Archives de 2003

Renaud Donnedieu : de la défense à l'attaque.

10 novembre 2003

RDDV: « Tours prend du retard »…« Il faut avoir le courage de satteler aux dossiers dinfrastructures, ce qu’il ne fait pas par rapport à ses engagements de 2001. Sur le transport en commun en site propre, son bilan en six ans sera de zéro. Le maire aurait dû présenter toutes les expériences menées ailleurs, pas en photo mais avec du vrai matériel Après Jean Germain (NR du 23 et 24 octobre) la NR a rencontré Renaud Donnedieu de Vabres. Le député, leader de lopposition municipale, fait une critique cinglante de la politique du maire.

NR : «On ne vous voit pas souvent au conseil municipal. Ne faites-vous pas le grand écart avec vos fonctions parisiennes ? »

RDDV : «La dernière fois, je nai pas pu participer parce que le ministre des PME et des professions libérales, Renaud DUTREIL était aux Fontaines pour remettre la Légion dhonneur à la pharmacienne du quartier. Un ministre a des contraintes horaires. On mavait promis dailleurs un micro et la mairie ne la pas fait. Cétait un magnifique moment de cohésion sociale car elle tient le choc là où ce nest pas facile. Ça sest passé avec les gens du quartier. Jai fait un choix, mais il était mille fois supérieur à ma présence au conseil. Vice-président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée, il marrive dêtre à l’étranger et le lundi matin je suis porte-parole de lUMP. Mais je vis complètement cette ville et suis à Tours du jeudi matin au dimanche soir. Je tiens également des permanences, ce que dautres ne font pas ! »

NR : « Est-ce suffisant ? »

RDDV : « Sur le problème des heures supplémentaires à lhôpital pour les infirmières et aides-soignantes – j’ai beau ne m’occuper que dArafat, paraît-il – jai reçu une délégation et fait des démarches auprès du ministre, avec copie au directeur de lhôpital. Eh bien, le jour de linauguration de Clocheville il aurait pu avoir lhonnêteté de rappeler le travail du député au lieu de remercier Jean Germain pour dire quil est le seul à être intervenu. Javais demandé à pouvoir mexprimer mais la pratique politique à Tours, cest « le député ta gueule ! ».

NR : « Comment jugez-vous laction du maire ? »

RDDV :« Il faut avoir le courage de satteler aux dossiers dinfrastructures, ce qu’il ne fait pas par rapport à ses engagements de 2001. Sur le transport en commun en site propre, son bilan en six ans sera de zéro. Le maire aurait dû présenter toutes les expériences menées ailleurs, pas en photo mais avec du vrai matériel. Cest un droit minimum à l’information que les élus d’opposition nont pas. Ce nest pas le montant des crédits dÉtat 2003-2004 qui explique le manque de volonté du maire et le Premier ministre a pris lengagement de rétablir ce financement. Mais quil ait le courage de dire quil ne veut pas de travaux au moment des prochaines municipales. À cause de sa politique, nous serons en retard car il y a des villes devant nous. Il risque de se reproduire ce qui sest passé pour les autoroutes et moi je nai pas dingénieurs ni de services techniques. Sur le mode de transport, je ne récuse rien et les progrès technologiques permettent un champ très diversifié. Il faut penser à desservir les quartiers et les hôpitaux et un mode approprié à nos contraintes, géographiques, financières. On aura perdu six ans. Sur la gare, rien non plus n’est lancé et laccès au centre-ville reste impossible ! Sur lincinérateur aussi je réclame linformation. »

NR : « Et les impôts, que feriez-vous ? »

RDDV : « Ma priorité aurait été lattractivité économique, avec des besoins à satisfaire, ce qui naurait pas entraîné de baisse dimpôts. Des taxes augmentent comme les ordures ménagères, alors que lon a le sentiment que le service rendu baisse. Il aurait fallu diversifier les solutions selon les quartiers et ne pas avoir un tarif unique. On pourrait aussi traquer des dépenses inutiles comme le bac et la passerelle sur le Cher. »

NR : « Et économiquement ?

RDDV : « Il faut donner une image positive de la ville, décloisonner des univers, il faut jouer plus collectif entre des gens comme le président du club de foot, Léandre POURCELOT ou le président de la CCI et conjuguer les énergies. Mon objectif est que Tours devienne la capitale de la vallée de la Loire. Il faut par exemple un hôtel de grand niveau lié à lactivité du Vinci. aux Deux Lions, on a pris beaucoup de retard mais il ne faut pas que le développement de ce quartier déstabilise les Fontaines. »

***

Sécurité : « Encore des problèmes place Plum »

RDDV: « On peut signer un arrêté anti-mendicité applicable tout lété et considérer que tout est réglé. Ce nest pas mon cas . » Une petite pique, une autre, décrochée vers Jean Germain.

NR : « Est-ce que cétait courageux de la part du maire PS de prendre, pour la troisième consécutif, un arrêté allant dans le sens des lois sur la sécurité intérieure du ministre Sarkozy ?

RDDV : « Ce qui était courageux, cest dabord ce que nous avons fait (UMP et gouvernement, NDLR). »

Pourtant Renaud Donnedieu de Vabres nest «pas content de se qui se passe de nouveaux aux abords de la place Plumereau ». En particulier rue du Change, devant le bureau de tabac de la Civette.

Dailleurs, il va appeler le préfet pour le lui dire. « Quand même, les forces de police doivent avoir les moyens dintervenir, il faut quelles se sentent soutenues.» Les statistiques concernant la délinquance baissent et le député remercie « celles et ceux qui travaillent dur pour ça ». Mais à quoi sert un poste de police municipale sil est fermé la nuit, sinterroge-t-il. «M. Germain nest pas exempt de réflexes politiques.» Quest-ce quil ferait, lui, concrètement, sil était maire ? « jappellerais le commissaire et le préfet pour leur demander  dintervenir place Plumereau. Il faut que ça reste un endroit où on peut se distraire tranquillement. » Demander la présence dun policier en guérite rue du Change ? Déplacer des policiers travaillant place Strauss aux Fontaines pour les poster dans le Vieux Tours ? « Dans ces cas-là, vous la proposition du père Donnedieu daugmenter les effectifs de la police municipale pendant la campagne des élections municipales n’était pas si bête que ça. »

***

Activités socioculturelles : « un scandale »

Depuis un peu plus dun an, les opérateurs nommés suite à la liquidation judiciaire d’Acces (Leo-Lagrange, association Courteline et maintenant Sam’ira dans les quartiers Mirabeau et Sanitas) ont relancé les activités socioculturelles, périscolaires et les centres de loisirs à Tours. À ce propos, Renaud Donnedieu de Vabres  juge sévèrement la politique menée par le maire : « Cest un scandale. Sur le plan de lemploi (387 personnes, dont 120 équivalents temps plein ont été licenciés, certaines nont pas retrouvé de travail, NDLR), cest également un scandale vis-à-vis des Tourangeaux. En effet, si une partie des activités a été reprise, beaucoup dautres ont disparu. Du matériel a disparu. Certaines salles sont inoccupées. »

Il les connaît, ces salles
: « oui, car j’y tiens mes permanences ont . Je pense à Rochepinard par exemple. » Les “gens” qui viennent parler avec le député sen plaignent parfois. Le « problème », cest que « le nouveau système mis en place na pas pris le relais nécessaire. «Même à Courteline, là où je pensais que ça se passait le mieux, on me dit que certaines activités ont disparu ».

Fallait-il, pour autant, ne toucher à rien ? « Bien sûr que non, il y avait des tas de choses à revoir dans le fonctionnement dAccess Tours. Pourtant est plutôt 10 fois quune, jai alerté les conseillers municipaux,  les adjoints. Dès quon sest embarqué dans la voie judiciaire, jai expliqué quon entrait dans lengrenage de la liquidation. » Et un an après, les choses sont « loin dêtre réglées, le problème est devant nous, même ».

***

« Monstre » du grand marché : « Un truc descendu du ciel »

RDDV : « quon aime ou non, cest une création contemporaine. Que décide-t-on pour laménagement de cette place ? Si on décide de promouvoir la création contemporaine, en soi, ça ne me choque pas quel que soit le résultat. Mais est-ce le fait du prince ou  lance-t-on un grand concours ? » interroge le député. « Est-ce quon se préoccupe de promouvoir pour une fois les artistes de Touraine ou faut-il être plus ouvert ? Cest un vrai sujet et on peut faire participer la population. On aurait pu imaginer un mécanisme de consultation et faire en sorte que les gens sapproprient ce projet. Là, cest une espèce de truc qui descend du ciel et qui fait réagir. Tout ça na pas été suffisamment pensé ! Il ny a pas non plus de réflexion sur ce que lon veut faire du château. »

***

En deux mots…

Les Halles : «Pour réduire les problèmes de circulation, pourquoi ne pas étudier une entrée du parking au bout de la rue des Halles, ou pourquoi pas un second parking ? »

Le Grand Hall : « Oui à la rénovation mais non au concept. Il faut donner un vrai contenu et pratiquer des prix accessibles. »

Les Conseils de la Vie Locale : « lidée était en toutes lettres dans mon programme. Les CVL fonctionnent de manière bâtarde et les gens ne sont pas vraiment associés. Il faut aller plus loin sur le plan de la liberté dexpression. »

Logement social : « Je ne conteste pas les travaux de rénovation mais ça ne suffit pas. La place Strauss refaite ne supprime pas vraiment la violence. Des efforts sont à faire avec le gardiennage. »

*

Propos recueillis par
Magalie BASSET
Jacques BENZAKOUN
Jean-Paul MERCIER
Thierry NOEL
Laurent PINOT

RDDV: interviewé par Sylvie JOHNSON sur France Info.

