

Dans un entretien accordé au magazine Technikart (décembre/janvier), M. Donnedieu de Vabres « souhaite quil y ait un maximum de diversité de titres à la télé et à la radio ».

Le ministre veut pour cela « inciter les chaînes à sentendre avec les producteurs de musique pour élargir loffre ».

« Jespère que les concertations déboucheront sur des accords entre les diffuseurs et les producteurs. Sinon, je saurai prendre mes responsabilités », précise M. Donnedieu de Vabres, qui ajoute quun rapport sur la musique à la télévision lui sera remis le 6 janvier.

« Nous pourrions, en dernier ressort, légiférer comme nous lavions fait pour les quotas, afin que les play-lists (programmation, ndr) des diffuseurs soient le reflet dune plus grande diversité (…) Je vais dailleurs mentretenir avec le CSA (Conseil supérieur de laudiovisuel, ndr) à ce sujet », ajoute le ministre de la Culture et de la Communication.

Interrogé sur la piraterie musicale, M. Donnedieu de Vabres indique quil veut « travailler à la nécessaire prise de conscience que la gratuité totale est un mythe et que la création a un prix ».

« Je souhaite que ce sujet soit évoqué à lécole », déclare encore le ministre.

Rallonge de 20 millions d'euros pour France Télévision

4 décembre 2004

Le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres a annoncé samedi au Sénat que laudiovisuel public allait bénéficier hors budget dune rallonge de crédits de 20 millions deuros… Le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres a annoncé samedi au Sénat que laudiovisuel public allait bénéficier hors budget dune rallonge de crédits de 20 millions deuros.

« Très prochainement, le gouvernement abondera la ressource publique affectée au secteur public audiovisuel pour 2005 à hauteur de 20 millions deuros supplémentaires », a indiqué le ministre qui défendait au Sénat le budget de la Communication.

Ces crédits supplémentaires, « destinés à dynamiser lengagement du service public audiovisuel dans la production », « ne se confondent pas avec les besoins pour la chaîne dinformation internationale », a-t-il précisé, ajoutant quune telle chaîne était « une nécessité stratégique qui verra le jour en 2005 ».

M. Donnedieu de Vabres, qui a insisté sur les « efforts considérables » que comporte son budget en faveur de la presse écrite, a souligné « le rôle tout à fait fondamental de lAgence France-Presse dans linformation internationale ».

« Son contrat dobjectifs et de moyens (COM) est scrupuleusement respecté par lEtat », a-t-il ajouté, sans répondre au rapporteur Louis de Broissia (UMP, Côte-dOr) qui a appelé à la « nécessaire réforme du statut de lAFP ».

« Nul doute que lassociation active de lAFP au projet de chaîne dinformation internationale pourra à terme contribuer au développement de lagence en valorisant encore son rôle », a souligné le ministre.

Sagissant de cette chaîne, il a précisé que, « dans un avenir quasi immédiat », le gouvernement allait prendre des « dispositions concrètes » pour sa création en 2005.
« Cette chaîne verra le jour par la grande porte, avec un contenu expliqué et clarifié, et avec lEtat qui fera face à ses responsabilités. Elle verra le jour en 2005 », a-t-il assuré, ajoutant: « Il est capital que les idées humanistes et démocratiques puissent être diffusées largement dans le monde dans toutes les langues du monde ».

Pour sa part, M. de Broissia sest félicité du « redressement progressif » de lAFP, dont les résultats sont « en ligne » avec le COM. Il a toutefois averti que « lagence ne bénéficiera pas éternellement dun effet de change dollar-euro aussi favorable ».

Le sénateur a également relevé quavec un budget en déficit pour la troisième année consécutive, lAFP « se trouve dans lillégalité ». Cest pour remédier à cette situation quil sest prononcé pour une réforme de son statut.

Michel Barnier: la Constitution européenne, une règle du jeu indispensable

4 décembre 2004

M. Barnier y entamait sa campagne dinformation sur la Constitution européenne en animant des conférences-débat en compagnie du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et de la ministre déléguée à lEurope, Claudie Haigneré… Le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, a estimé vendredi à Tours que la Constitution européenne était une « règle du jeu » indispensable pour que lEurope à 25 puisse fonctionner.

« Il faut une règle du jeu, un règlement de co-propriété pour que lensemble européen à 25 fonctionne, ce sera cette constitution », a déclaré le ministre à loccasion dune visite à Tours.

M. Barnier y entamait sa campagne dinformation sur la Constitution européenne en animant des conférences-débat en compagnie du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et de la ministre déléguée à lEurope, Claudie Haigneré.

