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« Touche pas à ma liberté » commence-t-on à entendre dans la rue !

Resurgit avec une force inouïe lesprit de liberté sans entrave, de vie «débridée», de suppression des contraintes, des normes, des limites, des oukases, des interdits… Les Français attendent des repères, une morale civique, une règle, le respect par chacun dun minimum de discipline, un socle commun de principes et de valeurs.

Afin déviter les dérives communautaristes, les violences, les incivilités, les incidents à lintérieur dun immeuble, dune école, dun quartier.

Ils exigent que certain excès post soixante-huitards soient contrecarrés.

Mais, ils restent avant tout attachés à leur sacro-sainte liberté, au minimum possible de chaînes entravant leur libre arbitre qui se transforme parfois en égoïsme, en individualisme exacerbé, en unilatéralisme patenté !

« Quimporte lautre, quimporte le voisin, pourvu que moi je fasse ce que bon me semble », pensent beaucoup, guidant par la même leur vie au nom de principes incompatibles avec lharmonie nécessaire de la cité, et contraires même parfois à la loi.

 Après lapologie du moi était venu le temps de lesprit de responsabilité, de la norme acceptée voire même exigée comme un balancier nécessaire.

Resurgit avec une force inouïe lesprit de liberté sans entrave, de vie «débridée», de suppression des contraintes, des normes, des limites, des oukases, des interdits.

Au nom des principes de liberté et de responsabilité. A-t- “ on ” le droit de mempêcher – ou de tenter de mempêcher – de boire, de fumer, de conduire vite et non attaché, de faire l’amour sans aucune précaution ?

« Après tout, cest moi qui assume les conséquences », commence-t-on à entendre, pour exprimer un ras-le-bol des contrôles, de la prévention, de la sanction.

Cette vision est évidemment partielle et critiquable car “ noussommes fondés à exiger et à vérifier que les excès de la liberté ne finissent pas par nier celle de lautre, que lautre soit un voisin, un partenaire, un proche, un parent même.

De la même manière, cest notre rôle déduquer, de conduire, de contraindre pour le bien commun du plus grand nombre. Même si cest exigeant. Mais veillons là encore à entraver les intégrismes, les excès de zèle délibérés, provocateurs et intempestifs, les applications brutales manquant de discernement et d “intelligence” des situations et des hommes.

Faut-il par exemple interdire de fumer dans une gare qui est, certes, un espace public mais généralement ouvert à tous les vents qui balayent les pollutions, en mobilisant à cet effet une « armada » ?

Les nouvelles règles sont un progrès. La diminution des morts et des accidentés sur la route en témoigne. Chacun dentre nous, reconnaissons-le grâce à la peur du gendarme, met sa ceinture de sécurité, roule moins vite, téléphone moins au volant…

Mais elles sont en rupture avec nos bonnes vieilles habitudes, qui étaient en loccurrence mauvaises, ce que nous avons du mal à reconnaître ou à avouer.

Alors, nen rajoutons pas, sinon, avant détouffer, nos concitoyens réagiront et casseront les chaînes.

Jentends un nouvel hymne surgir des profondeurs de notre appétit de liberté, le «chœur des esclaves» de Verdi !

La vie politique est riche de rebondissements, d’effets de balancier et des cycles dune éternelle dialectique : ce nest plus sécurité et liberté, c’est liberté et responsabilité.

C’est « moi avant lautre », si le respect de lautre devient trop ou injustement contraignant.

Vive la mesure ! Vive léquilibre ! Vive le discernement !

Au fond, cest à chacun de gérer sa liberté pourvu quelle soit créatrice, responsable et riche. Pourvu quelle soit jugée et acceptée comme telle par son prochain.

Si lexercice de la liberté apparait comme un abus,  un excès, une entrave, il est alors légitime dédicter une norme supérieure, une « ligne jaune » à ne pas dépasser; il est alors obligtoire de consentir une limite, un certain encadrement.

Un certain encadrement de la liberté!

Jusquoù ?

Là est la question politique aujourdhui, que la loi doit en permanence trancher. Sujet par sujet ! Avec clarté, force et humanisme. 
     

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