7 novembre 2003

RDDV: Je demande à ceux qui avaient des responsabilités qui ne les ont pas assumées un peu dhumilité. Et puis surtout, la démagogie dans ce genre de circonstances ça suffit ! En effet, on est obligé de demander un effort pour traiter concrètement la situation des personnes très âgées et la situation des personnes handicapées… Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « La réalité sociale à laquelle on est confronté doit interpeller tout le monde et tous les responsables politiques qui ont gouverné ces dernières années. On a à faire face à des difficultés très importantes, il faut y remédier. Je demande à ceux qui avaient des responsabilités qui ne les ont pas assumées un peu dhumilité. Et puis surtout, la démagogie dans ce genre de circonstances ça suffit ! En effet, on est obligé de demander un effort pour traiter concrètement la situation des personnes très âgées et la situation des personnes handicapées. Donc, je suis extrêmement choqué par lattitude de la gauche. »

Sylvie JOHNSON : « Et alors quest-ce que vous répondez à ceux qui critiquent et qui disent  que cest une “usine à gaz”,  que le choix du jour férié est beaucoup trop compliqué »

RDV : « Ce nest pas une “usine à gaz”, cest évidemment une mesure et un plan courageux parce quils reposent sur leffort de chacun. On demande à chaque Français et à chaque Française, au fond, de faire un peu plus pour régler ce problème de la dépendance. Et je crois et on l’a toujours dit – depuis ce que lon a constaté cet été – que la solution était dans les  mains de chacun. Ce nest pas en attendant du ciel un certain nombre de mannes célestes, de mesures providentielles que lon peut sen sortir. C’est à chacun  dentre nous de faire un petit effort. Je souhaite que lon aille dailleurs plus loin, cest-à-dire que ce lundi de Pentecôte devienne un vrai jour de solidarité concrète. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire quau-delà de la journée de travail quon aura en plus ce jour-là à assumer, quon en profite pour parler un peu dans son quartier, dans son immeuble, ouvrir les yeux sur la réalité sociale de son voisin. J’aurais aimé, que sur un beau sujet comme celui-là, la gauche sache faire une trêve de “politicailleries”. Et qu’elle sache dire : “O.K. là-dessus on est prêt à discuter”. Bien sûr, elle a le droit de faire des critiques. C’est normal. Mais, sur le fond des choses, on n’a pas le droit de ne pas accepter la démarche courageuse qui est proposée. »

SJ : « Renaud DONNEDIEU DE VABRES, Porte-Parole de l’UMP .»

Sommes-nous entrés en guerre de religions ?

6 novembre 2003

Allons-nous parler des Français dorigine chrétienne, des Français dorigine juive, des Français dorigine musulmane ? Non !… Il est certes « interdit » de constater l irruption du fait religieux dans la fureur du monde et dans la violence urbaine !

Et pourtant jamais lactualité na répandu autant de braises brûlantes et crépitantes sagissant dun dialogue entre les religions qui tourne en de nombreux lieux à laffrontement.

Les propos publics senchaînent à une vitesse qui donne le tournis. Venant parfois dinterlocuteurs réputés pour leur sagesse et leur humanisme. Émanant également des spécialistes de la provocation et des propagateurs de haine.

La place de la religion dans la cité est partout au cœur des débats.

La spécificité de lislam fait lobjet de multiples analyses, pour diagnostiquer les symptômes dune hypothétique guerre entre chrétiens et musulmans, ou plus radicalement pour expertiser sa compatibilité avec la démocratie politique occidentale.

La mondialisation de linformation alliée aux chocs quotidiens des cultures et des traditions à lintérieur même de nos immeubles aboutit à ce que chacun se sent défié, dans sa liberté de conscience ou plus largement dans le respect de son identité et de ses racines.

Le pluralisme est parfois vécu comme une menace, comme un risque pour soi-même de disparition ou de perte dinfluence, voire ce qui est pire, didentité. La tolérance est même perçue par certains comme une lâcheté.

Il faut reconnaître que « ça cogne » avec des propos dune crudité et dune cruauté rarement égalées qui font des paroles de paix heureusement professées en réponse des voeux pieux qui apparaissent décalés de la réalité « chaude »…

Ainsi, au hasard de lactualité récente, le florilège est particulièrement « éloquent »:

. En réponse au Sous-secrétaire adjoint au Pentagone, le Général William Boykin , assimilant la guerre contre le terrorisme à une lutte de la chrétienté contre lislam, le Président Bush a été obligé le 28 octobre dernier de déclarer « notre guerre nest pas contre la foi musulmane » ajoutant « les Musulmans sont les bienvenus dans notre pays ».

. Chahdortt Djavan, Iranienne et écrivain de 35 ans, militante virulente contre le port du voile, explique dans « Bas les Voiles » quil sagit dun « stigmate, étoile jaune de la condition féminine », un instrument au service des intégristes. «Cest des droits de lhomme quil sagit, pas de laïcité. Le voile des mineures est une maltraitance, comme lexcision ».

. Claude Imbert , le fondateur du «Point», une personnalité particulièrement rayonnante de lucidité et dintelligence, se déclare « islamophobe ». Simple provocation, contre-terrorisme intellectuel délibéré, quimporte… Les mots et les paroles sont là :

« Nous avons le droit de combattre le racisme, daccepter une pratique paisible de lIslam. Et jai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que lislam – je dis bien lIslam, je ne parle même pas des islamistes – en tant que religion apporte une débilité darchaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme, et en plus un souci de supplanter la loi des Etats par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe. »

« LIslam en tant que religion nest pas ma tasse de thé. LIslam depuis le XIIIe siècle sest calcifié et a jeté sur lensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan. Sil avait dune certaine façon donné de la dignité à des peuples de misère, lislam a également prolongé, à beaucoup dégards, leur misère en freinant leur développement et notamment la modernité. »

« LIslam me paraît être une sorte de contradiction permanente à la modernité. »

. Lors du 80e anniversaire de la fondation de la République par Mustafa Kemal Ataturk sur les ruines de lEmpire Ottoman, le Président de la République turque, Ahmet Necdet Sezer, na pas invité les épouses des députés de la majorité (AKP) issus dun mouvement islamiste, par crainte de les voir se présenter à la réception voilée. Les députés de lopposition pro-laïque ont été eux invités avec leur femme…

. Depuis Rome, le Président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, a formulé le voeu quil soit fait état de lislam si les racines judéo-chrétiennes sont mentionnées dans la future constitution européenne:

« Ne parler que de racines judéo-chrétiennes de lEurope, qui compte 17 millions de musulmans en Europe occidentale, me semblerait un peu injuste.» « Si on tient à cette définition judéo-chrétienne, à ce moment-là, associons lIslam pour le moins ». « Par souci dobjectivité, et pour simplement ne pas créer de surenchère, je dirais de parler des références spirituelles ».

. Tandis que le Conseil français du culte musulman, en réponse au Conseil de discipline du lycée Henri-Vallon dAubervilliers, ayant exclu Lila et Alma, déclare que « le port du foulard est une prescription religieuse », le nouveau prix Nobel de la paix, liranienne Shirin Abadi, juriste et militante des droits de lhomme, estime à juste titre :

« Contrairement à ce que lon pense souvent en Occident, lIslam nest pas plus incompatible avec la démocratie que les autres grandes religions. Le problème ne vient pas de lislam lui-même mais de linterprétation qui en est faite par des sociétés rigoristes et patriarcales. Cest le même problème pour les femmes. Leur liberté passe avant tout par une meilleure connaissance de leurs droits et de leur religion car lIslam nest pas plus contre les femmes que contre la démocratie. »

À propos de linterdiction du voile à lécole à Aubervilliers, son propos est moins acceptable :

« Je ne comprends pas cette position. Lécole est un espace de liberté quil faut protéger de tout les prosélytismes. Mais là, ce nétait pas le cas. On dit pouvoir être libre de se promener avec un chapeau ou tête nue si on le veut ».

. Organisé et financé par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, le Forum Social Européen recevra le « témoignage » du professeur dislamologie de luniversité de Genève, Tarik Ramadan, ce qui suscite une légitime « bronca » vue la nature des propos quil a tenus récemment, mettant en cause « des intellectuels  juifs français »  en les accusant notamment de défendre Israël par réflexe communautaire.

« Depuis quelques années (avant même la seconde intifada), des intellectuels juifs français que lon avait jusqualors considérés comme des penseurs universalistes ont commencé, sur le plan national comme international, à développer les analyses de plus en plus orientées par un souci communautaire.»

« Que ce soit sur le plan intérieur (lutte contre lantisémitisme) ou sur la scène internationale (défense du sionisme), on assiste à lémergence dune nouvelle attitude chez certains intellectuels omniprésents sur la scène médiatique (…). On perçoit clairement que leur positionnement politique répond à des logiques communautaires, en tant que juifs, ou nationalistes, en tant que défenseurs dIsraël ».

. Le plus monstrueux vient une nouvelle et dernière fois du Premier Ministre de Malaisie, Mohamad Mahatir, qui sest littéralement emporté le 16 octobre dernier lors du sommet de lOrganisation de la conférence islamique (Oci) en des termes les plus ravageurs :

« les Européens ont tué 6 millions de juifs sur 12. Mais aujourdhui, les juifs dirigent le monde par procuration. Ils obtiennent que les autres se battent et meurent pour eux.  Nous sommes en réalité très forts. 1,3 milliard de personnes ne peuvent être simplement exterminées. »

En réponse à la tempête médiatique ainsi déclenchée, Mohamad Mahatir en rajoute :

« Dans un discours, jai condamné toutes les violences, même les attaques-suicide et jai dit aux musulmans quil était temps darrêter tout cela. Cétait le ton général mais les médias ont compris juste une phrase où je disais que les juifs contrôlent le monde. Et bien, la réaction du monde montre quils (les juifs) contrôlent le monde. »

***

Il ny aurait pas beaucoup à creuser pour découvrir dautres « perles » non pas rondes et parfaites mais tout à fait difformes. Sans éclat autre que la haine qui affleure dans nombre de prises de position.

Linternational – cest-à-dire principalement les affrontements inter-ethniques, les guerres et les menées terroristes – nourrit qui plus est en permanence les scènes désormais banales de racisme ordinaire.