Certains des 300 chefs dentreprises de la région réunis lors dun premier débat ont exprimé leurs inquiétudes devant la concurrence des dix nouveaux pays européens, en raison notamment de leur bas niveau de salaire.

« Ces pays vont se mettre dans ce jeu commun et toutes les règles déloyales vont peu à peu disparaître », a répondu M. Barnier. « Sils navaient rejoint lUE, ce serait alors la concurrence la plus sauvage », a-t-il argumenté.

« Ces pays sont des marchés, des opportunités », a souligné le ministre. Evoquant « limmensité » de la Chine et lInde, M. Barnier a souligné que « la seule manière dexister, de se faire respecter, cest davoir une masse critique suffisante, quaucun pays seul ne peut avoir ».

Interrogé sur la victoire du +oui+ lors de la consultation interne des socialistes mercredi, Michel Barnier a souligné que « le Parti socialiste a conduit un vrai débat en son sein, qui a contribué au dialogue sur la Constitution européenne que nous souhaitons ». 

Remise officielle d’un chef d’oeuvre de l’art Dogon acquis par l’Etat grâce au mécénat du Groupe AXA pour le musée du quai Branly

3 décembre 2004

Monsieur le Président du Groupe AXA,

Monsieur le Président du Musée du Quai Branly,

Madame la Directrice des Musées de France,

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Je suis très heureux de vous accueillir ce soir rue de Valois, pour un moment d’une rare
émotion : la présentation d’une oeuvre majeure, d’une oeuvre unique, qui, grâce à la loi du
1er août 2003 sur le mécénat et grâce au mécénat d’Axa, va rejoindre les collections du
musée du Quai Branly.

Ce chef-d’oeuvre, le voici. Il nous invite au voyage et d’abord dans le temps. Les analyses au
Carbone 14 le datent du Xe ou du XIe siècle, ce qui en fait l’une des plus anciennes statues
en bois du continent africain, dans une région où les Dogons et leurs prédécesseurs, se sont
établis sur la falaise de Badiangara, qui surplombe la boucle du Niger.

Nous sommes bien
en face de l’un des tout premiers exemples de sculpture figurative issue du continent noir qui
ait traversé le temps.

Jacques Kerchache ne s’était pas trompé lorsqu’il avait insisté pour présenter des oeuvres
Dogon au Pavillon des Cessions du Louvre. Leur ancienneté témoigne de l’importance des
civilisations de ce continent.

Et l’une des seules faites de ce matériau qui exprime à la fois la force et la sève de la vie.

Elle a survécu aux climats, aux termites, aux migrations, aux guerres, qui expliquent la rareté
des effigies très anciennes en bois qui ont pu parvenir jusqu’à nous.

Son origine précise demeure une énigme, un mystère, que je laisserai le soin aux
spécialistes ici présents de lever pour nous. L’une des hypothèses concernant son histoire
est qu’elle est l’héritage d’un peuple qui migre pour préserver ses racines spirituelles face à
l’extension de l’Islam. Mais je compte sur les conservateurs du Musée pour satisfaire une
partie de notre curiosité. Et je ne puis que vous inviter à suivre les traces jadis ouvertes par
Marcel Griaule et à lire l’ouvrage de référence d’Hélène Leloup sur la statuaire Dogon.

Cette sculpture, ce sont d’abord les signes de cette histoire. Des signes qu’il ne m’appartient
évidemment pas de décrypter. Mais ce sont aussi des signes chargés d’émotion et créateurs
d’émotion – une émotion que nous ressentons tous aujourd’hui – un véritable choc
esthétique. Au-delà de la qualité plastique de cette oeuvre, nous ressentons en effet devant
elle cette force mystérieuse, d’une culture, qui est, comme le disait André Malraux, «
l’attitude fondamentale d’un peuple en face de l’univers », et qui fait aujourd’hui partie du
patrimoine universel de l’humanité. Nous sommes d’emblée frappés par l’allure de cette
statue dressée comme un trait d’union entre la terre et le ciel, et qui est à la fois homme et
femme.

Cette représentation ancestrale, transmise depuis tant de générations jusqu’à nous, exprime
aussi la fécondité de cultures trop longtemps méconnues du grand public et dont la
rencontre s’impose aujourd’hui, tant pour découvrir leur ancienneté et leur génie, que pour
comprendre et dialoguer avec les hommes qui en sont les représentants.