Lextrême gauche fait la courte échelle à lextrême droite dans la course poursuite à caractère sectaire et xénophobe. Le silence dArlette Laguiller lors du choix du 2ème tour des présidentielles a été ainsi « éloquent ».

Les amalgames, les clichés, les fantasmes, mais aussi la réalité tragique dune poussée du fondamentalisme islamiste et de lintégrisme créent une spirale infernale.

Même et surtout si on ne veut pas que la religion soit à l extérieur comme à lintérieur un vecteur de conflit voire de violences, une grille de lecture, dexplication de la conjoncture, le mal est là. Les tranchées se creusent, les positions sexacerbent, les passions senveniment. Avec des réflexes toujours compréhensibles de riposte et de représailles, dès lors que l « on » se sent menacé et nié dans son être et dans sa dignité.

Face à toutes les dérives racistes, xénophobes et antisémites, rappelons que la France nest pas une juxtaposition de communautés et que la religion nest pas une origine.

Lorsque dans une grande émission de télévision , «100 minutes pour convaincre »,  Laurent Fabius, à plusieurs reprises, parle des Français dorigine musulmane, il a gravement tort. Beaucoup plus gravement tort que certains cités dans le tableau apocalyptique que jai évoqué plus haut. Il emboîte le pas de tous ceux qui, de dérapages sémantiques en lapsus révélateurs, commettent une vraie faute politique, beaucoup plus importante quil ny paraît.

Allons-nous parler des Français dorigine chrétienne, des Français dorigine juive, des Français dorigine musulmane ? Non !

Pratiquer une religion nest pas identifiable à une origine nationale, grâce au fait que le pluralisme et la liberté de conscience et de foi sont heureusement dans de nombreux pays une réalité. Dans dautres une conquête à mener.

La confusion entre une région et une religion est malheureusement fréquente. Qui imagine que le ministre des Affaires étrangères de Jordanie est chrétien ? Tous les Français originaires du Maghreb ne sont pas musulmans, doù la nécessité dune instance laïque pour les représenter et leur permettre de cultiver leurs racines.

De nombreuses lignes jaunes sont chaque jour franchies.

La pratique religieuse sert parfois dalibi. De glaive pour mener des combats très étrangers à lesprit ou à la conscience. De masque dissimulant mal le visage hideux de la haine et du fanatisme.

Elle est souvent expliquée comme un déterminisme politique. Une sorte de genèse de la décision publique. Lexemple le plus récent est l’amalgame fait entre lengagement chrétien personnel du Premier ministre et sa réaction lors de la réouverture du débat sur leuthanasie à la suite de la mort de Vincent Humbert.

***

Une double question se pose :

Y a-t-il une géographie de la religion ? Non pas au sens dune sorte de « spécialisation » territoriale, mais dinterpénétration féconde entre le laïc et le religieux, entre le terroir et le spirituel.

Y a-t-il interférences et imbrication entre morale laïque et morale religieuse ? Avec comme sous interrogation à la portée redoutable et capitale, y a-t-il une hiérarchie entre la norme laïque, la loi de lÉtat et le précepte religieux ?

La réponse française nécessaire est le rappel des règles de la laïcité et leur application effective à chacun sans aucune distinction. Et sans aucun complexe.

Face à de nombreuses remises en cause de nos maximes républicaines, il est vital et urgent de manifester un attachement clair à lunité de la République et au respect en tous points du territoire national des règles de notre droit et des principes fondamentaux des droits de lhomme et du citoyen, au premier rang desquels figure l’égalité entre lhomme et la femme.

Alain Juppé a eu raison de rappeler devant la Commission Stasi que la force dune loi est nécessaire. Avec calme mais détermination. Car notre opposition au port ostentatoire du voile plus largement de tout signe religieux à lintérieur de lécole, n’est en rien un combat contre la religion musulmane. Cest laffirmation de nos principes et de nos valeurs nationales, édictés par nos lois, sans considération dorigine, de race, de religion.

Ce nest pas la négation de la liberté de chacun à pratiquer ou à ne pas pratiquer une religion.

Le débat parlementaire qui va donc s’ouvrir devra clarifier et pacifier. Il doit mettre un terme à une forme de moins en moins sournoise de guerre de religion qui se développe malheureusement de façon inquiétante.

Sans porter de jugement péremptoire sur la supériorité de telle religion sur telle autre.

Et sagissant de la religion musulmane, sans attendre quelle accomplisse sa  Réforme comme celle que nous avons connue lors de la Renaissance.

En garantissant à chacun l’application de larticle XI de la Déclaration des Droits de lHomme et du Citoyen « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas lordre public établi par la loi ».

En permettant à chacun en France de s’épanouir selon les préceptes « terrestres» édictés par les représentants du peuple que sont les législateurs ! Et en les faisant respecter partout et par tous .

Cest déjà un progrès que nous ne nous prenions pas pour Dieu ! Car en son nom beaucoup de crimes ont été et sont malheureusement chaque jour commis…

Mais c’est légitime dexiger le respect de la loi.

Sommes-nous entrés en guerre de religions ?

5 novembre 2003

Il est certes « interdit » de constater l irruption du fait religieux dans la fureur du monde et dans la violence urbaine !

Et pourtant jamais lactualité na répandu autant de braises brûlantes et crépitantes sagissant dun dialogue entre les religions qui tourne en de nombreux lieux à laffrontement.

Les propos publics senchaînent à une vitesse qui donne le tournis. Venant parfois dinterlocuteurs réputés pour leur sagesse et leur humanisme. Émanant également des spécialistes de la provocation et des propagateurs de haine.La place de la religion dans la cité est partout au cœur des débats.

La spécificité de lislam fait lobjet de multiples analyses, pour diagnostiquer les symptômes dune hypothétique guerre entre chrétiens et musulmans, ou plus radicalement pour expertiser sa compatibilité avec la démocratie politique occidentale.

La mondialisation de linformation alliée aux chocs quotidiens des cultures et des traditions à lintérieur même de nos immeubles aboutit à ce que chacun se sent défié, dans sa liberté de conscience ou plus largement dans le respect de son identité et de ses racines.

Le pluralisme est parfois vécu comme une menace, comme un risque pour soi-même de disparition ou de perte dinfluence, voire ce qui est pire, didentité. La tolérance est même perçue par certains comme une lâcheté.

Il faut reconnaître que "ça cogne" avec des propos dune crudité et dune cruauté rarement égalées qui font des paroles de paix heureusement professées en réponse des voeux pieux qui apparaissent décalés de la réalité « chaude »…

Ainsi, au hasard de lactualité récente, le florilège est particulièrement « éloquent »:

. En réponse au Sous-secrétaire adjoint au Pentagone, le Général William Boykin , assimilant la guerre contre le terrorisme à une lutte de la chrétienté contre lislam, le Président Bush a été obligé le 28 octobre dernier de déclarer « notre guerre nest pas contre la foi musulmane » ajoutant « les Musulmans sont les bienvenus dans notre pays ».

. Chahdortt Djavan, Iranienne et écrivain de 35 ans, militante virulente contre le port du voile, explique dans « Bas les Voiles » quil sagit dun « stigmate, étoile jaune de la condition féminine », un instrument au service des intégristes. «Cest des droits de lhomme quil sagit, pas de laïcité. Le voile des mineures est une maltraitance, comme lexcision ».

. Claude Imbert , le fondateur du «Point», une personnalité particulièrement rayonnante de lucidité et dintelligence, se déclare « islamophobe ». Simple provocation, contre-terrorisme intellectuel délibéré, quimporte… Les mots et les paroles sont là :

« Nous avons le droit de combattre le racisme, daccepter une pratique paisible de lIslam. Et jai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que lislam – je dis bien lIslam, je ne parle même pas des islamistes – en tant que religion apporte une débilité darchaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme, et en plus un souci de supplanter la loi des Etats par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe. »

« LIslam en tant que religion nest pas ma tasse de thé. LIslam depuis le XIIIe siècle sest calcifié et a jeté sur lensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan. Sil avait dune certaine façon donné de la dignité à des peuples de misère, lislam a également prolongé, à beaucoup dégards, leur misère en freinant leur développement et notamment la modernité. »

« LIslam me paraît être une sorte de contradiction permanente à la modernité. »

. Lors du 80e anniversaire de la fondation de la République par Mustafa Kemal Ataturk sur les ruines de lEmpire Ottoman, le Président de la République turque, Ahmet Necdet Sezer, na pas invité les épouses des députés de la majorité (AKP) issus dun mouvement islamiste, par crainte de les voir se présenter à la réception voilée. Les députés de lopposition pro-laïque ont été eux invités avec leur femme…

. Depuis Rome, le Président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, a formulé le voeu quil soit fait état de lislam si les racines judéo-chrétiennes sont mentionnées dans la future constitution européenne:

« Ne parler que de racines judéo-chrétiennes de lEurope, qui compte 17 millions de musulmans en Europe occidentale, me semblerait un peu injuste.» « Si on tient à cette définition judéo-chrétienne, à ce moment-là, associons lIslam pour le moins ». « Par souci dobjectivité, et pour simplement ne pas créer de surenchère, je dirais de parler des références spirituelles ».

. Tandis que le Conseil français du culte musulman, en réponse au Conseil de discipline du lycée Henri-Vallon dAubervilliers, ayant exclu Lila et Alma, déclare que « le port du foulard est une prescription religieuse », le nouveau prix Nobel de la paix, liranienne Shirin Abadi, juriste et militante des droits de lhomme, estime à juste titre :

« Contrairement à ce que lon pense souvent en Occident, lIslam nest pas plus incompatible avec la démocratie que les autres grandes religions. Le problème ne vient pas de lislam lui-même mais de linterprétation qui en est faite par des sociétés rigoristes et patriarcales. Cest le même problème pour les femmes. Leur liberté passe avant tout par une meilleure connaissance de leurs droits et de leur religion car lIslam nest pas plus contre les femmes que contre la démocratie. »

À propos de linterdiction du voile à lécole à Aubervilliers, son propos est moins acceptable :

« Je ne comprends pas cette position. Lécole est un espace de liberté quil faut protéger de tout les prosélytismes. Mais là, ce nétait pas le cas. On dit pouvoir être libre de se promener avec un chapeau ou tête nue si on le veut ».

. Organisé et financé par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, le Forum Social Européen recevra le « témoignage » du professeur dislamologie de luniversité de Genève, Tarik Ramadan, ce qui suscite une légitime « bronca » vue la nature des propos quil a tenus récemment, mettant en cause « des intellectuels  juifs français »  en les accusant notamment de défendre Israël par réflexe communautaire.

« Depuis quelques années (avant même la seconde intifada), des intellectuels juifs français que lon avait jusqualors considérés comme des penseurs universalistes ont commencé, sur le plan national comme international, à développer les analyses de plus en plus orientées par un souci communautaire.»

« Que ce soit sur le plan intérieur (lutte contre lantisémitisme) ou sur la scène internationale (défense du sionisme), on assiste à lémergence dune nouvelle attitude chez certains intellectuels omniprésents sur la scène médiatique (…). On perçoit clairement que leur positionnement politique répond à des logiques communautaires, en tant que juifs, ou nationalistes, en tant que défenseurs dIsraël ».

. Le plus monstrueux vient une nouvelle et dernière fois du Premier Ministre de Malaisie, Mohamad Mahatir, qui sest littéralement emporté le 16 octobre dernier lors du sommet de lOrganisation de la conférence islamique (Oci) en des termes les plus ravageurs :

« les Européens ont tué 6 millions de juifs sur 12. Mais aujourdhui, les juifs dirigent le monde par procuration. Ils obtiennent que les autres se battent et meurent pour eux.  Nous sommes en réalité très forts. 1,3 milliard de personnes ne peuvent être simplement exterminées. »

En réponse à la tempête médiatique ainsi déclenchée, Mohamad Mahatir en rajoute :

« Dans un discours, jai condamné toutes les violences, même les attaques-suicide et jai dit aux musulmans quil était temps darrêter tout cela. Cétait le ton général mais les médias ont compris juste une phrase où je disais que les juifs contrôlent le monde. Et bien, la réaction du monde montre quils (les juifs) contrôlent le monde. »

***

Il ny aurait pas beaucoup à creuser pour découvrir dautres « perles » non pas rondes et parfaites mais tout à fait difformes. Sans éclat autre que la haine qui affleure dans nombre de prises de position.

Linternational – cest-à-dire principalement les affrontements inter-ethniques, les guerres et les menées terroristes – nourrit qui plus est en permanence les scènes désormais banales de racisme ordinaire.

Lextrême gauche fait la courte échelle à lextrême droite dans la course poursuite à caractère sectaire et xénophobe. Le silence dArlette Laguiller lors du choix du 2ème tour des présidentielles a été ainsi « éloquent ».

Les amalgames, les clichés, les fantasmes, mais aussi la réalité tragique dune poussée du fondamentalisme islamiste et de lintégrisme créent une spirale infernale.

Même et surtout si on ne veut pas que la religion soit à l extérieur comme à lintérieur un vecteur de conflit voire de violences, une grille de lecture, dexplication de la conjoncture, le mal est là. Les tranchées se creusent, les positions sexacerbent, les passions senveniment. Avec des réflexes toujours compréhensibles de riposte et de représailles, dès lors que l « on » se sent menacé et nié dans son être et dans sa dignité.

Face à toutes les dérives racistes, xénophobes et antisémites, rappelons que la France nest pas une juxtaposition de communautés et que la religion nest pas une origine.

Lorsque dans une grande émission de télévision , «100 minutes pour convaincre »,  Laurent Fabius, à plusieurs reprises, parle des Français dorigine musulmane, il a gravement tort. Beaucoup plus gravement tort que certains cités dans le tableau apocalyptique que jai évoqué plus haut. Il emboîte le pas de tous ceux qui, de dérapages sémantiques en lapsus révélateurs, commettent une vraie faute politique, beaucoup plus importante quil ny paraît.

Allons-nous parler des Français dorigine chrétienne, des Français dorigine juive, des Français dorigine musulmane ? Non !

Pratiquer une religion nest pas identifiable à une origine nationale, grâce au fait que le pluralisme et la liberté de conscience et de foi sont heureusement dans de nombreux pays une réalité. Dans dautres une conquête à mener.

La confusion entre une région et une religion est malheureusement fréquente. Qui imagine que le ministre des Affaires étrangères de Jordanie est chrétien ? Tous les Français originaires du Maghreb ne sont pas musulmans, doù la nécessité dune instance laïque pour les représenter et leur permettre de cultiver leurs racines.

De nombreuses lignes jaunes sont chaque jour franchies.

La pratique religieuse sert parfois dalibi. De glaive pour mener des combats très étrangers à lesprit ou à la conscience. De masque dissimulant mal le visage hideux de la haine et du fanatisme.

Elle est souvent expliquée comme un déterminisme politique. Une sorte de genèse de la décision publique. Lexemple le plus récent est l’amalgame fait entre lengagement chrétien personnel du Premier ministre et sa réaction lors de la réouverture du débat sur leuthanasie à la suite de la mort de Vincent Humbert.

***

Une double question se pose :

Y a-t-il une géographie de la religion ? Non pas au sens dune sorte de "spécialisation" territoriale, mais dinterpénétration féconde entre le laïc et le religieux, entre le terroir et le spirituel.

Y a-t-il interférences et imbrication entre morale laïque et morale religieuse ? Avec comme sous interrogation à la portée redoutable et capitale, y a-t-il une hiérarchie entre la norme laïque, la loi de lÉtat et le précepte religieux ?

La réponse française nécessaire est le rappel des règles de la laïcité et leur application effective à chacun sans aucune distinction. Et sans aucun complexe.

Face à de nombreuses remises en cause de nos maximes républicaines, il est vital et urgent de manifester un attachement clair à lunité de la République et au respect en tous points du territoire national des règles de notre droit et des principes fondamentaux des droits de lhomme et du citoyen, au premier rang desquels figure l’égalité entre lhomme et la femme.

Alain Juppé a eu raison de rappeler devant la Commission Stasi que la force dune loi est nécessaire. Avec calme mais détermination. Car notre opposition au port ostentatoire du voile plus largement de tout signe religieux à lintérieur de lécole, n’est en rien un combat contre la religion musulmane. Cest laffirmation de nos principes et de nos valeurs nationales, édictés par nos lois, sans considération dorigine, de race, de religion.

Ce nest pas la négation de la liberté de chacun à pratiquer ou à ne pas pratiquer une religion.

Le débat parlementaire qui va donc s’ouvrir devra clarifier et pacifier. Il doit mettre un terme à une forme de moins en moins sournoise de guerre de religion qui se développe malheureusement de façon inquiétante.

Sans porter de jugement péremptoire sur la supériorité de telle religion sur telle autre.

Et sagissant de la religion musulmane, sans attendre quelle accomplisse sa  Réforme comme celle que nous avons connue lors de la Renaissance.

En garantissant à chacun l’application de larticle XI de la Déclaration des Droits de lHomme et du Citoyen « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas lordre public établi par la loi ».

En permettant à chacun en France de s’épanouir selon les préceptes « terrestres» édictés par les représentants du peuple que sont les législateurs ! Et en les faisant respecter partout et par tous .

Cest déjà un progrès que nous ne nous prenions pas pour Dieu ! Car en son nom beaucoup de crimes ont été et sont malheureusement chaque jour commis…

Mais c’est légitime dexiger le respect de la loi.

RDDV: « nous maintenons la main tendue à l'UDF »

5 novembre 2003

Renaud Donnedieu de Vabres : « Les régions et les départements ont des compétences, il va y avoir des projets concrets ; le rassemblement et le projet, cest ça qui est important, le reste ne mintéresse pas »… Renaud DONNEDIEU DE VABRES, porte-parole de lUMP, a déclaré mercredi à lAssemblée que sa formation maintient la main quelle a « tendue » à lUDF, après la présentation par François Bayrou des chefs de file de lUDF pour les élections régionales de mars 2004.

« Les Français souhaitent de la majorité présidentielle quon sache se rassembler pour agir, être efficace et leur être utile », a déclaré M.DONNEDIEU DE VABRES dans les couloirs de lAssemblée.

« La main que nous avons tendue à lUDF, nous la maintenons tendue, parce que cest une exigence des Français », a-t-il ajouté.

« Si lUDF veut faire des listes séparées, cest son droit », a-t-il poursuivi, en réaffirmant que lUMP « continue à souhaiter le rassemblement ».

« Les régions et les départements ont des compétences, il va y avoir des projets concrets ; le rassemblement et le projet, cest ça qui est important, le reste ne mintéresse pas », a conclu M. DONNEDIEU DE VABRES, député dIndre et Loire

Sommes-nous entrés en guerre de religions ?

4 novembre 2003

Il est certes « interdit » de constater l’ irruption du fait religieux dans la fureur du monde et dans la violence urbaine !

Et pourtant jamais l’actualité n’a répandu autant de braises brûlantes et crépitantes s’agissant d’un dialogue entre les religions qui tourne en de nombreux lieux à l’affrontement.

Les propos publics s’enchaînent à une vitesse qui donne le tournis. Venant parfois d’interlocuteurs réputés pour leur sagesse et leur humanisme. Émanant également des spécialistes de la provocation et des propagateurs de haine. La place de la religion dans la cité est partout au cur des débats.

La spécificité de l’islam fait l’objet de multiples analyses, pour diagnostiquer les symptômes d’une hypothétique guerre entre chrétiens et musulmans, ou plus radicalement pour expertiser sa compatibilité avec la démocratie politique occidentale.

La mondialisation de l’information alliée aux chocs quotidiens des cultures et des traditions à l’intérieur même de nos immeubles aboutit à ce que chacun se sent défié, dans sa liberté de conscience ou plus largement dans le respect de son identité et de ses racines.