Oui, nous voyons aujourd’hui combien le musée du Quai Branly sera un lieu magique, un
lieu d’exception, sans équivalent dans le monde, où les perspectives et les transparences de
l’architecture, de l’art et de la science, mettront en relation, en continuité et en intelligence
des collections extrêmement riches, venues pour l’essentiel du laboratoire d’ethnologie du
musée de l’homme et du musée des arts d’Afrique et d’Océanie, mais aussi des acquisitions
comme celle-ci.

Cette pièce exceptionnelle complètera ces collections pour le plus grand bonheur du grand
public, mais aussi des chercheurs, du monde entier, qui s’intéressent aux arts d’Afrique,
d’Océanie, d’Asie et des Amériques.

Cher Jacques Friedmann, je sais le rôle essentiel qui a été le vôtre dans cette aventure.

Vous avez accepté le poste de Président du Conseil d’Orientation du Musée du Quai Branly.

Votre détermination y fait merveille. Votre engagement personnel est toujours sans faille.

Vous l’aviez déjà montré lorsque vous avez accompagné pendant de nombreuses années la
programmation artistique du Musée du Jeu de Paume. Soyez-en chaleureusement remercié.

Cher Stéphane Martin, je dois vous le dire, si je comprends et si je partage votre
attachement à cette magnifique entreprise, la contemplation de cette oeuvre unique ne fait
que renforcer mon impatience – que vous savez partagée – de voir ce musée ouvrir ses
portes dès 2006.

Vos équipes sont, je le sais, très engagées dans leur travail d’inventaire, de réhabilitation, de
présentation. C’est un travail considérable qui a été accompli avec enthousiasme et
professionnalisme : je suis reconnaissant à l’ensemble des personnes qui travaillent à mettre
en oeuvre ce projet. J’ai peut-être, si vous me le permettez, une attention particulière pour
Madame Martine Aublet, votre responsable du mécénat.

En effet, c’est, je l’ai dit, grâce au mécénat et à la loi du 1er août 2003 que l’Etat a pu
acquérir ce chef d’oeuvre. C’est la première fois qu’un objet venu des civilisations hors
d’Europe bénéficie de cette loi.

Je connais l’enthousiasme de Monsieur Claude Bébéar auquel je tiens à rendre hommage.

Et je remercie tout particulièrement, avant de lui céder la parole, le Président du groupe
AXA, Monsieur Henri de Castries, pour avoir accepté d’apporter un financement, sans lequel
cette statue n’aurait pu trouver sa place dans les collections du Quai Branly.

Madame la directrice des Musées de France, je veux enfin remercier toutes les personnes
qui ont avec vous rendu possible cette acquisition remarquable. Je tiens à vous féliciter pour
la vigilance exemplaire de la Direction des Musées de France qui a évité l’exportation de
cette pièce majeure. Le Comité des Trésors Nationaux et le Conseil Artistique des Musées
de France, dont je salue les présidents Monsieur Michel David-Weill et Monsieur Edmond
Honorat ont montré toute l’importance de ces instances.

Je veux enfin rendre hommage à la compétence de tous les spécialistes, les conservateurs,
mais aussi tous ceux que la passion a attirés vers ces civilisations que le musée du Quai
Branly nous permettra de découvrir, et où cette statue trouvera bientôt, selon les mots de
Guillaume Apollinaire, cet « asile unique, à la fois musée, temple, bibliothèque et laboratoire
».

Je vous remercie.

Al Manar : le ministre de la Culture écrit à la commissaire européenne

2 décembre 2004

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, a écrit jeudi à Viviane Reding, commissaire européen en charge des médias, et à la présidence néerlandaise de lUnion européenne pour que lUE examine les réponses à apporter à la diffusion en Europe de propos incitant à la haine… Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, a écrit jeudi à Viviane Reding, commissaire européen en charge des médias, et à la présidence néerlandaise de lUnion européenne pour que lUE examine les réponses à apporter à la diffusion en Europe de propos incitant à la haine.

Dans un communiqué, le ministère précise que M. Donnedieu de Vabres, « à la demande du Premier ministre (Jean-Pierre Raffarin) », souhaite dans cette lettre que « le prochain conseil des ministres de la Culture et de la Communication examine les réponses que lUnion européenne peut et doit apporter aux graves problèmes posés par la diffusion en Europe, par des médias extra-européens, de propos incitant à la haine et la violence raciale ».

Par ailleurs, M. Donnedieu de Vabres recevra le 3 décembre le président dEutelsat, M. Giuliano Beretta. Eutelsat est lopérateur français de satellites qui diffuse la chaîne du hezbollah chiite libanais Al Manar.