Le pluralisme est parfois vécu comme une menace, comme un risque pour soi-même de disparition ou de perte d’influence, voire ce qui est pire, d’identité. La tolérance est même perçue par certains comme une lâcheté.

Il faut reconnaître que « ça cogne » avec des propos d’une crudité et d’une cruauté rarement égalées qui font des paroles de paix heureusement professées en réponse des voeux pieux qui apparaissent décalés de la réalité « chaude »…

Ainsi, au hasard de l’actualité récente, le florilège est particulièrement « éloquent »:

. En réponse au Sous-secrétaire adjoint au Pentagone, le Général William Boykin , assimilant la guerre contre le terrorisme à une lutte de la chrétienté contre l’islam, le Président Bush a été obligé le 28 octobre dernier de déclarer « notre guerre n’est pas contre la foi musulmane » ajoutant « les Musulmans sont les bienvenus dans notre pays ».

. Chahdortt Djavan, Iranienne et écrivain de 35 ans, militante virulente contre le port du voile, explique dans « Bas les Voiles » qu’il s’agit d’un « stigmate, étoile jaune de la condition féminine », un instrument au service des intégristes. «C’est des droits de l’homme qu’il s’agit, pas de laïcité. Le voile des mineures est une maltraitance, comme l’excision ».

. Claude Imbert , le fondateur du «Point», une personnalité particulièrement rayonnante de lucidité et d’intelligence, se déclare « islamophobe ». Simple provocation, contre-terrorisme intellectuel délibéré, qu’importe… Les mots et les paroles sont là :

« Nous avons le droit de combattre le racisme, d’accepter une pratique paisible de l’Islam. Et j’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam – je dis bien l’Islam, je ne parle même pas des islamistes – en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme, et en plus un souci de supplanter la loi des Etats par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe. »

« L’Islam en tant que religion n’est pas ma tasse de thé. L’Islam depuis le XIIIe siècle s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan. S’il avait d’une certaine façon donné de la dignité à des peuples de misère, l’islam a également prolongé, à beaucoup d’égards, leur misère en freinant leur développement et notamment la modernité. »

« L’Islam me paraît être une sorte de contradiction permanente à la modernité. »

. Lors du 80e anniversaire de la fondation de la République par Mustafa Kemal Ataturk sur les ruines de l’Empire Ottoman, le Président de la République turque, Ahmet Necdet Sezer, n’a pas invité les épouses des députés de la majorité (AKP) issus d’un mouvement islamiste, par crainte de les voir se présenter à la réception voilée. Les députés de l’opposition pro-laïque ont été eux invités avec leur femme…

. Depuis Rome, le Président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, a formulé le voeu qu’il soit fait état de l’islam si les racines judéo-chrétiennes sont mentionnées dans la future constitution européenne:

« Ne parler que de racines judéo-chrétiennes de l’Europe, qui compte 17 millions de musulmans en Europe occidentale, me semblerait un peu injuste.» « Si on tient à cette définition judéo-chrétienne, à ce moment-là, associons l’Islam pour le moins ». « Par souci d’objectivité, et pour simplement ne pas créer de surenchère, je dirais de parler des références spirituelles ».

. Tandis que le Conseil français du culte musulman, en réponse au Conseil de discipline du lycée Henri-Vallon d’Aubervilliers, ayant exclu Lila et Alma, déclare que « le port du foulard est une prescription religieuse », le nouveau prix Nobel de la paix, l’iranienne Shirin Abadi, juriste et militante des droits de l’homme, estime à juste titre :

« Contrairement à ce que l’on pense souvent en Occident, l’Islam n’est pas plus incompatible avec la démocratie que les autres grandes religions. Le problème ne vient pas de l’islam lui-même mais de l’interprétation qui en est faite par des sociétés rigoristes et patriarcales. C’est le même problème pour les femmes. Leur liberté passe avant tout par une meilleure connaissance de leurs droits et de leur religion car l’Islam n’est pas plus contre les femmes que contre la démocratie. »

À propos de l’interdiction du voile à l’école à Aubervilliers, son propos est moins acceptable :

« Je ne comprends pas cette position. L’école est un espace de liberté qu’il faut protéger de tout les prosélytismes. Mais là, ce n’était pas le cas. On dit pouvoir être libre de se promener avec un chapeau ou tête nue si on le veut ».

. Organisé et financé par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, le Forum Social Européen recevra le « témoignage » du professeur d’islamologie de l’université de Genève, Tarik Ramadan, ce qui suscite une légitime « bronca » vue la nature des propos qu’il a tenus récemment, mettant en cause « des intellectuels juifs français » en les accusant notamment de défendre Israël par réflexe communautaire.

« Depuis quelques années (avant même la seconde intifada), des intellectuels juifs français que l’on avait jusqu’alors considérés comme des penseurs universalistes ont commencé, sur le plan national comme international, à développer les analyses de plus en plus orientées par un souci communautaire.»

« Que ce soit sur le plan intérieur (lutte contre l’antisémitisme) ou sur la scène internationale (défense du sionisme), on assiste à l’émergence d’une nouvelle attitude chez certains intellectuels omniprésents sur la scène médiatique (…). On perçoit clairement que leur positionnement politique répond à des logiques communautaires, en tant que juifs, ou nationalistes, en tant que défenseurs d’Israël ».

. Le plus monstrueux vient une nouvelle et dernière fois du Premier Ministre de Malaisie, Mohamad Mahatir, qui s’est littéralement emporté le 16 octobre dernier lors du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) en des termes les plus ravageurs :

« les Européens ont tué 6 millions de juifs sur 12. Mais aujourd’hui, les juifs dirigent le monde par procuration. Ils obtiennent que les autres se battent et meurent pour eux. Nous sommes en réalité très forts. 1,3 milliard de personnes ne peuvent être simplement exterminées. »

En réponse à la tempête médiatique ainsi déclenchée, Mohamad Mahatir en rajoute :

« Dans un discours, j’ai condamné toutes les violences, même les attaques-suicide et j’ai dit aux musulmans qu’il était temps d’arrêter tout cela. C’était le ton général mais les médias ont compris juste une phrase où je disais que les juifs contrôlent le monde. Et bien, la réaction du monde montre qu’ils (les juifs) contrôlent le monde. »

***

Il n’y aurait pas beaucoup à creuser pour découvrir d’autres « perles » non pas rondes et parfaites mais tout à fait difformes. Sans éclat autre que la haine qui affleure dans nombre de prises de position.

L’international – c’est-à-dire principalement les affrontements inter-ethniques, les guerres et les menées terroristes – nourrit qui plus est en permanence les scènes désormais banales de racisme ordinaire.

L’extrême gauche fait la courte échelle à l’extrême droite dans la course poursuite à caractère sectaire et xénophobe. Le silence d’Arlette Laguiller lors du choix du 2ème tour des présidentielles a été ainsi « éloquent ».

Les amalgames, les clichés, les fantasmes, mais aussi la réalité tragique d’une poussée du fondamentalisme islamiste et de l’intégrisme créent une spirale infernale.

Même et surtout si on ne veut pas que la religion soit à l’ extérieur comme à l’intérieur un vecteur de conflit voire de violences, une grille de lecture, d’explication de la conjoncture, le mal est là. Les tranchées se creusent, les positions s’exacerbent, les passions s’enveniment. Avec des réflexes toujours compréhensibles de riposte et de représailles, dès lors que l’ « on » se sent menacé et nié dans son être et dans sa dignité.

Face à toutes les dérives racistes, xénophobes et antisémites, rappelons que la France n’est pas une juxtaposition de communautés et que la religion n’est pas une origine.

Lorsque dans une grande émission de télévision , «100 minutes pour convaincre », Laurent Fabius, à plusieurs reprises, parle des Français d’origine musulmane, il a gravement tort. Beaucoup plus gravement tort que certains cités dans le tableau apocalyptique que j’ai évoqué plus haut. Il emboîte le pas de tous ceux qui, de dérapages sémantiques en lapsus révélateurs, commettent une vraie faute politique, beaucoup plus importante qu’il n’y paraît.

Allons-nous parler des Français d’origine chrétienne, des Français d’origine juive, des Français d’origine musulmane ? Non !

Pratiquer une religion n’est pas identifiable à une origine nationale, grâce au fait que le pluralisme et la liberté de conscience et de foi sont heureusement dans de nombreux pays une réalité. Dans d’autres une conquête à mener.

La confusion entre une région et une religion est malheureusement fréquente. Qui imagine que le ministre des Affaires étrangères de Jordanie est chrétien ? Tous les Français originaires du Maghreb ne sont pas musulmans, d’où la nécessité d’une instance laïque pour les représenter et leur permettre de cultiver leurs racines.

De nombreuses lignes jaunes sont chaque jour franchies.

La pratique religieuse sert parfois d’alibi. De glaive pour mener des combats très étrangers à l’esprit ou à la conscience. De masque dissimulant mal le visage hideux de la haine et du fanatisme.

Elle est souvent expliquée comme un déterminisme politique. Une sorte de genèse de la décision publique. L’exemple le plus récent est l’amalgame fait entre l’engagement chrétien personnel du Premier ministre et sa réaction lors de la réouverture du débat sur l’euthanasie à la suite de la mort de Vincent Humbert.

***

Une double question se pose :

Y a-t-il une géographie de la religion ? Non pas au sens d’une sorte de « spécialisation » territoriale, mais d’interpénétration féconde entre le laïc et le religieux, entre le terroir et le spirituel.

Y a-t-il interférences et imbrication entre morale laïque et morale religieuse ? Avec comme sous interrogation à la portée redoutable et capitale, y a-t-il une hiérarchie entre la norme laïque, la loi de l’État et le précepte religieux ?

La réponse française nécessaire est le rappel des règles de la laïcité et leur application effective à chacun sans aucune distinction. Et sans aucun complexe.

Face à de nombreuses remises en cause de nos maximes républicaines, il est vital et urgent de manifester un attachement clair à l’unité de la République et au respect en tous points du territoire national des règles de notre droit et des principes fondamentaux des droits de l’homme et du citoyen, au premier rang desquels figure l’égalité entre l’homme et la femme.

Alain Juppé a eu raison de rappeler devant la Commission Stasi que la force d’une loi est nécessaire. Avec calme mais détermination. Car notre opposition au port ostentatoire du voile plus largement de tout signe religieux à l’intérieur de l’école, n’est en rien un combat contre la religion musulmane. C’est l’affirmation de nos principes et de nos valeurs nationales, édictés par nos lois, sans considération d’origine, de race, de religion.

Ce n’est pas la négation de la liberté de chacun à pratiquer ou à ne pas pratiquer une religion.

Le débat parlementaire qui va donc s’ouvrir devra clarifier et pacifier. Il doit mettre un terme à une forme de moins en moins sournoise de guerre de religion qui se développe malheureusement de façon inquiétante.

Sans porter de jugement péremptoire sur la supériorité de telle religion sur telle autre.

Et s’agissant de la religion musulmane, sans attendre qu’elle accomplisse sa Réforme comme celle que nous avons connue lors de la Renaissance.

En garantissant à chacun l’application de l’article XI de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

En permettant à chacun en France de s’épanouir selon les préceptes « terrestres» édictés par les représentants du peuple que sont les législateurs ! Et en les faisant respecter partout et par tous .

C’est déjà un progrès que nous ne nous prenions pas pour Dieu ! Car en son nom beaucoup de crimes ont été et sont malheureusement chaque jour commis…

Mais c’est légitime d’exiger le respect de la loi.

Un vrai plan pour régler les problèmes de la dépendance suppose du courage !

3 novembre 2003

Lorsquon parle réforme, les Français concluent immédiatement : « quest-ce quils vont encore nous piquer ? »… Ils nont malheureusement pas tort…  Rester les bras croisés, les yeux fermés et les oreilles bouchées face au drame social et humain de la dépendance des personnes très âgées et des personnes handicapées nest tout simplement pas acceptable dans un pays développé et riche au début du XXIe siècle.

La France est confrontée à un véritable défi tant sont nombreuses les questions différées et mal réglées .

Remercions au passage les socialistes « glorieux » de leur rénovation sociale… Bonjour les résultats de 2 septennats de la gauche lorsque lon constate létat de certains hospices !

Garantir aux Français un système de retraite par répartition pérenne et financé, une protection sociale de qualité contre la maladie, une prise en charge effective des problèmes de la dépendance, telle est la feuille de route !

Pour faire face aux problèmes posés, une vraie méthode est nécessaire afin que nos concitoyens partagent le diagnostic et le remède forcément douloureux.

Le constat initial suppose dêtre partagé par le plus grand nombre pour éviter les remises en cause brutales dès lors quest évoquée la stratégie de réponse…

Un vrai plan daction très diversifié est ensuite nécessaire à mettre en oeuvre, car les ressources ne sont pas inépuisables. Une augmentation de la C. S. G., si elle est utilisée pour la politique en faveur des « très vieux » et des personnes handicapées, ne peut plus lêtre pour le financement du déficit chronique de lassurance maladie.

Être responsable, cest donc tout mettre en perspective. Programmer avec le souci du calendrier et des priorités. Avec une exigence nouvelle, dès lors quil faut augmenter un tarif, une taxe ou un impôt : Affecter clairement et totalement le produit récolté à la cause pour laquelle il est décidé. Plus aucune augmentation des prélèvements obligatoires nest, en effet, acceptable dans la France daujourdhui sauf à « flêcher » largent récolté, pour quil ne comble pas un déficit global, mais pour quil serve à une politique précise, définie, délimitée. La règle du droit budgétaire classique de la non affectation des dépenses aux recettes est politiquement périmée, principalement dès lors quil sagit dune recette nouvelle. Les contribuables sont excédés des ponctions qui ont toujours une bonne raison…

Afficher lobjet exact de la dépense nouvelle est un préalable absolu. Sinon un vent de révolte souffle ! Et la nécessité d’une augmentation de la fiscalité ou du prix est brutalement contestée et refusée.

Lexpérience récente concernant le gazole est de ce point de vue claire. Il eût fallu mieux annoncer le plan de modernisation du réseau TGV, avant de décider une telle hausse. Sans oublier de rappeler lhéritage ou plutôt le passif que nous avions trouvé !

***

Le drame de lété et son cortège de morts et doubliés malgré le dévouement de beaucoup ainsi que la situation choquante dans laquelle se trouvent nombre de personnes handicapées appellent une action énergique et vigoureuse. Le Président de la République est le Premier Ministre ont raison den faire le point dhonneur de leur projet. Et de notre agenda.

Nous devons donc trouver les moyens dune vraie politique. Pluriannuelle certes, mais concrète et financée.

Une fois de plus, il faut innover pour éviter que le pays ne sombre et ne croule sous dexcessifs prélèvements.

En ayant le courage de mobiliser chaque Française et chaque Français. Tout le monde, actifs et retraités. Tous les revenus, ceux du travail comme ceux du capital.

En faisant appel à leffort concret des Français, à leur capacité de créer de la richesse par le travail.

Au lieu denvisager une fois de plus la taxation financière des salariés, lidée de demander de travailler un jour de plus pour cette impératif social est novatrice, audacieuse.

Cela suppose du courage, car les protestations ne manquent pas. Venant de ceux qui avaient exigé les démissions de ministres au lendemain de la canicule, pour mieux sexonérer de toute responsabilité personnelle.

Nous sommes tous concernés par la misère sociale, par la détresse de la fin de vie des plus âgés,  par linsuffisante compensation dont bénéficient les Français handicapés quel que soit leur âge.

La vignette automobile était autrefois censée financer la politique en faveur des personnes âgées. En 1984, les socialistes ont attribué son produit aux départements, tirant un trait sur son objet initial.

Il faut aujourdhui une mesure spécifique, totalement affectée à la grande cause nationale, qui est de faire face à toutes les situations de dépendance.

Un jour consacré à la solidarité active et concrète, au lieu des loisirs et de la détente.

Un jour où lon se soucie de son prochain en travaillant gratuitement. Un jour de congé ou un jour de RTT même si cette dernière idée pose de surcroît le problème de luniversalité de leffort consenti.

Un jour où, dans son immeuble, on ouvre les yeux sur son voisin, on parle à autrui, on accueille celui qui est différent de soi. Où lon constitue ou reconstitue une vraie communauté de vie. Celle du «toit », du voisinage et du quartier.

Nos détracteurs tirent déjà à vue. « Tout pour le Medef »,  « la charité nest pas la solidarité », « cest le rétablissement de la corvée », « même les pires staliniens navaient pas osé » etc…

Quimporte!

Nhésitons pas!

Mais soyons équitables et ne « visons » pas uniquement ceux qui travaillent. Les retraités doivent sassocier à leffort. Les revenus du capital ne peuvent être totalement exonérés.

Le service national est mort des exemptions et du trop grand nombre de jeunes qui ne laccomplissaient pas.

Veillons à ce que dans ce cas les mesures entraînent dans un même élan de générosité active lensemble de la nation, pour une fois rassemblée. Le caractère incontestable de lenjeu devrait faire taire les oppositions.

La lumière du regard de celles et ceux qui bénéficieront de ces améliorations sociales indispensables pour compenser le handicap ou pour mieux entourer le grand âge sera la récompense. Une vraie oeuvre de justice.

Pour les nostalgiques du tout-prélèvement, quil se rassurent ! Le règlement du dossier de lassurance-maladie comportera immanquablement un volet financier…

 Lorsquon parle. réforme, les Français concluent immédiatement : « quest-ce quils vont encore nous piquer ? » Ils nont malheureusement pas tort…

Comme le dit le proverbe « on ne fait rien sans rien ! »

Alors, retroussons nos manches ! Et agissons ! Collectivement et individuellement.

Un vrai plan pour régler les problèmes de la dépendance suppose du courage !

30 octobre 2003

Rester les bras croisés, les yeux fermés et les oreilles bouchées face au drame social et humain de la dépendance des personnes très âgées et des personnes handicapées nest tout simplement pas acceptable dans un pays développé et riche au début du XXIe siècle.  Rester les bras croisés, les yeux fermés et les oreilles bouchées face au drame social et humain de la dépendance des personnes très âgées et des personnes handicapées nest tout simplement pas acceptable dans un pays développé et riche au début du XXIe siècle.

La France est confrontée à un véritable défi tant sont nombreuses les questions différées et mal réglées .

Remercions au passage les socialistes « glorieux » de leur rénovation sociale… Bonjour les résultats de 2 septennats de la gauche lorsque lon constate létat de certains hospices !

Garantir aux Français un système de retraite par répartition pérenne et financé, une protection sociale de qualité contre la maladie, une prise en charge effective des problèmes de la dépendance, telle est la feuille de route !

Pour faire face aux problèmes posés, une vraie méthode est nécessaire afin que nos concitoyens partagent le diagnostic et le remède forcément douloureux.

Le constat initial suppose dêtre partagé par le plus grand nombre pour éviter les remises en cause brutales dès lors quest évoquée la stratégie de réponse…

Un vrai plan daction très diversifié est ensuite nécessaire à mettre en oeuvre, car les ressources ne sont pas inépuisables. Une augmentation de la C. S. G., si elle est utilisée pour la politique en faveur des « très vieux » et des personnes handicapées, ne peut plus lêtre pour le financement du déficit chronique de lassurance maladie.

Être responsable, cest donc tout mettre en perspective. Programmer avec le souci du calendrier et des priorités. Avec une exigence nouvelle, dès lors quil faut augmenter un tarif, une taxe ou un impôt : Affecter clairement et totalement le produit récolté à la cause pour laquelle il est décidé. Plus aucune augmentation des prélèvements obligatoires nest, en effet, acceptable dans la France daujourdhui sauf à « flêcher » largent récolté, pour quil ne comble pas un déficit global, mais pour quil serve à une politique précise, définie, délimitée. La règle du droit budgétaire classique de la non affectation des dépenses aux recettes est politiquement périmée, principalement dès lors quil sagit dune recette nouvelle. Les contribuables sont excédés des ponctions qui ont toujours une bonne raison…

Afficher lobjet exact de la dépense nouvelle est un préalable absolu. Sinon un vent de révolte souffle ! Et la nécessité dune augmentation de la fiscalité ou du prix est brutalement contestée et refusée.

Lexpérience récente concernant le gazole est de ce point de vue claire. Il eût fallu mieux annoncer le plan de modernisation du réseau TGV, avant de décider une telle hausse. Sans oublier de rappeler lhéritage ou plutôt le passif que nous avions trouvé !

***

Le drame de lété et son cortège de morts et doubliés malgré le dévouement de beaucoup ainsi que la situation choquante dans laquelle se trouvent nombre de personnes handicapées appellent une action énergique et vigoureuse. Le Président de la République est le Premier Ministre ont raison den faire le point dhonneur de leur projet. Et de notre agenda.

Nous devons donc trouver les moyens dune vraie politique. Pluriannuelle certes, mais concrète et financée.

Une fois de plus, il faut innover pour éviter que le pays ne sombre et ne croule sous dexcessifs prélèvements.

En ayant le courage de mobiliser chaque Française et chaque Français. Tout le monde, actifs et retraités. Tous les revenus, ceux du travail comme ceux du capital.

En faisant appel à leffort concret des Français, à leur capacité de créer de la richesse par le travail.

Au lieu denvisager une fois de plus la taxation financière des salariés, lidée de demander de travailler un jour de plus pour cette impératif social est novatrice, audacieuse.

Cela suppose du courage, car les protestations ne manquent pas. Venant de ceux qui avaient exigé les démissions de ministres au lendemain de la canicule, pour mieux sexonérer de toute responsabilité personnelle.

Nous sommes tous concernés par la misère sociale, par la détresse de la fin de vie des plus âgés,  par linsuffisante compensation dont bénéficient les Français handicapés quel que soit leur âge.

La vignette automobile était autrefois censée financer la politique en faveur des personnes âgées. En 1984, les socialistes ont attribué son produit aux départements, tirant un trait sur son objet initial.

Il faut aujourdhui une mesure spécifique, totalement affectée à la grande cause nationale, qui est de faire face à toutes les situations de dépendance.

Un jour consacré à la solidarité active et concrète, au lieu des loisirs et de la détente.

Un jour où lon se soucie de son prochain en travaillant gratuitement. Un jour de congé ou un jour de RTT même si cette dernière idée pose de surcroît le problème de luniversalité de leffort consenti.

Un jour où, dans son immeuble, on ouvre les yeux sur son voisin, on parle à autrui, on accueille celui qui est différent de soi. Où lon constitue ou reconstitue une vraie communauté de vie. Celle du «toit », du voisinage et du quartier.

Nos détracteurs tirent déjà à vue. « Tout pour le Medef »,  « la charité nest pas la solidarité », « cest le rétablissement de la corvée », « même les pires staliniens navaient pas osé » etc…

Quimporte!

Nhésitons pas!

Mais soyons équitables et ne « visons » pas uniquement ceux qui travaillent. Les retraités doivent sassocier à leffort. Les revenus du capital ne peuvent être totalement exonérés.

Le service national est mort des exemptions et du trop grand nombre de jeunes qui ne laccomplissaient pas.

Veillons à ce que dans ce cas les mesures entraînent dans un même élan de générosité active lensemble de la nation, pour une fois rassemblée. Le caractère incontestable de lenjeu devrait faire taire les oppositions.

La lumière du regard de celles et ceux qui bénéficieront de ces améliorations sociales indispensables pour compenser le handicap ou pour mieux entourer le grand âge sera la récompense. Une vraie oeuvre de justice.

Pour les nostalgiques du tout-prélèvement, quil se rassurent ! Le règlement du dossier de lassurance-maladie comportera immanquablement un volet financier…

 Lorsquon parle. réforme, les Français concluent immédiatement : « quest-ce quils vont encore nous piquer ? » Ils nont malheureusement pas tort…

Comme le dit le proverbe « on ne fait rien sans rien ! »

Alors, retroussons nos manches ! Et agissons ! Collectivement et individuellement.

Un vrai plan pour régler les problèmes de la dépendance suppose du courage !

30 octobre 2003

Rester les bras croisés, les yeux fermés et les oreilles bouchées face au drame social et humain de la dépendance des personnes très âgées et des personnes handicapées nest tout simplement pas acceptable dans un pays développé et riche au début du XXIe siècle.

La France est confrontée à un véritable défi tant sont nombreuses les questions différées et mal réglées .Remercions au passage les socialistes « glorieux » de leur rénovation sociale… Bonjour les résultats de 2 septennats de la gauche lorsque lon constate létat de certains hospices !

Garantir aux Français un système de retraite par répartition pérenne et financé, une protection sociale de qualité contre la maladie, une prise en charge effective des problèmes de la dépendance, telle est la feuille de route !

Pour faire face aux problèmes posés, une vraie méthode est nécessaire afin que nos concitoyens partagent le diagnostic et le remède forcément douloureux.

Le constat initial suppose dêtre partagé par le plus grand nombre pour éviter les remises en cause brutales dès lors quest évoquée la stratégie de réponse…

Un vrai plan daction très diversifié est ensuite nécessaire à mettre en oeuvre, car les ressources ne sont pas inépuisables. Une augmentation de la C. S. G., si elle est utilisée pour la politique en faveur des « très vieux » et des personnes handicapées, ne peut plus lêtre pour le financement du déficit chronique de lassurance maladie.

Être responsable, cest donc tout mettre en perspective. Programmer avec le souci du calendrier et des priorités. Avec une exigence nouvelle, dès lors quil faut augmenter un tarif, une taxe ou un impôt : Affecter clairement et totalement le produit récolté à la cause pour laquelle il est décidé. Plus aucune augmentation des prélèvements obligatoires nest, en effet, acceptable dans la France daujourdhui sauf à « flêcher » largent récolté, pour quil ne comble pas un déficit global, mais pour quil serve à une politique précise, définie, délimitée. La règle du droit budgétaire classique de la non affectation des dépenses aux recettes est politiquement périmée, principalement dès lors quil sagit dune recette nouvelle. Les contribuables sont excédés des ponctions qui ont toujours une bonne raison…

Afficher lobjet exact de la dépense nouvelle est un préalable absolu. Sinon un vent de révolte souffle ! Et la nécessité dune augmentation de la fiscalité ou du prix est brutalement contestée et refusée.

Lexpérience récente concernant le gazole est de ce point de vue claire. Il eût fallu mieux annoncer le plan de modernisation du réseau TGV, avant de décider une telle hausse. Sans oublier de rappeler lhéritage ou plutôt le passif que nous avions trouvé !

***

Le drame de lété et son cortège de morts et doubliés malgré le dévouement de beaucoup ainsi que la situation choquante dans laquelle se trouvent nombre de personnes handicapées appellent une action énergique et vigoureuse. Le Président de la République est le Premier Ministre ont raison den faire le point dhonneur de leur projet. Et de notre agenda.

Nous devons donc trouver les moyens dune vraie politique. Pluriannuelle certes, mais concrète et financée.

Une fois de plus, il faut innover pour éviter que le pays ne sombre et ne croule sous dexcessifs prélèvements.

En ayant le courage de mobiliser chaque Française et chaque Français. Tout le monde, actifs et retraités. Tous les revenus, ceux du travail comme ceux du capital.

En faisant appel à leffort concret des Français, à leur capacité de créer de la richesse par le travail.

Au lieu denvisager une fois de plus la taxation financière des salariés, lidée de demander de travailler un jour de plus pour cette impératif social est novatrice, audacieuse.

Cela suppose du courage, car les protestations ne manquent pas. Venant de ceux qui avaient exigé les démissions de ministres au lendemain de la canicule, pour mieux sexonérer de toute responsabilité personnelle.

Nous sommes tous concernés par la misère sociale, par la détresse de la fin de vie des plus âgés,  par linsuffisante compensation dont bénéficient les Français handicapés quel que soit leur âge.

La vignette automobile était autrefois censée financer la politique en faveur des personnes âgées. En 1984, les socialistes ont attribué son produit aux départements, tirant un trait sur son objet initial.

Il faut aujourdhui une mesure spécifique, totalement affectée à la grande cause nationale, qui est de faire face à toutes les situations de dépendance.

Un jour consacré à la solidarité active et concrète, au lieu des loisirs et de la détente.

Un jour où lon se soucie de son prochain en travaillant gratuitement. Un jour de congé ou un jour de RTT même si cette dernière idée pose de surcroît le problème de luniversalité de leffort consenti.

Un jour où, dans son immeuble, on ouvre les yeux sur son voisin, on parle à autrui, on accueille celui qui est différent de soi. Où lon constitue ou reconstitue une vraie communauté de vie. Celle du «toit », du voisinage et du quartier.

Nos détracteurs tirent déjà à vue. « Tout pour le Medef »,  « la charité nest pas la solidarité », « cest le rétablissement de la corvée », « même les pires staliniens navaient pas osé » etc…

Quimporte!

Nhésitons pas!

Mais soyons équitables et ne « visons » pas uniquement ceux qui travaillent. Les retraités doivent sassocier à leffort. Les revenus du capital ne peuvent être totalement exonérés.

Le service national est mort des exemptions et du trop grand nombre de jeunes qui ne laccomplissaient pas.

Veillons à ce que dans ce cas les mesures entraînent dans un même élan de générosité active lensemble de la nation, pour une fois rassemblée. Le caractère incontestable de lenjeu devrait faire taire les oppositions.

La lumière du regard de celles et ceux qui bénéficieront de ces améliorations sociales indispensables pour compenser le handicap ou pour mieux entourer le grand âge sera la récompense. Une vraie oeuvre de justice.

Pour les nostalgiques du tout-prélèvement, quil se rassurent ! Le règlement du dossier de lassurance-maladie comportera immanquablement un volet financier…

 Lorsquon parle. réforme, les Français concluent immédiatement : « quest-ce quils vont encore nous piquer ? » Ils nont malheureusement pas tort…

Comme le dit le proverbe « on ne fait rien sans rien ! »

Alors, retroussons nos manches ! Et agissons ! Collectivement et individuellement.

RDDV dans “ Merci de l’Info” sur Canal Plus par Emmanuel CHAIN

30 octobre 2003

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « M. Montebourg peut aimer la démagogie. Il nempêche que la dépendance nest pas financée aujourdhui. Et lorsque ses amis politiques ont quitté le pouvoir il y a quelques mois, les mesures pour la dépendance nétaient pas financées et lorsque lon voit ce qui sest passé lété dernier pendant la canicule, il y a des besoins à satisfaire… Emmanuel CHAIN : « Etes-vous pour ou contre la suppression du jour férié de la Pentecôte utilisée pour venir en aide aux personnes âgées. Ce sera notre débat de ce soir.

Avec nous, Renaud DONNEDIEU DE VABRES, député de la majorité, pour a priori la suppression de ce jour férié pour venir en aide aux personnes âgées. Arnaud Montebourg  député socialiste, vous êtes clairement contre. Renaud DONNEDIEU DE VABRES cela va se faire ou pas ?  Un pronostic. »

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « Dabord cela nest pas de la communication ! Ce nest pas un gadget. On parle de quoi ? Dune réalité sociale qui est extraordinairement grave.  Celle que lon a connue cet été. Cest-à-dire des décès parmi les personnes âgées et en fait plus globalement de la dépendance. Et la dépendance cela ne concerne pas strictement les personnes âgées. C’est aussi les personnes handicapées. Donc la situation sociale est grave. Il faut la traiter et nous ne faisons pas partie de celles et ceux qui  restent les bras croisés et les yeux fermés face à cette réalité. »

Emmanuel CHAIN : «  Alors vous, vous êtes pour. »

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « la première chose, cest de mesurer les besoins, de mesurer exactement létat des lieux comme lhébergement des personnes âgées qui reste scandaleux et monstrueux. Deuxièmement vis-à-vis des personnes handicapées nous constatons que là aussi il y a dénormes besoins. Ensuite, il faut faire face. A titre personnel – et ça nest pas du tout une décision du gouvernement – je trouve que cest une bonne idée de faire en sorte que la solidarité, implique chacun dentre nous. Tous les Français ! Cest-à-dire pas uniquement ceux qui travaillent. Il faut trouver une forme à cette journée de la solidarité. Je trouve que cest une très bonne idée qui doit se décliner au-delà de la réalité de la dépendance. Et faire en sorte que cette journée de la solidarité se décline aussi dans les quartiers, dans les immeubles, dans toutes sortes dendroits où il y a refus de dialogue et de nombreuses incompréhensions. Cette journée permettrait que lon donne un coup denvoi à cette solidarité et cette générosité. Donc, je prends ça au sérieux. »

Emmanuel CHAIN : « Après la fête de la musique, la fête de la solidarité entre les générations.

Arnaud Montebourg vous allez donner votre avis. (…) Vous êtes clairement contre. Mais pourtant cela nest pas idiot. On travaille sept heures de plus et cela fait 7 milliards deuros en plus, on nen prend donc pour les personnes âgées 2 milliards. Ca nest pas idiot ça ? »

Arnaud MONTEBOURG: « Cest la première fois dans lhistoire de la République dune certaine façon quon oblige les gens à travailler gratuitement. Cest-à-dire qu’ on oblige les gens à travailler un peu plus, dhabitude, ce qui peut se comprendre dans certaines circonstances, c’est quil faut faire des efforts, des sacrifices, des besoins particuliers. Ca ont ne l’a jamais fait. On leur dit “on a été élu pour revaloriser le travail mais vous allez travailler sans être payer”. Certains ont dit avec humour cest une sorte de mesure dancien régime avec la taille ou la dîme. C’est une ancienne formule avant que la Révolution française soit arrivée. Jajoute que ce ne sont que les salariés qui vont payer pour les entrepreneurs. Ils vont travailler gratuitement pour les patrons et là-dessus l’Etat prendra un tout petit morceau. Cest quand même extraordinaire, cest la journée du MEDEF, mais pas la journée des personnes âgées. »

Emmanuel CHAIN : « nous avons fait un sondage auprès des téléspectateurs de “Merci pour l’Info”. »

Chroniqueur : « les auditeurs de “ Merci pour lInfo ” donnent raison à la tendance de M. Arnaud MONTEBOURG à 86 %. Ils ont donné aussi dautres solutions par exemple rétablir la vignette auto ? »

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « Alors, avant de reparler de cela. Jaurais à vous soumettre un autre sondage : “  êtes-vous favorables ou non à avoir une fois par an un week-end à Venise ? ”. 90 % des gens auraient dit oui. Jassume ! Rien nest décidé – mais sur le plan des principes – je suis daccord pour quon demande un effort supplémentaire aux Français. A chaque Français et à chaque Française. Tout cela est à létude, cela ne sera pas uniquement une mesure pour les salariés. Mais cela concernera tous les Français. Ce sera si cela se fait, un plan densemble et cela peut concerner aussi dautres personnes que celle qui travaillent. Ce sera un plan densemble de solidarités très concrètes.

Cest le contre-exemple parfait ! La recette de la vignette était prévue pour les personnes âgées depuis 1956. En 84 la gauche a supprimé laffectation de la vignette pour les personnes âgées. Vous avez transféré cette recette aux départements. Et donc ce qui était un impôt que chacun devait payer lorsquil avait la chance d’avoir une voiture, eh bien, cest la gauche qui l’a supprimé. Cétait un impôt qui était totalement affecté aux personnes âgées et qui a été supprimé par la gauche, cela nest pas bien. »

Emmanuel CHAIN : « ça rapportait combien ? »

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « ça rapportait de 12 milliards de francs. »

Arnaud MONTEBOURG : « je vais vous donner létat de la loi de finances de  lannée dernière. On a diminué de 2 milliards deuros limpôt sur la fortune dans notre pays. Parce que les malheureux risquaient de s’expatrier. Et de lautre côté nous avons augmenté les tickets modérateurs sur les familles qui entretiennent qui ont à leur charge les personnes handicapées ou âgées. Le ticket modérateur, cest la part que les familles payent pour accéder à lallocation personnalisée dautonomie cest-à-dire pour les personnes âgées dépendantes. Dans la même loi de finances on prend aux pauvres pour donner aux riches. »

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « M. Montebourg peut aimer la démagogie. Il nempêche que la dépendance nest pas financée aujourdhui. Et lorsque ses amis politiques ont quitté le pouvoir il y a quelques mois, les mesures pour la dépendance nétaient pas financées et lorsque lon voit ce qui sest passé lété dernier pendant la canicule, il y a des besoins à satisfaire. Quand vous dites que cest 1 milliard par an, je ne suis pas daccord avec vous, cest beaucoup plus parce quil y a la rénovation dun certain nombre détablissements à faire. Et encore une fois cela ne concerne pas que les personnes âgées mais aussi les personnes handicapées. Donc, on peut faire tous de la démagogie. On a devant nous des dossiers très lourds. Mais, il y a un plan précis pour les personnes dépendantes. On a le financement de la santé et ça cest un long travail. Ce nest pas ce qui est débattu aujourdhui. Mais là, il y a un plan précis pour les personnes dépendantes, des jeunes handicapés et les personnes âgées. »

Chroniqueur : « Alors, pourquoi avoir baissé les impôts ? »

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « La baisse de limpôt sur le revenu, je l’assume parfaitement. Cest normal car les gens qui travaillent ont le droit davoir le bénéfice de leur travaille. Et donc la solidarité, oui, mais au-delà dun certain stade avec des taux prohibitifs ça nest plus de la solidarité. »

Chroniqueur : « est-ce que les gens ne préféreraient pas payer sur leurs impôts, normalement, et  ne pas travailler le lundi de Pentecôte. »

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « Cela requiert de la responsabilité individuelle. La solidarité ça nest pas uniquement laugmentation d’impôts, pour nous. Cest à chacun et à chacune dentre nous, de faire en sorte que cela aille mieux dans notre pays. Ça nest pas un mécanisme abstrait. C’est l’engagement de chacune es de chacun. Chacun doit avoir conscience que cest un effort. Jai conscience que si on le fait ce ne sera pas immédiatement  populaire. Mais on aura le sentiment – quand dans quatre ou cinq ans les choses iront  mieux – d’avoir régler le problème des personnes âgées dans notre pays. Je serais fier. Je soutiendrai le gouvernement s’il le décide. Ce nest pas facile à faire. (…) »

Chroniqueur : «Est-ce que vous connaissez le Rugby ? »

Renaud DONNEDIEU DE VABRE: « Oui bien sûr, jai même une très bonne équipe de Rugby dans ma ville de TOURS. »

Chroniqueur : « Le stade français avec une association, ont fait un calendrier. Je ne sais pas si vous voyez de quoi je veux parler. Ils ont posé nu. Un téléspectateur nous dit : “  je propose aux personnes qui nous gouvernent de poser nues dans ce calendrier, et offrir la vente de ce calendrier aux personnes âgées. ”

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : «  Cest beaucoup dhumour et par rapport à tous les morts que lon a constatés et à la détresse dun certain nombre de personnes, je considère que les solutions gadgets ne sont pas appropriées. Même si tous les actes de générosité sont nécessaires et je pense que toutes les formes de générosité doivent se conjuguer. Mais je pense que les hommes politiques doivent trouver des solutions qui répondent à lampleur du problème. Et vous savez bien qu’il s’agit de plusieurs dizaines de milliards deuros dont on a besoin pour faire face à nos engagements et à nos responsabilités. »

Emmanuel CHAIN
: « merci à tous.»